Responsable: >Yohanan Benhaïm & Sümbül Kaya

AG5 - Institutions étatiques et transformation du régime politique en Turquie

Date : 2022-09-21 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.G
Lieu :
ISAMM
Salle :
C4
Responsable : Yohanan Benhaïm & Sümbül Kaya
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Akça Ismet Université Yıldız Teknik d’Istanbul
Benhaim Yohanan Institut Français d'Etudes Anatoliennes
Kaya Sümbül IRSEM
Le Chêne Elen Université de Lille

AG5 - Institutions étatiques et transformation du régime politique en Turquie FR-EN
Salle: C4
Responsables: Yohanan Benhaïm, IFEA, Turquie et Sümbül Kaya, IRSEM, France

  • İsmet Akça, Université Yıldız Teknik d’Istanbul, (Turquie), The Search for Restructuring the Military under the Crisis of State EN
  • Yohanan Benhaïm, Univeristé Paris 1 - Panthéon Sorbonne, (France), De copropriétaire de l’Etat à institution marginalisée : le ministère des Affaires étrangères turc face à l’émergence de l’Etat-AKP FR
  • Sümbül Kaya, IRSEM, Paris, (France), L’hétéronomie du judiciaire au champ politique : les procès politiques en Turquie FR
  • Elen Le Chêne, CHERPA - IEP d’Aix-en-Provence/AMU, (France), La trajectoire de l’institution policière sous l’AKP : les logiques d’une fragilisation insoupçonnée FR

L'armée, la justice, la diplomatie et, dans une moindre mesure, la police, ont longtemps constitué les institutions gardiennes du régime sécuritaire. Les mandats successifs de l'AKP au pouvoir, les crises qui ont marqué la scène politique turque depuis le début des années 2010 et notamment la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, puis, la présidentialisation du régime politique actée par le référendum d'avril 2017 ont participé à la profonde transformation de ces institutions. Le présent panel aura pour objectif, par sa dimension comparatiste entre différentes institutions, d’analyser les modalités à travers lesquelles se transforment ces institutions, dans leur recrutement, leur culture d'institution et leur relation au pouvoir politique. Assiste-t-on à des processus de désinstitutionnalisation de ces bureaucraties d'Etat qui opéreraient au profit du parti-Etat AKP? Quelle est la part des réformes portées par le gouvernement, des restructurations internes à l'institution, des crises dans ce processus? Quelle place occupe le processus de présidentialisation dans ce processus? La présidentialisation du régime joue-t-elle le rôle de déclencheur, d'accélérateur, ou d'analyseur de ces dynamiques parfois antérieures à cette transformation constitutionnelle? Dans quelle mesure ces dynamiques de reconfiguration des institutions participent-elles en retour à la redéfinition des relations inter-institutionnelles au sein du champ étatique? Ces dernières s'effectuent-elles uniquement dans le sens d'une concentration renforçant le pouvoir de l'exécutif et de la présidence ou des marges d'autonomie existent au sein de ces institutions? 

Responsables: Yohanan Benhaïm, IFEA, Turquie et Sümbül Kaya, IRSEM, France

  • İsmet Akça, Université Yıldız Teknik d’Istanbul, (Turquie), The Search for Restructuring the Military under the Crisis of State EN

La recherche de la restructuration de l'armée sous la crise de l'État

Le pouvoir politique autonome dont jouissait depuis longtemps l'armée turque a été réduit dans une large mesure sous le règne de l'AKP. Pourtant, les réformes de civilisation n'ont pas été accompagnées de réformes de démocratisation dans les années 2000. La période post-2013 a été marquée par les nouvelles crises de l'hégémonie et de l'État. Dans la mesure où l'AKP a tenté de gouverner sa crise hégémonique par des mesures répressives, la restructuration et le contrôle des appareils coercitifs de l'État (l'armée étant l'un des appareils les plus importants), sont devenus de plus en plus centraux et problématiques. La remilitarisation de la question kurde dans la période post-2015, le coup d'État manqué de juillet 2016 et l'état d'urgence qui a suivi, et enfin la transition vers un régime présidentiel, ont marqué un processus par lequel la crise de l'État s'est manifestée par la perte de l'unité institutionnelle de l'État et l'augmentation des affrontements et des alliances radicalement changeantes entre les différentes élites étatiques. Ce document analyse la réglementation et les changements juridiques, institutionnels et pratiques concernant l'armée en tant qu'institution étatique dans la période post-2015.

  • Yohanan Benhaïm, Univeristé Paris 1 - Panthéon Sorbonne, (France), De copropriétaire de l’Etat à institution marginalisée : le ministère des Affaires étrangères turc face à l’émergence de l’Etat-AKP FR
Cette présentation entend mettre en évidence comment le ministère des Affaires étrangères représente un analyseur des dynamiques de transformation du régime politique turc, en présentant l’exemple d’une institution difficilement désinstitutionnalisable. Cette institution constitue l’un des piliers du régime sécuritaire avant l’arrivée au pouvoir de l’AKP et participe avec l’institution militaire à neutraliser les choix de politique étrangère de certains gouvernements s’éloignant de la tradition diplomatique turque, comme lors du gouvernement du Refahyol durant les années 1990. L’arrivée de l’AKP au pouvoir place le ministère des Affaires étrangères et en particulier une génération particulière de diplomates dans le rôle d’intermédiaire entre l’armée et le nouveau gouvernement, ces diplomates jouant ainsi le rôle de policy broker entre ces deux institutions sur certains dossiers de politique étrangère. La concentration croissante du pouvoir entre les mains du gouvernement depuis le début des années 2010 ouvre une période de transformation de la place du ministère des Affaires étrangères. D’un côté, des réformes portées en partie par l’institution elle-même participe à la diversification du profil des diplomates. De l’autre, certaines dynamiques amorcées par le gouvernement remettent en question l’autonomie institutionnelle du ministère, notamment au sujet du respect de certaines règles concernant la nomination des ambassadeurs. Les tensions occasionnées par ces tentatives de désinstitutionalisation de l’institution diplomatique mettent en évidence les résistances, négociations et compromis qui ponctuent ce processus loin d’être linéaire, qui révèlent l’ampleur du processus de concentration de la décision par le pouvoir présidentiel mais aussi certaines de ses limites. Cette présentation repose sur trois sources principales : l’étude prosopographique du profil des diplomates nommés ambassadeurs entre 1990 et 2020, l’analyse de mémoires de diplomates turcs, ainsi que de nombreux entretiens avec des diplomates en poste ou à la retraite.

  • Sümbül Kaya, IRSEM, Paris, (France), L’hétéronomie du judiciaire au champ politique : les procès politiques en Turquie FR
Cette communication porte sur les usages politiques de la justice en Turquie, à partir de l'étude des procès intentés contre des acteurs présentés par le pouvoir exécutif et du Parti de la Justice et du Développement (AKP) comme ses ennemis de l’intérieur même de l’État, i.e. un ensemble de fonctionnaires. Il vise à  analyser l’évolution des rapports entre champs judicaire et politique. La problématique générale est celle de la réfraction  du champ judiciaire par rapport aux contraintes extérieures, et notamment par rapport à la structure de ce nouveau régime État-parti sécuritaire où l’exécutif domine. On soutiendra l’hétéronomie de la judiciaire à l’égard de l’exécutif et de l’AKP. Ces procès donnent à voir une transformation entre la conception de la loyauté à l’égard de l’État qui devient plus une loyauté à l’égard de l’exécutif. Deuxièmement, la justice devient  aussi pour le pouvoir en place un instrument répressif contre les voix dissidentes, et dans le même temps, il l’instrumentalise aussi pour conserver les apparences de l’Etat de droit et de légalité par des mises en scènes publiques. Et troisièmement, ces procès sont aussi le moyen de faire de la politique par d’autres moyens, notamment par la retraduction des conflits politiques dans des termes juridiques ainsi, nous voudrions montrer le processus de politisation de ces procès et de la justice. Ce travail s’appuie sur une démarche ethnographique comparée de vingt procès dans les cours d’assises d’Istanbul (Çağlayan, Silivri), d’Ankara (Yenikapi Sincan) et de Balıkesir.

  • Elen Le Chêne, CHERPA - IEP d’Aix-en-Provence/AMU, (France), La trajectoire de l’institution policière sous l’AKP : les logiques d’une fragilisation insoupçonnée FR

Qu’a provoqué l’arrivée au pouvoir de l’AKP, qui s’est construit dans un rapport critique vis-à-vis du système de pouvoir, de la bureaucratie et de l’armée en particulier, sur les institutions régaliennes en Turquie ? La police est couramment dépeinte comme une institution « à la marge », car extrêmement perméable aux forces politiques en raison des modes de recrutement et de nomination en son sein. On montrera que l’institution policière n’a pas connu pour autant une dynamique de renforcement linéaire et continu au sein du champ du pouvoir. S’appuyant sur une soixantaine d’entretiens avec des hauts fonctionnaires turcs et experts européens, cette contribution se base sur le suivi d’une réforme sensible : celle de la gestion des frontières et des migrations. Nous montrerons, d’une part, que l’arrivée au pouvoir de l’AKP n’a pas entraîné un renouvellement massif du personnel ou un engagement irréversible des fonctionnaires de police en faveur du parti de gouvernement. Alors même que les loyautés sont demeurées plurielles au sein de l’institution pendant les premières années de gouvernement de l’AKP, la police a vu son rôle se renforcer. Par l’entremise de cette réforme et au nom d’une approche dite « civile », les groupes que nous avons suivi ont tenté une « révolution silencieuse » pour exiger une plus grande concentration du pouvoir entre les mains de leur institution. Ils ont dans ce cadre été fortement soutenus par le gouvernement à un moment où l’affaiblissement de l’armée demeure un objectif central. Cette dynamique connaît toutefois un coup d’arrêt à compter de 2008 : des stratégies de contournement de l’institution ou de neutralisation de certains groupes dominants sont mises en œuvre par le gouvernement. Dans ce cadre, l’Union européenne a joué un rôle important en accompagnant la redistribution des rapports de pouvoir au profit du ministère de l’Intérieur. L’orientation de ces politiques revient en effet désormais davantage aux échelons supérieurs du ministère de l’Intérieur, la politisation de plus en plus forte de cet enjeu, les purges à grande échelle de la police et la présidentialisation du régime ayant par ailleurs contribué à accroître le pouvoir décisionnel des « sommets de l’Etat ».

 
مؤسسات الدولة وتحول النظام السياسي في تركيا 


منذ فترة طويلة، اعتبرت مؤسسات الجيش والعدالة والديبلوماسية وبدرجة أقل الشرطة في تركيا حامية للنظام الأمني. وقد ساهمت أحداث عديدة في التحول العميق لهذه المؤسسات مثل الولايات المتتالية على السلطة لحزب العدالة والتنمية والأزمات التي ميزت المشهد السياسي التركي منذ بداية العقد الأول من القرن الحادي والعشرين، وخاصة محاولة الانقلاب في جويلية 2016، ثم تحول النظام السياسي إلى نظام رئاسي منذ استفتاء 2017. واستنادا للمقارنات بين مختلف المؤسسات، تهدف هذه الورشة إلى تحليل الأساليب التي يتم من خلالها تحول هذه المؤسسات سواء على مستوى التوظيف أو على مستوى ثقافة المؤسسة أو علاقتها بالسلطة السياسية. ويحيلنا ذلك لطرح التساؤلات التالية : ماهي التمشيات المعتمدة لنزع الطابع المؤسسي عن بيروقراطيات الدولة التي تعمل لصالح الحزب الدولة (حزب العدالة والتنمية)؟ وماهي أدوار الإصلاحات التي تقوم بها الحكومة وإعادة الهيكلة الداخلية للمؤسسة والأزمات في هذا التمشي؟ وماهي المكانة التي يحتلها السير نحو النظام الرئاسي فيه؟ وهل يساهم ذلك في لعب دور المحفز أو المسرع أو المحلل لهذه الديناميات التي قد تكون سابقة أحيانا لهذا التحول الدستوري؟ وإلى أي مدى تساهم ديناميكيات إعادة التشكيل للمؤسسات في إعادة تعريف العلاقات البيمؤسساتسة داخل مجال الدولة؟  
وهل يحدث ذلك فقط في اتجاه تركيز يعزز السلطة التنفيذية وسلطة الرئاسة أم أن هناك هامش من الاستقلالية داخل هذه المؤسسات؟ 


  • İsmet Akça, Université Yıldız Teknik d’Istanbul, (Turquie), The Search for Restructuring the Military under the Crisis of State EN

البحث عن إعادة هيكلة الجيش في ظل أزمة الدولة
 

تقلص الحكم السياسي المستقل الذي تمتّع به الجيش التركي منذ زمن طويل منذ تولّي حزب العدالة والتنمية السلطة. ورغم ذلك فإن الإصلاحات الحضارية لم تواكبها إصلاحات تحث على الدمقرطة خلال السنوات ال2000. وقد اتسمت فترة مابعد 2013 بأزمات جديدة من أجل الهيمنة. وعندما حاول حزب العدالة والتنمية السيطرة على أزمة الهيمنة بوسائل قمعية، أصبحت إعادة هيكلة أجهزة الدولة القمعية والسيطرة عليها (الجيش أحد أهم هذه الأجهزة) ذات أهمية متزايدة كما أصبحت أكثر مركزية وإشكالية. وقد كانت إعادة عسكرة القضية التركية في فترة مابعد 2015، وانقلاب جويلية 2016 الفاشل وماتلاه من حالة الطوارئ، وأخيرا الانتقال الى الحكم الرئاسي، بمثابة مؤشرات تجلت من خلالها أزمة الدولة التي تجلت في ضياع الوحدة المؤسساتية لها وارتفاع المواجهات والتحالفات المتغيرة بين مختلف النخب السياسية. وبذلك يحلل هذا العمل التغيرات القانونية والمؤسساتية والعملية المتعلقة بالجيش باعتباره مؤسسة حكومية خلال الفترة ما بعد 2015.

  • Yohanan Benhaïm, Univeristé Paris 1 - Panthéon Sorbonne, (France), De copropriétaire de l’Etat à institution marginalisée : le ministère des Affaires étrangères turc face à l’émergence de l’Etat-AKP FR

من ملكية مشتركة مع الدولة إلى مؤسّسة مهمّشة : وزارة الخارجية التركية تواجه ظهور دولة حزب العدالة والتنمية 


تسلط هذه المداخلة الضوء على دور وزارة الخارجية كمحلل لديناميكيات تحول النظام السياسي التركي من خلال تقديم مثال لمؤسسة يصعب نزع الطابع المؤسسي عنها. وتمثل هذه المؤسسة إحدى ركائز النظام الأمني قبل صعود حزب العدالة والتنمية للسلطة وشاركت مع المؤسسة العسكرية في تحييد خيارات السياسة الخارجية لبعض الحكومات التي ابتعدت عن التقاليد الديبلوماسية التركية، كما حدث مع حكومة رفاهيول خلال سنوات 1990. إن وصول حزب العدالة والتنمية إلى السلطة يضع وزارة الشؤون الخارجية وعلى وجه الخصوص جيلا معينا من الديبلوماسيين في دور الوسيط بين الجيش والحكومة الجديدة، وبالتالي فإن هؤلاء الديبلوماسيين سيلعبون دور الوسيط السياسي بين هاتين المؤسستين حول بعض ملفات السياسة الخارجية. كما ان التركيز المتزايد للسلطة بين يدي الحكومة منذ بداية سنوات 2010 يفتح فترة تحول لمكانة وزارة الشؤون الخارجية. فمن جهة، تساهم الإصلاحات التي نفذتها المؤسسة نفسها ولو جزئيا في تنويع ملامح الديبلوماسيين. ومن جهة أخرى، فإن بعض الديناميكيات التي بدأتها الحكومة تشكك في الاستقلالية المؤسساتية للوزارة، لا سيما فيما يتعلق بالامتثال لقواعد معينة تتعلق بتعيين السفراء. 
إن التوترات الناجمة عن هذه المحاولات لالغاء الطابع المؤسسي عن المؤسسة الديبلوماسية تكشف المقاومات والمفاوضات والتسويات التي تتخلل هذه العملية، والتي تبين مدى تركيز عملية صنع القرار من قبل السلطة الرئاسية وبعض حدودها. وتستند هذه المداخلة إلى ثلاثة مصادر : دراسة بروزوبوغرافية للديبلوماسيين الذين عينوا سفراء بين 1990 و2020، وتحليل مذكرات لديبلوماسيين أتراك إلى جانب العديد من المقابلات مع الديبلوماسيين سواء الذين كانوا في مناصبهم أو المتقاعدين. 


  • Sümbül Kaya, IRSEM, Paris, (France), L’hétéronomie du judiciaire au champ politique : les procès politiques en Turquie FR
 
التداخل بين القضائي والسياسي : المحاكمات السياسية في تركيا 


تركز هذه المداخلة على الاستعمالات السياسية للعدالة في تركيا، استنادا لدراسة الدعاوى القضائية المرفوعة من قبل جهات تقدمها السلطة التنفيذية وحزب العدالة والتنمية على أنها أعداء من داخل الدولة. كما تهدف لتحليل تطور العلاقة بين المجالين القضائي والسياسي. وتتمثل الإشكالية العامة في تراجع القضاء في علاقة بالقيود الخارجية وتحديدا بهيكل هذا النظام الجديد أو هذا الحزب الدولة الذي تهيمن عليه السلطة التنفيذية. حيث ستظهر هذه التجارب تحوّلا في مفهوم الولاء للدولة الذي سيصبح ولاء للسلطة التنفيذية. كما ستصبح العدالة أداة قمعية للسلطة القائمة ضد الأصوات المعارضة، تستغلها أيضا للحفاظ على مظاهر سيادة القانون والشرعية من خلال استعراضات عامة. كذلك تعتبر هذه المحاكمات وسيلة لممارسة السياسة بطرق أخرى، لا سيما عن طريق إعادة ترجمة النزاعات السياسية إلى مصطلحات قانونية، لذلك سنحاول إبراز عملية تسييس هذه المحاكمات والعدالة بصفة عامة. ويستند هذا العمل على مقاربة اتنوغرافية-مقارنة لعشرين محاكمة في محاكم الجنايات باسطنبول وأنقرة وباليكسير. 


  • Elen Le Chêne, CHERPA - IEP d’Aix-en-Provence/AMU, (France), La trajectoire de l’institution policière sous l’AKP : les logiques d’une fragilisation insoupçonnée FR

مسار مؤسسة الشرطة زمن حزب العدالة والتنمية : منطق إضعاف غير متوقع 


ما الذي تسبب فيه وصول حزب العدالة والتنمية إلى السلطة على المؤسسات السيادية في تركيا، خاصة وأنه بني على علاقة حاسمة مع نظام السلطة ومع البيروقراطية والجيش؟ فعادة ما تصور الشرطة على أنها مؤسسة "هامشية"، قابلة للاختراق بشدة من قبل القوى السياسية بسبب أساليب التجنيد والتعيين داخلها. وسنحاول أن نبرز أن مؤسسة الشرطة لم تعرف ديناميكية التعزيز الخطي والمستمر في مجال السلطة. فاستنادا لحوالي 60 مقابلة مع كبار المسؤولين الأتراك وخبراء أوروبيين ستحاول هذه المداخلة تتبع إصلاح حساس ألا وهو إدارة الحدود والهجرة. حيث ستبرز من جهة أن وصول حزب العدالة والتنمية إلى السلطة لم يؤد لتغير مهم للاطار أو التزام لا رجعة فيه لموظفي الشرطة لصالح الحزب الحكومي. ففي الوقت الذي بقيت فيه الولاءات متعددة داخل المؤسسة خلال السنوات الأولى من حكم حزب العدالة والتنمية فإن دور الشرطة أصبح أكثر قوة. ومن خلال هذا الإصلاح، وباسم ما يسمى بالمقاربة المدنية، فإن المجموعات موضوع الدرس حاولت القيام ب"ثورة صامتة" للمطالبة بتركيز أكبر للسلطة بين يدي مؤسستهم. في هذا السياق تم دعمهم من قبل الحكومة في وقت ظل فيه إضعاف الجيش هدفا رئيسيا. ورغم ذلك فقد توقفت هذه الديناميكية منذ سنة 2008 حيث نفذت الحكومة استراتيجيات لتطويق المؤسسة أو تحييد بعض الجماعات المهيمنة. وقد لعب الاتحاد الأوروبي دورا مهما من خلال دعم إعادة توزيع علاقات القوة لصالح وزارة الداخلية. 







State institutions and political transformations in Turkey

Army, justice, diplomacy and, to a lesser extent, police, have long been the guardians of the authoritarian regime. The successive mandates of the AKP, the crises faced by the Turkish political scene since the beginning of the 2010s and in particular the attempted coup d'état of July 2016, then, the presidentialization of the political regime implemented by the referendum of April 2017 transformed these institutions deeply. The objective of this panel, through its comparative dimension between different institutions, is to analyze the modalities of transformation of these institutions, regarding their recruitment, their institutional culture and their relationship to political power. Are there processes of deinstitutionalization of these state bureaucracies that would operate to the benefit of the AKP state party? How much of this process is due to the reforms carried out by the government, to the internal restructuring of the institution and to the crises? What role does the process of presidentialization play in this process? Does the presidentialization of the regime play the role of a trigger, a gas pedal, or an analyzer of these dynamics, which sometimes precede this constitutional transformation? To what extent do these dynamics of institutional reconfiguration contribute in turn to the reshaping of inter-institutional relations within the state? Do these relations
 only result in a concentration that strengthens the executive power and the presidency, or do margins of autonomy exist within these institutions? 


Responsables: Yohanan Benhaïm, IFEA, Turquie et Sümbül Kaya, IRSEM, France

  • İsmet Akça, Université Yıldız Teknik d’Istanbul, (Turquie), The Search for Restructuring the Military under the Crisis of State EN

The Turkish military’s longstanding autonomous political power has been curbed to an important extent under the AKP rule. Yet civilianization reforms were not accompanied by democratization reforms in the 2000s. The post-2013 period was marked by the new crises of hegemony and state. To the extent that the AKP tried to govern its hegemonic crisis through repressive measures, the restructuring and the control of the state’s coercive apparatuses (the military being one of the most important apparatuses), have become more and more central and problematic. Re-militarization of the Kurdish question in the post-2015 period, the failed coup in July 2016 and the following emergency rule and finally the transition to a presidential regime marked a process whereby the crisis of the state has been manifested as the loss of institutional unity of the state and increasing clashes and radically shifting alliances among the different state elites. This paper analyzes the legal, institutional and practical regulation and changes concerning the military a state institution in the post-2015 period.

  • Yohanan Benhaïm, Univeristé Paris 1 - Panthéon Sorbonne, (France), De copropriétaire de l’Etat à institution marginalisée : le ministère des Affaires étrangères turc face à l’émergence de l’Etat-AKP FR

From co-owner of the state to a marginalized institution: the Turkish Ministry of Foreign Affairs and the emergence of the AKP-state

This presentation intends to highlight how the Ministry of Foreign Affairs is an analyzer of the dynamics of transformation of the Turkish political regime, by presenting the example of an institution hard to de-institutionalize. This institution is one of the pillars of the security regime before the AKP came to power and, in the same way as the army, participates in neutralizing the foreign policy choices of governments that move away from the Turkish diplomatic tradition, as was the case with the Refahyol government during the 1990s. The arrival of the AKP in power gives the Ministry of Foreign Affairs, and in particular a new generation of diplomats, the role of intermediary between the army and the new government, playing the role of policy broker between these two institutions on certain foreign policy issues. The increasing concentration of power in the hands of the government since the early 2010s has ushered in a period of transformation in the role of the foreign ministry. On the one hand, reforms carried out in part by the institution itself contribute to diversifying the profile of diplomats. On the other hand, dynamics initiated by the government are challenging the institutional autonomy of the ministry, particularly with regard to certain rules of appointing ambassadors. The tensions caused by these attempts to deinstitutionalize the diplomatic institution highlight the resistance, negotiations and compromises that punctuate this far from linear process, which reveal the extent of the process of concentration of decision-making by the presidential power, but also some of its limits. This presentation is based on three main sources: a prosopographical study of the profile of diplomats appointed as ambassadors between 1990 and 2020, an analysis of memoirs by Turkish diplomats, and numerous interviews with current and retired diplomats.


  • Sümbül Kaya, IRSEM, Paris, (France), L’hétéronomie du judiciaire au champ politique : les procès politiques en Turquie FR
The heteronomy of the judiciary in the political field: political trials in Turkey 

This paper focuses on the political uses of justice in Turkey, based on the study of trials brought against actors presented by the executive power and the Justice and Development Party (AKP) as its enemies within the state itself, i.e. a group of civil servants. It aims to analyze the evolution of the relationship between the judiciary and politics. The main problem is the refraction of the judicial field in relation to external constraints, in particular to the structure of this new security state-party regime where the executive dominates. I will argue The heteronomy of the judiciary with respect to the executive and the AKP. These trials show a transformation between the conception of loyalty to the state which becomes more loyalty to the executive. Secondly, the judiciary becomes also a repressive instrument for the ruling power against dissenting voices, and at the same time, an instrument to maintain the appearances of the rule of law and legality through public staging. Thirdly, these trials are also a way to make politics by other means, notably by the re-translation of political conflicts into legal terms. Thus, I would like to show the process of politicization of these trials and of justice. This work is based on a comparative ethnographic approach to twenty trials in the Istanbul (Çağlayan, Silivri), Ankara (Yenikapi Sincan) and Balıkesir assize courts.


  • Elen Le Chêne, CHERPA - IEP d’Aix-en-Provence/AMU, (France), La trajectoire de l’institution policière sous l’AKP : les logiques d’une fragilisation insoupçonnée 
     The trajectory of the police institution under the AKP: the logics of an unsuspected weakening 

How the arrival in power of the AKP, built on a critical relationship with the system of power, the bureaucracy and the army in particular, impacted the regalian institutions in Turkey? The police are commonly portrayed as an institution "on the margins", as they are extremely permeable to political forces due to their recruitment and appointment.  The police institution has not, however, experienced a dynamic of linear and continuous strengthening within the field of power. Based on some sixty interviews with senior Turkish officials and European experts, this contribution is devoted to the monitoring of a sensitive reform of border and migration management. I show, on the one hand, that the AKP's arrival in power did not lead to a massive renewal of personnel or an irreversible commitment of police officials to the governing party. While loyalties remained plural within the institution during the early years of the AKP government, the police have reinforced their role . Through this reform and in the name of a so-called "civilian" approach, the groups we have been following have attempted a "silent revolution" to demand greater concentration of power for their institution. Government strongly supported them at a time when the weakening of the army remained its central objective. However, this dynamic came to a halt in 2008: the government implemented strategies to bypass the institution and neutralize certain dominant groups. In this context, the European Union played an important role in accompanying the redistribution of power relations in favour of the Ministry of the Interior. The upper echelons of the Ministry of the Interior now manage these policies, as the increasing politicization of this issue, the large-scale purges of the police and the presidentialization of the regime have concentrated the decision-making at the "top of the state”.

>