Responsable: >Gibril Suzan & Arnulf Fanny

A10 - Ethnographies en temps de crises : entre observation et adaptation méthodologique 1/2

Date : 2022-09-22 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D11
Responsable : Gibril Suzan & Arnulf Fanny
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Arnulf Fanny Université libre de Bruxelles
Fayad Myriam Université libre de Bruxelles
Gibril Suzan Université libre de Bruxelles

Recherches en temps de crises

A10 - Ethnographies en temps de crises : entre observation et adaptation méthodologique 1/2 FR

Salle: D11
Responsables: Gibril Suzan, Université libre de Bruxelles, Belgique et Arnulf Fanny, Université libre de Bruxelles, Belgique

  • Arnulf Fanny, Université libre de Bruxelles, (Belgique), L'enquête ethnographique en période de crise : enjeux éthiques et méthodologiques autour d’expériences de terrain au Liban et au Brésil
  • Fayad Myriam, Université libre de Bruxelles, (Belgique), La positionnalité du chercheur en temps de crise : réflexions sur une enquête ethnographique au nord du Liban
  • Gibril Suzan, Université libre de Bruxelles, (Belgique), S’adapter pour mieux chercher : enjeux méthodologiques et enquête ethnographique en Tunisie et en Égypte

A10 - Ethnographies en temps de crises : entre observation et adaptation méthodologique 1/2 FR

Les différents contextes de crises socio-économiques, politiques et sanitaires de ces dernières années ont  impacté l’étude de terrain de multiples façons. Les retours autoritaires, les crises des secteurs politiques et  économiques, ainsi que les restrictions liées à la pandémie, ont amené à des modifications profondes dans les  méthodes de recherche, de communication et de diffusion des résultats liés au terrain. Comment les  chercheur·es procèdent-ils et elles pour aborder leur terrain dans un contexte d’incertitude ? Et avec quels  outils et techniques de récolte de données et de diffusion ? 
Ces questions seront abordées à travers des propositions interdisciplinaires au croisement de la science  politique, de l’histoire, de l’anthropologie et de la sociologie. Deux axes sont envisagés à travers ce panel. Le premier se propose d’explorer les enjeux de l’enquête ethnographique à la lumière des contextes de crises  économiques, politiques et sociales. L’objectif de ces communications sera de questionner les défis éthiques  et méthodologiques dans une logique comparative d’expériences de terrain dans le monde arabe et au Moyen  Orient, mais aussi en Amérique Latine. 
Le second axe, envisage d’interroger les méthodes de recherches et de communication, et leur adaptation  depuis l’avènement de la crise sanitaire de 2020. Ici, l’idée est de saisir, d’une part comment les chercheur·es sont entrés en contact et ont maintenu les liens avec les enquêté.es, et d’autre part, comment le monde de la recherche s’est adapté et d’interroger l’apparition de nouveaux outils de communication dans la diffusion et  la création de réseaux de recherche. 
Les échanges se feront en français ou en anglais, selon les préférences de chacun.

Responsables: Suzan Gibril et Fanny Arnulf, Université libre de Bruxelles, Belgique

  • Fanny Arnulf, Université libre de Bruxelles, (Belgique), L'enquête ethnographique en période de crise : enjeux éthiques et méthodologiques autour d’expériences de terrain au Liban et au Brésil
Cette communication propose d’explorer les différents enjeux liés à des expériences de terrain dans des  contextes de crises politiques, économiques et sociales. Dans une logique comparative nous proposons d’analyser les différentes difficultés d’ordre éthiques et méthodologiques à partir de terrains réalisés au Brésil, dans les favelas de Rio de Janeiro et au Liban, dans les camps de réfugiés palestiniens. Notre terrain au Brésil, réalisé en 2018-2019 au moment des dernières élections générales, a été marqué par une très forte polarisation de la population brésilienne et de nombreux actes de violence, principalement envers les populations noires et  LGBTQI+. Notre travail ethnographique s’est concentré sur des groupes de théâtre de l’opprimé dans un complexe de seize favelas, marqué par d’importantes formes de marginalisation socio-spatiale et de violences  intrusives. Au Liban notre terrain débute en 2020-2021, dans les camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth,  dans un contexte de crise politique, économique, sanitaire et sociale sans précédent. À partir de ces deux enquêtes ethnographiques, nous souhaitons explorer les questions liées à l’accès au terrain en période de crise,  à la dimension éthique dans le choix de nos méthodologies de recherche et à la restitution de nos résultats. 

  • Myriam Fayad, Université libre de Bruxelles, (Belgique), La positionnalité du chercheur en temps de crise : réflexions sur une enquête ethnographique au nord du Liban
La communication proposée vise à analyser les enjeux du travail ethnographique sous le prisme de la  positionnalité du chercheur en temps de crise. Cette réflexion se fera à partir d’une enquête ethnographique  réalisée en 2019 parmi les syriens réfugiés dans la région de Akkar, au nord du Liban, où, à côté de mon travail  de recherche, je travaillais aussi dans le secteur de l’humanitaire. 
Lors de ce travail de terrain, je me suis intéressée au rôle des réseaux sociaux pour les réfugiés syriens qui travaillent comme ouvriers journaliers et micro-entrepreneurs au sein de l’économie informelle. La déjà grande précarité de ces travailleurs a été accrue, au moment de mon enquête, par une campagne nationale de fermeture des magasins employant, ou gérés par, des ressortissants syriens, ce qui a entraîné aussi une plus grande méfiance envers qui, comme moi, investiguait ce sujet. 

  • Suzan Gibril, Université libre de Bruxelles, (Belgique), S’adapter pour mieux chercher : enjeux méthodologiques et enquête ethnographique en Tunisie et en Égypte
Cette communication se propose de mener une réflexion méthodologique sur la manière dont l’expérience de  terrain a été affectée par les multiples crises sanitaires et socio-politiques qui ont touché l’Egypte et la Tunisie depuis 2018. En effet, la fermeture progressive des espaces de contestation d’abord (en Egypte principalement), et des frontières ensuite, de même que les restrictions de déplacement à l’international  impactent directement la pratique de terrain. Par conséquent, les difficultés logistiques liées à la pandémie de  Covid 19 viennent se superposer à des difficultés d’accès au terrain dû à des mesures autoritaires. 
Revenant sur l’évolution des pratiques de recherche au cours de l’année 2020-2021, nous nous interrogeons sur les bouleversements engendrés tant sur les terrains que dans le rapport même à ces terrains. La première  question abordée est donc celle de la façon dont ces crises ont transformé ou forcé à l’adaptation des méthodes habituelles d’observation et d’entretien. La seconde question guidant cette réflexion est celle de l’adaptation  méthodologique faite pour résoudre certains problèmes rencontrés, notamment comment ne pas se limiter aux  entretiens en distanciel ?  
Afin de répondre à ces questionnements d’ordre méthodologique et pratique, nous adoptons une logique comparative basée sur une étude ethnographique « à distance » effectuée entre janvier et mars 2018 pour le cas égyptien, et entre décembre 2020 et avril 2021 pour le cas tunisien. 

 
إثنوغرافيات في زمن الأزمات: بين الملاحظة والتأقلم 

أثرت الظروف المتنوعة، الاقتصادية والاجتماعية والسياسية والصحية، التي عرفتها السنوات الأخيرة، على البحوث الميدانية بأشكال عديدة. فعودة الاستبداد وأزمات القطاعات السياسية والاقتصادية بالإضافة إلى القيود التي فرضها الوباء أدت إلى حصول تغيرات عميقة في مناهج البحث والتواصل ونشر النتائج المتعلقة بالميدان. فكيف تعامل الباحثون والباحثات مع الميدان في حالة من عدم اليقين؟ وما أدوات جمع المعلومات والتقنيات التي لجئوا إليها؟ 
ستتناول الورشة هذه التساؤلات عبر مقترحات تتجاوز الاختصاصات وتقوم على تقاطع بين العلوم السياسية والتاريخ والأنثروبولوجيا وعلم الاجتماع. تتناول هذه المجموعة محورين: يقترح المحور الأول استكشاف رهانات الأبحاث الإثنوغرافية في ضوء سياقات الأزمات الاقتصادية والسياسية والاجتماعية. تهدف المداخلات إلى مساءلة التحديات الأخلاقية (أو الإيتيقية) والمنهجية في إطار مقارني بين تجارب ميدانية تشمل العالم العربي والشرق الأوسط وكذلك أمريكا اللاتينية. 
أما المحور الثاني فيهدف إلى مساءلة منهجيات البحث والتواصل وتكيّفهما منذ اندلاع الأزمة الصحية في سنة 2020. يتعلق الأمرهنا بفهم كيفية تمكن الباحثين والباحثات من ربط الصلة بالأشخاص موضوع البحث والحفاظ على التواصل معهم من ناحية وكيف تأقلم عالَم البحث ومساءلة بروز أدوات جديدة للتواصل في النشر وخلق شبكات بحث. 
ستتراوح لغة النقاشات بين الفرنسية والإنجليزية حسب رغبة المشاركين. 
Responsables: Gibril Suzan, Université libre de Bruxelles, Belgique et Arnulf Fanny, Université libre de Bruxelles, Belgique 

  • Arnulf Fanny, Université libre de Bruxelles, (Belgique), L'enquête ethnographique en période de crise : enjeux éthiques et méthodologiques autour d’expériences de terrain au Liban et au Brésil
تقوم هذه المداخلة على استكشاف الرهانات المختلفة المرتبطة بتجارب ميدانية في سياقات أزمات سياسية واقتصادية واجتماعية. وبناء على مقاربة مقارناتية، انطلاقا من بحوث ميدانية أنجزت في البرازيل، تحديدا في أحياء ريو دي جانيرو الفقيرة (أو الفافيلا)، وفي لبنان في مخيمات اللاجئين الفلسطينيين. تم العمل الميداني في البرازيل بين عامي 2018 و2019، تزامنا مع الانتخابات العامة الأخيرة التي تميزت باستقطاب شديد للسكان البرازيليين، وتكرر أعمال العنف خاصة تجاه السكان السود وذوي الهوية الجنسية المغايرة (LGBTQI+). يركز عملنا الإثنوغرافي على مجموعات مسرحية المضطهد(؟؟) في مُجمَّع يشمل ستة عشر حيًّا فقيرًا، تتميز بأشكال بارزة من التهميش الاجتماعي والمكاني ومن العنف. في لبنان بدأ بحثنا الميداني في 2020 -2021 في مخيمات اللاجئين الفلسطينيين في بيروت في ظل أزمة سياسية واقتصادية وصحية واجتماعية غير مسبوقة. نرمي انطلاقا من هذين البحثين إلى استكشاف المسائل المرتبطة بالولوج إلى البحث الميداني في زمن الأزمة وبالبعد الإيتيقي في اختيار منهجيتنا البحثية.
 


  • Fayad Myriam, Université libre de Bruxelles, (Belgique), La positionnalité du chercheur en temps de crise : réflexions sur une enquête ethnographique au nord du Liban

تهدف المداخلة المقترحة إلى تحليل رهانات العمل الإثنوغرافي من زاوية موقع الباحث في زمن الأزمة. سيكون منطلق هذا التفكير البحث الميداني الذي أجريته في سنة 2019 في أوساط السوريين النازحين في منطقة عكار، شمال لبنان، حيث اشتغلت في القطاع الإنساني إلى جانب البحث.
 
اهتممت خلال هذا العمل الميداني بدور الشبكات الاجتماعية بالنسبة إلى اللاجئين السوريين الذي كانوا يشتغلون كعمال يوميين وكمقاولين صغار ضمن الاقتصاد الموازي. كانت هشاشة هؤلاء العمال قد ازدادت أثناء قيامي بالبحث في ظل حملة وطنية دعت إلى غلق المحلات التي تشغّل سوريين أو يديرها سوريون وهو ما فاقم الريبة تجاه من يقوم، مثلي، بتحقيق في هذا الموضوع.

 
  • Gibril Suzan, Université libre de Bruxelles, (Belgique), S’adapter pour mieux chercher : enjeux méthodologiques et enquête ethnographique en Tunisie et en Égypte

تقترح هذه الورقة إجراء دراسة منهجية حول كيفية تتأثر التجربة الميدانية بالأزمات الصحية والاجتماعية والسياسية المتعددة التي أثرت على مصر وتونس منذ عام 2018 .وفي الواقع فإن العمل الميداني تأثر مباشرة، أولا، بالإغلاق التدريجي لأماكن الاحتجاج (في مصر أساسا)، وثانيا، بمحدودية الوصول إلى الميدان، وذلك فضلا عن القيود المفروضة على السفر الدولي. وبالتالي، فإن الصعوبات اللوجستية المرتبطة بوباء كوفيد 19 تتراكم فوق صعوبات الوصول إلى الميدان بسبب التدابير الاستبدادية.
 
إذا نظرنا إلى تطور الممارسات البحثية خلال الفترة من ٢٠٢٠ إلي ٢٠٢١، فإن هذه الورقة تبحث في الاضطرابات التي تولدت في الميدان، وفي المساحة الفاصلة بين الباحث والميدان. والسؤال الأول الذي تم تناوله هو كيف حولت هذه الأزمات، أو بأسلوب آخر كيف أجبرت هذه الأزمات على هذا التكيف أساليب الملاحظة والمقابلات المعتادة في البحوث الميدانية. والسؤال الثاني هو مسألة التكيف المنهجي الذي تم اتباعه لحل بعض المشاكل التي تواجهنا، ولاسيما كيف لا نقصر عملنا على المقابلات عن بعد. ²².
 
للإجابة على هذه الأسئلة المنهجية والعملية، نعتمد منطقا مقارنا يستند إلى دراسة إثنوغرافية أجريت “عن بعد" بين يناير/كانون الثاني ومارس/آذار ٢٠١٨ للأحداث في مصر، وبين ديسمبر/كانون الأول ٢٠٢٠ وأبريل/نيسان ٢٠٢١ لأحداث في تونس.
 

Ethnographies in times of crisis: between observation and methodological adaptation

The various socio-economic, political and health crisis contexts of recent years have impacted fieldwork in multiple ways. Authoritarian backlashes, political and economic crises, and pandemic-related restrictions have led to profound changes in research methods, communication, and dissemination of field-related findings. How do researchers approach their fieldwork in a context of uncertainty? And with what tools and techniques of data collection and dissemination?
These questions will be addressed through interdisciplinary proposals at the intersection of political science, history, anthropology and sociology. Two axes are envisaged through this panel. The first proposes to explore the issues of ethnographic inquiry in light of the contexts of economic, political and social crises. The objective of these communications will be to question the ethical and methodological challenges in a comparative logic of field experiences in the Arab world and the Middle East, but also in Latin America.
The second axis envisages questioning the methods of research and communication, and their adaptation since the advent of the health crisis of 2020. Here, the idea is to grasp, on the one hand, how researchers have come into contact and maintained links with respondents, and on the other hand, how the world of research has adapted and to question the appearance of new communication tools in the dissemination and creation of research networks.
Exchanges will take place in French or English, according to the preferences of each participant.

Responsables: Suzan Gibril, Université libre de Bruxelles, Belgique et Fanny Arnulf, Université libre de Bruxelles, Belgique

  • Fanny Arnulf , Université libre de Bruxelles, (Belgique), L'enquête ethnographique en période de crise : enjeux éthiques et méthodologiques autour d’expériences de terrain au Liban et au Brésil
This paper proposes to explore the different issues related to field experiences in contexts of political,  economic and social crises. Using a comparative logic, we propose to analyse the different ethical and  methodological difficulties based on fieldwork carried out in Brazil, in the favelas of Rio de Janeiro, and in  Lebanon, in the Palestinian refugee camps. Our fieldwork in Brazil was carried out in 2018-2019, at the time  of the last general elections and was marked by a very strong polarization of the Brazilian population and  numerous acts of violence, mainly towards black and LGBTQI+ populations. Our ethnographic work focused  on the groups involved in the theater of the oppressed in a complex of sixteen favelas, marked by significant  forms of socio-spatial marginalization and intrusive violence. In Lebanon, our fieldwork began in 2020-2021,  in the Palestinian refugee camps of Beirut, in a context of unprecedented political, economic, health and social  crisis. From these two ethnographic surveys, we wish to explore the issues related to access to the field in a  period of crisis, to the ethical dimension in the choice of our research methodologies and to the restitution of  our results. 

  • Myriam Fayad, Université libre de Bruxelles, (Belgique), La positionnalité du chercheur en temps de crise : réflexions sur une enquête ethnographique au nord du Liban
The proposed paper aims at analyzing the stakes of ethnographic work through the prism of the researcher's  positionality in times of crisis. This reflection will be based on an ethnographic survey carried out in 2019 
among Syrian refugees in the region of Akkar, in the north of Lebanon, where, in addition to my research  work, I also worked in the field of humanitarian aid. 
During this fieldwork, I was interested in the role of social networks among Syrian refugees working as day labourers and micro-entrepreneurs in the informal economy. The already high precariousness of these workers  was heightened at the time of my investigation by a national campaign to close down shops employing, or run  by, Syrian nationals, which also led to a greater distrust of those investigating the issue. 

  • Suzan Gibril, Université libre de Bruxelles, (Belgique), S’adapter pour mieux chercher : enjeux méthodologiques et enquête ethnographique en Tunisie et en Égypte
This paper proposes to conduct a methodological reflection on how field experience has been affected by the  multiple health and socio-political crises that have affected Egypt and Tunisia since 2018. Indeed, first with the progressive closure of spaces of protest (mainly in Egypt), and second, the limited access to the field, as  well as the restrictions on international travel, directly impacted fieldwork. Consequently, the logistical  difficulties linked to the Covid 19 pandemic are superimposed on difficulties of access to the field due to  authoritarian measures. 
Looking back at the evolution of research practices during the year 2020-2021, this paper questions the  upheavals generated both in the field and in the relationship between the researcher and the field. The first  question addressed is how these crises have transformed or forced the adaptation of the usual methods of  observation and interviewing. The second question guiding this reflection is that of the methodological  adaptation made to resolve certain problems encountered, in particular how not to limit ourselves to remote  interviews.  
In order to answer these methodological and practical questions, we adopt a comparative logic based on a  “remote” ethnographic study carried out between January and March 2018 for the Egyptian case, and between  December 2020 and April 2021 for the Tunisian case. 

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