Responsable: >Antoinette Ferrand & Sophia Mouttalib
A22 - Travailler en thèse sur le Moyen-orient : défis, positionnements et perspectives méthodologiques
Date : 2022-09-21 | 16:15:00-18:15:00
Évènement :
Congrès INSANIYYAT
Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie : | ||
---|---|---|
A | ||
Lieu : | ||
ISAMM | ||
Salle : | ||
C10 |
Responsable : Antoinette Ferrand & Sophia Mouttalib | |
---|---|
Modérateur·trice : | |
Discutant·e : | |
Les intervenant·e·s : | |
Mouttalib Sophia | ENS Lyon |
Ferrand Antoinette | Sorbonne Université |
Laroche Manon | Université Paris Panthéon-Assas |
A22 - Travailler en thèse sur le Moyen-orient : défis, positionnements et perspectives méthodologiques FR Salle : C10 Responsables : Antoinette Ferrand, Sorbonne-Université, CRHXIX et Sophia Mouttalib, ENS de Lyon, Triangle, France
|
A22 - Travailler en thèse sur le Moyen-orient : défis, positionnements et perspectives méthodologiques FR
Cette table-ronde évoquera des défis et interrogations rencontrées par de jeunes chercheurs et chercheuses en sciences sociales travaillant sur le Moyen-Orient. Ancrée dans une pluridisciplinarité permettant de croiser les regards de divers horizons (science politique, histoire, sociologie), elle a été pensée comme un espace privilégié de réflexions et d’échanges quant aux problématiques méthodologiques et épistémologiques rencontrées au cours de notre travail de thèse, et propres aux terrains étudiés (l’Égypte des années 1950 à aujourd’hui et l’Empire ottoman du XIXe siècle).
Une approche historique, au cœur des deux premières communications, portera plus particulièrement sur des difficultés théoriques liées à l’applicabilité de certains concepts en contexte non-occidental et sur la recherche et la pertinence de sources alternatives quand les archives sont difficilement accessibles et qu’elles n’ont pas toujours conservé les témoignages nécessaires à notre travail. Prolongeant cette question de l’accès aux données, une communication à deux voix évoquera enfin les modalités du terrain en contexte autoritaire, sur le “faire avec” au quotidien qui pousse parfois à réorienter ses réseaux d’enquêtés, voire à avoir recours à d’autres sources d’informations.
Ces difficultés et questionnements, quoiqu’également rencontrés par des chercheurs et chercheuses confirmées, marquent profondément les discussions informelles entre doctorants et doctorantes. Nous choisissons donc ici de les aborder de front dans une perspective transdisciplinaire enrichissante, mettant en lumière des points de recoupement entre nos travaux respectifs, particulièrement sur les enjeux d’accès aux sources et donc aux données.
Responsables : Antoinette Ferrand, Sorbonne-Université, CRHXIX et Sophia Mouttalib, ENS de Lyon, Triangle, France
- Sophia Mouttalib, ENS de Lyon, (France), Triangle, Entre périls et ambitions : écrire une histoire des concepts arabo-ottomane.
Il est d’usage, dans l’historiographie, de dépeindre le XIXe siècle arabo-ottoman comme une ère de transformations majeures des structures politico-juridiques préexistantes ; parfois même, comme une rupture nette avec le passé, sous la houlette d’une Europe érigée comme modèle. Consacrant ma thèse à l’étude de la pensée de la constitution à cette période, et cherchant à en cerner l’émergence avec une profondeur historique, j’ai fait le choix d’inscrire mon approche dans le courant de l’histoire des concepts.
Cette communication se propose dès lors d’aborder d’un point de vue méthodologique les difficultés, les exigences et les ambitions de l’écriture d’une histoire des concepts arabo-ottomane. Travailler sur un contexte impérial plurilinguistique (et face à l’incapacité à en maîtriser toutes les langues), et approcher les différentes sources (essais, presse, archives) en empruntant un cadre et des outils méthodologiques ayant vu le jour dans l’Allemagne de l’après-guerre, amène à s’interroger quant à la pertinence scientifique d’une telle approche, et aux risques qu’elle représente. En les gardant bien à l’esprit – et en veillant à ne pas faire abstraction des contextes sociaux, économiques, culturels et politiques au profit d’une étude exclusive des discours et des concepts, qui mènerait à basculer dans une histoire des idées anhistorique – il s’agit également de présenter les potentielles contributions de cette approche à une compréhension plus fine des climats politique et intellectuel du XIXe siècle ottoman, offrant ainsi « un accès unique à la façon dont [les Ottomans – dont les Arabes ottomans] se sont situés dans l’histoire ».
- Antoinette Ferrand, Sorbonne-Université, CRHXIX, (France), Le roman égyptien, une source historique ? L’exemple des classes moyennes égyptiennes dans les romans de Mahfouz.
Occupée à établir, dans le cadre de mon doctorat, une socio-histoire des classes moyennes cairotes à l’époque de Nasser, je suis confrontée à la difficile identification de ces groupes sociaux, qui, lorsqu’ils ne sont pas absents des archives administratives et statistiques, sont déterminés par des concepts occidentaux dont on peut interroger la pertinence en contexte oriental.
La littérature égyptienne pallie les mémoires individuelles et familiales défaillantes, en déroulant une galerie de personnages comme autant de parangons d’une époque mythifiée : fonctionnaire à la « paresse acquise dans la routine gouvernementale », fillāḥa quittant son village, poussée par la volonté d’avoir une « vie digne et respectable », oisif « propriétaire d’un immeuble, d’une villa, d’une voiture », homme à tout faire d’un ministère, femme moderne à la carrière aussi éclatante que l’est son célibat, époux modèle… Sous la plume des hommes de lettres égyptiens, est ébauchée « une société en train de se créer », véritable source pour l’historien.
Mais quelle place laisser à ces témoignages littéraires dans une analyse socio-historique ? Quelle importance donner à l’expression littéraire en langue d’origine ? Comment déterminer si le roman crée, fonde ou relaie plutôt les stéréotypes sociaux de son époque ? Quelle place laisser à l’imagination ? La question n’est pas nouvelle : Ivan Jablonka, pour ne citer que lui, en avait déjà ébauché les principaux défis en 2017 dans son livre, L’histoire est une littérature contemporaine : manifeste pour les sciences sociales. Elle revêt toutefois un tout autre visage en contexte autoritaire, lorsque l’accès aux sources reste difficile.
- Manon Laroche, Paris II, Centre Thucydide, (France), et Florian Bonnefoi, Université de Poitiers, CNRS (Migrinter/CEDEJ), (France), De la constitution d’un réseau d’enquêtés en contexte autoritaire, retour sur deux terrains égyptiens.
À partir de deux études qualitatives menées en science politique d'une part, et en anthropologie et sociologie d'autre part, cette communication s'interroge sur les modalités du terrain en Égypte en 2021. Elle abordera en particulier les stratégies de constitution d'un réseau d'enquêtés en contexte autoritaire. Elle s'appuie sur des travaux de thèse en cours de deux doctorants portant respectivement sur la politique étrangère égyptienne contemporaine et sur les liens entre changements climatiques et migrations dans le Delta du Nil.
Cette réflexion est née de difficultés communes se déclinant pour chacun.e sous des formes différentes. Dans un environnement de défiance à l'égard de la figure du chercheur, étant parfois considéré comme un agent d'un gouvernement étranger attirant la suspicion, notre travail se construit autour d'un réseau de confiance. Les impératifs de sécurité orientent ainsi le choix des enquêtés, se concentrant sur un réseau d'interconnaissances personnel et professionnel. Dans le contexte d'une étude ethnographique, les liens amicaux sont par exemple primordiaux. La proximité des enquêtés au sein de ce réseau a différentes implications quant à la présentation de soi et aux recoupements qui peuvent s'opérer. Comme ailleurs, mais en Égypte plus particulièrement où le système de la wasta est central, ce réseau doit être impérativement entretenu (messages réguliers, présents, ajout sur les réseaux sociaux entre autres), et ce, même une fois le terrain quitté.
Enfin, en l’absence de recommandation ou de contacts préalablement établis, nous ne nous autorisons parfois pas à contacter des interlocuteurs pertinents. Cela nous pousse à recourir à des sources alternatives (presse, littérature, cinéma…).
Ce sont ces différents enjeux communs à nos disciplines respectives que nous souhaitons mettre en lumière.
العمل على أطروحة حول الشرق الأوسط: التحديات والمواقف والمنظورات المنهجية
تتناول حلقة النقاش هذه التحديات والأسئلة التي يواجهها باحثو العلوم الاجتماعية الشباب العاملون في الشرق الأوسط. من خلال وضع نهج متعدد التخصصات (العلوم السياسية والتاريخ وعلم الاجتماع)، تم بناؤه كمنصة خاصة للفكر والمناقشة حول القضايا المنهجية والمعرفية التي نواجهها في أعمال الدكتوراه الخاصة بنا (مصر من 1950 حتى يومنا هذا والإمبراطورية العثمانية في القرن التاسع عشر).
تهدف الدراسة الأولى إلى عرض المشكلة النظرية حول ملاءمة المفاهيم الغربية لسياق غير غربي. تحلل الدراسة الثانية كيفية العثور على مصادر موثوقة أخرى في حال عدم توافر المصادر الرسمية. أخيراً، تشرح الدراسة الثالثة (كتبها باحثان) خصوصية العمل الميداني في سياق استبدادي وأهمية التكيّف.
إذا كانت هذه الصعوبات معروفة جيدًا بين الباحثين ذوي الخبرة، فهي تمثل جوهر المناقشة غير الرسمية بين طلاب الدكتوراه. فهنا، نفضل استحضارها مباشرة ضمن إطار عمل متعدد التخصصات، من أجل فهم أفضل للمشكلة المستمرة للوصول إلى البيانات.
- Sophia Mouttalib, ENS de Lyon, (France), Triangle, Entre périls et ambitions : écrire une histoire des concepts arabo-ottomane.
كتابة تاريخ المفاهيم العربية والعثمانية: عمل شاق وشائق
يصوّر معظم المؤرخين المعاصرين القرن التاسع عشر العثماني كحقبة تغيير سياسي وقانوني مهمّ، فيما يرى بعضهم أن هذا العهد كان عصراً جديداً تماماً عن القرون السابقة والسير في طريق البلدان الأوروبية. تهتم رسالتي العلميّة بالفكر الدستوري في تلك الحقبة وتوصيفه في منظور تاريخ المفاهيم.
ستركّز هذه المناقشة على التحدّيات والمقاصد المتعلّقة بمشروع تاريخ المفاهيم العربية والعثمانية من منظور منهجي. التحدّي الأصعب هو استخدام منهجية تأسست في ألمانيا بعد الحرب العالمية الثانية وتطبيقها على مصادر عثمانية وعربية ظهرت في القرن التاسع عشر. هل هذا التطبيق مناسب من ناحية علمية؟ لا بدّ ألا تغيب هذه الصعوبات عن الأذهان وألا ننظر لنصوص وخطب مفكرين عصر "النهضة" و"التنظيمات" خارج المحيط الاجتماعي والاقتصادي والثقافي والسياسي. بهذه الطريقة سيسلط تاريخ المفاهيم الضوء على المناخ الفكري والسياسي العثماني في القرن التاسع عشر ويتيح لنا بلوغاً فريداً في معرفة تصور العثمانيين [وعرب الدولة العثمانية] لأنفسهم على مجرى التاريخ"1.
1اردال كينار "تحدّيات وقصور ووعود علم المعاني التاريخي في الدراسات العثمانية"، المجلّة الأوروبية للدراسات التركية، 31/2، 2020 http://journals.openedition.org/ejts/7058
- Antoinette Ferrand, Sorbonne-Université, CRHXIX, (France), Le roman égyptien, une source historique ? L’exemple des classes moyennes égyptiennes dans les romans de Mahfouz.
الرواية المصرية، مصدر تاريخي؟ حالة الطبقات الوسطى في روايات نجيب محفوظ.
أثناء العمل على الطبقات الوسطى خلال فترة عبد الناصر، واجهت صعوبة في التعرف على هذه الفئات الاجتماعية، إما أنها لم تظهر في حد ذاتها في الأرشيفات الرسمية، أو أنها مصممة على أساس مفاهيم غربية مشكوك في ملاءمتها للسياق الشرقي.
يمثل الأدب المصري طريقة رائعة للتغلب على قصور ذاكرة الأفراد والعائلات، حيث يقدم للقارئ معرضاً للشخصيات التي أصبحت انموذجاً لعصر أسطوري مثل موظف حكومي "اكتسب كسله من العمل الروتيني"، أو فلاّحة تركت قريتها "سعياً إلى حياة شريفة ومحترمة"، أو صاحب أملاك عاطل عن العمل، أو "فرّاش" يعمل في إحدى الوزارات، أو امرأة عصرية تحظى بوظيفة مرموقة ولكن بعزوبية حتمية. وهكذا، "يتم خلق المجتمع" بقلم الكتّاب المصريين، وهو ما يمثل مصدراً للمؤرخين لا ينبغي تفويته.
ومع ذلك، ما هو الدور الذي يجب أن يعطى لهذه الشهادة الأدبية في التحليل الاجتماعي التاريخي؟ ما هي أهمية التعبير الأدبي في اللغة الأصلية؟ كيف نحدّد ما إذا كانت الرواية تخلق أو بالأحرى تنقل الصور النمطية الاجتماعية في عصرها؟ ما هي الأجزاء التي يمكن أن تعتبر من الخيال؟ إذا قام الباحثون بالفعل برسم التحديات الرئيسية لهذه القضية -مثلا ايفان جابلونكا (2014) –فتظل قضيةً وثيقة الصلة بالسياق الاستبدادي لا سيما والوصول إلى الوثائق ما يزال صعباً.
- Manon Laroche, Paris II, Centre Thucydide, (France), et Florian Bonnefoi, Université de Poitiers, CNRS (Migrinter/CEDEJ), (France), De la constitution d’un réseau d’enquêtés en contexte autoritaire, retour sur deux terrains égyptiens.
بناء شبكة من المبحوثين في "سياق سلطوي". انطباعات حول عملين ميدانيين في مصر.
ستدرس هذه الورقة، استناداً إلى دراستين نوعيتين أُجريتا في الأنثروبولوجيا وعلم الاجتماع من جهة، وفي العلوم السياسية من جهة أخرى، طرق العمل الميداني في مصر المعاصرة. وستتناول تحديدًا الاستراتيجيات المستخدمة لبناء شبكة من المبحوثين في "سياق سلطوي". يستند هذا العرض على عمل مستمر على رسالة دكتوراه لباحثين يعملان على دراسة الروابط بين التغيرات المناخية والهجرة في دلتا النيل والسياسة الخارجية المصرية المعاصرة.
ولد هذا التفكير نتيجة للصعوبات المشتركة التي تجلّت بطرق مختلفة لكل واحد منّا. ففي بيئة تتسم بانعدام الثقة تجاه صورة الباحث الذي يُعتبر في بعض الأحيان عميلًا لحكومة أجنبية يثير الشبهات، يقوم عملنا على شبكة من ذوي الثقة. بالتالي، فإن أولويات السلامة هي التي توجّه اختيار المبحوثين، بناءً على العلاقات الشخصية والمهنية. على سبيل المثال، للصداقات أهمية قصوى في سياق دراسة إثنوغرافية. مدى قرب المجيبين داخل هذه الشبكة له تأثيرات مختلفة على عرض الذات والتداخلات التي يمكن أن تحدث. وكما هو الحال في أماكن أخرى، وخاصة في مصر حيث تعتبر الواسطة نظاماً أساسياً، فإن هذه الشبكة يجب الحفاظ عليها (من خلال الرسائل المتواصلة، والتواجد على الأرض وعلى الشبكات الاجتماعية، إلخ) حتى بعد انتهاء العمل الميداني.
أخيراً، وفي حال عدم وجود توصيات أو جهات اتصالات سابقة، لا نسمح لنفسينا أحياناً بالتواصل مع المحاورين المعنيين. يقودنا هذا إلى الاعتماد على مصادر بديلة (الصحافة والأدب والسينما ...). سنسلط هنا الضوء على تلك القضايا التي تتّخذ أشكالاً مختلفة لكل واحد منا ولكنها مشتركة في تخصصاتنا وخبراتنا الخاصة.
Working on a thesis on the middle east: challenges, positioning and methodological perspectives
This round-table discussion deals with challenges and questions faced by young social-science researchers working on the Middle-East. Laying on a multidisciplinary approach (political science, history, sociology), it was built as a special platform of thought and discussion about the methodological and epistemological issues we are confronted with in our respective Ph. D. fieldworks (Egypt 1950-today and the Ottoman Empire in the 19th century).
The first paper aims at presenting the theoretical problem of the relevance of Western concepts in a non-Western context. The second paper analyzes how to find other reliable sources when the official ones come to lack. Finally, the third paper (written with four hands) explains the specificity of a fieldwork in an authoritarian context and the importance of the daily “make do”.
If these difficulties are well-known among experienced researchers, they represent the core of Ph.D students informal discussion. Here, we choose to evoke them directly within a multidisciplinary framework, in order to better understand the constant problem of data access.
Persons in charge : Antoinette Ferrand, Sorbonne-Université, CRHXIX et Sophia Mouttalib, ENS de Lyon, Triangle, France
- Sophia Mouttalib, ENS de Lyon, (France), Triangle, Entre périls et ambitions : écrire une histoire des concepts arabo-ottomane.
A perilous yet ambitious enterprise: writing a history of Arabic and Ottoman concepts
Depicting the Ottoman nineteenth-century as an era of major political and juridical overhaul is quite a commonplace among historians; some even go so far as considering this period as a radical break with the past, unveiling a new path drawn by those European powers that were seen as models to emulate. In order to grasp my research subject with historical depth and nuance, my PhD thesis follows the methodology developed by the German historian Reinhart Koselleck, a pioneer of conceptual history.
I therefore intend to examine from a methodological point of view the difficulties, requirements and ambitions in trying to write a conceptual history in the Arab and Ottoman traditions of thought. Working on a multilingual context (without being able to master all of its many languages) and on a plurality of documents (treatises and essays, the press, archives) by borrowing a methodological and conceptual framework which originated in post-World War II Germany, can be questioned regarding the scientific relevance of such an enterprise, its feasibility, and the risks it entails. It is necessary to bear them in mind and also to never disregard the social, economic, cultural and political contexts in which discourses and concepts are developed, as to not write a conceptual history emptied from its historical substance. Only then will it be possible to harvest the full possibilities of studying this period through the lens of conceptual history, offering us a better understanding and appreciation of the Ottoman nineteenth-century political and intellectual climate, and “a unique access to how Ottomans [and Arab-Ottomans] envisioned their place within history”.
- Antoinette Ferrand, Sorbonne-Université, CRHXIX, (France), Le roman égyptien, une source historique ? L’exemple des classes moyennes égyptiennes dans les romans de Mahfouz.
The Egyptian novel, a source for history? The case of middle classes in Mahfouz’s novels.
While working on the middle classes during the Nasser years, I am confronted with the difficult identification of these social groups, either that they never appear per se in official archives, or that they are designed by Western concepts whose relevance is questionable in an Oriental context.
Egyptian literature represents a tremendous way of overcoming the deficient memory of individuals and families, in offering to the reader a gallery of characters that become the paragons of a mythologised epoch : a civil servant “whose laziness was acquired in governmental routine”, a fillāḥa who left her village longing for an “honorable and respectable life”, an idle “owner of a building, a villa, and a car”, a handyman employed by a ministry, a modern woman whose career is as sensational as her single status, an ideal husband… A “society is being created” under Egyptian writers’ pen, which represents an unmissable source for the historian.
However, what role should be given to this literary testimony in a socio-historical analysis? What is the importance of literary expression in the original language? How to determine if the novel creates or rather relays social stereotypes of its time? What place should be left to imagination? If researchers already sketched the main challenges of this issue – among others, Ivan Jablonka in 2014, with his L’histoire est une littérature contemporaine : manifeste pour les sciences sociales – it continues to be relevant in an authoritarian context, when having access to documentation remains difficult.
- Manon Laroche, Paris II, Centre Thucydide, (France), et Florian Bonnefoi, Université de Poitiers, CNRS (Migrinter/CEDEJ), (France), De la constitution d’un réseau d’enquêtés en contexte autoritaire, retour sur deux terrains égyptiens.
Building an interviewees’ network in a closed context. Feedback on two Egyptian fieldworks.
Based on two qualitative studies conducted in anthropology and sociology on the one hand, and in political science on the other hand, this paper will examine the modalities of fieldwork in contemporary Egypt. More particularly, it will address the strategies used to build a network of interviewees in a closed context. This presentation is based on the ongoing PhD work of two researchers studying the links between climate change and migration in the Nile Delta and the contemporary Egyptian foreign policy.
This reflection was born out of common difficulties that are expressed in different ways for each of us. In an environment of mistrust towards the figure of the researcher, being sometimes considered as an agent of a foreign government attracting suspicion, our work is built around a network of trust. The imperatives of security thus guide the choice of respondents, focusing on personal and professional connections. In the context of an ethnographic study, for example, friendships are paramount. The proximity of respondents within this network has different implications for self-presentation and the overlap that can occur. As elsewhere, but especially in Egypt where the wasta system is essential, this network must be maintained (through regular messages, presence on ground and on social networks, etc.), even once the fieldwork is over.
Finally, in the absence of recommendations or previously established contacts, we sometimes do not allow ourselves to reach out to relevant interlocutors. This leads us to lean on alternative sources (press, literature, cinema...).
We will highlight those issues that take different forms for each of us but that are common to our respective disciplines and experiences.