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AM9 - Crises et politique 2/2

Date : 2022-09-21 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
ESCT
Salle :
D18
Responsable :
Modérateur·trice : Katia Boissevain
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Dhaouadhi Rim Pennsylvania State University
Ghabbech Manoubi Université de Tunis
Cimini Giulia Università di Bologna
Faccenda Virginia Fanny Université libre de Bruxelles / Université Saint-Louis Bruxelles
Ruyffelaere Marie Université libre de Bruxelles

Crises et politique

AM9 - Crises et politique 2/2

Salle: D18
Modératrice : Katia Boissevain, IRMC

  • Marie Ruyffelaere, Université libre de Bruxelles, (Belgique), L’Union européenne et la crise des droits humains en Égypte : la priorisation d’intérêts économiques et sécuritaires au détriment d’un engagement politique durable FR
  • Christian Olsson, Université libre de Bruxelles, (Belgique), A regional security complex in permanent crisis? Social sciences and the study of warfare and political violence in the “Wider Middle East” EN Annulé
  • Fanny Faccenda, Université Saint-Louis de Bruxelles, (Belgique), Beyond “crisis” and methodological nationalism: Syrian migration and its power reconfigurations in Belgium and Morocco since the ‘70s. EN
  • Giulia Cimini, Université de Bologne (Italie) et Pennsylvania State University (Etats-Unis), et Rim Dhaouadhi, Pennsylvania State University (Etats-Unis), Towards a new social contract? Tunisia’s multifaceted crisis of authority amidst pandemic and social struggles EN
  • Manoubi Ghabbech, Université de tunis -Institut préparatoire aux études littéraires et de sciences humaines, la crise de légitimité: démocratie libérale et éthique publique FR

  • Marie Ruyffelaere, Université libre de Bruxelles, (Belgique), L’Union européenne et la crise des droits humains en Égypte : la priorisation d’intérêts économiques et sécuritaires au détriment d’un engagement politique durable FR
Cette communication porte sur la construction de l’action extérieure de l’Union européenne (UE) en Égypte entre 2011 et 2021. La révolution égyptienne a mis en exergue une importante crise sociale, politique et économique. L’Union européenne a cherché à répondre à cette crise multidimensionnelle en adaptant sa politique de voisinage et en promettant son soutien à une transition démocratique durable dans le respect des droits fondamentaux des Égyptiens. Dans un premier temps, je reviendrai sur l’évolution de l’action extérieure de l’UE en Égypte après 2011 afin d’identifier les (non-)réponses apportées à cette crise. Dans un deuxième temps, j’analyserai la construction de ces réponses comme le résultat d’un processus complexe intégrant de nombreux acteurs (internes et externes à l’UE) et un contexte singulier (la région méditerranéenne). Enfin, dans un troisième temps, je discuterai de l’adéquation de ces réponses en lumière des limites de l’action extérieure de l’UE en Égypte. En conclusion, j’apporterai un regard critique sur les politiques européennes en Méditerranée en mettant en évidence que l’objectif primordial de stabilité de l’UE en Égypte entrave la mise en place de réponses adéquates sur le long-terme. Cette communication se base sur une étude de terrain menée au sein d’EuroMed Droits. 


  • Fanny Faccenda, Université Saint-Louis de Bruxelles, (Belgique), Au-delà des “crises” et du nationalisme méthodologique : La migration syrienne au Maroc et en Belgique depuis les années 1970 et les reconfigurations du pouvoir. EN
Depuis 2011, le conflit syrien a causé l'une des plus importantes crises migratoires : l'exil de plus de 6 millions de citoyens. Depuis 2011, la Syrie a surtout été étudiée à travers le prisme de ses "crises", comme un État « failli » qui perd le contrôle de sa population et de son territoire, par le terrorisme ou par la domination d'une élite et d’un pouvoir coercitif et répressif.
Au contraire, les communautés syriennes au Maroc et en Belgique se sont construites dans les années 1970. La migration des entrepreneurs syriens au Maroc fuyant les politiques de nationalisation en Syrie, d'étudiants boursiers et de réfugiés chrétiens en Belgique depuis les années 1970, s'avère être un terrain fertile pour remettre en question les visions essentialistes et monolithiques d'un pouvoir immuable ainsi que pour dépasser le « nationalisme méthodologique », qui considère l'État-nation comme le seul lieu pour questionner les processus politiques de pouvoir.
Cette contribution propose une double perspective : premièrement, la migration syrienne vers le Maroc et la Belgique depuis 1970 suggère d'étudier les déplacements syriens au-delà de la seule notion de "crise migratoire", en incluant d'autres expériences que la fuite forcée de la guerre et en dépassant l'image du réfugié syrien ayant besoin d'aide humanitaire. Deuxièmement, cela permet d'explorer les reconfigurations du pouvoir syrien au-delà des cadres nationaux. La migration syrienne ne peut pas être résumée dans une seule et unique "relation en crise" avec le pouvoir central en position de dissidence à son égard.
Sur la base d'un travail de terrain commencé en 2020 et de l'analyse de résultats d’une recherche qualitative (25 entretiens semi-structurés et des archives publiques et privées), cette contribution propose une ethnographie de la migration syrienne au Maroc et en Belgique, visant à dépasser les récits dominants traitant du pouvoir syrien et de la migration syrienne au-delà de la seule notion de “crise”.


  • Giulia Cimini, Université de Bologne (Italie) et Pennsylvania State University (Etats-Unis), et Rim Dhaouadhi, Pennsylvania State University (Etats-Unis), Vers un nouveau contrat social ? La crise multiforme de l'autorité en Tunisie sur fond de pandémie et de luttes sociales EN
L'année 2021 qui a coïncidé avec le dixième anniversaire de la révolution en Tunisie, a été marquée par un nouveau pic de tension sociale. La non réalisation des promesses économiques et la crise politique ont mené à l’installation d’un sentiment de lassitude générale et a entraîné de nouvelles vagues de protestations, de grèves et de blocages. La pandémie du Coronavirus survenant à un moment d'impasse sur plusieurs fronts, a exacerbé les vulnérabilités préexistantes et renforcé une situation critique de crises multiples enchevêtrées. Empruntant la notion de "crise de l'autorité" de Gramsci, cette présentation analyse la situation “d'interrègne” du pays, dans laquelle les institutions sociétales, politiques et économiques ont perdu leur légitimité et leur crédibilité aux yeux des citoyens, mais où un ordre alternatif peine à émerger et à se consolider. Elle explore donc la mesure dans laquelle le “nouveau contrat social”* promis, basé sur une plus grande inclusion, une plus grande justice sociale et une plus grande redistribution, se réalise, et la juxtaposition ambiguë entre de la légitimité "de la rue" et la légitimité "électorale".


  • Manoubi Ghabbech, Université de Tunis - Institut préparatoire aux études littéraires et de sciences humaines, la crise de légitimité: démocratie libérale et éthique publique FR
La politique est le domaine des conflits et d’antagonismes causant l’instabilité des sociétés. La question de légitimité est l’une des questions principales de la philosophie politique. La démocratie représentative bien qu’elle garantit les libertés individuelles, aboutit à la séparation entre liberté et pouvoir. Le gouvernement issu des procédures de représentation finit par détenir tout le pouvoir, et du coup l’intérêt général s’évanouit au profit des intérêts de l’élite dirigeante. Comment appréhender la crise de légitimité au sein les sociétés contemporaines ? La crise de légitimité n’est-elle pas une crise des valeurs et de culture ? La régularité des procédures ne garantit point la légitimité du pouvoir. Le fait que la liberté libérale soit préservée ne signifie pas que le gouvernement acquiert la légitimité requise pour son bon fonctionnement. Sans justice sociale (moyens, ressources, ″capabilités″), les libertés individuelles et collectives seraient sans valeur. La démocratie libérale peut être contestée à partir de l’idée de démocratie elle-même. L’idée de démocratie constitue une référence permettant de valoriser les faits démocratiques et d’évaluer les institutions politiques. Telle est la thèse que nous voulons développer dans cet essai.


  • Marie Ruyffelaere, Université libre de Bruxelles, (Belgique), The European Union in post-revolutionary Egypt: stability at all costs FR
This communication focuses on the construction of the European Union (EU) external action in Egypt between 2011 and 2021. The Egyptian revolution has highlighted a major social, political and economic crisis. The European Union has sought to respond to this multidimensional crisis by adapting its neighborhood policy and committed to support a deep democratic transition with respect to the Egyptians’ fundamental rights. First, I will review the evolution of EU external action in Egypt after 2011 in order to identify these (non-)responses. Secondly, I will analyze the construction of these responses as the result of a complex process integrating many actors (internal and external to the EU) and a unique context (the Mediterranean region). Finally, I will discuss the adequacy of these responses in light of the limits of EU external action in Egypt. In conclusion, I will argue that the EU's overarching objective of stability in Egypt hinders the establishment of adequate responses over the long term. This communication is based on a field study carried out within EuroMed Rights. 


  • Fanny Faccenda, Université Saint-Louis de Bruxelles, (Belgique), Beyond “crisis” and methodological nationalism: Syrian migration and its power reconfigurations in Belgium and Morocco since the ‘70s. EN

Since 2011 the ongoing Syrian conflict has caused one of the greatest migration crises: the exile of more than 6 million Syrian citizens. Since 2011, Syria has been mostly studied from the prism of its “crisis”: as a failed state that loses the control over its population and its territory, through terrorism or through the rule of a coercive and repressive power elite. 
On the contrary, Syrian communities in Morocco and Belgium started in the 1970s. The migration of Syrian entrepreneurs in Morocco escaping socialist nationalization policies, students with scholarships and Christian refugees in Belgium since the 1970s, turns out to be a fertile field to put into question essentialist and monolithic visions of an unchanging power as well as to overcome the so-called methodological nationalism, which considers the Nation-state as the only place to question political processes of power.
In particular, this contribution proposes a double perspective: firstly, Syrian migration to Morocco and Belgium since 1970 suggests studying Syrian displacement beyond the only notion of “migration crisis”, including other experiences than the forced escape from war as well as overcoming the image of the Syrian refugee needing humanitarian aid. Secondly, it allows exploring reconfigurations of Syrian power beyond national frameworks. Syrian migration cannot be resumed in one and only “relationship in crisis” with the central power in a position of dissension against it.
Based on an ongoing fieldwork (started in 2020) and the analysis of qualitative results (25 semi-structured interviews and public and personal archives), this contribution proposes an ethnography of Syrian migration to Morocco and Belgium, aiming at overcome the dominant narratives dealing with Syrian power and Syrian migration beyond the only notion of “crisis”.


  • Giulia Cimini, Université de Bologne (Italie) et Pennsylvania State University (Etats-Unis), et Rim Dhaouadhi, Pennsylvania State University (Etats-Unis), Towards a new social contract? Tunisia’s multifaceted crisis of authority amidst pandemic and social struggles EN
In the last year marking the 10th anniversary of the uprisings, Tunisia witnessed a new peak of social tension. General fatigue over long-running unfulfilled economic promises and political gridlock led to widespread protests, strikes and blockages. 
The Coronavirus pandemic came at a moment of deadlock on several fronts, and is exacerbating pre-existing criticalities and reinforcing a problematic situation of multiple overlapping crises. Borrowing Gramsci’s notion of ‘crisis of authority’, this presentation reflects upon the country’s condition of ‘interregnum’ whereby societal, political and economic institutions have lost legitimacy and credibility in the eyes of citizens but an alternative order is struggling to emerge and consolidate. It therefore explores the extent to which the promised “new social contract”* based on greater inclusiveness, social justice and redistribution plays out, and the ambiguous juxtaposition between ‘street’ and ‘electoral’ legitimacy. 


  • Manoubi Ghabbech, Université de Tunis -Institut préparatoire aux études littéraires et de sciences humaines, The crisis of legitimacy: liberal democracy and public ethics FR
Politics is considered as a domain of conflicts and antagonisms causing instability of societies. Representative democracy, although it guarantees individual liberties, produce the separation of freedom and power. The government resulting from the procedures of representation grasp all the power and the general interest fade away to the benefit of the interests of the ruling elite. How can we understand the crisis of legitimacy in contemporary societies? It’s a crisis of values and culture? The constancy of procedures does not guarantee the legitimacy of power. The fact that liberal freedom is preserved does not mean that the government acquires the legitimacy required for its proper functioning. Without social justice (means, resources, ″capabilities″), individual and collective freedoms would be insignificant. We can review liberal democracy from the Idea of democracy itself.  The Idea of democracy constitutes a position with which we can evaluate democratic facts and assess political institutions. 


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