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AM22 - Environnement et crises

Date : 2022-09-23 | 08:45:00-10:45:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
ESCT
Salle :
D10
Responsable :
Modérateur·trice : Khaled Abaza
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Rezgui Mariem Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis
Stanislas Betto Université de Douala
Jaziri Sabri Méditerranée Action Nature
Affi Rana Institut National Agronomique de Tunisie
Mekki Zeineb Institut National Agronomique de Tunisie
Rifi Mouna Institut National Agronomique de Tunisie

Environnement et crises

AM22 -
Environnement et crises FR 

Salle : D10

Modérateur : Khaled Abaza, FSHS, Université de Tunis

  • Mariem Rezgui, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, La situation des parcs zoologiques en Tunisie : Le zoo du Belvédère, un patrimoine menacé ?
  • Mouna Rifi, Zeineb Mekki, Rana Affi, Institut National Agronomique de Tunisie/ Méditerranée Action Nature, Sabri Jaziri, Méditerranée Action Nature, Surveillance et contrôle des espèces marines invasives. Etude de cas : Projet « Halte aux espèces invasives » (Lagune de Bizerte, Tunisie Septentrionale- Sud de la Méditerranée)
  • Betto Stanislas, Université de Douala, (Cameroun), La cartographie participative : une contribution à l’identification des espaces à risque d’inondation dans le sous bassin versant de Bobongo à Douala au Cameroun

  • Mariem Rezgui, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, La situation des parcs zoologiques en Tunisie : Le zoo du Belvédère, un patrimoine menacé ?
Le parc de Belvédère est le premier parc urbain en Tunisie qui a été conçu en 1892 par l’architecte La Foucarde. L’idée de projet était de convertir une colline qui couvre 110 hectares et parsemée par des oliviers en parc urbain. Non seulement la diversité floristique constitue le panorama de ce parc mais encore un parc zoologique qui abrite plus de 150 espèces animalières a été aménagé par des architectes allemands sur une superficie de 13 hectares en 1963. Ce patrimoine immatériel et vivant évoque des souvenirs pour la plupart des générations. Il était considéré comme un espace de détente et de loisir pour certains visiteurs et un lieu de rencontre et de partage pour certains d’autres. Au fil de temps, le parc de Belvédère commençait à se dégrader. Le zoo qui a été la destination des milliers de visiteurs a perdu son importance. Il est mentionné soit un endroit désert soit un enfer pour les animaux selon les auteurs. Ainsi, les palmiers du parc sont aujourd’hui menacés par les charançons rouges des palmiers (Rhynchophorus ferrugineus). De même, la diversité floristique est en danger suite à la domination de certaines plantes comme l’épine de Jerusalem (parkinsonia)
Suite à plusieurs visites que nous avons effectuées, nous avons observé la situation en péril des animaux et même de la couverture végétale. En revanche, le parc du Grand-Tunis était une affaire médiatique plusieurs fois. De nombreux titres ont fait la une des journaux, des médias et des réseaux sociaux. Nous citons à titre d’exemple : « Le zoo de Tunis abat et dépèce un zébu dans son enclos, devant des visiteurs », « Zoo du Belvédère : Qui a dit que les animaux ont faim ? », « À Tunis, après la mort d’un crocodile, le zoo du Belvédère revit », « Un crocodile du zoo de Tunis tué à coups de pierres par des visiteurs », etc. Ces titres ont justifié ce que nous avons déjà constaté. Ils ont alors dévoilé la crise écologique qui s’aggrave au fil du temps dans le parc de Belvédère. Une crise d’alarme est déclenchée à ce niveau. Outre la crise écologique, le Belvédère a été affecté par les changements politiques du pays et même par la croissance démographique dans la région de Grand-Tunis. Après la révolution de 2011, les composantes fauniques et floristiques du parc ont continué à se détériorer graduellement sous la propagation de la pollution. Mais, cette situation en péril n’a pas réussi à négliger les interventions de la société civile pour que le parc résiste jusqu’à l’heure actuelle.

Au-delà de ces constats, des nombreuses interrogations apparaissent : Pourquoi le parc de Belvédère souffre-t-il de cette crise ? Qui sont les responsables de cette crise ? Quels sont les facteurs qui aggravent cette situation ?

Pour répondre à ces questions, nous choisissons d’esquisser notre travail comme suit : Dans un premier temps, nous intéresserons à traiter, analyser et comprendre l’historique de l’évolution de ce parc. Au cours de cette partie, nous allons axer notre travail sur les politiques des parcs en Tunisie et les différents acteurs intervenants à leurs processus avant et après la révolution (2011). Ensuite, il s’agira de rendre compte d’une enquête de terrain avec les visiteurs du parc afin de répondre à notre problématique. En fait, l’investigation des avis des visiteurs est indispensable pour mesurer leur degré de participation à cette crise écologique (tester le conscient écologique et le comportement écoresponsable chez les visiteurs).  Enfin, nous étudierons les différents résultats obtenus pour rédiger une lecture dévoilant le pourquoi de cette crise écologique et comment nous devons la gérer. Les premiers éléments de terrain nous ont permis de supposer que la crise écologique ne menace pas seulement les parcs urbains. Mais, c’est une crise écologique générale qui sert à la renaissance d’autres crises politiques, sociales, économiques et une crise de valeurs.


  • Mouna Rifi, Zeineb Mekki, Rana Affi, Institut National Agronomique de Tunisie/ Méditerranée Action Nature, Sabri Jaziri, Méditerranée Action Nature, Surveillance et contrôle des espèces marines invasives. Etude de cas : Projet « Halte aux espèces invasives » (Lagune de Bizerte, Tunisie Septentrionale- Sud de la Méditerranée)

La bio-invasion marine est devenue l’un des problèmes environnementaux majeurs du 21ème siècle. La Tunisie, charnière entre le bassin occidental et le bassin oriental, est largement  exposée à ce phénomène. Des centaines d’espèces non indigènes dont plusieurs invasives y ont été identifiées. Dans le cadre du projet « Halte aux espèces non indigènes » mené par l’Association Méditerranée Action Nature (MAN) et financé par le Programme de Micro financements du Fonds pour l’Environnement Mondial PMF FEM/PNUD Tunisie, nous avons mis en place  un réseau de surveillance  et de collecte de données sur des espèces non indigènes dans la lagune de Bizerte, la plus vaste étendue lagunaire du nord de la Tunisie, actuellement considérée comme un hotspot de bio-invasion marine. Plusieurs personnes notamment des pêcheurs artisanaux, des conchyliculteurs, des membres de l’association en collaboration avec la cellule de pêche de Menzel Abderrahmen, l’Agence des Ports et des Installations de Pêche et les Syndicats des pêcheurs (UTAP – SYNAGRI), ont contribué à ce projet. Différentes approches ont été utilisées dans notre suivi. Au terme de deux années de surveillance, nous avons recueilli des données concernant l’occurrence, la distribution et les impacts de plusieurs espèces invasives, cas des crabes bleus Portunus segnis, Callinectes sapidus et de l’huître perlière Pinctada radiata, espèces problématiques dans ce plan d’eau.
L'enjeu principal de ce genre de projet est de limiter les impacts négatifs des espèces invasives sur l’environnement par une stratégie de pêche ciblée et tirer profit des bénéfices éventuels  apportés par ces organismes.


  • Betto Stanislas, Université de Douala, (Cameroun), La cartographie participative : une contribution à l’identification des espaces à risque d’inondation dans le sous bassin versant de Bobongo à Douala au Cameroun
La moitié des catastrophes naturelles dans le monde sont des inondations. Traitées pendant longtemps par des mesures structurelles et techniques, l’ampleur des dégâts causés par celles des mois d’août, septembre et octobre de chaque année dans la ville de Douala au Cameroun attestent une fois de plus l’inefficience des approches développées jusqu’à présent par les pouvoirs publics. Pourquoi malgré les projets d’aménagement et de construction des canaux de drainage pluvial entrepris par l’Etat du Cameroun, les quartiers longeant les deux rives des drains principaux de la ville connaissent jusqu’à nos jours des inondations dramatiques ? L’objectif étant de démontrer que l’analyse des cartes participatives des populations locales exposées peut aider à mieux circonscrire les espaces à risque concernés dans la mesure où les cartes officielles (PDU, POS) d’aménagement urbain sous-estiment la menace. Cette étude est rendue possible à travers des entretiens semi-directifs sur le modèle d’un focus group cartographique auprès des populations locales exposées du site d’étude. Il ressort de la carte participative des populations locales exposées une délimitation des espaces à risque d’inondation différente des cartes officielles. L’approche participative peut être cette méthode alternative de diagnostic, de planification et de gestion durable de l’aléa inondation compte tenu des incertitudes liées à l’aléa, les distorsions, oublis inhérents aux cartes officielles. 


  • Mariem Rezgui, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, The situation of zoological parks in Tunisia: The Belvedere Zoo, a threatened heritage?
The Belvedere Park is the first urban park in Tunisia that was designed in 1892 by the architect La Fourcade. The project idea was to convert a hill that covers 110 hectares and dotted with olive trees into urbain park. Not only the floristic diversity constitutes the panorama of this park but also the zoo that houses more than 150 animals was laid out by german architects on an area of 13 hectares in 1963.

This intangible and living heritage evokes memories for most generations. It was considered a space of relaxation and leisure for some visitors and a place of meeting and sharing for some others.
Over time, Belvedere Park began to deteriorate. The zoo which was the destination of thousands of visitors has lost its importance. It is mentioned as either a desert place or a hell for animals according to the authors. Thus, park oases are now threatened by red palm weevils. Similarly, floristic diversity is in danger due to the domination of certain plants such as Jerusalem thorn (Parkinsonia).
Following several visits we have made, we have observed the endangered situation of animals and even of the plant cover. On the other hand, the Grand-Tunis park was a media affair several times. Many titles made headlines in newspapers, media and social media. We cite as an example: “The Tunis Zoo slaughters and dismembers a zebu in its enclosure, in front of visitors”, “Belvedere Zoo: Who said that the animals are hungry? “, “In Tunis, after the death of a crocodile, the Belvedere zoo comes back to life”, “A crocodile from the Tunis zoo killed with stones by visitors”, ….
These titles have justified what we have already ascertained. So, they unveiled the ecological crisis which is worsening over time in Belvedere Park.
An alarm crisis is triggered at this level. In addition to the ecological crisis, the Belvedere has been affected by political changes in the country and even by population growth in the Greater Tunis region. The threats have never ceased to exacerbate.
After the 2011 revolution, the faunal and floristic components of the park continued to deteriorate gradually under the spread of pollution. But, this situation in danger did not manage to neglect the interventions of the civil society so that the park resists until the present time.
Beyond these observations, many questions arise: Why is Belvedere Park suffering from this crisis? Who is responsible for this crisis? What are the factors that make this situation worse?
To answer these questions whose urgency is more than real, we choose to outline our work as follows:
Initially, we will be interested in processing, analyzing and understanding the history of the evolution of this park. During this part, we will focus our work on park policies in Tunisia and the various actors involved in their processes before and after the revolution (2011).
Then, it will be a question of carrying out a field survey with park visitors in order to answer our problem. In fact, the investigation of visitors' opinions is essential to measure their degree of participation in this ecological crisis (testing ecological awareness and eco-responsible behavior among visitors).
Finally, we will study the different results obtained to write a reading revealing the reason for this ecological crisis and how we must manage it.
The first elements of the field allowed us to suppose that the ecological crisis does not only threaten urban parks. But, it is a general ecological crisis which serves to the rebirth of other political, social, economic crises and a crisis of value.


  • Mouna Rifi, Zeineb Mekki, Rana Affi, Institut National Agronomique de Tunisie/ Méditerranée Action Nature, Sabri Jaziri, Méditerranée Action Nature, Monitoring and control of invasive marine species. Case study: “Stop non-indigenous species” project (Bizerte Lagoon, Northern Tunisia – Southern Mediterranean)
Marine bioinvasion is one of the major environmental problems of the 21st century. Tunisia is located at the junction between the eastern and western Mediterranean basins; subsequently, it is widely exposed to this phenomenon. Indeed, hundreds of non-indigenous and several invasive marine species have been identified. As part of the "Stop Non-Native Species" project led by the Mediterranean Action Nature Association (MAN) funded by the Micro-financing Program of the Global Environment Fund PMF GEF/UNDP Tunisia, we established a monitoring and data collection network on non-indigenous marine species in the Bizerte lagoon, the largest lagoon in northern Tunisia, currently considered as hotspot of marine bio-invasion. This project was conducted with the collaboration of artisanal fishermen, shellfish farmers, members of the association, the fishing unit of Menzel Abderrahmen, the Ports and Fishing Installations Agency’s staff and the Fishermen's Union (UTAP – SYNAGRI). We have used different monitoring approaches. After two years of monitoring, we have collected data on the occurrence, distribution and impacts of several invasive species, the case of the blue crabs Portunus segnis, Callinectes sapidus and the pearl oyster Pinctada radiata, which are problematic species in this region.

The project’s main issue is to limit the negative environmental impact of invasive species through a targeted fishing strategy and exploit the benefits provided by these organisms.


  • Betto Stanislas, Université de Douala, (Cameroun), Participatory mapping: a contribution to the identification of areas at risk of flooding in the sub-catchment of Bobongo in Douala in Cameroon
Half of the natural disasters in the world are floods. Treated for a long time by structural and technical measures, the extent of the damage caused by the floods of August, September and October of each year in the city of Douala in Cameroon once again attests to the inefficiency of the approaches developed so far by the government. Why, despite the development and construction projects of the drainage canals undertaken by the State of Cameroon, the neighborhoods along the two banks of the main drains of the city are experiencing dramatic floods to this day? The objective is to demonstrate that the analysis of participatory maps of exposed local populations can help to better define the areas at risk concerned insofar as the official maps (PDU, POS) of urban development underestimate the threat. This study is made possible through semi-directive interviews based on the model of a cartographic focus group with the exposed local populations of the study site. The participatory map of exposed local populations shows a delimitation of areas at risk of flooding that is different from the official maps. The participatory approach can be an alternative method of diagnosis, planning and sustainable management of the flood hazard taking into account the uncertainties linked to the hazard, the distortions, omissions inherent in official maps.


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