Responsable: >Paula Durán Monfort & Khaoula Matri

A9 - Violence(s) et résistance(s) en contexte de crise : Regards transnationaux depuis les sciences sociales 2/2

Date : 2022-09-22 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Symposium CriseS

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ESCT
Salle :
D14
Responsable : Paula Durán Monfort & Khaoula Matri
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Luceno Moreno Marta Université de Liège/IRMC
Matri Khaoula Université de Sousse
Ben Amara Ramzi Université de Sousse
Calabrese Chiara EHESS

Genre, groupes sociaux, crises sociales et sanitaires 

A9 - Violence(s) et résistance(s) en contexte de crise : Regards transnationaux depuis les sciences sociales 2/2 FR

Salle: D14
Responsables : Paula Durán Monfort, Université de Barcelone, Espagne et Khaoula Matri Université de Sousse

  • Marta Luceño Moreno, Université de Liège/IRMC Tunis, La littérature grise : Faire exister la recherche sur les minorités et groupes minorées en Tunisie
  • Khaoula Matri, Université de Sousse, Violences contre les femmes, modalités de résistance et statut des sciences sociales dans la production du savoir
  • Ramzi Ben Amara, Université de Sousse, Religion et la violence de l'État au temps de la Pandémie : Le cas Tunisien
  • Erminia Chiara Calabrese, Université Rovira i Virgili (Italie) / EHESS, (France) Ethnographier des parcours combattants en cours de guerre : enjeux épistémologiques, éthiques et affectifs  

  • Marta Luceño Moreno, Université de Liège/IRMC Tunis, La littérature grise : Faire exister la recherche sur les minorités et groupes minorés en Tunisie
Lorsqu’on entame en Tunisie une recherche sur des groupes minoritaires ou minorés, nous faisons le constat, la production des savoir scientifiques, en sciences sociales, créées dans le cadre normatif universitaire demeurent très rares. Une recherche par population clé (PPVIH, migrant.e.s, LGBQI++, Amazighes, personnes vivant avec un handicap, etc.) dans les compendiums des recherches en sciences sociales montre rapidement l’absence d’un investissement véritable dans ce domaine de la part des scientifiques tunisiens, ou plutôt dépendant des institutions tunisiennes. Depuis quelques années, des recherches dans ce sens fleurissent grâce à certain.e.s chercheur.e.s et aux étudiant.e.s qui s’investissent malgré les possibles risques. Certains chercheurs, tunisiens migrants ou adoptées de cœur, mènent également depuis l’étranger, avec des séjours plus ou moins longs sur place, des études sur la situation des populations en Tunisie

En parallèle, à cette timide production scientifique par des canaux universitaires, la société civile produit annuellement des rapports, des études et des Policy briefs qui permettent de mieux connaître la situation des populations concernées, y compris les différents types de violences auxquelles elles sont confrontées au quotidien. La population LGBTQI++ constitue un exemple type de la production de connaissances sur une communauté grâce principalement à la littérature grise, qui est bien souvent produite, paradoxalement (ou pas), par des chercheur.e.s du système universitaire. Les exemples ne manquent pas, des recherches sur la situation des populations, sur l’historique de la législation répressive, la cartographie de populations clés comme les personnes transgenres ou encore les divers rapports sur l’impact du Covid-19 sur la population. 
La littérature grise, ou les littératures grises, peuvent aujourd’hui nous faire réfléchir à l’enjeu majeur de l’existence des connaissances et des savoirs qui se construisent comme « une forme de résistance à l’ignorance scientifique », dont la production est effectuée par les populations concernées.

  • Khaoula Matri, Université de Sousse, Violences contre les femmes, modalités de résistance et statut des sciences sociales dans la production du savoir
Si la recherche académique et l’expertise scientifique répondent à deux logiques différentes et obéissent à des temporalités et des finalités différentes (Laura Maxim, Gérard Arnold, 2012), la production de la connaissance sur les violences et les inégalités de genre, en Tunisie, obéit à cet ordre. Initiée par un féminisme autonome (Bessis 1999), depuis les années 1990, la reconnaissance et le savoir produits sur ces questions étaient menés par des universitaires (et autres) en dehors du cadre académique. Les enquêtes quantitatives et qualitatives, administrées par des institutions étatiques et des associations, se sont multipliées après 2011, prenant souvent des formats d’expertise et de recherche action. Ces recherches ont gagné de légitimité dans la plaidoirie et les actions de résistance, en revanche, la production académique s’attarde à questionner ces connaissances, à héberger ce savoir et à s’interroger sur les modes et les méthodes de sa production. Je propose de s’arrêter sur les enjeux de la production du/des savoirs relatifs à la violence et aux inégalités contre les femmes en questionnant le rôle et la position des sciences sociales dans sa conceptualisation des expressions de violence et des modes de résistance. Les inégalités sont interrogées à un niveau théorique, éthique, politique et social. 

  • Ramzi Ben Amara, Université de Sousse, Religion et la violence de l'État au temps de la Pandémie : Le cas Tunisien
Pendant le temps de la Covid-19, l'Etat tunisien, comme d'autres pays du monde, a exigé un confinement total ou partiel du territoire. Les lieux de culte (mosquées, Zawiya, etc.) ont été profondément touchés par ces mesures. Les mosquées sont restées fermées pendant plusieurs semaines et les Tunisiens ne peuvent ni faire les cinq prières quotidiennes ni la Salat al-Jum´a. Toutes formes de religiosité semblent réduites « violemment » à la sphère privée. Même après la réouverture des mosquées, les croyants ne pouvaient pas faire leurs ablutions rituelles. 
  
Le fait d'ouvrir et de fermer les mosquées, d'interdire et d’autoriser les prières a provoqué un débat entre les partisans et les opposants de ces décisions « officielles » de l´Etat. S´agit -il vraiment de mesures protectrices ou bien d´une intervention « violente » dans les libertés privées/religieuse des gens ? Ce papier vise à étudier la « disparition »/« réapparition » de la religion dans la sphère publique. Il analyse les réponses et les résistances des Tunisiens à l'égard de la religion réglementée par un État qui oppose leur compréhension de la religiosité individuelle/institutionnelle. Cela soulève les questions suivantes : Comment les personnes (religieuses/non religieuses) résistent-elles au temps de pandémie ? Dans quelle mesure la religion gagne-t-elle ou perd-elle du sens en temps de crise ? Comment les (non)mouvements (Bayat 2017) s'organisent pour répondre à une telle situation ? Comment s'articule (ent) la/les résistances individuelles et collectives contre l'Etat et par rapport à la question religieuse ?

  • Erminia Chiara Calabrese, Université Rovira i Virgili (Italie) / EHESS, (France) Ethnographier des parcours combattants en cours de guerre : enjeux épistémologiques, éthiques et affectifs  
A partir d’une enquête ethnographique auprès des combattants du Hezbollah libanais qui depuis 2012 sont engagés sur le front syrien aux côtés des troupes du régime de Bachar al-Assad, cette communication vise à interroger la place du chercheur et la production du savoir dans des contextes instables, incertains et violents ainsi que les enjeux éthiques et affectifs lorsqu’on mène une ethnographie en cours de guerre et auprès d’interlocuteurs qui sont en train de commettre et de subir de la violence. 
Quels sont les effets de la guerre sur la pratique de la recherche et sur la relation entre le chercheur et ses enquêtés ? Comment gérer « la juste distance » face à la violence, face à la mort d’un de nos interlocuteurs et/ou à la souffrance de leurs proches ? Comment l’implication émotionnelle et affective du chercheur a des effets sur la pratique de la recherche ? 




  • Marta Luceño Moreno, Université de Liège/IRMC Tunis, La littérature grise : Faire exister la recherche sur les minorités et groupes minorées en Tunisie
الأدبيات الرمادية: تفعيل الأبحاث حول الأقليات والمجموعات المهمشة في تونس 


عندما نشرع في البحث حول الأقليات أو المجموعات المهمشة في تونس، نستنتج بأن الإنتاج المعرفي في العلوم الاجتماعية داخل الفضاء الجامعي يتسم بالندرة. كإحصاء عدد الأشخاص المصابين بنقص المناعة أو المثليين والعابرين الجنسين والأمازيغ والأشخاص الحاملين لإعاقة إلخ. يظهر سريعًا غياب الاستثمار الحقيقي في هذا المجال البحثي لدى الباحثين التونسيين والباحثات التونسيات، أو بالأحرى لدى هؤلاء المرتبطين بالمؤسسات البحثية التونسية. وقد بدأ منذ سنوات عدة عدد من الأبحاث في الظهور بفضل بعض الباحثين والباحثات والطلبة والطالبات الذين يشتغلون في هذا المجال بالرغم من المخاطر الممكنة. 
إذ يشتغل عدد من الباحثين والباحثات، تونسيون في المهجر أو تونسيون بالانتماء مقيمون خارج الحدود التونسية، حيث يقيمون بتونس فترات إقامة طويلة إلى حد ما، على مواضيع وإشكاليات تخص وضعية هذه الفئات السكانية في تونس. وبشكل موازي لهذا الإنتاج العلمي الضئيل عبر القنوات الجامعية، ينتج المجتمع المدني تقارير سنوية وبحوث حول السياسات العامة التي تسمح بمعرفة أفضل لوضعية الفئات السكانية المعنية بما في ذلك مختلف أشكال العنف التي تواجهه هذه الفئات في حياتهم اليومي. وتمثل الفئة السكانية للمثليين والعابرين جنسيا المثال النموذجي حول إنتاج المعرفة عن الجماعات أو المجموعات بفضل الأدبيات الرمادية والتي ينتجها عادة، للمفارقة، باحثون وباحثات النظام الجامعي. 
عديدة هي الأمثلة المتعلقة بوضعية هذه الفئات السكانية حول تاريخ التشريع القمعي/ الردعي، وخارطة تواجد هذه الفئات السكانية المفتاحية مثل العابرين جنسيا، أو مختلف التقارير حول تأثير كوفيد 19 على هذه الفئات. وتسمح لنا هذه الوثائق والتقارير الرسمية والأدبيات الرمادية اليوم بإعادة التفكير في المسألة الأساسية للمعرفة التي تُعدّ شكلا من من أشكال مقاومة الجهل المعرفي الذي يْنتجه الفئات السكانية المعنية. 

  • Khaoula Matri, Université de Sousse, Violences contre les femmes, modalités de résistance et statut des sciences sociales dans la production du savoir
 
لعنف الموجه ضد النساء: أساليب المقاومة ومكانة العلوم الاجتماعية في إنتاج المعرفة 


إذا كان البحث الأكاديمي و العمل حسب الخبرة يعمل وفق منطقين مختلفين و يخضع لمسارات زمنية و لغايات ومقاصد مختلفة ( لورا ماكسيم و جيرار إرلوند 2012( فإن إنتاج المعرفة حول العنف و اللامساواة الجندرية تخضع لهذا المنطق في تونس، حيث تأسست هذه المعارف مع تيار النسوية المستقلة:( بسيس 1999 (منذ تسعينيات القرن الماضي، وكان الاعتراف والمعرفة بهذه المسائل يداران بفضل جمعيات ومعاهد من الإطار الأكاديمي. فالأبحاث الكمية والكيفية التي تنجز تحت إدارة المؤسسات العمومية أو الجمعيات تضاعفت بعد 2011، وتخضع عادة لمنطق الخبرة أو البحث القائم على التدخل. (Recherche action). نالت هذه الأبحاث شرعيتها في إطار حملات المناصرة وأعمال المقاومة ولكن الإنتاج الأكاديمي تأخر في مساءلة هذه المعارف وفي احتضان هذا الإنتاج والتساؤل حول طرق ومناهج إنتاج. 
أقترح في مداخلتي الوقوف عند رهانات إنتاج المعرفة/المعارف المتعلقة بالعنف واللامساواة ضد النساء وذلك عبر التساؤل عن دور العلوم الاجتماعية ومكانتها في وضع إطار مفاهيمي لأشكال التعبير عن العنف وأنماط المقاومة. يُطرح تساؤل اللامساواة على مستوى نظري وأخلاقي وسياسي واجتماعي. 

  • Ramzi Ben Amara, Université de Sousse, Religion et la violence de l'État au temps de la Pandémie : Le cas Tunisien
 
الدين وعنف الدولة في زمن الجائحة: تونس مثالا 


في زمن جائحة كوفيد 19 طالبت الدولة التونسية كسائر دول العالم بالحجر الصحي الكلي أو الجزئي على كامل المجال العام. وقد تأثرت فضاءات التعبَد عميقًا (مثل المساجد والزوايا، إلخ) بهذه الإجراءات. 


بقيت المساجد مغلقة لأسابيع عدَة ولم يعد بمقدور التونسيين تأدية صلواتهم اليومية أو صلاة الجمعة. أي أن كل أشكال التديَن حْدَدت بشكل عنيف إلى داخل المجال الخاص. وحتى بعد إعادة فتح المساجد لم يعد المصلون قادرين على إتمام طقوس الوضوء. 
تسبب فتح وغلق المساجد ومنع والسماح بالصلوات بإثارة حوار بين المؤيدين والمعارضين لهذه القرارات الرسمية للدولة. هل يتعلق الأمر بإجراءات الوقاية أم بتدخَل عنيف في الحريات الخاصة أو الدينية للأفراد؟ 
تهدف هذه الورقة دراسة اختفاء وظهور الدين في الفضاء العام. وتحلَل إجابات ومقاومات التونسيين فيما يتعلق بالدين المنظَم من قبل الدولة الذي يتعارض مع فهمهم للتديَن الفردي والمؤسساتي. 
إلى أيَ مدى يمكن القول بأن الدين يفقد أو يكتسب معنًى زمن الأزمة؟ كيف كيف تنظم الحركات (أو اللاحركان) أنفسها لمواجهة هذا الموقف ؟ (بيات 2017) ؟ كيف تتمفصل المقاومة أو المقاومات الفردية أوالجماعية ضدَ الدولة فيما يخص مسألة التديَن؟ 


  • Erminia Chiara Calabrese, Université Rovira i Virgili (Italie) / EHESS, (France) Ethnographier des parcours combattants en cours de guerre : enjeux épistémologiques, éthiques et affectifs  
 

إثنوغرافية مسارات المقاتلين أثناء الحرب: الرهانات الإيبستيمولوجية و الأخلاقية والعاطفية 

انطلاقا من بحث إثنوغرافي يتعلق بمقاومي حزب الله اللبناني الملتزمين منذ عام 2012 في جبهة القتال السورية إلى جانب قوات بشَار الأسد، تهدف هذه المداخلة إلى التساؤل عن مكانة الباحث والإنتاج المعرفي في السياقات المضطربة، غير الآمنة والعنيفة وكذلك الرهانات الأخلاقية والعاطفية عندما نقوم ببحث إثنوغرافي أثناء الحرب مع مستجوبين بصدد ارتكاب أو التعرَض للعنف. 
ما تأثيرات الحرب على فعل البحث وعلاقة الباحث بالمبحوثين؟ 
كيف نتحكم في المسافة الواجبة تجاه العنف و تجاه موت أحد المستجوبين و/أو معاناة أقربائهم؟ 
كيف تؤثَر مشاركة الباحث العاطفية والانفعالية على ممارسة فعل البحث؟ 

  • Marta Luceño Moreno, Université de Liège/IRMC Tunis, Grey literature: encouraging research on minorities and minority groups in Tunisia
When one investigates research on minorities or minority groups in Tunisia, one finds that the production of scientific knowledge in social sciences written within the normative university framework remains very rare. A search by key population (PLHIV, migrants, LGBQI++, Amazighs, people living with a disability, etc.) in the compendium of social science research quickly shows Tunisian scholars’ lack of investment in this field, or rather their dependency to Tunisian institutions.
For some years now, research in this area has been flourishing thanks to certain scholars and students despite possible risks. Researchers abroad – either Tunisian or migrants – carry out studies on populations’ conditions in Tunisia, completed by more or less long stays in the country.
In parallel to this timid academic production, through academic bodies, civil society produces annual reports, studies, and policy briefs. They provide a better understanding of the situation of the populations covered, notably the different types of violence faced daily. The LGBTQI++ community is a typical example of the production of knowledge on a community mainly through grey literature. Paradoxically (or not) this literature is often written by scholars from the university system. There is no shortage of examples of research whether about the populations’ situation, the history of repressive legislation, the mapping of key populations such as transgender people or even the various reports on the impact of Covid-19 on the population.
Grey literature, or literatures, encourage us to consider the major issue of the emergence of knowledge and skills constructed as “a form of resistance to scientific ignorance” whose production is often carried out by the populations themselves.

  • Khaoula Matri, Université de Sousse, Violence against women, forms of resistance and the status of social sciences in the production of knowledge
If academic research and scientific expertise respond to two different logics and obey different temporalities and purposes (Laura Maxim, Gérard Arnold, 2012), the production of knowledge on violence and gender inequalities, in Tunisia, go in this direction. Initiated by an autonomous feminism (Besis 1999), since the 1990s, the recognition and the knowledge produced on these questions were carried out by scholars (and others) outside the academic framework. Quantitative and qualitative surveys, administered by state institutions and associations, multiplied after 2011, are often based on expertise and action research formats. This research has gained legitimacy in advocacy and resistance actions. Academic production focuses on questioning this knowledge, hosting it and questioning the modes and methods of its production. I propose to dwell on the issues of the production of knowledge relating to violence and inequalities against women by questioning the role and position of the social sciences in its conceptualization of expressions of violence and modes of resistance. Inequalities are questioned at one level: theoretical, ethical, political and social.

  • Ramzi Ben Amara, Université de Sousse, Religion and state « violence » in times of Pandemic: The Tunisian case
During the time of pandemic Covid 19, the Tunisian state, like many other countries in the
world, imposed either total or partial lockdown for the whole territory. Places of worship were deeply touched by such a measure. Mosques were especially closed for several weeks and many Tunisians could perform neither daily nor Jumu’a prayers. 
All forms of religiosity seem to be reduced to the private sphere. So far and until today the situation has changed and religion practicing Tunisians can pray but cannot perform ablution in mosques. 
Closing and opening mosques, banning and allowing public prayers resulted in a public debate in the country between proponents and opponents. This paper aims to study Tunisian responses to the “disappearing”/”reappearing” of religion in the public sphere. It analyzes Tunisians’ responses towards state-regulated-religion and their understanding of individual/institutional religiosity. It raises the following questions : To what extent does religion win or lose meaning in times of crisis/Pandemic? How (religious/non-religious) people (movements/non movements ; Bayat 2017) behave and resist individually against state regulated religiosity? 

  • Erminia Chiara Calabrese, Université Rovira i Virgili (Italie) / EHESS, (France) Ethnographier des parcours combattants en cours de guerre : enjeux épistémologiques, éthiques et affectifs  
Conducting ethnographic survey about combatant journeys during war: epistemological, ethical and affective issues 

Based on an ethnographic survey of Lebanese Hezbollah fighters who have been engaged since 2012 on the Syrian front alongside the troops of Bashar al-Assad's regime, this communication aims to question the place of the researcher and the production of knowledge in unstable, uncertain and violent contexts. It deals with the ethical and affective issues when conducting an ethnography during war and with interlocutors who are in the process of committing or/and experiencing violence.
What are the effects of war on the practice of research and on the relationship between the researcher and his respondents? How to manage “the right distance” towards violence or death of one of your interlocutors and/or the suffering of their loved ones? How does the emotional and affective involvement of the researcher have effects on the practice of research?


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