AI08 - China and the Middle East

De nombreux commentaires ont pointé un changement émergent dans l’ordre mondial, impliquant non seulement les règles néolibérales dominantes de l'économie politique mondiale, mais aussi la possibilité de destituer les États-Unis de leur position d’hégémonie mondiale. La dynamique qui sous-tend ces réflexions peut être étudiée en microcosme, et sous forme concentrée, dans le creuset du Moyen-Orient. Cette communication adoptera une approche critique-théorique de la question du déclin de l’hégémonie américaine et de l’émergence du soi-disant “consensus de Pékin”. Reconnaissant l’importance croissante de la République populaire de Chine pour les affaires du Moyen-Orient et pour les choix politiques des principaux États du Moyen-Orient - concernant le commerce, les ventes d’armes, les projets d’infrastructure, l’initiative des “routes de la soie” et la diplomatie interrégionale - elle analysera si ceux-ci suggèrent un changement d’ordre mondial ou des formes de contestation au sein de l’ordre américain.

La croissance croissante et régulière du rôle de la Chine dans le monde est perçue comme une menace stratégique pour les États-Unis. Cette communication explore les manières dont les États-Unis relèvent le défi de l’affirmation croissante de la Chine dans la région du Moyen-Orient. Il fait valoir que la nature de la réaction des États-Unis à la montée en puissance de la Chine dans le monde ne pose pas la question de savoir si les États-Unis choisiront la coopération ou la confrontation, mais plutôt quel sera l’équilibre critique qu'ils trouveront entre les deux. Un tel équilibre sera mouvant plutôt que statique. Cet équilibre changeant à l’échelle mondiale déterminera comment les États-Unis réagiront à l’affirmation de la Chine dans la région. Les changements fréquents dans l’équilibre que les États-Unis établissent entre la confrontation et la coopération sont causés par des facteurs mondiaux et nationaux américains tels que les actions stratégiques chinoises ailleurs, les préoccupations budgétaires américaines et les changements d'administration et/ou de majorité au Congrès. Le développement de la thèse ci-dessus affinera notre compréhension de ce qui précipite exactement l’affirmation de la Chine et le repli des États-Unis au Moyen-Orient et à quel point cette tendance s’avérera probablement durable.

 

Cette contribution soutient l’idée que la mondialisation du développement des infrastructures chinoises modifie notre compréhension du développement, faisant passer la construction du développement d’un modèle centré sur l’Occident et basé sur les besoins à une version chinoise du développement, et par conséquent créant une voie pour l’émergence d’un ordre mondial fabriqué à l’image de la Chine. À titre d’analyse, la communication démontre également comment le développement des infrastructures chinoises aplatit régulièrement le monde (infrastructurellement) et reconstitue le « paradigme des oies volantes » dans une version chinoise, en particulier dans les environs immédiats de la Chine, en Afrique et même en Europe. L’article rejoint le chœur du discours épistémique qui dissèque si oui ou non la Chine devrait être qualifiée d’État révisionniste. À cette fin, l’article explore la « sinisation » des relations internationales au Moyen-Orient – ​​quelle est l’approche de la région envers la Chine. Il évalue également en analysant la (les) réponse(s) de la région à la mondialisation du développement des infrastructures de la Chine, et avec cela, cet article se demande si le Moyen-Orient est dans la ligue des régions qui assimilent et situent la Chine comme un État révisionniste. Sur le plan méthodologique, l’article utilise une approche qualitative et présente analytiquement son argumentation.

La présence de la Chine en Afrique du Nord s’est considérablement accrue au cours des trois dernières décennies. La Chine est devenue un acteur hautement stratégique dans cette région qui était perçue principalement comme une sphère d’influence de la France depuis l’époque coloniale. La Chine a établi des relations solides avec l’Algérie. Ces liens se sont considérablement accrus au cours de la dernière décennie. Elle tend à resserrer et développer une coopération et un partenariat soutenus avec l’Algérie, puis avec le Maroc, dans les domaines économique et politique. L’Algérie et le Maroc sont considérés comme des États pivots en Afrique du Nord par les puissances étrangères en raison de leur situation géographique importante et des atouts géopolitiques, étant situés en bordure de la mer Méditerranée. Les deux pays ont aussi une situation centrale dans la configuration qui regroupe l’ensemble des continents européen, africain et asiatique. L’Algérie possède des ressources minérales telles que le zinc, le fer, l’uranium, le pétrole et le gaz, tandis que le Maroc a des phosphates et est important dans le domaine de l’agriculture. Les atouts de l’Algérie et du Maroc ont incité la Chine à s’intéresser à ces pays afin de soutenir la croissance économique, de répondre aux besoins de sa population en plein essor et de rivaliser avec d’autres puissances étrangères pour le contrôle des approvisionnements en pétrole. Ces incitations sont à l’origine de la volonté de la Chine d’être présente dans l’Afrique subsaharienne prétendument riche en pétrole, à travers l’Algérie et le Maroc. La présence chinoise en Algérie et au Maroc intègre de nombreuses caractéristiques interdépendantes, qu’il s’agisse de relations politiques, diplomatiques et économiques. Il reste donc à étudier la politique menée par la Chine pour renforcer ses relations avec l’Algérie et le Maroc. Cette contribution portera sur l’évolution des relations de la Chine avec l’Algérie et le Maroc, à travers les liens historiques, diplomatiques, économiques et commerciaux. Elle s’appuiera sur des données et statistiques pertinentes provenant d’agences algériennes, marocaines et chinoises. Ainsi, quels sont les déterminants des intérêts chinois pour l’Algérie et le Maroc ? Et quelle est la nature des relations politiques, économiques et commerciales entre la Chine et l’Algérie et le Maroc ?

 

Au cours de la dernière décennie, la collaboration entre la Chine et le monde arabe s’est développée plus rapidement que jamais. Pendant ce temps, les États-Unis ont recalibré leur présence dans le Golfe en réorientant leur visée vers l’Indo-Pacifique. Le changement des priorités américaines a ouvert la porte à plusieurs puissances régionales et internationales pour rivaliser dans la région du Moyen-Orient au sens large sur les plans de la défense, de l’économie et de la géopolitique afin de combler le vide de pouvoir perçu. Parmi les diverses puissances aspirantes, la Chine a tenté de se tailler un rôle dans la région en exerçant un art de gouverner économique. Cette communication examinera les racines et les causes de l’amélioration des relations Chine-Moyen-Orient, en particulier les relations Chine-Conseil de coopération du Golfe (CCG). Elle analysera systématiquement l’utilisation par la Chine de divers outils de gouvernance économique pour renforcer les liens de Pékin avec la région dans le contexte du déplacement des priorités des États-Unis vers l’Indo-Pacifique. 

Cette contribution évaluera également les réponses des pays du Moyen-Orient à la politique économique de la Chine du point de vue de la concurrence stratégique plus large entre les États-Unis et la Chine. Les pays du Moyen-Orient, en particulier les États du CCG, trouvent des moyens de naviguer au milieu de la concurrence des grandes puissances pour leurs avantages. Les relations entre le CCG et la Chine reposent sur une base globale qui comprend la coopération dans les domaines de l’énergie, du commerce, de la technologie, de l’économie et des finances. En revanche, les relations entre les États-Unis et le CCG sont basées sur une collaboration politique, sécuritaire et de défense. Les liens entre le Moyen-Orient et les États-Unis se raréfient, alors que leurs liens avec la Chine deviennent une priorité dans la politique étrangère de ces pays. Certains pays de la région sont allés jusqu’à lier leurs plans de développement aux projets des “nouvelles routes de la soie” chinoises.