Responsable: >Anne-Myriam Abdelhak & Victoire Jaquet

A6 - Anthropologie des arts vivants au Maghreb II: Une approche par les mobilités

Date : 2022-09-21 | 16:15:00-18:15:00

Évènement : Rencontre “Arts, culture et cinéma”

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
CITÉ DE LA CULTURE
Salle :
TICDCE - Hubroom
Responsable : Anne-Myriam Abdelhak & Victoire Jaquet
Modérateur·trice :
Discutant·e : Mariem Guellouz
Les intervenant·e·s :
Hargas Ahcene Université de Strasbourg
Jaquet Victoire Nanterre
Matoussi Souad Université de Sousse

A6 - Anthropologie des arts vivants au Maghreb II: Une approche par les mobilités FR

Salle: TICDCE - Hubroom

Responsable: Anne-Myriam Abdelhak, Université Paris Cité, URMIS, IRD, Victoire Jaquet, Université Paris Nanterre, CREM, France
Discutante : Mariem Guellouz, Université Paris Cité, CERLIS, France

  • Ahcene Hargas, Université de Strasbourg, DynamE, Le théâtre berbère d'expression kabyle (de Mohia) dans le cheminement ethnodramatique des rituels, des syncrétismes et des révoltes sociales 
  • Victoire Jaquet, Université Paris Nanterre, CREM, (France), Pratique et esthétiques du check-point dans la pièce Border_lines de Taoufiq Izeddiou.  
  • Souad Matoussi, Université de Sousse, Tunisie, Traces de mobilités de populations dans la genèse des danses traditionnelles tunisiennes

A6 - Anthropologie des arts vivants au Maghreb II: Une approche par les mobilités FR

Au printemps 2021, nous avons initié lors du congrès du GIS MOMM la rencontre de chercheurs de différentes disciplines afin d’explorer les dimensions que la/le chercheur.e. peut explorer lorsqu.il/elle s’intéresse aux pratiques performatives au Maghreb. Le dialogue centré sur les usages et la réappropriation des héritages artistiques et culturels locaux nous a permis d’aborder certains enjeux spécifiques de l’étude des arts vivants au Maghreb, en mettant en parallèle des pratiques (théâtre, danses, musiques), des questionnements et des approches (historiques, anthropologiques, études théâtrales etc.) différenciées. En mettant les mobilités au cœur de cet atelier, nous nous intéressons aux potentiels transformateurs que les déplacements impriment sur les pratiques, les esthétiques et les discours des acteurs de ces champs artistiques Comment les mobilités participent-elles à la construction des imaginaires et des pratiques? Quelles stratégies mettent en œuvre les acteurs dans ces mobilités? Quelles filiations et réseaux de sociabilités sont investis et/ou revendiqués par les acteurs? Enfin, pour approfondir la catégorie de « Crises », proposée par le colloque, de quelle manière les acteurs de ce champ ont-ils vécu, ou se sont-ils adaptés à l’immobilité forcée par la crise sanitaire ? Interroger les mobilités, et/ou les immobilités nous invite à réenvisager l’inscription sociale et spatiale des acteurs et de leurs pratiques. Cet angle permet de dépasser une approche basée sur l’idée de particularisme pour privilégier une approche dynamique, connectée à un contexte global. Lors de l’atelier, les chercheur.es sont invités à investir cet objet dans une perspective comparative et multiscalaire.

Responsable: Anne-Myriam Abdelhak, Université Paris Cité, URMIS, IRD, Victoire Jaquet, Université Paris Nanterre, CREM, France
Discutante : Mariem Guellouz, Université Paris Cité, CERLIS, France


  • Ahcene Hargas, Université de Strasbourg, DynamE, Le théâtre berbère d'expression kabyle (de Mohia) dans le cheminement ethnodramatique des rituels, des syncrétismes et des révoltes sociales 
La mobilité des pratiques des arts vivants en Afrique du nord se définit dans ce travail par le mouvement de transfert des savoirs, au travers des traductions/adaptations des œuvres universelles en langues populaires. Toutefois, cette mobilité participe de la fonction transculturelle de la traduction/adaptation des pièces de théâtre, par laquelle une opération commutative dans le transfert des savoirs d’« une langue à une autre » devient possible. Notons, à ce titre, que la traduction/adaptation du théâtre contemporain est (et reste) la matière essentielle opérante dans l’entreprise d’initiation du théâtre de la rive sud de la méditerranée, avant que des dramaturges comme T. Seddeki et A. Aloulla (en arabe parlé) et A. Mohia (en kabyle) en  proposent un réaménagement structurel par la forme dont les éléments, à même de se manifester d’une façon éparse et à plusieurs endroits et évènements culturels, il est judicieux de les observer de l’angle de vue de l’assemblée festive (Rahva, en kabyle, Rahba en arabe parlé). 
 
En nous basant, ainsi, sur les caractéristiques de l’assemblée festive, notre analyse portera sur la « poétique de la convenance » (Paulette Galand-Pernet : 1998, p. 159-220) d’où découle la dramaturgie appliquée aux adaptations. Ceci dans une approche comparative axée sur les propriétés poétiques et les conditions sociologiques et anthropologiques de leurs émergences. Sachant que les convenances sont multiples en Afrique du nord, et les parlers aussi, nous nous permettrons d’entretenir leurs « poétiques » au singulier, au vue de la dynamique transculturelle favorable à la participation des « altérités » qui caractérisent les convenances locales, au-delà de toute « quête syncrétique » consistant à les diluer dans leur transfiguration analogique.  
 
Parvenu tardivement, dès les années 1910-1920 en arabe populaire et depuis 1970-1980 en tamazight, (Hadj Miliani : 2008 : pp. 67-78), le théâtre en Afrique du nord peut être vu comme un acte d’une « réaffirmation intégrante » permettant de renouer le lien discontinue du processus de création culturelle et artistique admis aux convenances locales. La transculturalité dont fait l’objet la traduction/adaptation du théâtre contemporain, et son élargissement à l’espace des langues d’expression orale des populations d’Afrique du nord, est à la fois une réappropriation de la pensée universelle et un redéploiement anthropologique de ses formes de représentation, lesquelles vont gagner en mobilité et en expérience avec des troupes de théâtre se réclamant des différents courants progressistes.


  • Victoire Jaquet, Université Paris Nanterre, CREM, (France), Pratique et esthétiques du check-point dans la pièce Border_lines de Taoufiq Izeddiou.  
Dans cette communication, je propose à partir de plusieurs matériaux récoltés au cours de ma recherche de doctorat (entretiens, observation ethnographique et pratiques) de partager une réflexion sur les implications qu’imposent le recours au concept de mobilité dans le cadre spécifique d’une anthropologie de la danse. On souhaite là, envisager comment s’actualisent les relations entre des pratiques d’invention dansée et les mobilités sociales et géographiques des danseur.se.s. La communication, résolument centrée sur une œuvre et l’analyse de son processus de création, établit une description et une contextualisation des pratiques dansées dans l'œuvre intitulée Border_Lines. Ce détour par les mobilités renouvelle ainsi l’appréhension d’une pratique dansée : la danse contemporaine, qui bien souvent appréhendée comme un bien d’importation, apparaît plus vraisemblablement ici comme une ressource dynamique décisive pour des individus aux imaginaires pluri-contextualisés en quête de différenciation sociale.

Anthropology of performing arts in North Africa II: mobilities as an entry point

In the spring of 2021, we initiated during the GIS MOMM conference the meeting of researchers from different disciplines in order to explore the theoretical dimensions of performative practices in the Maghreb. The dialogue centered on the uses and reappropriation of local artistic and cultural heritages allowed us to address some specific issues of the study of the performing arts in the Maghreb, by putting in parallel different practices (theater, dance, music), questions and approaches (historical, anthropological, theater studies etc.). By placing mobilities at the heart of this workshop, we are interested in the transformative potential that displacement has on the actors’ practices, aesthetics and discourses in these artistic fields. How do mobilities participate in the construction of imaginaries and practices? What strategies do the actors implement in these mobilities? Which filiations and networks of sociabilities are invested and/or claimed by the actors? Finally, in order to deepen this conference’s notion of "Crisis", in what way have the actors of this field lived, or adapted to the immobility forced by the health crisis? Questioning mobilities and/or immobilities invites us to reconsider the social and spatial inscription of actors and their practices. This angle allows us to go beyond an approach based on the idea of particularism to privilege a dynamic approach, connected to a global context. During the workshop, the researchers are invited to invest this object in a comparative and multiscalar perspective.


  • Ahcene Hargas, Université de Strasbourg, DynamE, The Berber theater of Kabyle expression (Mohia) in the ethnodramatic path of rituals, syncretisms and social revolts
The mobility of performing arts practices in North Africa is defined in this work by the movement of knowledge transfer, through translations/adaptations of universal works into popular languages. However, this mobility participates in the transcultural function of the translation/adaptation of plays, by which a commutative operation in the transfer of knowledge from "one language to another" becomes possible. Let us note, in this respect, that the translation/adaptation of contemporary theater is (and remains) the essential material operating in the enterprise of initiation of the theater of the southern shore of the Mediterranean, before playwrights like T. Seddeki and A. Aloulla (in spoken Arabic) and A. Mohia (in kabyle) propose a structural reorganization by the form whose elements, able to appear in a scattered way and in several places and cultural events, it is judicious to observe them of the angle of view of the festive assembly (Rahva, in kabyle, Rahba in spoken Arabic). 
 
Based on the characteristics of the festive assembly, our analysis will focus on the "poetics of convenience" (Paulette Galand-Pernet: 1998: 159-220) from which the dramaturgy applied to the adaptations derives. This is done in a comparative approach focused on the poetic properties and the sociological and anthropological conditions of their emergence. Knowing that the conveniences are multiple in North Africa, and the languages too, we will allow ourselves to maintain their "poetics" in the singular, in view of the transcultural dynamics favorable to the participation of the "otherness" that characterizes the local conveniences, beyond any "syncretic quest" consisting in diluting them in their analogical transfiguration.  
 
Coming late, from the years 1910-1920 in popular Arabic and since 1970-1980 in Tamazight, (Hadj Miliani: 2008: pp. 67-78), the theater in North Africa can be seen as an act of an "integral reaffirmation" allowing to renew the discontinuous link of the process of cultural and artistic creation admitted to local conveniences. The transculturality of contemporary theater translation/adaptation, and its expansion into the space of North African oral languages, is both a reappropriation of universal thought and an anthropological redeployment of its forms of representation, which will gain in mobility and experience with theater groups claiming to be of the various progressive currents.


  • Victoire Jaquet, Université Paris Nanterre, CREM, (France), Practice and aesthetics of the checkpoint in Border_lines, dance performance by Taoufiq Izeddiou.
In this presentation, I propose to use several materials collected during my doctoral fieldwork in Marrakech (interviews, ethnographic observation and practices) to share a reflection on the implications of using the concept of mobility in the specific framework of an anthropology of dance. The aim is to consider how the relations between the practices of danced invention and the social and geographical mobility of dancers are actualized. The communication, resolutely centered on an analysis of its process of creation, establishes a description and a contextualization of the danced practices in the work entitled Border_Lines. This detour through mobilities thus renews the apprehension of a danced practice: contemporary dance, which is often apprehended as an imported good, appears more likely here as a decisive dynamic resource for individuals with pluri-contextualized imaginations in search of social differentiation.


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