Responsable: >M’hammed Belarbi

A79 - Faire du terrain en temps de crise : entre autocensure et contraintes contextuelles et institutionnelles

Date : 2022-09-23 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D11
Responsable : M’hammed Belarbi
Modérateur·trice :
Discutant·e : Madani Safar Zitoun
Les intervenant·e·s :
Belarbi Habiba Université des Sciences Technologie
El Mnasfi Mustapha Université Moulay Ismaïl
El Sakka Abaher Université de Birzeit
Saadani Sanae Institut National de l'Action Sociale

Recherches en temps de crises

A79 - Faire du terrain en temps de crise : entre autocensure et contraintes contextuelles et institutionnelles FR

Salle : D11

Responsable : M’hammed Belarbi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
Discutant : Madani Safar Zitoun, Université Alger 2, Algérie

  • M’hammed Belarbi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, (Maroc), GT4-AISLF, Restituer le moment électoral en contexte incertain. Apports et fragilité de l’observation directe des élections au Maroc de 2021
  • Mustapha El Mnasfi, Université Moulay Ismaïl/IREMAM (Maroc), Enquêter sur les associations de la société civile au Maroc en temps de crise sanitaire  (à distance)
  • Abaher El Sakka, Birzeit University, (Palestine), Palestine : Faire du terrain en temps de crise dans une société colonisée
  • Sanae Saadani, Institut National de l'Action Sociale, Tanger, (Maroc), Enquêter sur les violences faites aux femmes durant le confinement au Maroc

A79 - Faire du terrain en temps de crise : entre autocensure et contraintes contextuelles et institutionnelles FR

Les terrains « sensibles » ou « difficiles », ont déjà fait l’objet de publications durant les vingt dernières années. La pandémie de la Covid-19 constitue une mise à l’épreuve supplémentaire pour la recherche, en particulier la recherche de terrain, de ses grilles d’analyse et de ses catégories. Les objets de recherche dans les disciplines de sciences sociales sont soumis à des pressions, des transformations ou des remises en cause qui sollicitent des analyses fondées empiriquement. La situation liée à la crise pandémique a apporté de nouvelles observations qui orientent les questions méthodologiques et éthiques. Elle met en avant un certain nombre de tendances, de contraintes et d’injonctions qui interrogent les méthodologies plus traditionnelles de recueil de données, basées sur le temps long, l’immersion, l’observation directe, les discussions grâce à la coprésence dans un même lieu.
Les terrains dits sensibles sont des terrains à partir desquels émergent des enjeux socio-politiques forts, parfois empreints de dangers physiques ou émotionnels. À ces enjeux s’ajoutent les interrogations sur les reconfigurations des objets d'étude en temps de crise ainsi que sur les enjeux méthodologiques de l'enquête de terrain face aux contraintes contextuelles : Comment faire le point sur une situation à distance ? Comment évaluer les vulnérabilités? Dans quelle mesure le « non-vu » impacte-t-il le contact avec les groupes impliqués dans la recherche? Comment les défis varient ou convergent en fonction des questions et des contextes de recherche (démocratique, semi/autoritaire ou post-conflit)? Comment allier l’objectivité supposée de la science et l’urgence de faire entendre certains cris d’alerte ?

Si le principal défi est l’accès au terrain et la façon de gagner la confiance des enquêtés, les chercheurs en sciences sociales sont également pris dans une multitude de relations avec les institutions de rattachement, les organisations de financement et les comités d’édition, qui constituent autant de contraintes, notamment en temps de crise. En effet, la crise sanitaire questionne à la fois la médiation scientifique dans son ensemble et le positionnement des scientifiques en particulier. Tandis qu’un nombre croissant de terrains devient « sensible » dans les contextes démocratiques (conditions de travail dans les entreprises privées, institutions sécuritaires, industrie pharmaceutique), dans les contextes non démocratiques à mesure que les terrains sensibles se multiplient, l’accès au terrain devient de facto plus difficile, voire souvent impossible : « faire du terrain ne va pas de soi ». Il y a là la fois, une remise en question de la possibilité d’enquêter qui est due aux crispations politiques et à l’effet du politique, mais aussi une transformation, disons lente, parce qu’invisible de l’extérieur, du fonctionnement de la recherche, de son financement, de sa production ainsi que de sa circulation qui basculent dans des logiques de surveillance accrues. 
En bref, ce malaise qui s’enracine dans différentes expériences (dans les relations avec les pouvoirs publics, les bailleurs, les tutelles…) constitue de plus en plus un aspect partagé par les chercheurs. Les libertés académiques et scientifiques deviennent un enjeu de taille qui questionne les limites individuelles et institutionnelles en rapport à l’accès au terrain, les contraintes et les obstacles liés à l’activité des chercheurs. Ainsi, ces terrains dits « sensibles » et/ou « difficiles » constituent une occasion de décrire et d’analyser les dispositifs de contrôle de l’accès à l’information dans les contextes non démocratiques, en tant que tels, leur façon de se déployer, mais aussi les stratégies et les « ruses » visant à les contourner. Pour le dire autrement, la crise du coronavirus a amplifié les lacunes et les faiblesses de la recherche, notamment de terrain dans les contextes concernés. 
L’objectif de cet atelier est d’identifier et de mettre en débat les diverses contraintes qui se sont exercées sur le métier de chercheur de la région MENA en temps de crise. Il est question de mettre en commun différentes expériences de chercheurs aux profils divers, de discuter des obstacles et des contraintes rencontrés sur le terrain et des stratégies utilisées pour réussir à explorer des enjeux socialement, culturellement ou politiquement sensibles et institutionnellement contraignants. Le caractère singulier de la crise pandémique, toujours en cours, sera lui-même l’objet de débats, qu’il s’agisse d’en tirer des enseignements ou d’en produire une réflexion.

Trois axes principaux sont privilégiés :

-La recherche de terrain en temps de crise réclame déjà des ajustements méthodologiques. En imposant une réorganisation du monde social, la crise a imposé aussi d'actualiser à la fois les protocoles de recherche, les méthodes d'enquête et les activités scientifiques.  Aussi bien la démarche ethnographique que l'observation directe ont été impactées par les mesures d'urgence sanitaire et de distanciation. Parallèlement, le moment pandémique est l'occasion de mettre l'accent sur d'autres méthodes, plus adéquates (par exemple les enquêtes qualitatives en ligne, l'appel téléphonique et la visioconférence), à la crise sanitaire. Comment qualifier ce basculement vers une forme virtuelle de la constitution du terrain ?  Comment établir les bases méthodologiques pour monter des enquêtes techniquement faisables, scientifiquement solides, socialement acceptées et éthiquement valides ? 

- Les nouvelles contraintes contextuelles et institutionnelles : L’enquête à distance représente-t-elle un défi, sans doute momentané, lié à un certain contexte, que les chercheurs en sciences sociales doit être capable de surmonter ? En tout cas elle repose les questions du lointain, du détour ou de la comparaison internationale. Les nouvelles conditions particulières s'ajoutent-elles aux contraintes contextuelles et institutionnelles déjà existantes, exercent-elles une limitation de la liberté académique ou bien s'agit-il d'une opportunité offerte par l'espace numérique, lui-même plus au moins sous contrôle. Alors que la virtualisation de la recherche de terrain est en route, comment dans ces conditions de travail nouvelles maintenir la possibilité d’un « regard de la présence », aux côtés et avec les acteurs sociaux ?

- Le choix d’un cadre analytique et théorique de recherche : la crise pandémique contribue-t-elle à impulser un renouvellement des questions constitutives des sciences sociales ? Les cadres d’analyse et les catégories conceptuelles en vigueur demeurent-elles valides, ou au contraire doivent-ils être repensés à la lumière de cette crise inédite ? 

Responsable : M’hammed Belarbi , Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
Discutant : Madani Safar Zitoun, Université Alger 2, Algérie

  • M’hammed Belarbi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, (Maroc), GT4-AISLF, Restituer le moment électoral en contexte incertain. Apports et fragilité de l’observation directe des élections au Maroc de 2021
L’année 2021 constitue une nouvelle inflexion  de la scène électorale marocaine. Au terme de ce récent rendez-vous électoral, le Parti de la justice et du développement (PJD) qui a dominé l’échiquier politique national depuis 2011, a essuyé une retentissante défaite électorale. Alors que le temps politique de l’Etat est plus long que celui des acteurs politiques, la pluralité et la compétitivité au sein de la configuration politique marocaine empêchent objectivement une force  politique de perdurer dans une posture hégémonique. Du coup, en dépit de l’institutionnalisation de l’exercice électoral au Maroc, l’ingénierie électorale a été au cœur des débats pré-électoraux notamment du fait du changement du quotient électoral pour les élections législatives.  En bref, l’observation directe de ce processus électoral permet d’avancer que les élections marocaines du 8 septembre dernier ont apporté leur lot de surprises. Ces caractéristiques ensemble rendent d’autant plus ardue la recherche sur les élections en contexte semi-autoritaire ou hybride. Comment, dans ce contexte, des données peuvent-elles être collectées et analysées? L'imprévisibilité des résultats signifie-t-elle que les élections se déroulent loin du  contrôle des détenteurs du pouvoir ? Et en quoi les enseignements de la restitution heuristique peuvent-ils dépasser les simples enjeux de ce moment électoral ?
Alors que les présupposés normatifs paraissent moins susceptibles d’éclairer le sens du vote et de comprendre certaines mutations de l’acte électoral au Maroc de 2021, ce papier se propose donc de réfléchir à la façon d’effectuer des combinaisons méthodologiques nécessaires à son investigation. Il revient en particulier sur les conditions de possibilités des interactions qualitatives au vu des enjeux électoraux auquel le chercheur doit faire face.

  • Mustapha El Mnasfi, Université Moulay Ismaïl/IREMAM (Maroc), Enquêter sur les associations de la société civile au Maroc en temps de crise sanitaire 
Cette communication vise à présenter une expérience d’enquête de terrain sur le rôle des associations de la société civile au Maroc dans la gestion de la crise du Covid-19. Elle vise principalement à présenter des éléments de réponse à la question suivante : comment, dans une recherche qui porte sur l’action publique et sur les acteurs de celle-ci en temps de crise au Maroc, l’enquête à distance via le questionnaire électronique rend l’accès aux données empiriques difficiles ? 
L’objectif de cette communication est de montrer que la crise du Covid-19 est une nouvelle contrainte contextuelle, qui s’ajoute à d’autres, pour mener une recherche sur la sociologie de l’action publique et ses acteurs. Il est question ici de démontrer que travailler sur l’action publique et ses acteurs en cette période de crise sanitaire contraint les chercheurs à adopter l’enquête par questionnaire électronique comme une étape d’exploration ou de pré-terrain, avant de faire preuve d’une certaine résilience pour négocier avec les acteurs concernés par l’objet de la recherche la possibilité de mobiliser la méthode de l’entretien semi-directif en présentiel. Il sera ici utile de présenter d’une part, les limites de l’enquête à distance lorsqu’on travaille sur les acteurs de l’action publique dans le contexte du Covid-19 ; et d’autre part l’importance de la mobilisation de la méthodologie de l’entretien semi-directif en présentiel, car celle-ci offre la possibilité de récolter des données sur le discours des acteurs concernés par une action publique et ses effets, puis de les croiser entre elles ; alors qu’une enquête à distance ne permet pas d’apprendre comment les acteurs se perçoivent et exercent leur fonction en temps de crise.

  • Abaher El Sakka, Birzeit University, (Palestine), Palestine : Faire du terrain en temps de crise dans une société colonisée
Cette communication a pour objectif d’explorer les conséquences de la pandémie de la Covid-19 sur la recherche du terrain en Palestine. D’ores et déjà, la recherche du terrain dans une société colonisée demeure sensible et difficile. En premier lieu, nous exposerons, les contraintes du terrain liées aux doubles surveillances : coloniale) israélienne (et palestinienne (des institutions sécuritaires palestiniennes). En deuxième lieu, nous analyserons les modifications de certaines pratiques de recherche, l’usage de certaines méthodes, la réorientation de la recherche, les difficultés à l’accès aux données. En troisième lieu, nous montrerons la nouveauté des nouveaux modes de communication qui utilisent diverses arènes, notamment dans les nouveaux supports virtuels. Au niveau méthodologique, la communication repose sur deux séries d’enquêtes de terrain (entretiens et observations semi-participantes en menant une réflexion sur la propre expérience du chercheur lui-même sur le terrain depuis la crise sanitaire. Enfin, nous partirons à la fois des réflexions théoriques, des études empiriques menées par observation participante. Outre les matériels collectés, la recherche se nourrit des rencontres réalisées avec les différents acteurs de la recherche sur le terrain palestinien.

  • Sanae Saadani, Institut National de l'Action Sociale, Tanger, (Maroc), Enquêter sur les violences faites aux femmes durant le confinement au Maroc
Cette présentation étudie les violences perpétrées à l’encontre des femmes et des filles en confinement imposé pendant la pandémie due à la Covid-19 afin de déterminer les catégories les plus exposées à ce phénomène, ses causes et ses effets dans des conditions de pauvreté et en situation de vulnérabilité. Dans notre terrain de recherche, nous avons rencontré des difficultés et des pressions inhérentes à la situation de la crise pandémique. Ainsi, nous avons été confrontées aux enjeux méthodologiques de l’enquête de terrain face aux contraintes contextuelles. Tenant compte de la méthodologie des sciences sociales, nous avons fait la lumière sur ces violences en passant par des pratiques se basant fondamentalement sur l’établissement de relations de confiance et de partage avec les actrices et acteurs sociaux et l’éthique de la recherche scientifique qui se base sur le consentement libre et éclairé des enquêté·e·s ainsi que sur le respect de la dignité et de la confidentialité des informations. Pour surmonter le problème d’accès au terrain et gagner la confiance des enquêté·e·s, nous les avons contacté·e·s en ayant recours aux centres d’écoute de trois associations qui défendent les droits des femmes.


القيام بدراسات ميدانية في أوقات الأزمات: بين الرقابة الذاتية والقيود السياقية والمؤسسية

الميادين "الحساسة" أو "الصعبة"، كانت موضوعا للعديد من المنشورات خلال السنوات العشرين الماضية.  ويشكل سياق وباء كوفيد 19 اختبارا إضافيا للبحوث الاجتماعية، ولا سيما البحوث الميدانية. وهنا لا بد من التذكير بأن أهداف البحث في فروع العلوم الاجتماعية تتعرض لضغوط أو تحولات أو تحديات تستدعي تحليلات قائمة على التجربة. وفي هذا الأمر أدت الوضعية المتصلة بأزمة الجائحة الحالية إلى بروز ملاحظات جديدة توجه الأسئلة المنهجية والأخلاقية. فهي تدفع إلى تسليط الضوء على عدد معين من الميول والقيود والأوامر التي تشكك في المنهجيات الأكثر تقليدية لجمع البيانات ، بناءً على الوقت الطويل، والانغماس، والمراقبة المباشرة، والمحاورات بفضل التواجد المشترك في نفس المكان. 


ما يسمى بالميادين الحساسة هي الميادين التي تظهر منها قضايا اجتماعية وسياسية قوية، وتتسم أحيانًا بمخاطر جسدية أو عاطفية. تضاف إلى هذه القضايا أسئلة حول إعادة تشكيل أهداف الدراسة في أوقات الأزمات بالإضافة إلى القضايا المنهجية للمسح الميداني في مواجهة القيود السياقية: كيف يمكن تقييم وضعية ما عن بعد؟ ماذا عن كيفية تقييم الوضعيات الهشة؟ إلى أي مدى يؤثر "غير المرئي" على الاتصال بالمجموعات المشاركة في البحث؟ كيف تختلف التحديات أو تتقارب اعتمادًا على أسئلة البحث والسياقات (ديمقراطية /أو غير ديمقراطية/ أو ما بعد الصراع)؟ كيف يمكن الجمع بين الموضوعية المفترضة للعلم وضرورة سماع صرخات إنذار معينة؟ 


كان التحدي الرئيسي هو الوصول إلى الميدان وكيفية كسب ثقة المستجوبين، لذا فإن باحثي العلوم الاجتماعية محاصرون أيضًا في العديد من العلاقات مع مؤسساتهم، ومنظمات التمويل ولجان النشر التي تشكل الكثير من القيود ، خاصة في أوقات الأزمات. في الواقع، فإن الأزمة الصحية الحالية شككت في كل من الوساطة العلمية ككل ومكانة العلماء على وجه الخصوص. في حين أن عددًا متزايدًا من الميادين أصبح "حساسًا" في السياقات الديمقراطية (ظروف العمل في الشركات الخاصة، والمؤسسات الأمنية، وصناعة الأدوية)، في السياقات غير الديمقراطية حيث تتكاثر الميادين الحساسة، يصبح الولوج إلى الميدان أمرًا مستعصيا، بل ومستحيلًا في كثير من الأحيان: "القيام بدراسات ميدانية ليس أمرًا هيّنًا". إذ هناك تذبذبا حول إمكانية القيام بدراسة ميدانية، يرجع إلى التوترات السياسية وتأثير السياسة الظرفية عموما، ولكن هناك أيضًا تحول، وسنصفه هنا بالبطيء؛ لأنه غير مرئي من الخارج، لأداء البحث وتمويله وإنتاجه الأمر الذي يندرج ضمن منطق زيادة المراقبة ومحاصرة البحث الاجتماعي. 


باختصار، هذا الشعور بالضيق المتجذر في تجارب مختلفة (في العلاقات مع السلطات العامة، مع الجهات المانحة، مع الوصاية، وما إلى ذلك) هو جانب يتشاركه الباحثون بشكل متزايد. وعلى إثره أصبحت الحريات الأكاديمية والعلمية قضية رئيسية تُساءل القيود الفردية والمؤسسية فيما يتعلق بالوصول إلى الميدان والعقبات المتعلقة بنشاط الباحثين. وبالتالي فإن ما يسمى بالميادين "الحساسة" و / أو "الصعبة" تشكل فرصة لوصف وتحليل آليات التحكم في الوصول إلى المعلومات في السياقات غير الديمقراطية، على هذا النحو، ينصب الاهتمام أيضا على الاستراتيجيات وتقنيات التحايل عليها. بعبارة أخرى، أدت أزمة فيروس كورونا إلى تضخيم الفجوات ونقاط الضعف المسح الميداني لا سيما في السياقات المعنية. 


الهدف من هذه الورشة هو تحديد القيود المختلفة التي تم فرضها على مهنة الباحث في منطقة الشرق الأوسط وشمال إفريقيا في أوقات الأزمات ومناقشتها. يتعلق الأمر بتجميع الخبرات المختلفة للباحثين ذوي الملامح المتنوعة، ومناقشة العقبات والقيود التي تمت مواجهتها في هذا المجال والاستراتيجيات المستخدمة لاستكشاف القضايا الحساسة اجتماعيا أو ثقافيا أو سياسيا والمقيدة مؤسسيا بنجاح. الطبيعة الفريدة لزمن الجائحة، والتي لا تزال مستمرة، هي نفسها موضوع نقاش، سواء أكان الأمر يتعلق باستخلاص الدروس منها أو بالتفكير فيها. 


من خلال هذه الدعوة، نسعى إلى تقديم مساهمات، مدعومة بالخبرات في هذا المجال، حتى التي تم إحباطها، والتي تعود إلى مسألة إثراء المجموعات، وبدائل للمجموعات الأكثر تقليدية وإلى معضلات البحث مثل المسح عن بعد في السياق الوبائي. 


وسيدور الطرح حول ثلاثة محاور أساسية هي: 


1- يتطلب البحث الميداني في أوقات الأزمات بالفعل تعديلات منهجية. من خلال فرض إعادة تنظيم للعالم الاجتماعي، جعلت الأزمة أيضًا من الضروري تحديث بروتوكولات البحث وطرق المسح والأنشطة العلمية. لقد تأثر كل من المنهج الإثنوغرافي والملاحظة المباشرة بحالات الطوارئ الصحية وتدابير التباعد الاجتماعي. في الوقت نفسه، تمثل لحظة الوباء فرصة للتركيز على طرق أخرى أكثر ملاءمة للأزمة الصحية (على سبيل المثال الاستطلاعات النوعية عبر الإنترنت والمكالمات الهاتفية والمؤتمرات عبر تقنية الوسائط المرئية). كيف يمكن توصيف هذا التحول نحو الشكل الافتراضي لبناء الميدان البحثي؟ كيف يمكن وضع الأسس المنهجية لإعداد مسوح مجدية تقنيًا وسليمة علميًا ومقبولة اجتماعيا وصحيحة أخلاقيا؟ 


2- قيود سياقية ومؤسسية جديدة: هل يمثل المسح عن بعد تحديًا، بلا شك مؤقت، مرتبط بسياق معين يجب أن يكون باحثو العلوم الاجتماعية قادرين على التغلب عليه؟ على أي حال، فإنه يثير تساؤلات عن المسافة أو الالتفاف أو المقارنة الدولية. في الوقت الذي يتم فيه إضفاء الطابع الافتراضي على البحث الميداني، كيف يمكن المحافظة في ظروف كهذه على إمكانية "مظهر التواجد"، جنبًا إلى جنب مع الفاعلين الاجتماعيين ومعهم؟ 


3- اختيار الإطار التحليلي والنظري للبحث: هل تساعد أزمة الجائحة على تجديد الأسئلة التي تشكل العلوم الاجتماعية؟ هل الأطر التحليلية والشبكات المفاهيمية المعمول بها تظل صالحة، أم على خلاف ذلك، يجب إعادة التفكير فيها في ضوء هذه الأزمة غير المسبوقة؟ 


Responsable : M’hammed Belarbi , Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc 
Discutant : Madani Safar Zitoun, Université Alger 2, Algérie 


  • M’hammed Belarbi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, (Maroc), GT4-AISLF, Restituer le moment électoral en contexte incertain. Apports et fragilité de l’observation directe des élections au Maroc de 2021

استعادة اللحظة الانتخابية في سياق اللايقين. إسهامات الملاحظة المباشرة وهشاشتها لانتخابات سبتمبر/أيلول 2021 بالمغرب
 
شكلت اللحظة الانتخابية لسبتمبر عام 2021 انعطافة جديدة للمشهد السياسي والحزبي المغربي. حيث أسفر هذا الموعد الانتخابي عن هزيمة انتخابية مدوية لحزب العدالة والتنمية، الحزب الذي هيمن على الطيف السياسي الوطني منذ عام 2011. فبالإضافة إلى كون الزمن السياسي للدولة المغربية أطول من زمن الفاعلين السياسيين الحزبيين، فإن التعددية والتنافسية داخل الحقل السياسي المغربي تمنع بشكل موضوعي قوة سياسية معينة من الاستمرار في موقع الهيمنة. لهذا فعلى الرغم من إضفاء الطابع المؤسسي على الممارسة الانتخابية في المغرب، فقد كانت الهندسة الانتخابية في قلب المناقشات السابقة على مواعيد الانتخابات، ولا سيما بسبب التغيير في الحاصل الانتخابي للانتخابات التشريعية. باقتضاب: الملاحظة المباشرة لهذه العملية الانتخابية تجعل من الممكن القول إن انتخابات الثامن من سبتمبر المغربية جلبت نصيبها من المفاجآت. هذه الخصائص مجتمعة تزيد من صعوبة البحث حول الانتخابات في السياقات شبه السلطوية أو الهجينة. كيف يمكن في هذا السياق جمع البيانات وتحليلها؟ هل عدم القدرة على التنبؤ بالنتائج يعني أن الانتخابات تجري بعيدا عن سيطرة المتحكمين في اللعبة الانتخابية؟ وكيف يمكن للاستعادة الاستكشافية لهذه اللحظة الانتخابية أن تتجاوز الرهانات السياسية المحضة لها؟
 
في حين تبدو الفروض المعيارية أقل فعالية في إلقاء الضوء على معنى التصويت وفهم بعض تحولات في الفعل الانتخابي في السياق المغربي الحالي، فإن هذه الورقة تهدف إلى التفكير في كيفية توليد التركيبات المنهجية اللازمة لدراستها، خاصة من خلال إمكانية التفاعلات الكيفية للإحاطة بالرهانات الانتخابية التي تلزم على الباحث استيعابها.
 



  • Mustapha El Mnasfi, Université Moulay Ismaïl/IREMAM (Maroc),Enquêter sur les associations de la société civile au Maroc en temps de crise sanitaire 
دراسة ميدانية حول جمعيات المجتمع المدني في المغرب في أوقات الأزمات الصحية
 
تهدف هذه الورقة إلى تقديم تجربة ميدانية حول دور جمعيات المجتمع المدني في المغرب في إدارة أزمة كوفيد -19. وتهدف هذه الورقة إلى الإجابة على السؤال التالي: كيف يؤدي المسح عن بُعد عبر الاستبيان الإلكتروني إلى صعوبة الوصول إلى البيانات التجريبية والتأمل فيها، في إطار بحث يركز على سياسة الدولة والجهات الفاعلة فيها في أوقات الأزمات؟
 
خلقت أزمة كوفيد 19 إكراها سياقيًا جديدًا عند إجراء بحث ميداني، فالعمل في سياق مثل هذه الأزمة الصحية يجبر الباحثين على اعتماد المسح الإلكتروني كمرحلة استكشاف أو مرحلة ما قب الولوج المادي للميدان. يتطلب هذا الأخير بعض الصبر ويسبق التفاوض مع المخبرين بشأن موضوع البحث وإنشاء طرق مثل المقابلات شبه الموجهة وجهاً لوجه. سنقدم حدود المسح عن بُعد في عملنا على الجهات الفاعلة في العمل العام في سياق الجائحة، بالإضافة إلى أهمية استخدام المقابلات شبه المنظمة وجها لوجه. توفر هذه الأخيرة إمكانية جمع بيانات عن خطاب الفاعلين المعنيين بفعل عام وتأثيراته، ثم تجاوزها، بينما يمنعنا الأول من معرفة كيف يرى الفاعلون أنفسهم ويمارسون عملهم في أوقات الأزمات.
 

  • Abaher El Sakka, Birzeit University, (Palestine), Palestine : Faire du terrain en temps de crise dans une société colonisée

فلسطين: القيام بدراسة ميدانية في أوقات الأزمات في ظل مجتمع مستعمَر
 
يهدف هذا الاتصال إلى استكشاف عواقب جائحة كوفيد 19على البحث الميداني في فلسطين. بالفعل، لا يزال البحث الميداني في مجتمع مستعمَر أمرًا حساسًا وصعبًا. حيث سنكشف أولاً عن القيود المرتبط بالمراقبة المزدوجة: الاستعمارية (الإسرائيلية) والفلسطينية (للمؤسسات الأمنية الفلسطينية). ثانيًا، سنقوم بتحليل تعديلات ممارسات بحثية معينة، واستخدام طرق معينة، وإعادة توجيه البحث، وصعوبات الوصول إلى البيانات. ثالثًا، سنعرض حداثة أساليب الاتصال الجديدة التي تستخدم مختلف المنصات، لا سيما في الوسائط الافتراضية الجديدة. على المستوى المنهجي، تستند هذه الورقة إلى سلسلتين من المسوحات الميدانية والمقابلات والملاحظات شبه التشاركية من خلال التفكير في تجربة الباحث الخاصة، على هذا المستوى منذ بداية الأزمة الوبائية. في معالجة القضايا التي أثارتها الجائحة، سنناقش كلا من الدراسات النظرية والتجريبية التي نشأت من ملاحظة المشاركين. أخيرًا، بالإضافة إلى المواد التي تم جمعها، سيُغذّى البحث بلقاءات مع مختلف الجهات البحثية في الحقل الفلسطيني.
 

Doing ground in times of crisis : between self-censorship and contextual and institutional constraints

The «sensitive» or «difficult» terrain has already been the subject of publications during the last twenty years. The Covid-19 pandemic constitutes an additional test for research, in particular field research, of its analysis grids and its categories. The objects of research in the social science disciplines are subject to pressures, transformations or challenges that call for empirically based analyses. The situation related to the pandemic crisis has brought new observations that guide methodological and ethical questions. It highlights a certain number of tendencies, constraints and injunctions which question the more traditional methodologies of data collection, based on long time, immersion, direct observation, discussions thanks to co-presence in the same place.
The so-called sensitive lands are lands from which emerge strong socio-political issues, sometimes fraught with physical or emotional dangers. To these challenges are added the questions on the reconfigurations of study objects in times of crisis as well as on the methodological issues of the field survey in the face of contextual constraints : How to take stock of a situation at a distance? How do you assess vulnerabilities? To what extent does “not seen” impact contact with groups involved in research? How do challenges vary or converge with questions and research contexts (democratic, semi-authoritarian or post-conflict)? How can we combine the supposed objectivity of science with the urgency of making certain cries of alarm be heard?

While the main challenge is access to the field and how to gain the trust of respondents, social science researchers are also caught up in a multitude of relationships with host institutions, funding organizations and publishing committees, which are so many constraints, especially in times of crisis. Indeed, the health crisis questions both the scientific mediation as a whole and the positioning of scientists in particular. As more and more land becomes “sensitive” in democratic contexts (working conditions in private companies, security institutions, pharmaceutical industry), in no-democratic contexts as sensitive lands multiply, access to the land becomes de facto more difficult, if not often impossible: “making land is not self-evident”. There is here once, a questioning of the possibility of investigation that is due to political tensions and the effect of politics, but also a transformation, let’s say slow, because invisible from the outside, of the functioning of research, its financing, its production and its circulation, all of which are being transformed into increased monitoring mechanisms.
In short, this malaise that is rooted in different experiences (in relations with public authorities, donors, guardianship, etc.) is increasingly an aspect shared by researchers. Academic and scientific freedoms are becoming a major issue that questions the individual and institutional limits in relation to access to the field, the constraints and obstacles related to the activity of researchers. Thus, these so-called "sensitive" and/or "difficult" areas constitute an opportunity to describe and analyze the mechanisms for controlling access to information in non-democratic contexts, as such, their way of deployment, but also the strategies and "ruses" aimed at circumventing them. To put it another way, the coronavirus crisis has amplified the gaps and weaknesses in research, particularly in the field in the contexts concerned.
The objective of this workshop is to identify and discuss the various constraints that have been exerted on the MENA researcher’s profession in times of crisis. It is about sharing different experiences of researchers with different profiles, discussing the obstacles and constraints encountered on the ground and the strategies used to successfully explore social issues, culturally or politically sensitive and institutionally binding. The singular nature of the pandemic crisis, which is still ongoing, will itself be the subject of debate, whether it is a matter of learning from it or producing a reflection.

Through this workshop, we seek the submission of contributions, backed up by field experiences, even frustrated, that return to the question of the enrichment of collections, on alternatives to more traditional collections and on the research dilemmas posed by remote surveys and the pandemic context.

Three main axes are favored :

1- Field research in times of crisis already requires methodological adjustments. By imposing a reorganization of the social world, the crisis has also forced us to update research protocols, survey methods and scientific activities. Both the ethnographic approach and direct observation have been impacted by health emergency measures and distancing. At the same time, the pandemic is an opportunity to focus on other, more appropriate methods (such as online qualitative surveys, telephone calls and videoconferencing) to address the health crisis. How can we describe this shift towards a virtual form of land formation ? How can we establish the methodological basis for technically feasible, scientifically sound, socially accepted and ethically valid surveys ?

2- The new contextual and institutional constraints: Does remote survey represent a challenge, probably momentary, linked to a certain context, that social science researchers must be able to overcome? In any case it raises the questions of the distant, of the detour or of the international comparison. Whether the new special conditions are in addition to existing contextual and institutional constraints, whether they limit academic freedom, or whether it is an opportunity offered by the digital space, which is itself more or less under control. While the virtualization of field research is underway, how in these new working conditions can we maintain the possibility of a “look at the presence”, alongside and with social actors?

3- The choice of an analytical and theoretical research framework: does the pandemic crisis contribute to a renewal of the issues that make up the social sciences? Do the existing analytical frameworks and conceptual categories remain valid, or do they need to be rethought in the light of this unprecedented crisis?

Responsable : M’hammed Belarbi , Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
Discutant : Madani Safar Zitoun, Université Alger 2, Algérie

  • M’hammed Belarbi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, (Maroc), GT4-AISLF, Restoring the Electoral Moment in an Uncertain Context. The Contribution and the Pitfalls of Direct Observation of the Moroccan Election of 2021

The year 2021 constitutes a new turn in the Moroccan electoral scene. The Justice and Development Party (JDP), which has dominated the national political spectrum since 2011, suffered a resounding electoral defeat. While the political time of the State is longer than that of the political actors, the plurality and competitiveness within the Moroccan political configuration objectively prevents a political force from occupying a hegemonic position. Hence, despite the institutionalization of the electoral exercise in Morocco, electoral engineering was at the heart of the pre-electoral debates, in particular because of the change in the electoral quotient for the legislative elections. In short, direct observation of this electoral process makes it possible to argue that the Moroccan elections of September 8th 2021 brought their share of surprises. These characteristics together make it all the more difficult to research elections in semi-authoritarian or hybrid contexts. How, in this context, can data be collected and analyzed? Does the unpredictability of results mean that elections are taking place far from the control of those in power? And how can the lessons of heuristic restitution go beyond the simple issues of this electoral moment?
While the normative presuppositions seem less likely to shed light on the meaning of the vote and to understand certain mutations of the electoral act in Morocco in 2021, this paper therefore proposes to reflect on how to make the methodological combinations necessary for its investigation.  It focuses on  the conditions of possibility of qualitative interactions in view of the electoral issues that the researcher must face.

  • Mustapha El Mnasfi, Université Moulay Ismaïl/IREMAM (Maroc), Investigating Civil Society Associations in Morocco in times of Health Crisis
This paper aims at presenting a field experience on the role of civil society associations in Morocco in the management of the Covid-19 crisis. It aims at answering the following question: How, in a research that focuses on state policy and its actors in times of crisis, the remote survey via the electronic questionnaire renders the empirical data difficult to access and to be reflected upon ?
The Covid-19 crisis has created a new contextual constraint, which adds to others, when  conducting fieldwork research. Working in the context of such a health crisis forces researchers to adopt the electronic survey as an exploration or pre-field stage. The latter requires some patience  and precedes the negotiation with the informants concerning the research object and the establishment  of methods such as semi-structured face-to-face interviewing.  We will be presenting the limits of the remote survey in our work on the actors of public action in the context of Covid-19, as well  the importance of using semi-structured face-to-face interviews. The latter offers the possibility of collecting data on the discourse of the actors concerned by a public action and its effects, then to cross them, while the former prevents us from learning how the actors perceive themselves and exercise their work in times of crisis.

  • Abaher El Sakka, Birzeit University, (Palestine), Palestine: Doing ground in times of crisis in a colonized society
This communication aims to explore the consequences of the Covid-19 pandemic on field research in Palestine. Already, the search for the field in a colonized society remains sensitive and difficult. First, we will expose the constraints in the field linked to dual surveillance: colonial ) Israeli( and Palestinian (of the Palestinian security institutions). Secondly, we will analyze the modifications of certain research practices, the use of certain methods, the reorientation of research, the difficulties in accessing data. Thirdly, we will show the novelty of the new modes of communication which use various arenas, in particular in the new virtual media. At the methodological level, this paper is based on two series of field surveys, interviews and semi-participatory observations by reflecting on the researcher's own experience in the field since the health crisis. In addressing the issues raised by the Covid, we will discuss both the theoretical and the empirical studies that emerged from participant observation. Finally, in addition to the material collected, the research is nourished by meetings with the different research actors in the Palestinian field.

  • Sanae Saadani, Institut National de l'Action Sociale, Tanger, (Maroc), Investigating violence against women during confinement in Morocco
In this paper, we will deal with the violence perpetrated against women and girls during  the Covid-19 confinement in order to determine the most exposed subjects to it, its causes and its effects, notably while living under dire conditions of poverty and situations of extreme vulnerability. In our fieldwork, the  difficulties and pressures we encountered were inherent to the crise generated by the pandemic. Thus, the fieldwork and the methodology were particularly challenging. Based on social sciences methodologies, we have shed light on violence against women and girls.  Through practices based fundamentally on the progressive establishment of relationships of trust and sharing, as well as the ethics privileging the informants’ free and informed consent, respect for their dignity and confidentiality, we managed to substantially create a situation conducive to not only knowledge production but also a better understanding of the situation. 

>