Responsable: >Fernanda Fischione & Arturo Monaco

A14 - How to face the socio-political crisis: reflections about Just Peace in the Arab cultural production 2/2

Date : 2022-09-21 | 16:15:00-18:15:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D18
Responsable : Fernanda Fischione & Arturo Monaco
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Pinto Caterina Università L’Orientale di Napoli
Pizzingrilli Odetta University of Macerata
Potenza Daniela Università di Messina
Monaco Arturo Università degli Studi di Catania

Crises et politique

A14 - How to face the socio-political crisis: reflections about Just Peace in the Arab cultural production 2/2 EN

Salle: D18
Responsables : Fernanda Fischione, Sapienza Università di Roma, Italy, Université Internationale de Rabat, Maroc, Arturo Monaco, Università degli Studi di Catania, Italy

  • Caterina Pinto, Università degli Studi di Napoli, (Italy), “L’Orientale” Ḥassān ‘Abbās: Paving the Way for Peace through Active Citizenship
  • Odetta Pizzingrilli, LUISS “Guido Carli”, (Italy), A Thousand and One Jordans. The Story of Rafedìn  ( à distance ) 
  • Daniela Potenza, Università degli Studi di Messina, (Italy), Lā tuṣāliḥ. The function of mediation in the legend of al-Zīr Sālim
  • Arturo Monaco, Università degli Studi di Catania, (Italy), ʿIṣām Maḥfūẓ and the illusions of (inhumane) peace in the era of the unipolar world

  • Caterina Pinto, Università degli Studi di Napoli, (Italy), “L’Orientale” Ḥassān ‘Abbās : Ouvrir la voie à la paix par la citoyenneté active
L’intellectuel syrien Ḥassān ‘Abbās (1955-2021) a œuvré toute sa vie à la sensibilisation au concept de citoyenneté et au rôle crucial que les citoyens doivent jouer dans la société. Par son activisme culturel, il a cherché à promouvoir l’agentivité politique des Syriens, minée par le contrôle total de la vie publique exercé pendant des décennies par les autorités, depuis la prise du pouvoir par le parti Ba‘ṯ en 1963. Selon ‘Abbās, la citoyenneté se manifeste par une connexion sur trois niveaux : entre les citoyens et l’État, entre les citoyens eux-mêmes et, enfin, entre les citoyens et leur environnement. Il a donc estimé essentiel de protéger le patrimoine culturel syrien et de documenter la mémoire collective du pays. La promotion et la préservation du patrimoine culturel partagé des Syriens peut aider à gérer les lignes de fracture entre les communautés, ce qui ouvre la voie à la cohésion sociale et « contribue directement à la réalisation de la justice transitionnelle - une condition préalable à la paix civile dans les sociétés post-conflit » (Abbas 2017).


  • Odetta Pizzingrilli, LUISS “Guido Carli”, (Italy), Les mille et une Jordanie – l’histoire de Rafedìn
Rafedìn – littéralement « les deux fleuves » [bilād] al-rāfidayn, le toponymique arabe de la Mésopotamie – est un projet humanitaire qui voit le jour à Amman en mars 2016, ayant pour but l’autonomisation des femmes réfugiées irakiennes et est actuellement géré par l’association Habibi Valtiberina. Cet article replace l’expérience de Rafedìn dans le contexte de l’histoire jordanienne en présentant les différents « Jordaniens » qui se sont succédés dans le temps (Arabe-hachémite, Palestinien, Bédouin, Jordanien), leurs mythes et leurs symboles, leurs représentations de soi, et leurs narrateurs. En retour, Rafedìn émerge comme un modèle réussi de coexistence pacifique qui a été capable de se tailler une place dans la société multiforme jordanienne, un personnage de l’histoire qui est capable de dépasser les frontières de son propre cadre narratif. [Avec l’expression « cadre narratif », j'entends les narratifs officiels développés et promus par la famille au pouvoir en Jordanie dans le temps, en considérant Rafedìn comme un de ses nombreux personnages capable de construire un contre-narratif efficace.]


  • Daniela Potenza, Università degli Studi di Messina, (Italy), Lā tuṣāliḥ. La fonction de la médiation dans la légende d’al-Zīr Sālim
Le slogan Lā tuṣāliḥ (« ne te réconcilie pas ! ») qui s’est récemment répandu dans de nombreuses places des révoltes arabes tire son origine de l’histoire d’al-Zīr Sālim al-Muhalhil. Cette légende épique est célèbre grâce à son héros, le poète-guerrier préislamique qui a mené une guerre de 40 ans contre ses cousins parce que son frère, le roi Kulayb, avant de mourir assassiné par un cousin, lui avait écrit un poème où il lui demandait à plusieurs reprises de ne pas se réconcilier. Même si la guerre et la vengeance peuvent sembler les sujets principaux de l'histoire (bien connue sous le nom de ḥarb al-Basūs, « la guerre d’al-Basūs »), les tentatives de médiation et les descriptions détaillées de la douleur signalent que les narrateurs qui ont transmis la légende au fil des siècles ont voulu souligner la valeur de la paix. A partir d’une étude sur l’histoire d’al-Zīr Sālim al-Muhalhil et de ses interprétations au fil du temps, ma contribution vise à souligner comment cette histoire populaire soutient la valeur de la paix en montrant que, dans certaines circonstances, ne pas se réconcilier est le seul moyen pour atteindre une paix de longue durée.


  • Arturo Monaco, Università degli Studi di Catania, (Italy), ʿIṣām Maḥfūẓ et les illusions d’une paix (inhumaine) à l’ère du monde unipolaire
Cet article explore les idées de ʿIṣām Maḥfūẓ (1939-2006) sur la notion de paix exprimée dans une série d’essais qui incluent : Abʿad min al-ḥarb (1993), Abʿad min al-salām (1997), al-Irhāb bayna l-salām wa-l-Islām (2003) et al-Kitāba fī zaman al-ḥarb (2018). Suivant la considération d’Alexis Keller selon laquelle l’explication de la paix juste nécessite une plus grande attention au contexte intellectuel dans lequel le droit international a été formé (Keller 2006 : 21), l’analyse déterminera la position de Maḥfūẓ contre les processus de paix à l’ère du monde unipolaire ainsi que son interprétation personnelle de la paix juste. Comme il apparaît, le principe de base de son discours est l’accent mis sur l’humanité en tant qu’acteur manquant non seulement dans les récents plans de paix mais aussi dans le milieu culturel, qui est censé être le gardien ultime des valeurs humaines fondamentales.


  • Caterina Pinto, Università degli Studi di Napoli, (Italy), “L’Orientale” Ḥassān ‘Abbās: Paving the Way for Peace through Active Citizenship
Late Syrian intellectual Ḥassān ‘Abbās (1955-2021) worked his entire life to raise awareness of the notion of citizenship and the crucial role citizens must play in society. Through his cultural activism he tried to promote Syrians’ political agency undermined by the total control over public life exerted for decades by authorities since the Ba‘ṯ party seized power in 1963. In ‘Abbās’s view, citizenship manifests itself as a connection on three levels: between citizens and the State, among citizens and, finally, between citizens and the environment in which they live. Therefore, he deemed it essential to preserve Syria’s cultural heritage and document its collective memory. Promoting and preserving the Syrians’ shared cultural heritage can help to manage fault lines between communities, which in turn paves the way for social cohesion and “contributes directly to achieving transitional justice – a prerequisite for civil peace in post-conflict societies” (Abbas 2017).


  • Odetta Pizzingrilli, LUISS “Guido Carli”, (Italy), A Thousand and One Jordans. The Story of Rafedìn
Rafedìn – literally “the two rivers”, [bilād] al-rāfidayn, the Arabic toponyms for Mesopotamia – is a humanitarian project born in Amman in March 2016, with the aim of empowering Iraqi refugee women and is currently run by the Habibi Valtiberina Association. My paper places the Rafedìn experience within the Jordanian (hi)story by presenting the different “Jordans” that succeeded one another over time (i.e., Arab-Hashemite, Palestinian, Bedouin, Jordanian), their myths and symbols, their self-representations, and their storytellers. In turn, Rafedìn emerges as a successful model of peaceful coexistence that has been able to carve its place within the multifaceted Jordanian society, a character of the story that could overcome the boundaries of its own frame tale*.
* [With the expression “frame-tale”, I refer to the official narrative(s) developed and promoted by the Jordanian ruling family over time, in turn considering Rafedìn one if its many characters that was able to build an effective counter-narrative.]


  • Daniela Potenza, Università degli Studi di Messina, (Italy), Lā tuṣāliḥ. The function of mediation in the legend of al-Zīr Sālim
The slogan Lā tuṣāliḥ (‘do not reconcile!’) that has recently spread in many squares of the Arab revolts originates from the story of al-Zīr Sālim al-Muhalhil, an epic legend known for his determined pre-Islamic poet-warrior who led a 40-year war against his cousins after his brother, King Kulayb, before dying assassinated by a cousin, wrote a poem to him, asking repeatedly not to reconcile. Despite war and vengeance might seem the main subjects of the story (mainly known as ḥarb al-Basūs, ‘the war of al-Basūs’), several attempts at mediation and detailed descriptions of pain signal an interest from the narrators who transmitted the legend over the centuries to underline the value of peace. Based on a study of the story of al-Zīr Sālim al-Muhalhil and its reinterpretations over time, this paper aims at highlighting how this popular story fosters the value of peace maintaining that, in some circumstances, not to reconcile is the only solution for aiming at peace in a long term.


  • Arturo Monaco, Università degli Studi di Catania, (Italy), ʿIṣām Maḥfūẓ and the illusions of (inhumane) peace in the era of the unipolar world
This presentation wants to explore ʿIṣām Maḥfūẓ’s (1939-2006) insights into the notion of peace as expressed in a set of essays that include: Abʿad min al-ḥarb (1993), Abʿad min al-salām (1997), al-Irhāb bayna l-salām wa-l-Islām (2003), and al-Kitābah fī zaman al-ḥarb (2018). Following Alexis Keller’s consideration that explaining just peace requires more attention to the intellectual context in which international law was formed (Keller 2006: 21), the analysis will determine Maḥfūẓ’s stance against the peace processes in the era of the unipolar world as well as his personal interpretation of just peace. As it will emerge, the basic tenet of his discourse is the stress on humanity as the missing actor not only in the recent peace plans but also in the cultural milieu, which is supposed to be the ultimate guardian of the fundamental human values.


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