AM23 - L’art en temps de crise, l’art en crise 1/2

La crise sanitaire a brouillé notre quotidien, de citoyen, de consommateur et d'être humain. Régi par ses contraintes, cette crise a en fait amené une accélération de la croissance, de l'intromission et de l'adoption d'innovations d'usage, de processus. Le design, en ce qu'il apporte des solutions à des besoins, a  un rôle  central dans ce bouleversement, dans ce nouveau monde qui fourmille de nouvelles exigences et de nouveaux besoins. 

En effet, c'est dans les périodes de crise, de contrainte, d'incommodité et d’embarras que notre créativité est intensifiée. Nous avons dû radicalement ajuster notre quotidiens, nos habitudes et adapter nos comportements dans la nécessité et l’urgence : maintenir la distanciation,  mouvoir avec précaution, adopter de nouveaux gestes de protection,  s’initier à une nouvelle forme  d’interaction, s’ajuster à un environnement de plus en plus combattif, se défaire de nos habitudes gestuelles et communicatives,   découvrir un nouveau besoin de survie au delà de tout superflu. Cette crise et toutes les mesures sanitaires nécessaires pour empêcher sa propagation, représentent-elles une opportunité pour le design? Comment donc réussir à déployer créativité et innovation sous contraintes ?  

Il est certain que le design s’implique dans une démarche qui  permettra de mieux vivre dans une société ébranlée par le changement, dans un monde  submergé par la pandémie, afin de mieux nous préparer à y répondre, et répondre aux nouvelles attentes des gens. Il s'agit de concevoir des solutions qui s'adaptent au comportement de l’Humain. Le design post-crise devra nous permettre, non seulement de mieux vivre dans un monde où planera le spectre d’une menace virale, afin de mieux nous préparer à y répondre ; mais aussi de rétorquer aux nouveaux besoins et exigences imposés par le transformation et le trouble.  « La pensée design, réunissant différentes expertises autour d'une approche profondément empathique, est un puissant outil, centré sur le comportement humain, afin de proposer des solutions justes et durables pour des modes de vie plus résilients » (Aurélie Wehrlin 2020) Les grands enjeux seront d’allouer des services, des produits ou encore des aménagements spatiaux ; au sein de l’environnement dans lequel l’humain évolue quotidiennement, permettant de prémunir le lien sociétal  et la commodité de vie auquel nous sommes accoutumés.

« La musique est de plus en plus engloutie dans le bruit » n’est pas une prophétie auto-réalisatrice, mais plutôt une prise de conscience réaliste sur l’état actuel de cet art du temps, qui ne cesse de changer. Cette mutation perpétuelle coïncide avec les plus grandes crises des trois derniers siècles de notre ère, à savoir les crises économiques, politiques, sociales, sanitaires… Cette étrange coïncidence pousse aussi bien le chercheur que l’artiste à établir deux hypothèses distinctes : Grâce à sa force expressive, la musique s’incarne au milieu socio-culturel concerné et s’en identifie en tant qu’une partie indissociable. Ce qui justifie, quelque part, la surcharge sonore notable, due à l’utilisation abusive de la matière bruyante et de la tension harmonique. En se référant à la fameuse citation de de la Bruyère disant que « tout est dit », la musique épuise progressivement ses combinaisons mélodiques, résultant de l’assemblage d’un nombre limité de sons (appelés notes musicales). Par conséquent, les compositeurs procèdent plus fréquemment de l’intertextualité qui leur permet toutefois d’explorer un matériau tout à fait extra-musical, explorant ainsi la quasi infinité des combinaisons fréquentielles issues directement de la matière bruyante (définie comme un ensemble de fréquences complexes, donc des sonorités à hauteurs indéfinies). Pour vérifier ces hypothèses, nous allons adopter une démarche comparative et systémique, qui suit de plus près l’évolution et/ou la décadence éventuelle de la musique occidentale savante dans trois époques différentes : la révolution française (1789-1799), la deuxième guerre mondiale (1939-1945) et la crise sanitaire (2020-…), et l’impact de celle-ci sur la pratique musicale arabe.

Et si la musique était plus que de l’art ? 

L’histoire de la musique démontre que depuis des siècles la musique est parfois utilisée à des fins thérapeutiques.

Les ouvrages et les recherches sur la musicothérapie sont nombreux et la bibliothèque continue d’être alimentée d’autant que les résultats obtenus dans les pays européens, au Canada et en Amérique du Nord sont excellents. Ses bienfaits sont reconnus par l’Organisation Mondiale de la Santé qui conseille d’ailleurs son utilisation.

Par ses différentes techniques et sa bonne mise en pratique par le musicothérapeute qui se doit d’être à l’écoute du patient, la musicothérapie est capable de retarder l’évolution d’une maladie, d’apporter du bien-être et de soutenir les malades ainsi que leurs proches.

En Tunisie, la musicothérapie est encore malheureusement peu connue et utilisée.

Comme musicologue, j’ai choisi d’orienter mes recherches de thèse de doctorat sur les bienfaits de la musicothérapie auprès des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Lors du suivi des patients, j’ai pu constater les nombreux effets positifs de cette thérapie comme la réactivation des fonctions cognitives, exécutives et motrices sans oublier le bien-être qu’ils éprouvaient de se sentir à nouveau « vivants ».

La musique, bien au-delà de l’art, possède un réel potentiel thérapeutique. Elle est susceptible d’apporter beaucoup aux sciences humaines et sociales et il est primordial d’aider au développement de la musicothérapie dans les pays où elle est encore méconnue.