Responsable: >Katarzyna Marciniak

AI18 - Refugees, Migrant Workers, and Sex Tourists: Visualizing Precarious Lives

Date : 2022-09-22 | 16:15:00-18:15:00

Évènement : @INSANIYYAT - Congrès de l’IAMES

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.I
Lieu :
ESCT
Salle :
D15
Responsable : Katarzyna Marciniak
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Bennett Bruce Lancaster University
Marciniak Katarzyna Occidental College
Skrodzka Aga Clemson University

Sponsored by International Association of Middle East Studies (IAMES)

Refugees, Migrant Workers, and Sex Tourists: Visualizing Precarious Lives

Thinking about politics through aesthetics, this panel considers the ways in which several contemporary filmmakers and “rogue” activists experiment with form and narrative in order to document and reflect on the precarious lives of people who find themselves in the position of refugees, migrant laborers, travelling totems, and sex workers. Bennett takes as a case study several animated films that grapple innovatively with the challenge of representing the precarious condition of refugeeism. The paper asks how effective animated images can be as a means of establishing a critical distance between spectator and screen, thereby expressing the state of intermediacy that characterizes refugee experience. Marciniak reflects on Queens of Syria (Fedda, 2014) to theorize the possibilities and limits of acting-with refugees as an original collaboration between the filmmaker and the refugees. Drawing on Stuart Hall’s idea of “living with difference,” her presentation discusses various vulnerabilities that emerge during the creation of a multimedia theater performance. In turn, Skrodzka, through the prism of Girls from Dubai (Sadowska, 2021), analyzes the so called “Dubai-gate,” transnational discourses that emerged around an illegal network of sex trade that involved Polish women engaged in international sex tourism, providing sex services to wealthy Arab clients. This analysis allows her to delve into wider clashes between Polish white nationalist project and xenoracist approaches to Middle Eastern refugees in the Polish territories. Overall, our presenters are concerned with representations of migratory movements, refugee mobility and stasis, precarity, and cross-border lives, grappling with the question of how an ethically engaged cinema and other audio-visual media can articulate resistance to the racism, xenophobia and exploitation that have emerged in the face of contemporary migrations.

Réfugiés, travailleurs migrants et touristes sexuels : visualiser des vies précaires

Pensant la politique à travers l’esthétique, ce panel examine les manières dont plusieurs cinéastes contemporains et militants « rebelles » expérimentent la forme et la narration afin de documenter et de réfléchir sur les vies précaires de personnes qui se retrouvent dans la situation de réfugiés, de travailleurs migrants, totems itinérants, et de travailleuses du sexe. Bennett prend comme étude de cas plusieurs films d’animation qui s’attaquent de manière innovante au défi de représenter la condition précaire du réfugié. Le chercheur se demande dans quelle mesure les images animées peuvent être efficaces pour établir une distance critique entre le spectateur et l’écran, exprimant ainsi l’état d’intermédiation qui caractérise l’expérience des réfugiés. Marciniak réfléchit sur Queens of Syria (Fedda, 2014) pour théoriser les possibilités et les limites d’agir-avec les réfugiés comme une collaboration originale entre le cinéaste et les réfugiés. S’appuyant sur l’idée de Stuart Hall de « vivre avec la différence », sa présentation aborde diverses vulnérabilités qui émergent lors de la création d'une pièce de théâtre multimédia. À son tour, Skrodzka, à travers le prisme de Girls from Dubai (Sadowska, 2021), analyse le soi-disant « Dubai-gate », les discours transnationaux qui ont émergé autour d’un réseau illégal de commerce du sexe impliquant des femmes polonaises engagées dans le tourisme sexuel international, fournissant des services sexuels à de riches clients arabes. Cette analyse lui permet d’approfondir les affrontements plus larges entre le projet nationaliste blanc polonais et les approches xénoracistes des réfugiés du Moyen-Orient dans le territoire polonais. Dans l’ensemble, nos intervenants s’intéressent aux représentations des mouvements migratoires, de la mobilité et de l’assignation à résidence des réfugiés, de la précarité et des vies transfrontalières, aux prises avec la question de savoir comment un cinéma éthiquement engagé et d’autres médias audiovisuels peuvent lier ensemble la résistance au racisme, à la xénophobie et à l’exploitation qui ont émergé face aux migrations contemporaines.

اللاّجئون والعمال المهاجرون والسيّاح الجنسيون: حياة محفوفة بالمخاطر

تتناول هذه المجموعة السياسة من خلال الجماليات فهي تنظر في الطرق التي يجرّب بها العديدُ من المخرجين المعاصرين والناشطين "المارقين"، الشكل والسّرد من أجل توثيق الحياة المحفوفة بالمخاطر للأشخاص الذين يجدون أنفسهم في وضع اللاجئين والعمّال المهاجرين والعاملين في مجال الجنس والتفكير فيها.
 ويأخذ بينيت ،كدراسة حالة ،العديد من أفلام الرسوم المتحّركة التي تتصارع بشكل مبتكر مع التحدي المتمثل في تمثيل الحالة غير المستقرة للاجئين. وتسأل الورقة عن مدى فعالية الصّور المتحركة كوسيلة لتحديد مسافة حرجة بين المشاهد والشاشة، وبالتالي التعبير عن حالة التداخل التي تميز تجربة اللاجئين. 
ويتأمل مارسينياك في كوينز  في سوريا (فيدا، 2014) للتفكير في إمكانيات    التمثيل مع اللاجئين كتعاون أصلي بين المخرج واللاجئين وحدودها ،بالاعتماد على فكرة ستيوارت هول عن "العيش مع الاختلاف"، يناقش عرضها نقاط الضعف المختلفة التي تظهر أثناء إنشاء عرض مسرحي متعدد الوسائط.
 وفي المقابل، تقوم سكرودزكا، من منظور فتيات دبي (سادوسكا، 2021)، بتحليل ما يُسمّى "بوابة دبي"، وهي خطابات عابرة للحدود الوطنية ظهرت حول شبكة غير قانونية من تجارة الجنس، شملت نساء بولنديات يعملن في السياحة الجنسية الدولية، ويقدّمن خدمات جنسية للعملاء العرب الأثرياء. ويسمح لها هذا التحليل بالخوض في اشتباكات أوسع بين المشروع القومي الأبيض البولندي والنهج الزينورسية تجاه لاجئي الشرق الأوسط في الأراضي البولندية. 
وبشكل عام، يهتم مقدّمو البرامج بتمثيل حركات الهجرة وتنقل اللاجئين وركودهم، عدم الاستقرار والحياة عبر الحدود، ويتناقشون في مسألة كيف يمكن للسينما المشاركة أخلاقيا، وغيرها من وسائل الإعلام السمعية والبصرية ، في التعبير عن مقاومة العنصرية وكراهية الأجانب والاستغلال التي ظهرت في مواجهة الهجرات المعاصرة.

  • Bruce Bennett, Lancaster University, (United Kingdom), Aporia, Intermediacy and the Cartoon Condition: Refugeeism and Animated Films
L’aporie, l’intermédiation et la condition du dessin animé : le réfugié et le cinéma d’animation 

L’une des caractéristiques frappantes et improbables de la façon dont les cinéastes du XXIe siècle se sont lancés dans le défi de représenter le réfugié est la proéminence des films d’animation. Il s’agit notamment de longs métrages narratifs acclamés par la critique qui explorent des histoires personnelles autobiographiques ou fictives, comme Persepolis (Satrapi, 2007) histoire d’une jeune femme fuyant l’Iran vers la France, Waltz with Bashir (Folman, 2008) sur le massacre des camps de réfugiés de Sabra et Chatila au Liban, Flee (Rasmussen, 2021) à propos d’un Afghan demandant l’asile au Danemark, et The Crossing (Miaihle, 2021), à propos de frères et sœurs fuyant l’Europe de l’Est. Ces films côtoient de nombreuses animations courtes, souvent produites par des ONG ou des associations caritatives comme outils pédagogiques ou de collecte de fonds, comme What You Need to Be Warm (2020), produit par l’unité Réfugiés Media du HCR. Discutant de l’instabilité des espaces représentés dans les animations, Bill Schaffer observe que dans un monde de dessin animé, libéré des contraintes de la réalité physique, « rien n’empêche l’espace lui-même d’inverser toutes ses dimensions pour que les environnements deviennent des corps et les corps deviennent des environnements, les frontières deviennent des contenus et les contenus deviennent des frontières » (Schaffer 2008 : 204). La conséquence en est que les corps des personnages de dessins animés affichent un « statut purement intermédiaire » (205). Comme l’écrit Schaffer, « l’intermédiation peut être comprise comme l’état de vivre entre les deux. Il définit la condition du dessin animé » (205). Katarzyna Marciniak et moi avons écrit sur la manière dont « la figure de l’étranger est toujours suspendue entre son lieu d’origine et la nation d'accueil [...] négociant sa subjectivité dans les interstices d'appartenance » (Marciniak, Bennett 2018 : 2). L’étrangeté, soutenons-nous, est « critiquement aporétique - indécidable, infranchissable, et cela toujours frémissant » (ibid.). Dans cette contribution, en m'appuyant sur les concepts « d’étranger aporétique » et sur l’intermédiation du film d’animation, j’analyserai une sélection d’études de cas pour examiner avec quelle efficacité les films d’animation peuvent documenter et exprimer l’expérience et les circonstances du réfugiéisme.
 
  • Katarzyna Marciniak, Occidental College, (United States), “I have a scream I want the world to hear”: Acting-with Refugees in Queens of Syria
  •  
« J’ai un cri que je veux que le monde entende »  : l’“agir-avec” les réfugiés dans Queens of Syria 

Stuart Hall a écrit un jour : « Je veux dire que la notion de déplacement en tant que lieu d’« identité » est un concept avec lequel vous apprenez à vivre, bien avant de pouvoir l’épeler. Vivre avec, vivre la différence”. En s’inspirant de ce qu’affirme Hall sur le fait de « vivre à travers la différence », ma présentation analysera le documentaire de Yasmin Fedda Queens of Syria (2014), un film qui nous invite à théoriser l'agir-avec ou à côté comme un mode d’engagement cinématographique collaboratif et participatif. L’agir-avec est un signifiant littéral et métaphorique qui altère encore d’autres modes d’engagement présents à l’écran en relation avec les histoires de réfugiés. Pour contextualiser Queens of Syria, je le placerai d’abord en relation avec des productions telles que, par exemple, Human Flow d’Ai Weiwei, qui présente l’idée de « marcher aux côtés des réfugiés » et « être-avec des réfugiés », ouvrant un espace pour un exploration du cinéma participatif, modifiant ainsi la distance habituelle entre un artiste et ses sujets filmés. Queens of Syria raconte l’histoire de cinquante femmes syriennes, toutes contraintes à l’exil en Jordanie, qui se sont réunies en 2013 pour créer et interpréter leur propre version des Troyennes, tragédie grecque antique d’Euripide sur le sort des femmes dans la guerre, leur déplacement, dépossession et exil. Alors que le film établit des parallèles entre les femmes troyennes, contraintes à l’esclavage et à la servitude, et les réfugiées syriennes, vivant et revivant leurs traumatismes de déracinement, il ouvre une discussion sur les potentialités transculturelles et transhistoriques de l’art en tant que protestation. S’insérant dans le récit, Fedda nous montre les complexités de la création d’une performance théâtrale multimédia avec des femmes qui n’ont jamais joué auparavant, mettant en évidence des communautés marginalisées et invisibles. Les interprètes, placés dans le statut de réfugié, éjectés au-delà des limites de connaissabilité de l’espace national, décrivent invariablement les sentiments d’intelligibilité sociale, en résonance avec l’idée de Giorgio Agamben de la figure du réfugié comme « un concept de frontière ». Dans mon analyse, je privilégierai particulièrement les moments narratifs où les femmes sont entraînées à effectuer divers gestes : pleurer, rire, dessiner, effacer, tirer, mourir, détendre le corps. Ces scènes soulignent diverses contradictions. Par exemple, lorsque l’entraîneur dit : « Vous devez vous entraîner à la maison », un artiste répond : « Je suis maintenant sans abri. » En regardant de tels moments, en tant que téléspectateurs, il ne nous reste que de la compassion, comme Jean-Luc Nancy l’envisageait en parlant des réfugiés, pas de l’altruisme, pas de la pitié, pas même une identification, mais « la perturbation d’une relation violente ».

 
  • Aga Skrodzka Clemson University, (United States), The Polish Dubai-gate Scandal and the Libidinal Operations of Nation Making in Girls from Dubai’
Le scandale polonais du Dubai-gate et les opérations libidinales de fabrique de la nation dans Girls from Dubai

Le soi-disant « Dubai-gate » fait référence à un réseau illégal de commerce du sexe impliquant des femmes polonaises (y compris des mannequins, des célébrités de la télévision, des participantes à des concours de beauté et des artistes de la musique) qui se sont livrées au tourisme sexuel international, organisé par des proxénètes polonaises. Ces femmes auraient été embauchées pour fournir des services sexuels à de riches clients arabes, incluant des hommes d’affaires, des politiciens et des membres de la famille royale saoudienne. Les opérations impliquaient de fréquents déplacements des femmes polonaises à Dubaï, mais également à d’autres endroits, notamment Londres, Saint-Tropez, Cannes, Ibiza, Beyrouth, Genève, etc. Le ministère public polonais a enquêté sur le réseau en 2014, ce qui a conduit au procès et à la condamnation des proxénètes. En 2018, un journaliste d’investigation Piotr Krysiak a rendu public l’affaire dans son livre intitulé Girls from Dubai. Les droits d’écran de l’histoire ont ensuite été achetés par Doda (pop star polonaise) et son mari Emil Stępień, qui a produit un long métrage également intitulé Girls from Dubai (dir. Maria Sadowska, 2021). Dans cette contribution, j’entreprends un examen du discours public entourant le Dubai-gate, qui continue de proliférer alors que l’histoire subit une médiatisation intense et un examen minutieux récurrent. En me concentrant sur le film de Sadowska ainsi que sur les débats sur les réseaux sociaux en réponse au reportage de Krysiak, j’analyse le discours du Dubai-gate en regard avec les discours qui entourent actuellement la crise des réfugiés en Pologne et je formule l’hypothèse qu’ils contribuent et réfractent le projet nationaliste actuel de pureté ethnique tel que promu par le parti de droite Droit et Justice au pouvoir et leur cartographie phobique de la nation touchant au corps des femmes, à travers une multitude de restrictions aux droits des femmes. Plus récemment, dans ce projet, la menace de l’invasion arabe – physique, culturelle, économique, mais aussi affective et libidinale – a quelque peu déplacé le trope de la menace juive, présent de longue date (bien que cette dernière continue de jouer, notamment dans les débats sur la restitution des biens juifs en Pologne). Comme on pouvait s’y attendre, le discours du Dubai-gate et le film de Sadowska mettent en scène le travail sexuel effectué par les femmes polonaises, dont les désirs violent les interdits ethniques dictés par le projet nationaliste, comme de dangereuses aberrations, pointant ainsi vers un alignement symbolique complexe entre la mobilité des femmes polonaises engagées pour un séjour de travail du sexe et la mobilité des migrants et réfugiés du Moyen-Orient sur le territoire polonais.

 

  • Bruce Bennett, Lancaster University, (United Kingdom), Aporia, Intermediacy and the Cartoon Condition: Refugeeism and Animated Films

Aporia، والتوسط وحالة الكرتون: اللجوء وأفلام الرسوم المتحركة

واحدة من السّمات المُذهلة وغير المحتملة للطريقة التي تعامل بها صنّاع الأفلام في القرن الحادي والعشرين مع التحدّي المتمثل في تمثيل اللاجئين تتمثّل في بروز أفلام رسوم متحركة تسرد روايات طويلة  يُشاد بها بشكل نقدي و تستكشف السيرة الذاتية أو التاريخ الشخصي الخيالي، مثل (Persepolis (Satrapi, 2007 برسي بوليس ،ساترابي، 2007) قصّة امرأة شابة هاربة من إيران إلى فرنسا، "والتز مع بشير" (فولمان، 2008)، تخصّ المذبحة التي وقعت في مخيمَي صبرا وشاتيلا للاجئين في لبنان، و"الفرار" (راسموسن، 2021) عن رجل أفغاني يطلب اللجوء في الدنمارك و"المعبر" (مياهلي، 2021)، عن الأشقّاء الفارّين من أوروبا الشرقية. هذا إلى جانب العديد من الرسوم المتحركة القصيرة التي غالبا ما تنتجها المنظمات غير الحكومية أو الجمعيات الخيرية باعتبارها أدوات تعليمية أو لجمع الأموال، مثل ما تحتاج إلى أن تكون دافئا (2020)، التي تنتجها وحدة إعلام اللاجئين التابعة للمفوّضية.
وفي معرض حديثه عن عدم استقرار المساحات المصوّرة في الرسوم المتحركة، لاحظ "بيل شيفر" أنّه لا شيء يمنع، في عالم الرّسوم المتحركة، المتحرّر من قيود الواقع المادي، " الفضاء نفسه من قلب جميع أبعاده بحيث تصبح البيئات أجساما والأجسام بيئات، وتُصبح الحدود محتويات و المحتويات حدودا" (شيفر 2008: 204). والنتيجة أنّ أجسام الشخصيات الكرتونية تظهر "حالة وسيطة بحتة" (205). وكما كتب شيفر، "يمكن فهم التداخل على أنّه حالة العيش بينهما. وهو يحدّد حالة الرسوم المتحركة '(205). 
كتبت أنا وكاتارزينا مارسينياك عن الطريقة التي "يتمّ بها تعليقُ شخصية الأجنبية دائما بين مكان نشأتها والدولة المضيّفة [...] التفاوض على الذاتية في تداخلات الانتماء" (مارسينياك، بينيت 2018: 2). إنّ الأجنبية، كما نقول،"مثيرة للشفقة بشكل نقدي - لا يمكن تحديدها، ولا يمكن تمريرها، وهذا يرتجف دائما" (المرجع نفسه).
 وفي هذه الورقة، وبالاعتماد على مفاهيم "الأجنبية البدائية" والتوسّط في أفلام الرسوم المتحركة، أحلّل مجموعة مختارة من دراسات الحالة للنظر في مدى فعالية أفلام الرّسوم المتحركة في توثيق والتعبير عن تجربة اللجوء وظروفها.
 
  • Katarzyna Marciniak, Occidental College, (United States), “I have a scream I want the world to hear”: Acting-with Refugees in Queens of Syria

"لدي صرخة أريد أن يسمعها العالم": التمثيل مع اللاجئين في "ملكات سوريا"

كتب "ستيوارت هول" ذات مرّة: " فكرةُ التشرّد كمكان "الهويّة" هي مفهوم تتعلم التعايش معه، قبل وقت طويل من قدرتك على تهجئته. العيشُ مع، العيشُ من خلال الاختلاف.
 ومن خلال إشراك "هول" في "العيش من خلال الاختلاف"، يحلّل عرضي فيلم "ياسمين فيدا "الوثائقي "ملكات سوريا" (2014)، وهو فيلم يدعونا إلى إعادة التفكير في التمثيل مع، أو التمثيل جنبا إلى جنب، كوسيلة للمشاركة السينمائية التي هي تعاونية وتشاركية. التمثيل مع ،هو بدلالة حرفيّة ومجازيّة ،أن يغيّر المزيد من أنماط أخرى من المشاركة الموجودة على الشاشة فيما يتعلق قصص اللاجئين.
 لوضع "كوينزسورية"في سياقها الصحيح، أضعها أوّلا في إنتاجات مثل، التدفق البشري لمنظمة "آي ويوي"، وهو يعرض فكرة "المشي جنبا إلى جنب مع اللاجئين" و"التواجد مع اللاجئين"، مماّ يفتح مساحة لاستكشاف صناعة الأفلام التشاركيّة، وبالتالي تغيير المسافة المعتادة بين الفنّان ومواضيعه المصوّرة.
و تحكي "ملكات سوريا "قصّة خمسين امرأة من سوريا، أجبرن جميعا على المنفى في الأردن، اجتمعن في عام 2013 لإنشاء وأداء نسختهنّ الخاصة من “نساء طروادة"،المأساة اليونانية القديمة التي عرض فيها 'يوربيدس'  محنة النساء في الحرب وتشريدهنّ وتجريدهنّ من الملكية، ونفيهنّ.
وبينما يرسم الفيلم أوجه تشابه بين نساء طروادة اللواتي أُجبرن على العبوديّة والاستعباد، واللاجئين السوريين الذين يعيشون ويحيُون من جديد صدمات الاقتلاع، فإنّه يفتح نقاشا عن الإمكانات العابرة للثقافات والتاريخية للفن كاحتجاج. "فيدا "بيّن لنا تعقيدات إنشاء أداء مسرح الوسائط المتعدّدة مع النساء اللاّتي لم يتصرّفن من قبل. إنّ فنّاني الأداء الذين يتم ّوضعهم في صفّ اللاجئين، قد طردوا من حدود معرفة الفضاء الوطني، ويصفون دائما مشاعر الوضوح الاجتماعي، ويتردّد صداهم مع فكرة "جورجيو أغامن" عن شخصية اللاجئين باعتبارها "مفهوما حدوديا". 
في تحليلي، أميّز ،على وجه التحديد، لحظات السّرد ،عندما يتمّ تدريب النساء على أداء إيماءات مختلفة: البكاء، الضحك، الرسم، المحو، التصوير، الموت، استرخاء الجسم. وتؤكّد هذه المشاهد على تناقضات مختلفة؛ وتبرز تناقضات مختلفة؛ على سبيل المثال، عندما يقول المدرّب: "عليك أن تتدرّب في المنزل"، يجيب أحد المؤدّين: "أنا بلا مأوى الآن". مشاهدة مثل هذه اللحظات، كمشاهدين، كلّ ما تبقى لنا هو الشغف، الطريقة التي تصوّرها "جان لوك نانسي" أثناء الحديث عن اللاجئين، وليس الإيثار، وليس الشفقة، وليس تحديد الهوية حتى، ولكن "اضطراب الصّلة العنيفة".

 
  • Aga Skrodzka Clemson University, (United States), The Polish Dubai-gate Scandal and the Libidinal Operations of Nation Making in Girls from Dubai’

فضيحة بوابة دبي البولندية وعمليات ليبيدينال لصنع الأمة في الفتيات من دبي

يشير ما يُسمى "بوّابة دبي" إلى شبكة غير قانونيّة من تجارة الجنس، شملت نساءً بولندياّت (بما في ذلك عارضات أزياء، ومشاهير التلفزيون، ومتسابقات الجمال، وفنانات الموسيقى) انخرطن في السياحة الجنسية الدّولية التي نظّمتها سماسرة بولنديات،ولقد تم توظيف النساء لتقديم خدمات جنسيّة للعملاء العرب الأثرياء الذين يزعم أنهم كانوا من رجال الأعمال والسياسيين وأفراد العائلة المالكة السعودية. 
تشمل العمليّات السفرُ المتكرر للنساء البولنديات إلى دبي، ولكن أيضا إلى مواقع أخرى بما في ذلك لندن وسان تروبيه وكان و إيبيزا وبيروت وجنيف وغيرها. ولقد حقّق المدّعي العامّ البولندي في الشبكة في عام 2014، ممّا أدّى إلى محاكمة السماسرة والحكم عليهم. وفي عام 2018، نشر الصحفي الاستقصائي" بيوتر كريسياك" القضية في كتابه المعنون "فتيات من دبي"و تمّ شراءُ حقوق الشاشة للقصة في وقت لاحق من قبل" دودا "(نجمة البوب البولندية) وزوجها" إميل ستيبين"، الذي أنتج فيلما روائيا طويلا  بعنوان" فتيات من دبي "(دير ماريا سادوسكا، 2021).
وفي هذه الورقة، أقوم بدراسة الخطاب العامّ المحيط ببوّابة دبي، والذي يستمر في الانتشار مع خضوع القصّة لتوسّط مكثف وتمحيص متكرّر. ومع التركيز على فيلم "سادوسكا "وكذلك مناقشات وسائل التواصل الاجتماعي ردّا على ريبورتاج كريسياك،  أحلل خطاب بوابّة دبي في مواجهة الخطابات التي تحيط حاليا بأزمة اللاجئين في بولندا وأزعم أنها تساهم في المشروع القومي الحالي للنقاء العرقي كما يروّج له حزب القانون والعدالة اليميني الحاكم وفي رسم خرائطهم الرّهابية للأمة على أجساد النساء من خلال مجموعة من القيود في مجال حقوق المرأة 
 وفي هذا المشروع، أدّى التهديد بالغزو العربي – المادي والثقافي والاقتصادي، ولكن أيضا التأثيري والليبيديالي – إلى إزاحة الوتر القديم للتهديد اليهودي (على الرغم من أن الأخير لا يزال يلعب دورا، خاصّة في المناقشات حول استعادة الممتلكات اليهودية في بولندا). وكما هو متوقع، فإنّّ خطاب بوابة دبي وفيلم سادوسكا يعرضان العمل الجنسي الذي تقوم به النساء البولنديات، اللواتي تنتهك رغباتهن المحظورات العرقية التي يمليها المشروع القومي، باعتباره انحرافا خطيرا، ممّا يشير إلى وجود توافق رمزي معقّد بين تنقل النساء البولنديات المنخرطات في العمل الجنسي في الإقامة مع تنقل المهاجرين واللاجئين من الشرق الأوسط في الأراضي البولندية. 

  • Bruce Bennett, Lancaster University, (United Kingdom), Aporia, Intermediacy and the Cartoon Condition: Refugeeism and Animated Films
One of the striking and unlikely features of the way that 21st-century film-makers have engaged with the challenge of representing refugeeism is the prominence of animated films. These include critically celebrated feature-length narratives that explore autobiographical or fictional personal histories, such as Persepolis (Satrapi, 2007) about a young woman fleeing from Iran to France, Waltz with Bashir (Folman, 2008), about the massacre at the Sabra and Shatila refugee camps in Lebanon, Flee (Rasmussen, 2021) about an Afghan man seeking asylum in Denmark and The Crossing (Miaihle, 2021), about siblings fleeing from eastern Europe. These sit alongside numerous short animations, often produced by NGOs or charities as educational or fund-raising tools, such as What you Need to be Warm (2020), produced by the Refugees Media unit of the UNHCR.
Discussing the instability of the spaces depicted in animations, Bill Schaffer observes that in a cartoon world, freed of the constraints of physical reality, “Nothing prevents space itself from inverting all its dimensions so that environments become bodies and bodies become environments, borders become contents and contents become borders” (Schaffer 2008: 204). The consequence of this is that the bodies of cartoon characters display a “purely intermediate status” (205). As Schaffer writes, “Intermediacy may be understood as the state of living-in-between. It defines the cartoon condition” (205). 
Katarzyna Marciniak and I have written about the way that “the figure of the foreigner is always suspended between her place of origin and the host nation [...] negotiating her subjectivity in the interstices of belonging” (Marciniak, Bennett 2018: 2). Foreignness, we argue, is “critically aporetic – undecidable, impassable, and this always quivering”(ibid.). In this paper, drawing on the concepts of “aporetic foreignness” and the intermediacy of animated film, I will analyze a selection of case studies to consider how effectively animated films can document and express the experience and circumstances of refugeeism.
 
  • Katarzyna Marciniak, Occidental College, (United States), “I have a scream I want the world to hear”: Acting-with Refugees in Queens of Syria
Stuart Hall once wrote: “I mean the notion of displacement as a place of ‘identity’ is a concept you learn to live with, long before you are able to spell it. Living with, living through difference.” Engaging Hall’s point about “living through difference,” my presentation will analyze Yasmin Fedda’s documentary Queens of Syria (2014), a film, which invites us to theorize acting-with or acting alongside as a mode of cinematic engagement that is collaborative and participatory. The acting-with is a literal and metaphorical signifier that further alters other modes of engagement present on screen in relation to refugee stories. To contextualize Queens of Syria, I will first place it in relation to such productions as, for example, Ai Weiwei’s Human Flow, which showcases the idea of “walking alongside refugees” and “being-with refugees,” opening up a space for an exploration of participatory filmmaking, thus altering the customary distance between an artist and their filmed subjects. Queens of Syria tells the story of fifty women from Syria, all forced into exile in Jordan, who came together in 2013 to create and perform their own version of The Trojan Women, Euripides’ ancient Greek tragedy about the plight of women in war, their displacement, dispossession, and exile. 
As the film draws parallels between Trojan women, forced into slavery and servitude, and Syrian refugees, living and re-living their traumas of uprootedness, it opens up a discussion of cross-cultural, cross-historical potentialities of art-as-protest. Inserting herself into the narrative, Fedda shows us the complexities of creating a multimedia theater performance with women who never acted before, bringing marginalized and unseen communities into view. The performers, being placed-into-refugeeism, ejected beyond the limits of knowability of one’s national space, invariably describe the feelings of social intelligibility, resonating with Giorgio Agamben’s idea of the refugee figure as “a border concept.” In my analysis, I will specifically privilege narrative moments when women are coached to perform various gestures: crying, laughing, drawing, erasing, shooting, dying, relaxing the body. These scenes underscore various contradictions; for example, when the coach says, “you have to practice at home,” one performer replies, “I am homeless now.” Watching such moments, as viewers, all we are left with is com-passion, the way Jean-Luc Nancy envisioned it while talking about refugees, not altruism, not pity, not an identification even, but “the disturbance of violent relatedness.”

 
  • Aga Skrodzka Clemson University, (United States), The Polish Dubai-gate Scandal and the Libidinal Operations of Nation Making in Girls from Dubai’
The so called “Dubai-gate” refers to an illegal network of sex trade that involved Polish women (including models, television celebrities, beauty pageant contestants, and music artists) who engaged in international sex tourism, organized by Polish female procurers, where the women were hired to provide sex services to wealthy Arab clients, who allegedly included businessmen, politicians, and members of the Saudi royal family. The operations involved frequent travel of the Polish women to Dubai, but also other locations including London, Saint-Tropes, Cannes, Ibiza, Beirut, Geneva, and more. Poland’s public prosecutor investigated the network in 2014, which led to the trial and sentencing of the procurers. In 2018, an investigative journalist Piotr Krysiak publicized the case in his book titled Girls from Dubai. The screen rights to the story were subsequently purchased by Doda (Polish female pop star) and her husband Emil Stępień, who produced a feature film also titled Girls from Dubai (Dir. Maria Sadowska, 2021).
In this paper, I undertake an examination of the public discourse surrounding the Dubai-gate, which continues to proliferate as the story undergoes intense mediatization and recurring scrutiny. Focusing on Sadowska’s film as well as the social media debates in response to Krysiak’s reportage, I analyze the Dubai-gate discourse vis-à-vis the discourses that currently surround the refugee crisis in Poland and argue that they contribute to, and refract, the current nationalist project of ethnic purity as promoted by the ruling right-wing Law and Justice party and their phobic mapping of the nation onto the women’s bodies through a host of restrictions in women’s rights. Most recently, in this project, the threat of the Arab invasion – physical, cultural, economic, but also affective and libidinal – has somewhat displaced the longstanding trope of the Jewish threat (although the latter continues to play out, especially in debates over the Jewish property restitution in Poland). Predictably, the Dubai-gate discourse and Sadowska’s film stage the sex work performed by Polish women, whose desires violate the ethnic prohibitions dictated by the nationalist project, as dangerous aberrations, thus pointing to a complex symbolic alignment between the mobility of the Polish women engaged in sojourn sex work with the mobility of the migrants and refugees from the Middle East in the Polish territory. 
 

>