Responsable: >Neila Chaabane & Nouha Chaouachi

A109 - Institutions et crises

Date : 2022-09-21 | 08:45:00-10:45:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D16
Responsable : Neila Chaabane & Nouha Chaouachi
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Ghachem Asma Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis
Eddhif Ahlem Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis
Chaouachi Nouha Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis

Institutions en crise, institutions et criseS

A109 - Institutions et crises FR 

Salle : D16
Responsables : Neila Chaabane, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales, Université de Carthage et Nouha Chaouachi, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales, Université de Carthage

  • Nouha Chaouachi, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, La crise de la normativité en période d’exception
  • Ahlem Eddhif, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, Les instances publiques indépendantes en période de crise
  • Asma Ghachem, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, Quelle légalité en période de crise ? 

  • Asma Ghachem, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, Quelle légalité en période de crise ? 
 Quelle légalité en période de crise ? 

Peut-on parler de légalité en période de crise ? Etant, par définition même, une période de troubles et de rupture avec l’ordre politique et social mis en place, la crise peut-elle être régie par des normes ? 
Certes, la crise peut être régie par des normes. Les constitutions prévoient les crises entre les différentes autorités publiques et les réglementent. Les constitutions organisent ainsi leur propre violation qui conduit inéluctablement à l’inapplication des normes « ordinaires ». Une légalité exceptionnelle est alors mise en place. 
Du reste, dans les régimes démocratiques, la légalité exceptionnelle est soumise au contrôle du juge. Le juge est dès lors le garant de la légalité, même exceptionnelle. Au demeurant, quel juge serait compétent ? Le juge administratif ? le juge constitutionnel ? ou le juge ordinaire ? 
Ce sont ces questions qui seront traitées dans cette intervention intitulée « Quelle légalité en période de crise ». 

 
  • Nouha Chaouachi, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, La crise de la normativité en période d’exception
La théorie des pouvoirs de crise enseigne que l’état d’exception confère des pouvoirs exceptionnels au chef de l’Etat qui exerce le pouvoir exécutif, législatif et peut même disposer des compétences judiciaires. Ses prérogatives peuvent aller jusqu’à la suspension, pour un temps, de la Constitution. Or, cette violation de la Constitution, justifiée par un principe non écrit selon lequel le salut du peuple ou de la Constitution est la loi suprême, a débouché sur la « suspension permanente », c-à-d l’abrogation de la Constitution, et l’adoption d’un nouveau texte fondamental qui a complètement altéré les règles du jeu politique en Tunisie. 
La crise affecte non seulement notre système normatif, mais également l’Etat de droit et des institutions qui ne sortent pas indemnes. Depuis le 25 juillet 2021, on parle de crise du droit, mais c’est plus qu’une crise. Il s'agit d'une mutation plus profonde et plus durable et qu'il est difficile de maîtriser. 


  • Ahlem Eddhif, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, Les instances publiques indépendantes en période de crise
 
La naissance et le développement des instances publiques indépendantes traduisent une nouvelle conception du rôle de l’Etat et de la séparation des pouvoirs. Leur existence « dépolitise » certaines des fonctions de l’Etat et les fait sortir du domaine d’influence du pouvoir exécutif et même –dans une certaine mesure- de celui du pouvoir législatif, en faisant des politiques publiques « permanentes » et stables ; Il s’agit notamment des fonctions de régulation économique et de protection des droits humaines. 
Ce repositionnement de l’Etat ne peut perdurer que dans le cadre du libéralisme économique et d’une démocratisation politique. La pérennité et l’efficacité des nouvelles structures, ainsi que leur insertion dans le paysage institutionnel dépendraient donc des choix et de la conjoncture politiques et économiques. 
En période de crise, notamment en raison de l’instabilité politique, l’équilibre entre les pouvoirs est généralement rompu et la tendance –et même la tentation- à la centralisation des pouvoirs est incontournable. C’est ainsi que la survie des instances publiques indépendantes peut paraître douteuse. Il est alors impératif d’évaluer leur degré de fragilité et leurs chances de survie. 





  • Ahlem Eddhif, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, Les instances publiques indépendantes en période de crise
 
إن إنشاء الهيئات العمومية المستقلة وتطورها يعكسان تصورا جديدا لدور الدولة وللفصل بين السلط. ذلك أن وجودها ينزع الشحنة السياسية عن بعض وظائف الدولة ويخرجها من دائرة نفوذ السلطة التنفيذية، وحتى السلطة التشريعية إلى حد ما، إذ يتم تحويل هذه الوظائف إلى هياكل مكلفة بإنجاز سياسات عامة دائمة ومستقرة، ويشمل ذلك خاصة وظائف التعديل الاقتصادي وحماية حقوق الإنسان. 
ولا يمكن لهذا التصور الجديد لدور الدولة أن يستمر في الوجود إلا في إطار مناخ من الليبرالية الاقتصادية والديمقراطية السياسي. وتبعا لذلك، فإن ديمومة الهيئات المستقلة وفعاليتها، فضلا عن اندماجها في محيطها المؤسساتي، ستعتمد على كل من الخيارات والوضع السياسي والاقتصادي. 
أما في فترات الأزمات، لا سيما بسبب عدم الاستقرار السياسي، فإن التوازن بين السلط يكون بشكل عام منخرما، ويكون التوجه نحو مركزة السلطة أمرا مغريا ولا مفر منه في عديد الحالات. وفي مثل هذه الظروف، يكون بقاء الهيئات العمومية المستقلة أمرًا مشكوكًا فيه. لذلك من الضروري تقييم درجة هشاشتها وفرص بقائها على قيد الحياة. 

  • Ahlem Eddhif, Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et sociales de Tunis, Les instances publiques indépendantes en période de crise
Independent public bodies in times of crisis

The creation and development of independent public authorities reflect a new conception of the role of the State and the separation of powers. Their existence “depoliticizes” some of the functions of the State and takes them out of the sphere of influence of the executive power and even – to a certain extent – ​​that of the legislative power, by transforming these functions into permanent” and stable public policies “; These include functions of economic regulation and protection of human rights. 
This repositioning of the state can only last within the framework of economic liberalism and political democratization. The sustainability and effectiveness of the new structures, as well as their integration into the institutional landscape, would therefore depend on the choices and the political and economic situation. 
 In times of crisis, particularly due to political instability, the balance between powers is generally broken and the tendency – and even the temptation – to centralize power is unavoidable. This is how the survival of independent public bodies may seem doubtful. It is therefore imperative to assess their degree of fragility and their chances of survival. 


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