AI03 - Iraqi Media in Constant Transition

Parmi ses différents rôles, le journalisme peut être utilisé pour diffuser la violence et promouvoir l’idéologie extrémiste à travers diverses stratégies d’incitation. Je définis le “journalisme terroriste” comme un type de journalisme extrémiste dont les objectifs ne sont pas prosociaux pour le bénéfice du grand public, mais qui vise plutôt à promouvoir des idéologies extrémistes, des génocides et des guerres de la terreur. À cet égard, Hickman (2018) pose des questions importantes sur la poursuite des journalistes qui contribuent à déclencher la violence par leur travail alors qu’ils persuadent les parties de commettre des actes de violence, soulignant plusieurs exemples de propagandistes soutenant des crimes de guerre, de la même manière que les propagandistes allemands étaient essentiels pour promouvoir les opinions antisémites dans l’Allemagne nazie d’Hitler (Hickman, 2018, p. 660). Plus récemment, l’Etat islamique a publié un journal appelé Al-Naba et a recruté des professionnels des médias, y compris des journalistes, pour couvrir les événements qui se déroulaient dans les territoires contrôlés par ce groupe terroriste. Dans ma communication, je me concentrerai sur un type de journalisme militant et terroriste sous-étudié qui est dirigé par certaines milices chiites en Irak comme Asaib Ahl al-Haq et le Hezbollah-Irak. Ces groupes dirigent des organes de presse non traditionnels, en particulier sur l’application mobile Telegram, tels que Sabereen News (Malik, Smith et Knights, 2021), pour inciter à la violence contre les minorités et les militants des droits de l’homme, promouvoir la haine et diffuser de la propagande religieuse. Je soutiens ici l’idée que le journalisme terroriste est en train d’émerger comme un nouveau phénomène qui se produit dans certaines parties du Moyen-Orient où l’information est présentée sous l’apparence d’une information neutre, alors qu’elle est principalement utilisée comme une arme par des groupes armés dangereux pour servir leur programme en faisant taire la dissidence et en exerçant un pouvoir plus coercitif.

Cette présentation examine une collection d’articles de presse des médias irakiens traditionnels et disparates pour montrer à quoi ressemble le confessionnalisme et sur quels fils discursifs il s’appuie pour diffuser son message. La recherche se concentre sur un ensemble d’articles contemporains de presse tirés de médias ayant des tendances sectaires évidentes ou appartenant à des groupes politiques qui ne cachent pas leur orientation sectaire. Les données sont interprétées et examinées qualitativement et de manière critique pour identifier les modèles discursifs les plus récurrents accompagnant une poussée sectaire. La recherche examine le contenu confessionnel et le confessionnalisme en tant que politique en Irak en général. Il aborde les mesures en place pour endiguer la publication de contenus offensants ou sectaires dans la presse irakienne grand public. La présentation constate que le discours sectaire à la limite de la haine imprègne la presse irakienne, et malgré les réglementations interdisant l’exploitation du sectarisme à des fins politiques, les reportages ne sont pas dépourvus de langage sectaire et autre langage fort. Les praticiens peuvent trouver les résultats de la recherche, en particulier, des exemples de fils discursifs sectaires récurrents, utiles et pertinents à des fins de formation et de pratique. Les échantillons examinés et l’utilisation d’un langage sectaire dans la presse peuvent être reproduits à des fins de formation et alerter les journalistes du type de modèles discursifs qui pourraient indiquer un langage sectaire et d’autres langages forts.

Cette étude analyse les thèmes présents dans les textes et les images utilisés par les manifestants irakiens lors de leur soulèvement d’octobre 2019 et partagés plus tard sur les réseaux sociaux. Cette communication utilise des analyses de forme et de fond pour analyser les messages des manifestants et établir les priorités des utilisateurs. L’auteur a rassemblé 2113 photos de panneaux sur Facebook, Twitter et Instagram. Les pancartes des manifestants postées sur les réseaux sociaux ont été considérées comme des données matérielles. Les photos comprennent des signes écrits et visuels ainsi que des icônes et des symboles. L’analyse a révélé quatre grands thèmes et messages mis en avant par les manifestants : la volonté de se sacrifier pour la nation, l’unité nationale, le rôle des femmes et les revendications. A partir de là, quatorze sous-thèmes ont émergé. Parmi eux, par exemple : mettre fin aux milices, séparer la religion de l’État et rejeter le confessionnalisme. L’intervenant examine la “performance” des manifestants à travers des signes textuels et visuels sous la forme de contenus manifestes et de ressources sémiotiques. La “performance” est définie comme participation à des événements de protestation tels que les manifestations, les pétitions, les grèves ou les épisodes où les gens formulent des revendications et se dispersent (Tilly, 2008). Ce concept de “performances” est devenu central pour mettre en évidence les pratiques incarnées des manifestations et les codes visuels couramment utilisés pour afficher la dissidence (Parry, 2020). Les thèmes principaux des revendications des manifestants ont été analysés, y compris les quatorze sous-revendications qui sont apparues. La “performance” formelle des communicants (manifestants) a également été analysée. La principale revendication soulevée et affichée sur les réseaux sociaux est la chute du régime, avec un ratio de 20,39 % du total des demandes. La deuxième revendication est la liberté (14,29 %), puis la revendication de mettre fin à la corruption (12,91%), l’élimination des milices (12,11%). Parmi les principales revendications, on peut noter également la cinquième revendication qui était de séparer l’État des influences religieuses, présente sur 12,02 % des images. Parmi les neuf autres revendications, la principale était d’éliminer les influences iraniennes (49%).

L’Irak est considéré comme l’un des pays exportateurs d’immigration illégale malgré le fait que le gouvernement ait pris de nombreuses mesures pour lutter contre ce phénomène par ses efforts diplomatiques dans le cadre des accords de coopération internationale. À cet égard, les médias jouent un rôle important dans l’élaboration des tendances et de l’opinion publique sur les questions liées à l’immigration grâce à l’utilisation de la production audiovisuelle, audio et imprimée. Cette étude se concentre sur l’examen de l’attention portée par les chaînes satellitaires kurdes à l’immigration illégale. L’étude explore le phénomène d’immigration illégale en Irak et dans la région du Kurdistan d’une part, et l’identification de la nature de la couverture médiatique portant sur ce phénomène d’autre part. Cette présentation offre une étude de cas unique sur le rôle des chaînes satellitaires kurdes dans la couverture du phénomène de l’immigration illégale et permettra aux chercheurs en sciences de l’information et de la communication, en sciences politiques et en sciences sociales d’obtenir des informations et des idées sur la relation entre la couverture médiatique et l’immigration illégale. Cette recherche vise à examiner la façon dont les médias abordent la question de la migration autrement que comme un problème. Elle souligne l’importance des médias pour aider à faire de la migration une perspective pour le développement, sans être partie prenante de la création ou de l’aggravation du problème. 

Le secteur des médias en Irak a traversé deux principales périodes importantes avant et après 2003, date de la chute de Bagdad. Depuis l’invasion menée par les États-Unis en 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein, l’environnement médiatique irakien est passé d’une domination totale exercée par l’autorité étroite du gouvernement baathiste à l’un des environnements médiatiques les plus diversifiés et les plus larges du Moyen-Orient. La prédominance d’un secteur des médias privés dans l’Irak post-baathiste a constitué un développement positif dans la transition d’après-guerre en Irak. Cependant, cela a également permis l’émergence de médias locaux incluant des sources contrôlées par un éventail d’acteurs. Les partis politiques irakiens sont parmi les acteurs les plus importants à s’être engagés dans la formation de la nouvelle production médiatique. À la suite de la guerre en Irak de 2003, l’Autorité provisoire de la coalition (APC) a nommé le Conseil de gouvernement irakien (GC) en juillet 2003. Les 25 membres du Conseil de gouvernement ont été choisis pour leurs origines ethniques et religieuses ; ils représentent toutes les principales composantes de la société irakienne et ont des pouvoirs réels. La nature de la construction du gouvernement irakien s’est déroulée selon un cadre sectaire, qui a été la manifestation la plus évidente de la stratégie séparatiste politique adoptée par le gouvernement américain et a entraîné une division ultérieure dans le secteur des médias irakiens. À la suite de l’émergence de cette nouvelle réalité politique, les médias irakiens ont été divisés en lignes ethnico-sectaires. La plupart des partis politiques qui ont été créés ou qui sont revenus de l’étranger après la guerre menée par les États-Unis en 2003, alors qu’ils étaient interdits par le gouvernement baathiste, ont établi leurs propres médias. L’objectif le plus important partagé par l’ensemble des principaux partis et acteurs politiques irakiens a été de mettre en place de nouvelles organisations médiatiques pour servir de porte-parole et promouvoir leurs idées et idéologies. Les médias irakiens sont passés à un stade où ils ont maintenant la capacité de renforcer la rhétorique sectaire dans le pays. Cette communication est une tentative d’examiner les changements que les médias irakiens ont rencontrés ainsi que de discuter du rôle que les principaux partis politiques irakiens ont joué dans la création de leurs médias.