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AG6 - L’Algérie aujourd’hui : Mobilisations, (dés)engagements, contestations et clivages sociopolitiques 2/2
Date : 2022-09-23 | 11:00:00-13:00:00
Évènement :
Congrès INSANIYYAT
Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie : | ||
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A.G | ||
Lieu : | ||
ISAMM | ||
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C2 |
Responsable : Belkacem Benzenine | |
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Modérateur·trice : | |
Discutant·e : | |
Les intervenant·e·s : | |
Souiah Farida | Emlyon Business School |
Cherbi Massensen | Université Grenoble Alpes |
Mohand Amer Amar | CRASC |
AG6 - L’Algérie aujourd’hui : Mobilisations, (dés)engagements, contestations et clivages sociopolitiques 2/2 FR Salle: C2 Responsable: Belkacem Benzenine, CRASC-Oran, Algérie
Amar Mohand Amer, CRASC Oran, (Algérie), Les nouvelles formes de mobilisation en Algérie, épiphénomène politique et social ou reconfiguration structurelle du champ contestataire ?
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Responsable: Belkacem Benzenine, CRASC-Oran, Algérie
- Farida Souiah, chercheuse associée au LAMES, Aix-Marseille Université, (France), Brûleurs de frontières et hirak : revisiter les liens entre émigration et contestation
Alors que le Hirak n’avait pas encore obtenu ces premières victoires – le renoncement au quatrième mandat, la démission de Abdelaziz Bouteflika, les arrestations d’hommes d’affaires et d’hommes politiques de premier plan pour corruption – le bruit circulait déjà : la harga aurait cessé. De nombreux médias attribuaient ce coup d’arrêt à l’espoir suscité par la contestation massive, pacifiste et intergénérationnelle alors en cours. Au même moment, les manifestants proféraient de nombreux chants et slogans où les harraga étaient nommés. Plus tard, à la fin de l’été et au début de l’automne 2019, l’augmentation des départs fut interprétée comme l’un des signes de l’essoufflement du hirak.
En croisant une réflexion sur la réalité des départs de « brûleurs » en temps de hirak, les slogans et les chants qui évoquent ces figures de l’émigration, et le récit médiatique qui en est fait, cette contribution explore la place de l’émigration dans les imaginaire politiques des Algériens, et renouvèle les interrogations sur les liens entre migration et contestation.
- Massensen Cherbi, Université de Grenoble, (France), Les restrictions législatives à la mobilisation du Hirak
A partir du mois de juin 2019, les autorités algériennes ont mobilisé tout un arsenal législatif répressif visant à étouffer les différentes formes de mobilisation et de revendications du Hirak qui avaient émergé depuis le mois de février précédent. Pour ce faire, elles ont d’abord usé du droit disponible, notamment à travers l’atteinte à l’unité nationale (C. pén., art. 79), contre la liberté d’expression, et la provocation à attroupement non armé (C. pén. art. 100), contre les manifestations. Le Code pénal a ensuite été plusieurs fois amendé afin de s’ajuster aux spécificités du Hirak, in fine par l’ordonnance n° 21-08 du 8 juin 2021 qui qualifie désormais de terroriste toute action ayant pour objet d’« accéder au pouvoir ou à changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels » (C. pén., art. 87 bis). Une telle disposition revient ainsi à criminaliser les premières revendications du Hirak qui visaient dès mars 2019 à un « changement radical de système », revendiqué au-delà de l’intérim présidentiel prévu par la Constitution à partir du mois d’avril suivant (art. 102), c’est-à-dire à toute transition démocratique au-delà du cadre constitutionnel en vigueur. Sur un plan juridique, la mobilisation du Hirak ne peut donc plus s’exprimer qu’à travers un cadre juridique très strictement encadré et au risque de multiples poursuites pénales.
- Amar Mohand Amer, CRASC Oran, (Algérie), Les nouvelles formes de mobilisation en Algérie, épiphénomène politique et social ou reconfiguration structurelle du champ contestataire ?
Il s'agit dans cette communication de revenir sur les mobilisations politiques et sociales post-2011 en Algérie. l'objectif est de s'interroger sur la nature de ces mouvements contestataires à l'aune des changements et recompositions dans la région et leur impact sur la société algérienne. Il est bien entendu que la dynamique politique et sociale massive, pacifique et démocratique de février 2019 (hirak) en constitue une balise et un marqueur historiques. Aussi, importe-il, en l'espèce, d'analyser ce mouvement, de grande ampleur politique et sociale, et de voir en quoi, il est (ou non) un moment de basculement dans l'histoire contemporaine de l'Algérie.
Responsable: Belkacem Benzenine, CRASC-Oran, Algérie
- Farida Souiah, chercheuse associée au LAMES, Aix-Marseille Université, (France), Brûleurs de frontières et hirak : revisiter les liens entre émigration et contestation
Border Burners and Hirak: Revisiting the Links between Emigration and Protest
While the Hirak had not yet achieved its first victories, the renunciation of the fourth mandate, the resignation of AbdelazizBouteflika and the arrests of leading businessmen and politicians for corruption, the rumor was already circulating that the harga had stopped. Many media outlets attributed the halt to the hope generated by the massive, peaceful, intergenerational protest underway. At the same time, the demonstrators uttered numerous chants and slogans in which the harraga were named. Later, in the late summer and early fall of 2019, the increase in departures was interpreted as one of the signs that the hirak was running out of steam.
This paper explores the place of emigration in the political imagination of Algerians and revisits questions about the links between migration and protest by examining the reality of the departures of "burners" during the hirak, the slogans and chants that evoke these figures of emigration, and the media narrative that is made of them.
- Massensen Cherbi, Université de Grenoble, (France), Les restrictions législatives à la mobilisation du Hirak
The Legislative Restrictions on the HirakMobilization
Starting in June 2019, the Algerian authorities mobilized a whole arsenal of repressive legislation aimed at stifling the various forms of mobilization and demands of the Hirak that had emerged since the previous February. To do this, they first used the available law, notably through the offence of undermining national unity (Penal Code, art. 79), against freedom of expression, and provocation to unarmed assembly (Penal Code. art. 100), against demonstrations. The Penal Code was then amended several times to adjust to the specificities of the Hirak, most recently by Ordinance No. 21-08 of June 8, 2021, which now defines as terrorist any action aimed at "gaining access to power or changing the system of governance by non-constitutional means" (Penal Code, art. 87 bis). Such a provision thus amounts to criminalizing the first demands of the Hirak, which as early as March 2019 aimed at a "radical change of system", claimed beyond the presidential interim provided for by the Constitution as of the following April (art. 102), i.e., at any democratic transition beyond the constitutional framework in force. From a legal point of view, the mobilization of the Hirak can therefore only be expressed through a very strictly regulated legal framework and at the risk of multiple criminal prosecutions.
- Amar Mohand Amer, CRASC Oran, (Algérie), Le Hirak en Algérie de 2019 : de quoi est-il le nom ?
The new forms of mobilisation in Algeria, political and social epiphenomenon or structural reconfiguration of the protest field?
This paper will examine the Hirak from two angles. The first refers to the political roadmap of the regime built around the institutional and "constitutional" scaffolding, in this case the renewal of the "authority" of the national and local elective bodies.
The second angle concerns the Hirak's position on the electoral issue. From this perspective, the issue revolves essentially around the systematic boycott by the Hirak of the various elections (presidential (12/12/2019) legislative (12/06/2020) and local (27/11/2021). This seemingly radical positioning has highlighted the political cleavages and strategies of each political and ideological group or current within the Hirak.
In both objects, the focus will be put mainly on the discourse of the different actors as well as on their repertoires of action.