Responsable: >Panagiota Anagnostou

A8 - Archives sonores en Méditerranée 1/2

Date : 2022-09-21 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Rencontre “Arts, culture et cinéma”

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
CITÉ DE LA CULTURE
Salle :
Cinémathèque - Salle Soufia El Goulli
Responsable : Panagiota Anagnostou
Modérateur·trice :
Discutant·e : GABRY-THIENPONT Séverine
Les intervenant·e·s :
Anagnostou Panagiota Ecole Française d'Athènes
Bousselam Yassir Nanterre
Cialone Matteo Aix-Marseille Université

A8 - Archives sonores en Méditerranée 1/2 FR

Salle: Cinémathèque - Salle Soufia El Goulli

Responsable:  Panagiota Anagnostou, École française d’Athènes, Grèce
Discutante : GABRY-THIENPONT Séverine, IDEMEC, CNRS-AMU, France

  • Panagiota Anagnostou, École française d’Athènes, (Grèce), Documenter des nouvelles archives numériques : le cas de la mise en ligne d’un disque grec de Pathé dans les Archives Kounadis. 
  • Yassir Bousselam, doctorant CREM-LESC, CNRS, (France), Les premières sources sonores de la musique andalouse au Maroc à travers les disques 78 tours : quels enjeux ? (à distance)
  • Matteo Cialone, doctorant Idemec/Prism, CNRS-AMU, (France), (D)écrire les archives sonores : quelles stratégies pour la valorisation des données de la recherche en ethnomusicologie ?

A8 - Archives sonores en Méditerranée 1/2 FR

Dès ses débuts, l’enregistrement implique de fixer et de réécouter les musiques. La question de l’archive sonore se trouve ainsi intimement liée aux possibilités offertes par les technologies du son. En moins d'un siècle, les supports ont considérablement évolué, passant d’un appareillage lourd, encombrant et difficile à manipuler, au format numérique, largement démocratisé. Ce format a redessiné la notion-même d’archive musicale, permettant à des institutions, publiques comme privées, de rendre accessible en ligne une partie, sinon la totalité, de leurs collections sonores, autant qu’à des passionnés de constituer leurs propres archives online. Dans ces conditions, c’est le concept même de patrimonialisation des musiques qui se transforme, avec en filigrane l’épineuse question de la pérennité des supports et de leur contenu. 

Dans cet atelier, nous proposons de comparer les démarches et les techniques d’archivage menées à l’heure actuelle sur les musiques du pourtour méditerranéen : comment sont menées les stratégies de valorisation de certains répertoires, par qui et dans quel(s) but(s) ? Au-delà des interrogations liées aux humanités numériques, à la pérennité des nouveaux supports de stockage et à l’interopérabilité, nous espérons éclairer les processus de patrimonialisation des musiques en Méditerranée, ainsi que les questions de catégorisation des répertoires qui en découlent. Enfin, nous réfléchirons à l’impact des nouvelles techniques archivistiques sur le travail des ethnomusicologues et sur leurs approches contemporaines (netnographie notamment).

Responsable:  Panagiota Anagnostou, École française d’Athènes, Grèce
Discutante : Séverine Gabry-Thienpont, IDEMEC, CNRS-AMU, France


  • Panagiota Anagnostou, École française d’Athènes, (Grèce), Documenter des nouvelles archives numériques : le cas de la mise en ligne d’un disque grec de Pathé dans les Archives Kounadis. 
À travers l’exemple d’un objet précis et rare, un disque 90 tours de Pathé de la fin des années 1900 et le besoin de le documenter avant de le mettre en ligne dans le site des Archives Kounadis (photo du disque et contenu sonore), l’histoire des enregistrements en Méditerranée est évoquée : des compagnies en compétition, des musiques gravées sur différents supports et transférées sur d’autres, des ingénieurs-voyageurs qui sillonnent des territoires, de répertoires dans une langue du bassin méditerranéen enregistrés dans des localités différentes, un marché transnational d’amateurs. Cette communication retrace l’histoire de la documentation du disque en question, dévoile les difficultés liées à la reconstruction des trajectoires d’objets, aux dates et lieux de leur enregistrement, à l’identification des musiciens et des circulations des mélodies, et propose une réflexion sur les « oublis de réserve ». 


  • Yassir Bousselam, doctorant CREM-LESC, CNRS, (France), Les premières sources sonores de la musique andalouse au Maroc à travers les disques 78 tours : quels enjeux ? 
Avant les enregistrements du Congrès du Caire de 1932, les formes que prenait la musique andalouse marocaine sont mal connues, faute de documentation ou d’archivage. Néanmoins, grâce au cumul et à la numérisation de certaines archives sonores, il est désormais possible d’identifier les traces et l’évolution de cette musique.
Le fond d'archives sonores de la Bnf contient une grande quantité de disques Pathé et du Musée de la Parole, qui permet d'étudier le répertoire chanté au début du XXème siècle (principalement de 1910 à 1930). Dans quelles conditions et avec quels objectifs ces enregistrements ont-ils été effectués ? Jusqu'à quel point sont-ils représentatifs des pratiques musicales de l'époque ? Suffisent-ils à fixer une certaine mémoire de ce passé ? Et a posteriori, que peut apporter aux Marocains d’aujourd’hui, et surtout aux praticiens, la connaissance de cette histoire de la musique marocaine ?


  • Matteo Cialone, doctorant Idemec/Prism, CNRS-AMU, (France), (D)écrire les archives sonores : quelles stratégies pour la valorisation des données de la recherche en ethnomusicologie ?
Au cours des trente dernières années, l'ethnomusicologie a accentué son « goût de l’archive ». Documents historiques et nouvelles collectes (institutionnelles, associatives, « sauvages ») font de plus en plus l'objet de projet scientifiques et/ou de vulgarisation. Cependant, force est de constater que par rapport à la production massive de documents sonores d’intérêt ethnomusicologique, seule une petite portion d’entre eux est documentée et interrogeable par des instruments adaptés ; une plus petite portion encore est accessible au public. À partir de l’analyse des catalogues des centres d’archives institutionnels, notre propos envisagera l’influence que différentes stratégies de structuration des données – de classement et de communication – ont sur la construction et le partage intelligible des connaissances musicales en Méditerranée.  

Mediterranean Sound Archives: 21st-century’s Challenges
 
From its beginnings, recording implied the possibility to capture and reproduce music, making the question of sound archives intimately linked with the possibilities offered by sound technology. In less than a century, media developed considerably, passing from heavy, cumbersome and difficult to handle devices to digital ones, largely democratized. The digital format redrew the very notion of music archive, as it permits private and public institutions to render accessible online part or even the totality of their sound collections and to music enthusiasts to constitute their own online depositories. Under these conditions, it is the very concept of musical heritage making that has been transformed, coupled with the thorny question of the sustainability of formats and contents.
For this thematic workshop, we propose to compare present approaches and techniques of music archiving around the Mediterranean: how are valorization strategies for specific repertoires designed, by whom and on what purpose? Beside questions pointing at the digital humanities, sustainability of formats and interoperability, we wish to shed light to the processes of musical heritage making at the region, as well as to the relevant processes of categorization of repertoires. Lastly, we ponder the impact of new archival techniques on ethnomusicological research and on its contemporary approaches (namely netnography).

Responsable:  Panagiota Anagnostou, École française d’Athènes, Grèce
Discutante : Séverine Gabry-Thienpont, IDEMEC, CNRS-AMU, France


  • Panagiota Anagnostou, École française d’Athènes, (Grèce), How to document new digital archives: the case of the online release of a Greek Pathé record in the Kounadis Archive
Through the example of a precise and rare object, a 90 rpm Pathé record from the end of the 1900s and the need to document its online release at the Kounadis Archive website (photos and musical content), the history of recordings in the Mediterranean is discussed: companies competing each other, engineers-travelers crossing boundaries, repertoires in one language of the region being recorded in different localities, a transnational market of enthusiasts. This presentation retraces the history of this record’s documentation and unveils the difficulties of reconstructing objects’ trajectories, of dating and locating their recording, of identifying musicians and melodies’ wanders. It finally proposes a reflection on the “oblivion of reserve”. 


  • Yassir Bousselam, doctorant CREM-LESC, CNRS, (France), The first sound sources of Andalusian music in Morocco through 78 rpm records: what are the issues? (remote)
Before the recordings of the Cairo Congress of 1932, the forms that Moroccan Andalusian music took were poorly known, due to a lack of documentation or archiving. Nevertheless, the accumulation and digitization of certain sound archives today allow us to identify the traces and evolution of this music.
The sound archives of the Bnf contain a large quantity of Pathé records and the Musée de la Parole, which allow us to study the sung repertoire at the beginning of the 20th century (mainly from 1910 to 1930). Under what conditions and with what objectives were these recordings made? To what extent are they representative of the musical practices of the time? Are they sufficient to fix a certain memory of the past? And a posteriori, what can the knowledge of this history of Moroccan music bring to today's Moroccans, and especially to practitioners?


  • Matteo Cialone, doctorant Idemec/Prism, CNRS-AMU, (France), Describing/ Writing sound archives: what strategies for the valorisation of research data in ethnomusicology?
Over the last thirty years, ethnomusicology has increased its "taste for archives". Historical documents and new collections (institutional, associative, “sauvages") are increasingly the object of scientific projects and/or popularization. However, it must be noted that, compared to the massive production of sound documents of ethnomusicological interest, only a small portion of them is documented and can be interrogated by adapted instruments; an even smaller portion is accessible to the public. Based on the analysis of the catalogs of institutional archives, our proposal will consider the influence that different strategies of data structuring - of classification and communication - have on the construction and intelligible sharing of musical knowledge in the Mediterranean.

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