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AM29 - Traduction et circulation linguistique
Date : 2022-09-23 | 16:15:00-18:15:00
Évènement :
Rencontre « Traduction et Circulation des savoirs »
Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie : | ||
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A.M | ||
Lieu : | ||
CITÉ DE LA CULTURE | ||
Salle : | ||
Grand Amphithéâtre |
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Modérateur·trice : Hammouda Salhi | |
Discutant·e : | |
Les intervenant·e·s : | |
Bozdémir Michel | INALCO |
Koubaa Mohamed | La Manouba |
Chemli Souhail | La Manouba |
Provaznikova Adela | Charles University |
AM29 - Traduction et circulation linguistique Modérateur : Hammouda Salhi, Université Tunis El Manar
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- Michel Bozdémir, INALCO, (France), Problématique de traduction des textes “sacrés” dans le monde turcophone
Dans cette communication, je propose d’examiner les problèmes que pose la traduction des textes “sacrés”, dans le monde musulman non-arabe, notamment dans l’espace turcophone. Même si l’on fait abstraction des pays arabes, la communauté des croyants est évidemment très large pour aborder dans une seule communication. Je prendrai simplement trois pays, la Turquie, l’Iran et l’Indonésie ; pour exposer rapidement la configuration de notre problématique avant de consacrer ma communication au monde turcique. On va voir que, selon les situations, le temps et l’espace, il existe des obstacles religieux, politiques et idéologiques pour traduire les textes considérés sacrés, sans entraîner pour autant de conséquences indésirables.
Comment vivre sa religion sans pouvoir accéder à ses textes sacrés ? Une notion linguistique quelque peu contorsionnée peut venir ici à notre secours. Selon cette définition “non-arbitrariness of the sign”, le vocabulaire sacré pour le croyant serait non-arbitraire, puisque fixé par Dieu. Le caractère non-arbitraire du signe conduirait-il ainsi à la non-traductibilité du texte sacré. La forme du mot, écrite ou déclamée, serait-elle donc intrinsèquement lié au sens et elle ne serait pas séparable du sens qu’il véhicule. Après avoir évoqué le long cheminement vers une forme de traduction prudente du Coran et de l’appel à la prière en turc, on tentera de comprendre comment s’installe le fait religieux entre la traduction et son franchissement.
- Mohamed Koubaa, Université de la Manouba
- في ترجمة النص الأدبي
- Souheil Chemli, Université de la Manouba
- في إشكاليات ترجمة نصوص التراث الثقافي: مصطلحات اللّباس أنموذجا
- Adela Provaznikova, Charles University, (République tchèque), Travelling imagination of the misplaced Nahda writer: Syro-Lebanese translators in Egypt
L'imagination vagabonde de l'écrivain égaré de la Nahda : Traducteurs syro-libanais en Égypte
En raison d'une série de crises politiques et économiques durant la seconde moitié du XIXe siècle et jusqu'à la Première Guerre mondiale, environ un tiers des habitants du Mont-Liban ont choisi d'émigrer. Parmi eux, le cercle d'intellectuels autour d'Ibrāhīm al-Yāzijī (1847-1906), qui rejoint les rangs des journalistes syro-libanais résidant au Caire. Si son projet journalistique aḍ-Ḍiyā' (1898-1906) était avant tout didactique et éducatif, sa course était aussi un moyen de s'engager dans l'identité panarabe et une possibilité de trouver une stabilité et une voix dans le contexte de l'exil. En outre, les riwāyāt traduits de Labība Hāshim et Nasīb al-Mashʿalānī publiés en aḍ-Ḍiyā' domestiquaient les récits fictionnels étrangers de manière créative et reliaient l'imaginaire arabe à la culture populaire mondiale. Cet article explore ensuite la manière dont l'écriture de fiction et la traduction ont non seulement incorporé les intellectuels syro-libanais au monde extérieur, mais leur ont également permis de surmonter des crises personnelles et d'imaginer et construire de nouveaux foyers dans l'Égypte coloniale.
- Michel Bozdémir, INALCO, (France), Problématique de traduction des textes “sacrés” dans le monde turcophone
Problems of translation of "sacred" texts in the Turkish-speaking world
In this communication, I propose to examine the problems posed by the translation of "sacred" texts in the non-Arabic Muslim world, particularly in the Turkish-speaking world. Even if we disregard the Arab countries, the community of believers is obviously very large to examine in a single communication. I will simply take three countries; Turkey, Iran and Indonesia, to quickly expose the configuration of our problem, before devoting my contribution to the Turkic world. We will see that, depending on the situation, time and space, there are religious, political and ideological obstacles for translating the texts considered sacred, without causing undesirable consequences.
How to live one's religion without being able to access its "sacred" texts? A somewhat contorted linguistic notion can come to our rescue here. According to this definition "non-arbitrariness of the sign", the sacred vocabulary for the believer would be non-arbitrary, since it is fixed by God. The non-arbitrary character of the sign would thus lead to the non-translatability of the sacred text. The form of the word, written or declaimed, would be thus intrinsically linked to the meaning and not separable from the sense that it conveys. After having evoked the long path towards a form of cautious translation of the Koran and the call to prayer in Turkish, I will try to understand how the religious fact settles between the translation and its crossing.
- Mohamed Koubaa, Université de la Manouba
- في ترجمة النص الأدبي
- Souheil Chemli, Université de la Manouba
- في إشكاليات ترجمة نصوص التراث الثقافي: مصطلحات اللّباس أنموذجا
- Adela Provaznikova, Charles University, (République tchèque), Travelling imagination of the misplaced Nahda writer: Syro-Lebanese translators in Egypt
Due to a series of political and economic crises during the second half of the 19th century and up until the First World War around a third of the inhabitants of Mount Lebanon chose to emigrate. These included the circle of intellectuals around Ibrāhīm al-Yāzijī (1847–1906), who joined the ranks of Syro-Lebanese journalists residing in Cairo. While his journalistic project aḍ-Ḍiyā’ (1898–1906) was primarily didactic and educational, running it was also a way to engage with the Pan-Arab identity and a possibility to find stability and a voice in the context of exile. Furthermore, the translated riwāyāt by Labība Hāshim and Nasīb al-Mashʿalānī published in aḍ-Ḍiyā’ domesticated foreign fictional narratives in a creative fashion and connected the Arab imagination to global popular culture. This paper then explores the ways in which fiction writing and translating not only incorporated yro-Lebanese intellectuals into the wider world but enabled them to overcome personal crises and imagine and build new homes in colonial Egypt.