Responsable: >Marouen Taleb

A55 - Crises de modèles : les rapports entre Etats et société civile au Maghreb et le dialogue autour des politiques publiques

Date : 2022-09-22 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D18
Responsable : Marouen Taleb
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Romanet Jean-Louis NAPI
Gharyéni Nora Université de Tunis El Manar
Marzo Pietro Université TÉLUQ
Taleb Marouen CNRS

Crises et politique

A55 - Crises de modèles : les rapports entre Etats et société civile au Maghreb et le dialogue autour des politiques publiques FR

Salle: D18
Responsable : Marouen Taleb, IRMC, membre fondateur de la North African Policy Initiative (NAPI)

  • Jean Louis Romanet Perroux, Directeur de NAPI, Engagement civique et politique des jeunes dans la région MENA : défis et opportunités
  • Nora Gharyéni, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, Promouvoir le changement au détriment de soi : lecture des implications psychologiques de l'engagement civique chez les jeunes en Tunisie
  • Pietro Marzo, Université Laval (Canada), NAPI, Les conséquences imprévues de l'aide internationale à la jeunesse tunisienne
  • Marouen Taleb, IRMC - NAPI, Gouverner les jeunes en Tunisie : lecture de la variabilité des niveaux d’engagement civique observés dans les régions de l’intérieur

A55 - Crises de modèles : les rapports entre Etats et société civile au Maghreb et le dialogue autour des politiques publiques FR

Cet atelier thématique examine les relations souvent complexes entre les Etats et la société civile dans les pays du Maghreb. Les fenêtres de la contestation qui ont émergé avec les révoltes arabes ont permis la renaissance de l’action civique et citoyenne en des fenêtres d’action. Si l’engagement des jeunes pour l’engagement civique commence à faiblir, une dynamique associative locale s’est néanmoins créée dans les pays du Maghreb laissant percevoir la circulation des modèles des bailleurs de la coopération internationale dans ces pays. Il est certes très délicat d’aborder ces questions à travers les pays du Maghreb où le niveau mais également le prix de l’engagement civique varie d’un contexte à l’autre. Ainsi, dix ans après des révoltes censées donner plus de marge aux négociations entre Etats et sociétés civiles sur leur implication dans l’action publique, on relève des inerties parfois pesantes sur la pertinence des actions menées jusque-là justement à cause des défaillances enregistrées dans le dialogue avec l’Etat. En outre, les nombreuses crises politiques qui ont traversé les pays du Maghreb ont renforcé des positions favorables à l’autoritarisme et qui occultent de facto le rôle de la société civile dans le façonnement des politiques publiques. Ce panel tente de montrer que les modèles véhiculés par les bailleurs et ONG’s internationales ne sont pas systématiquement assimilables ni par la société civile, qui doit s’y conformer, ni par les autorités locales. Les différentes présentations et contributions tenteront ainsi de cerner cet état de fait à travers l’exemple d’ONG’s spécialisées sur ces questions à l’instar de la North Africa Policy Initiative (NAPI). Ces dernières tentent sur le terrain de reconfigurer des rapports de force à travers la maîtrise du langage des politiques publiques, par la société civile et les jeunes et pour une meilleure compréhension des États et de leurs modes d’action. En somme, ces ateliers rendent compte de l’importance du support octroyé à la société civile qui ne serait pas seulement politique (idéologique) ou économique mais surtout axé sur des thématiques touchant la nature des rapports quotidiens entre gouvernants et gouvernés.


Responsable : Marouen Taleb, IRMC, membre fondateur de la North African Policy Initiative (NAPI)


  • Jean Louis Romanet Perroux, Directeur de NAPI, Engagement civique et politique des jeunes dans la région MENA : défis et opportunités
Bien que l'engagement civique et politique ait été le moteur des soulèvements historiques dans la région MENA en 2011, de nombreux défis actuels réduisent le niveau de participation et limitent le rôle de l'engagement civique et politique. Cependant, de nouvelles formes d'engagement civique et politique émergent, qui nécessitent un type de soutien différent. Cette analyse met en lumière les principaux défis auxquels sont confrontés les jeunes de la région MENA qui souhaitent s'engager dans la vie civique et politique de leur pays, et propose une nouvelle approche pour les soutenir à travers des programmes ascendants et collaboratifs qui favorisent la coopération Sud-Sud, la pensée critique , et la co-création de connaissances et de solutions politiques.


  • Pietro Marzo, Université Laval (Canada), NAPI, Les conséquences imprévues de l'aide internationale à la jeunesse tunisienne
Cet article se concentre sur l'aide internationale à la jeunesse tunisienne pendant la transition du pays loin de l'autoritarisme (2011 à 2020). Il soutient que si l'aide internationale a réussi à renforcer les compétences de ses bénéficiaires, elle se concentre sur une petite minorité d'individus et n'a pas réussi à inclure la majeure partie de la population jeune. S'appuyant sur le débat sur les « effets pervers » de la promotion internationale de la démocratie dans le monde arabe, l'article suggère que l'aide internationale en Tunisie a créé une large fracture entre une « jeunesse d'élite » et le reste de la jeunesse. Ce gouffre s'est accéléré jusqu'à la montée de la désillusion des jeunes envers la démocratie et la politique compétitive, ouvrant finalement la voie à des comportements sociaux et politiques qui ont favorisé le repli autoritaire.


  • Marouen Taleb, IRMC - NAPI, Gouverner les jeunes en Tunisie : lecture de la variabilité des niveaux d’engagement civique observés dans les régions de l’intérieur
Dans un contexte de profonde reconfiguration de l’espace politique post-2011 et post élections locales de 2018 (communalisation, décentralisation, élections locales) en Tunisie, mais aussi de renforcement de la société civile, les jeunes de l’intérieur s’éveillent au fait que leurs territoires sont de plus en plus judiciarisés et politisés. Du local à l’international, leurs territoires ruraux et leurs ressources, sont le théâtre d’une diversité de formes de gouvernementalité censées venir réguler leur « désertification » par l’émigration et le non-renouvellement démographique. Dans cette Tunisie de l’intérieur, la multiplication des revendications territoriales, souvent concurrentes, voire des restrictions unilatérales de droits d’accès aux ressources nécessitent une appréhension sociologique et anthropologique mettant l’espace politique au cœur de l’approche. La recomposition des espaces de pouvoir, les coalitions et déséquilibres à l’œuvre ou encore la montée en puissance de nouveaux acteurs politiques comme la société civile ou les ONG-porteuses de modèles, méritent toute l’attention des sciences sociales, du local au global.

Model crises: relations between states and civil society youth in the Maghreb for dialogue around public policies

This thematic workshop examines the often-complex relations between states and civil society in the Maghreb countries. The windows of protest that emerged with the Arab revolts allowed the revival of civic and citizen action in windows of action. If the commitment of young people to civic engagement is beginning to weaken, a local associative dynamic has nevertheless been created in the Maghreb countries, revealing the circulation of models of international cooperation donors in these countries. It is certainly very difficult to address these questions across the Maghreb countries where the level but also the price of civic engagement varies from one context to another. Thus, ten years after the revolts that were supposed to give more leeway to negotiations between States and civil societies on their involvement in public action, we note sometimes heavy inertia on the relevance of the actions carried out until then precisely because of the shortcomings recorded in dialogue with the state. In addition, the many political crises that have crossed the Maghreb countries have reinforced positions favorable to authoritarianism and which de facto obscure the role of civil society in shaping public policies. This panel attempts to show that the models conveyed by donors and international NGOs are not systematically assimilated either by civil society, which must comply with them, or by local authorities. The various presentations and contributions will thus attempt to identify this situation through the example of NGOs specializing in these issues, such as the North African Policy Initiative (NAPI). The latter are trying in the field to reconfigure the balance of power through the mastery of the language of public policies, by civil society and young people and for a better understanding of States and their modes of action. In short, these workshops reflect the importance of the support given to civil society, which would not only be political (ideological) or economic, but above all focused on themes affecting the nature of the daily relationships between rulers and ruled.

Responsable : Marouen Taleb, IRMC, membre fondateur de la North African Policy Initiative (NAPI)


  • Jean Louis Romanet Perroux, Directeur de NAPI, Youth Civic and Political Engagement in the MENA: Challenges and Opportunities
Although civic and policy engagement were the drivers of historical uprisings across the MENA in 2011, nowadays numerous challenges are reducing the level of participation and containing the role of civic and policy engagement. However, new forms of civic and policy engagement are emerging, which call for a different type of support. This analysis sheds light on the main challenges facing MENA youth who want to engage in the civic and policy life of their country, and it offers a new approach to support them through bottom-up and collaborative programs that promote South-South cooperation, critical thinking, and co-creation of knowledge and policy solutions.


  • Pietro Marzo, Université Laval (Canada), NAPI, The unintended consequences of international assistance to Tunisian youth
This paper focuses on international assistance to Tunisian youth during the country’s transition away from authoritarianism (2011 to 2020). It argues that while international support succeeded to bolster the skills of its beneficiaries, it focuses on a small minority of individuals and failed to include most of the youth population. Relying on the debate on the “perverse effects” of international democracy promotion in the Arab World, the article suggests that international assistance in Tunisia has created a wide fracture between an “elite youth” and the rest of young people. This gulf accelerated the rise of youth disillusionment toward democracy and competitive politics, eventually paving the way to social and political behaviors which favored authoritarian retrenchment.


  • Marouen Taleb, IRMC - NAPI, Governing youth in Tunisia: readings from the variability of civic engagement observed in the interior regions
In a context of deep reconfiguration of the post-2011 political sphere and post-2018 local elections (communalization, decentralization, local elections) in Tunisia, but also of the strengthening of civil society, youth from the interior are awakening to fact that their territories are increasingly judicialized and politicized. From local to international, their rural territories and their resources are the theater of a diversity of forms of governmentality supposed to regulate their “desertification” through emigration and demographic non-renewal. In this Tunisia of the interior, the proliferation of territorial claims, often competing, even unilateral restrictions of rights of access to resources require a sociological and anthropological apprehension putting the political space at the heart of the approach. The recomposed spaces of power, the coalitions and imbalances at work or the rise of new political actors such as civil society or model-carrying NGOs, deserve full attention of social sciences, from local to a global perspective.

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