Responsable: >Yannis Boudina

A2 - Faire avec, faire sans : les sciences sociales à l'épreuve de la pandémie

Date : 2022-09-23 | 08:45:00-10:45:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D11
Responsable : Yannis Boudina
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Bielawski Mathilde Université Lumière Lyon 2
Hemeury Gaëlle Université de Tours
Landucci Eleonora Universidad de Barcelona
Monfleur Laura Université de Tours
Jouaret Morgane Université de Bordeaux

A2 - Faire avec, faire sans : les sciences sociales à l'épreuve de la pandémie FR

Salle : D11

Responsable : Yannis Boudina, EHESS-IMAF

  • Mathilde Bielawski, Université Lumière Lyon 2, LADEC, (France), La « fabrique du patrimoine » en Tunisie à l'épreuve du tout numérique
  • Gaëlle Hemeury, Université de Tours, CITERES, (France), Faire de la recherche en contexte pandémique et autoritaire : opportunités et limites d'une adaptation 2.0
  • Eleonora Landucci, Lena Richter, Universitat de Barcelona/Radboud University Nijmegen, MIDA, (Espagne), Créativité en temps de crise(s) : réflexions sur positionnement et éthique lors d'ethnographies au Maroc
  • Laura Monlfleur, Université de Tours, CITERES, (France), Ajouter de l'incertitude à l'incertitude : faire de la recherche doctorale en contexte de crise multidimensionnelle
  • Morgane Jouaret, Centre Émile Durkheim, Université de Bordeaux, (France) Épistémologie de l'enquête : Interroger les controverses mémorielles en période de crise socio-politique.

A2 - Faire avec, faire sans : les sciences sociales à l’épreuve de la pandémie FR

Responsable : Yannis Boudina, EHESS-IMAF

Cet atelier thématique propose, à partir d’expériences de cinq doctorant·es travaillant sur divers terrains du Maghreb et du Machreq, et aux provenances disciplinaires variées (géographie, anthropologie), d’interroger la possibilité d’une recherche en sciences sociales en situation de crise sanitaire. Comment l’étude du monde social en train de se faire est-elle oblitérée par une situation sanitaire qui interrompt le cours des choses ?  Dans un contexte de crise multidimensionnelle, quelles adaptations a-t-on mis en œuvre pour faire avec la crise ?

Le premier axe propose d’interroger les évolutions des objets de recherche et des méthodologies d’enquête liées à la crise sanitaire. Les acteurs de la fabrique du patrimoine à Djerba (Mathilde Bielawski) ou de l’art public en Algérie (Gaëlle Hemeury) s’adaptent à une contrainte sanitaire (et autoritaire) et dans un mouvement rigoureusement conjoint, le scientifique s’adapte à cette adaptation. On se demandera quelles méthodes employer pour poursuivre l’ethnographie sur la sphère numérique et quels sont les enjeux spécifiques à ce type d’investigation ?

Le second axe s’interroge sur la confusion des difficultés personnelles et professionnelles qui résulte de – ou est simplement mis en lumière par – la crise sanitaire. On verra ainsi que, face à la mise en résonance des incertitudes – académique, sanitaire, politique – qui affectent la profession de jeune chercheur·se en sciences sociales (Laura Montfleur), l’usage de méthodes créatives permet une nouvelle intelligibilité du sujet et de l’objet de l’investigation qui favorise la poursuite du travail scientifique dans une circonstance de perte de sens et de repère (Eleonora Landucci et Lena Richter).

  • Mathilde Bielawski, Université Lumière Lyon 2, LADEC, (France), La « fabrique du patrimoine » en Tunisie à l’épreuve du tout numérique
Les deux dernières années de crise sanitaire ont bouleversé la méthodologie d’enquête de terrain en SHS (Saaidia, 2020), plus particulièrement en anthropologie où la mise en pratique de l’observation participante semblait compromise avec la mise en place des protocoles sanitaires. Il a fallu apprendre à vivre avec l’incertitude (LADEC, 2021). Sur mon terrain de recherche mené depuis 2013, le rapatriement des ressortissants français non-résidents de Tunisie a rendu impossible le suivi du projet d’inscription de l’île de Djerba sur la liste du patrimoine mondial. Il a fallu, comme pour beaucoup de chercheurs, m'adapter à ces nouvelles contraintes de distances. L’usage des outils numériques et des réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter devenant devant la norme, le suivi à distance a été facilité. Il en va de même pour les acteurs de ce projet de patrimonialisation qui ont systématisé l’usage de ces outils. L’objectif de cette communication est donc de discuter la manière dont la crise sanitaire a modifié la « fabrique du patrimoine » (Heinich, 2009) et sa communication. En quoi cette crise sanitaire est saisie comme étant une opportunité de communiquer le projet à une plus grande échelle grâce à l’utilisation de ces médias numériques ? En d’autres termes, cette proposition a pour but d’interroger comment les pratiques patrimoniales s’adaptent aux technologies numériques.

  • Gaëlle Hemeury, Université de Tours, CITERES, (France), Faire de la recherche en contexte pandémique et autoritaire : opportunités et limites d’une adaptation 2.0
Dans le cadre de mes recherches universitaires qui portent sur l’appropriation artistique de l’espace public en Algérie, j’aborde, au prisme de l’art public, les contraintes qui pèsent sur les artistes ainsi que les chercheurs en contexte autoritaire. En 2019, alors que la société algérienne offre des opportunités de recherche intéressantes au regard du Hirak qui influe sur la vie culturelle et artistique (Aggoun, 2021), la pandémie mondiale Covid-19 contraint les États à confiner et à fermer leurs frontières. Dès lors, mon accessibilité au terrain est remise en cause. Toutefois, malgré le contexte pandémique et autoritaire qui s’exerce à l’encontre des artistes durant cette « période de frontières fermées », j’ai décidé de poursuivre mon terrain d’étude à distance. À cet effet, j’ai adapté et questionné mes outils méthodologiques et notamment l’usage du numérique (et des réseaux sociaux) tant pour le chercheur que pour l’artiste pour lequel il intervient comme un médium « continuum de l’espace public » et une illustration «du contexte contraint » algérien (Dahlgren, 2020). Dès lors, il s’agit d’étudier l’adaptation aux crises du chercheur et du sujet observé et analyser la perspicacité de cette dernière au regard des résultats. Aussi, nous exposerons tout d’abord l’hybridité des visites de terrain réalisées en Algérie depuis 2017 au regard des contextes (1). Ensuite, nous questionnerons les méthodes et les stratégies employées pour s’adapter aux situations et aux interlocuteurs (2). Enfin, nous évoquerons la pertinence de ces recours méthodologiques à savoir les opportunités offertes et les limites qu’ils représentent (3).

  • Eleonora Landucci et Lena Richter, Universitat de Barcelona/Radboud University Nijmegen, MIDA, (Espagne), Créativité en temps de crise(s) : réflexions sur positionnement et éthique lors d’ethnographies au Maroc
Bien avant l’arrivée du Covid-19, le concept de « crise » a accompagné les questionnements critiques du terrain ethnographique dit « traditionnel » (Faubion et Marcus 2009 ; Amit, 2000 ; Gupta et Ferguson 1997). Pourtant, la pandémie a intensifié cette crise de l’anthropologie, en bouleversant ses pratiques: cela inclut repenser le terrain, le rôle des chercheurs et chercheuses et des interlocutrices et interlocuteurs, ainsi que les méthodes d’enquête. Pour nous, en tant que chercheuses, cela a été un moment de réflexion et de repositionnement au sein de ces nouveaux « terrains hybrides ». Dans ces circonstances pandémiques, de nouvelles approches telles que la patchwork ethnography (Günel et al., 2020) ont vu le jour. À partir de ce constat, nous estimons que la créativité peut être un élément important dans le processus de réflexivité pris en compte par l’analyse anthropologique.    
Sur la base de nos deux recherches doctorales – les mouvements islamistes marocains et l’athéisme au Maroc – et nos expériences de terrain pendant les restrictions liées au Covid-19, cette session se concentre sur la créativité en tant qu’outil pour explorer les aspects éthiques et méthodologiques de la recherche qualitative en temps de pandémie. Les outils créatifs, tels que les dessins réflexifs ou les élaborations visuelles numériques, ne sont pas nécessairement considérés comme faisant partie du canon académique établi, lequel tend souvent à dévaloriser les formes de créativité. Pourtant, les méthodes créatives peuvent aider à aborder les questionnements internes, les dilemmes éthiques et les enjeux liés au positionnement et à la relationnalité qui surgissent lors d’une enquête ethnographique. Ainsi, à partir de nos deux études de cas, nous visons à traiter de manière critique et interactive la relation entre créativité et crises.

  • Laura Monlfleur, Université de Tours, CITERES, (France), Ajouter de l’incertitude à l’incertitude : faire de la recherche doctorale en contexte de crise multidimensionnelle
Cette communication vise à soulever les enjeux de trois crises : la crise pandémique, la crise de la recherche en contexte autoritaire et la crise de l’institution universitaire. Cette dernière crise (absence de financement, baisse des possibilités de titularisation, précarisation des statuts, mise en compétitivité des projets de recherche) touche particulièrement les doctorant·e·s et participent de leur statut de précarité financière mais également sociale et politique. Cette précarité rend parfois difficile les mobilisations contre des projets gouvernementaux qui visent à fragiliser l’institution universitaire et à la façonner sur un modèle néolibéral et compétitif (comme la loi de programmation pluriannuelle de la recherche). A cela, s’ajoutent les contraintes de terrain émanant de terrains sensibles marqués par exemple par l’autoritarisme (répression des chercheurs, interdiction d’accès au terrain, etc.). Enfin, la pandémie de la COVID-19 a révélé et exacerbé ces deux mises en crise de la recherche doctorale : fermeture des frontières, prolongement des bourses laissées à l’appréciation des universités créant des inégalités, isolement socio-spatial, etc. A partir de l’expérience d’une recherche doctorale en géographie sur l’autoritarisme au Caire après la révolution, il s’agit donc d’analyser comment se construit une précarité multidimensionnelle où l’incertitude conjoncturelle s’ajoute à une incertitude devenant structurelle par la conjonction de ces trois crises.

  • Morgane Jouaret, Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim, Épistémologie de l’enquête : Interroger les controverses mémorielles en période de crise socio-politique 
Cette communication propose d’interroger les conditions de production de la recherche en sciences humaines et sociale dans un contexte de crise multidimensionnelle (Hirak 2019-, pandémie Covid19). L’enjeu est d’analyser la façon dont le contexte de l’enquête s’exerce sur la construction de l’objet de recherche et sur les données empiriques qu’il est possible de récolter. Depuis 2015, dans le cadre de ma recherche en sociologie, je me rendais à Alger et à Oran afin d’analyser les récits mémoriaux en concurrence après la « décennie noire » en Algérie. L’enjeu est d’interroger l’écho de la « politique de réconciliation nationale », parachevée en 2006 par Abdelaziz Bouteflika. Bien que la guerre - au sens de l’arrêt des violences - ait pris fin au début des années 2000 - les inimitiés perdurent dans la société d’après-guerre et les interprétations du passé sont particulièrement sujettes à controverses. L’objet de cette communication est d’analyser les conditions d’accès au terrain en contexte de crise socio-politique. À partir de données de terrain recueillies au cours de la première année du Hirak (2019), je propose d’évoquer la façon dont le contexte socio-politique a altéré le recueil des données et par conséquent, l’objet de la recherche. Aussi, j’aimerais interroger les perspectives ouvertes par l’intégration de nouveaux outils méthodologiques, tel que l’analyse de contenus numériques par exemple. 

 
العمل مع، والاستغناء عن : العلوم الاجتماعية تحت اختبار الوباء 


تقترح ورشة العمل هذه بناءً على تجارب خمسة طلاب دكتوراه يعملون في مجالات مختلفة في المغرب العربي والمشرق، وفى اختصاصات متنوعة (الجغرافيا والأنثروبولوجيا)، التساؤل عن إمكانية البحث في العلوم الاجتماعية خلال الأزمات الصحية. كيف تتجاوز دراسة العالم الاجتماعي وضعا صحيا يقطع مجرى الأشياء؟ في سياق أزمة متعددة الأبعاد، ما التكيفات التي يتم إقرارها للتعامل مع الأزمة؟ 

يقترح المحور الأول التساؤل عن تطور مكونات البحث ومنهجياته المتعلقة بالأزمة الصحية. يتكيف ممثلو صنع التراث في جربة (ماتيلد بيلاوسكي) أو الفن العام في الجزائر (غايل هيميوري) مع قيود صحية (وسلطوية). وفي حركة مشتركة صارمة يتكيف الباحث مع هذا التكيف. سوف نتساءل عن الأساليب التي يجب استخدامها لمتابعة الأثنوجرافيا في المجال الرقمي وما هي التحديات المحددة لهذا النوع من البحوث. 

يدور المحور الثانى حول الخلط بين الصعوبات الشخصية والمهنية التي تنتج عن - أو يتم إبرازها ببساطة من خلال - الأزمة الصحية. سنرى هكذا أنه في مواجهة صدى الشكوك - الأكاديمية والصحية والسياسية - التي تؤثر على مهنة الباحثة الشابة في العلوم الاجتماعية (Laura Montfleur)، فإن استخدام الأساليب الإبداعية يسمح بفهم جديد للموضوع، والبحث الذي يشجع السعي وراء العمل العلمي في ظرف فقدان المعنى والنقطة المرجعية (إليونورا لاندوتشي ولينا ريختر). 



Responsable : Yannis Boudina, EHESS-IMAF 

  • Mathilde Bielawski, Université Lumière Lyon 2, LADEC, (France), La « fabrique du patrimoine » en Tunisie à l’épreuve du tout numérique

صنع التراث فى تونس على محك الرقمنة
 
لقد أربك العامان الأخيران من الأزمة الصحية منهجية البحث الميداني في SHS (السعيدية، 2020)، ولا سيما في الأنثروبولوجيا حيث إن الملاحظة التشاركية قد حضرت مع تنفيذ البروتوكولات الصحية. كان علينا أن نتعلم كيف نتعايش مع عدم اليقين (LADEC، 2021). في البحث الذي أجريته عام 2013 لاحظت أن إعادة الرعايا الفرنسيين غير المقيمين في تونس جعلت من المستحيل متابعة مشروع تسجيل جزيرة جربة في قائمة التراث العالمي. وكالعديد من الباحثين كان عليّ التكيف مع قيود البعد والمسافة. أصبح استخدام الأدوات الرقمية والشبكات الاجتماعية مثل Facebook وTwitter هو المعيار لتسهيل المراقبة عن بعد. ينطبق الأمر على الجهات الفاعلة في هذا المشروع التراثي الذين نظموا استخدام هذه الأدوات بشكل منهجي. الهدف من هذه المداخلة هو مناقشة الطريقة التي أدت بها الأزمة الصحية إلى تعديل "صنع التراث" (Heinich، 2009) واتصالاته. كيف تنتهز هذه الأزمة الصحية كفرصة لتوصيل المشروع على نطاق أوسع من خلال استخدام هذه الوسائط الرقمية؟ بعبارة أخرى، يهدف هذا الاقتراح البحثي إلى التساؤل عن كيفية تكيف ممارسات التراث مع التقنيات الرقمية.
 
  • Gaëlle Hemeury, Université de Tours, CITERES, (France), Faire de la recherche en contexte pandémique et autoritaire : opportunités et limites d’une adaptation 2.0
البحوث في سياق الجائحة والسلطوية: فرص التكيف وحدوده 2.0

في إطار بحثي الأكاديمي حول الاستيلاء الفني على الفضاء العام في الجزائر، أتناول من خلال منظور الفن العام القيودَ التي تثقل كاهل الفنانين والباحثين في سياق سلطوي. في عام 2019، وبينما يقدم المجتمع الجزائري فرصًا بحثية مثيرة للاهتمام فيما يتعلق بالحراك الذي يؤثر على الحياة الثقافية والفنية (Aggoun ، 2021) ، فإن جائحة Covid-19 العالمية تجبر الدول على إغلاق حدودها. لذلك كانت إمكانية ولوجي إلى الميدان موضع تساؤل. ومع ذلك، على الرغم من السياق الوبائي والسلطوي الذي يمارس ضد الفنانين خلال هذه "فترة الحدود المغلقة"، فقد قررت مواصلة مجال دراستي عن بعد. تحقيقا لهذه الغاية، قمت بتكييف أدواتي المنهجية ولا سيما استخدام التكنولوجيا الرقمية (والشبكات الاجتماعية) لكل من الباحث والفنان الذي تعمل من أجله كوسيلة "متصلة للفضاء العام" وكتوضيح "للسياق المقيد" الجزائري (Dahlgren، 2020). لذلك فإن الأمر يتعلق بدراسة مدى تكيف أزمات الباحث مع موضوع البحث وتحليل هذه الرؤية في علاقة بالنتائج. سنكشف أولاً عن تهجين الزيارات الميدانية التي أُجريت في الجزائر منذ عام 2017 فيما يتعلق بالسياقات (1). ثم سنتساءل عن الأساليب والاستراتيجيات المستخدمة للتكيف مع المواقف والمحاورين (2). وأخيرًا سنناقش أهمية هذه الموارد المنهجية، أي الفرص المتاحة والحدود التي تمثلها (3).
 
  • Eleonora Landucci, Lena Richter, Universitat de Barcelona/Radboud University Nijmegen, MIDA, (Espagne), Créativité en temps de crise(s) : réflexions sur positionnement et éthique lors d’ethnographies au Maroc

الإبداع في أوقات الأزمات: تأملات في تحديد التموقع والإتيقا خلال الإثنوغرافيا في المغرب
 
قبل وصول Covid-19 بوقت طويل، صاحب مفهوم "الأزمة" التساؤلات النقدية لما يسمى بالمجال الإثنوغرافي "التقليدي" (Faubion and Marcus 2009؛ Amit، 2000؛ Gupta and Ferguson 1997). ومع ذلك، فقد أدى الوباء إلى تفاقم أزمة الأنثروبولوجيا هذه، من خلال تغيير ممارساتها: ويشمل ذلك إعادة التفكير في المجال، ودور الباحثين والمحاورين وطرق البحث. كباحثات، كانت لحظة انعكاس وإعادة تموضع داخل هذه الميادين البحثية المتداخلة الجديدة. في ظل هذه الظروف الوبائية، ظهرت مناهج جديدة مثل الإثنوغرافيا المرقعة (Günel et al.، 2020). بناءً على هذه الملاحظة، نعتقد أن الإبداع يمكن أن يكون عنصرًا مهمًا في عملية الانعكاسية التي تُأخذ في الاعتبار من خلال التحليل الأنثروبولوجي.
 
استنادًا إلى بحثنا للدكتوراه - الحركات الإسلامية المغربية والإلحاد في المغرب - وخبراتنا الميدانية خلال قيود المرتبطة بأزمة Covid19، تركز هذه المداخلة على الإبداع كأداة لاستكشاف الجوانب الأخلاقية والمنهجية للبحث النوعي في أوقات الوباء. لا تعتبر الأدوات الإبداعية، مثل الرسومات العاكسة أو التوضيحات المرئية الرقمية، بالضرورة جزءًا من التوجه الأكاديمية الراسخ والذي غالبا ما يميل إلى التقليل من قيمة أشكال الإبداع. ومع ذلك، يمكن أن تساعد الأساليب الإبداعية في معالجة التساؤلات الداخلية والمعضلات الأخلاقية وقضايا تحديد المواقع والعقلانية، التي تنشأ أثناء البحث الإثنوغرافي. وبناءً عليه فإ نهدف، من خلال دراسة الحالة، إلى معالجة العلاقة بين الإبداع والأزمات بشكل نقدي وتفاعلي.
 
  • Laura Montlfleur, Université de Tours, CITERES, (France), Ajouter de l’incertitude à l’incertitude : faire de la recherche doctorale en contexte de crise multidimensionnelle

إضافة عدم يقين إلى عدم اليقين: إجراء أبحاث الدكتوراه في سياق أزمة متعددة الأبعاد
 
تهدف هذه المداخلة إلى إثارة قضايا ثلاث أزمات: أزمة الوباء، وأزمة البحث في سياق سلطوي، وأزمة المؤسسة الجامعية. تؤثر هذه الأزمة الأخيرة (نقص التمويل، وانخفاض فرص الحيازة، وهشاشة الوضع، والقدرة التنافسية للمشاريع البحثية) بشكل خاص على طلاب الدكتوراه، ولا تساهم في تدهور وضعهم المالي فحسب، ولكن والاجتماعي والسياسي أيضًا. تؤدي هذه الهشاشة أحيانًا إلى صعوبة التعبئة ضد المشاريع الحكومية التي تهدف إلى إضعاف المؤسسة الجامعية، وتشكيلها على نموذج الليبرالية الجديدة والتنافسية (مثل قانون البرمجة البحثية متعدد السنوات). يضاف إلى ذلك قيود المجال النابعة من المناطق الحساسة التي تميزت على سبيل المثال بالسلطوية (قمع الباحثين، منع الوصول إلى الميدان ، إلخ). أخيرًا، كشف جائحة COVID-19 عن هاتين الأزمتين في أبحاث الدكتوراه وفاقمتهما: إغلاق الحدود ، وتوسيع نطاق المنح الدراسية لتقدير الجامعات مما يؤدي إلى عدم المساواة ، والعزلة الاجتماعية والمكانية ، وما إلى ذلك. من خلال تجربة بحث الدكتوراه في الجغرافيا عن الاستبداد في القاهرة بعد الثورة، فإن الأمر يتعلق بتحليل كيفية بناء عدم استقرار متعدد الأبعاد حيث يضاف عدم اليقين الدوري إلى حالة عدم اليقين التي تصبح هيكلية. من خلال اقتران هذه الأزمات الثلاث.
 

Cope with, Cope without: Social Sciences to the test of Pandemics

Our thematic workshop proposes, from five Ph.D. candidates’ field experiences, working on various fieldworks of contemporary Maghreb and Mashreq, to examine the possibility of research in social science in a situation of sanitary crisis. How to study the social world in the making when a sanitary situation interrupts the flow of things? What kind of adaptations did we implement to cope with the crises in the context of multidimensional crises?
The first axis interrogates the research object’s and methodology’s evolutions resulting from the sanitary crisis. The actors of the heritage making in Djerba (Mathilde Bielawski) or public art in Algeria (Gaëlle Hemeury) adapt themselves to a sanitary constraint and, simultaneously, the scientist adapts himself to this adaptation. How methodologically pursue ethnography on the digital sphere, and what are the specific stakes of this kind of investigation?
The second axis examines the confusion of personal and professional hardships resulting from – or put in light by – the sanitary crisis. To face the resonance of academic, sanitary, and political uncertainties affecting the career of the young searcher in social sciences (Laura Montfleur), the use of creative methods can offer new intelligibility of the subject and object of the investigation that allows the scientific work’s pursuing, in a circumstance of loss of meaning and reference (Eleonora Landucci and Lena Richter).

Person in charge : Yannis Boudina, EHESS-IMAF

  • Mathilde Bielawski, Université Lumière Lyon 2, LADEC, (France), « Heritage Making » in Tunisia to the Test of the All-digital
The two last years of the sanitary crisis shook the fieldwork’s methodology in social sciences (Saaidia, 2020), more specifically in anthropology, where participant observation seemed compromised by sanitary protocols. It was necessary to learn how to live with uncertainty (LADEC, 2021). In my fieldwork carried out since 2013, the repatriation of French nationals not resident in Tunisia made the tracking of a project of registration of the Djerba island on the list of the world heritage impossible. Like many researchers, I had to adapt to these new off-site constraints. As digital tools and social media such as Facebook and Twitter became the norm, off-site tracking was facilitated. It is the same for the actors of this project of patrimonialization who systematized the use of these tools. Therefore, this communication aims to discuss how the sanitary crisis modified “heritage making” (Heinich, 2009) and its communication. How is this sanitary crisis seized as an opportunity to communicate the project broader through digital media? In other words, this proposal aims to ask how these heritage practices adapt themselves to digital technologies.

  • Gaëlle Hemeury, Université de Tours, CITERES, (France), Research Doing in Pandemical and Authoritarian Context: opportunities and limits of a 2.0 adaptation
As part of my research on the artistic appropriation of the public space in Algeria, I approach, through public art, the constraints weighing on artists and searchers in an authoritarian context. In 2019, while the Algerian society provided attractive research opportunities given the hirak that influences cultural and artistic life (Aggoun, 2012), the Covid-19 world pandemic forced the states to confinement and border closing. Thenceforth, my field accessibility is put in question. Nevertheless, despite the pandemic and authoritarian context affecting artists during this “time of closed borders,” I decided to follow my fieldwork off-site. For this purpose, I adapted and questioned my methodological tools and especially the use of digital (and social media) for the searcher as for the artist, for whom it intervenes as a medium “continuum of the public space” and an illustration of the Algerian “constraint context” (Dahlgren, 2020). Since then, I aim to study and evaluate the adaptation of the searcher and its subjects to the crises. Also, we will first expose the hybridity of the field visits fulfilled in Algeria since 2017, given these contexts (1). Then, we will question the methods and strategies employed to adapt to these situations and to the interlocutors (2). Finally, we will raise the question of the relevancy of these methodological resources, that is to say, their benefits and their limits.

  • Eleonora Landucci, Lena Richter, Universitat de Barcelona/Radboud University Nijmegen, MIDA, (Espagne), Creativity in Times of Crises : reflections on positionality and ethics during ethnographies in Morocco
Long before the arrival of Covid-19, the concept of “crisis” has accompanied the critical questioning of the so-called “traditional” ethnographic fieldwork (Faubion and Marcus 2009; Amit, 2000; Gupta and Ferguson 1997). However, the Covid-19 pandemic has intensified this crisis of anthropology, as it has turned anthropological practices upside down. The crisis includes the rethinking of the field, the researcher, the research group, and the research methods. For us, as researchers, it has been a moment to reflect and reposition ourselves within these new “hybridized fields.” Under these pandemic circumstances, new approaches, such as patchwork ethnography (Günel et al., 2020), have emerged. Building upon this, we argue that creativity can be essential in this reflection process.
Based on our two doctoral research topics - Moroccan Islamist movements and atheism in Morocco - and our experiences with doing fieldwork under Covid-19 restrictions, this session focuses on creativity as a tool to explore ethical and methodological aspects of doing qualitative research in times of pandemic. Using creative tools, such as reflective drawings or online visualizations, is not necessarily seen as part of anthropology’s established academic canon, which often devalues forms of creativity. Yet, creative methods can address struggles, ethical dilemmas, and questions on positionality and relationality that occur while doing ethnography. Starting from our two case studies, we aim to critically and interactively approach the relationship between creativity and crises.

  • Laura Monlfleur, Université de Tours, CITERES, (France), Adding Uncertainty to Uncertainty: how to do doctoral research in the context of multidimensional crisis.
This communication aims to raise the stakes of three crises: the pandemic crisis, the research crisis in an authoritarian context, and the crisis of academia. The last crisis (lack of financing, lowering of the tenure perspectives, casualization of the statutes, competition of the research projects) affects the Ph.D. candidates mainly and takes part in their financial, social, and political precariousness. This precariousness sometimes makes hard mobilizations against neoliberal academia governmental projects reform (as the multi-annual research programming law). To that, are added the field constraints resulting from sensitive fieldworks characterized, for example, by authoritarianism (repression of the searchers, forbid access to the field). Finally, the COVID-19 pandemic revealed and exacerbated the doctoral research’s two-latter crises: border closing, scholarship extensions left to the discretion of the universities creating inequities, socio-spatial isolation... From the experience of a doctoral research in geography on authoritarianism in Cairo after the revolution, it is about analyzing how a multidimensional precariousness is built where the cyclical uncertainty adds itself to an uncertainty made structural by the conjunction of these three crises.

  • Morgane Jouaret, Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim, Epistemology of inquiry: Questioning memory controversies in times of socio-political crisis

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