A94 - الفنون التشكيلية والذاكرة الإنسانية: قراءات في بعض التجارب الفنية التونسية وسؤال التثاقف

Cette table ronde vise à mettre en lumière le dialogue permanent entre les cultures et civilisations humaines anciennes, modernes et contemporaines, leur conférant une identité particulière qui lie le local au global, et à débattre des problématiques de ce dialogue à la lumière des enjeux du présent. Elle est issue exclusivement des expériences récentes et contemporaines des artistes plasticiens tunisiens en relation avec des expériences appartenant à différentes cultures et civilisations.

La table-ronde, qui réunit un groupe d'artistes et de critiques tunisiens de premier plan, porte sur trois thèmes :

Le premier thème : Étudier la relation étroite entre les expériences des artistes plasticiens tunisiens et le patrimoine humain ancien, qui devient un point de départ pour la recherche artistique et le renouvellement esthétique.

Le deuxième thème : Recherche sur le rôle inclusif des arts, qui est principalement représenté dans des pratiques libres et renouvelables qui interagissent avec les expériences artistiques mondiales modernes et contemporaines et les découvertes scientifiques et technologiques.

Le troisième thème : Questionner les dimensions des enjeux d'acculturation et d'hybridité dans les pratiques artistiques tunisiennes, en examinant les problèmes qu'elles posent à la lumière des mutations et des enjeux du présent. Mondialisation

Responsable et discutant: Sami Ben Ameur

 

Poser la question de l'identité dans l'expression picturale en Tunisie a commencé au début du 20 siècle, comme réaction vis-à-vis d’une peinture européenne apparue en Tunisie avec la colonisation.      

Les peintres de l’école de Tunis ont répondu à travers leurs peintures à la question de l'identité qui comporte aussi le concept d’authenticité.    

Actuellement, cette question est encore traitée, chez quelques peintres tunisiens.                

Nous voulons poser ces questions que nous considérons encore d'actualité en l'occurence :   

Nous et l’art contemporain : le pari créatif face à la crise des transformations conceptuelles 
 

L'art contemporain a émergé à la suite de la crise des valeurs que la modernité occidentale a connue dans le monde. C'est une réaction sarcastique et rebelle aux destins qui ont jeté leur dévolu sur la réalité de l'humanité et qui a poussé l'Occident à revoir d'un œil critique ses acquis au niveau des connaissances scientifiques, humaines et artistiques... Il s'agit d'établir un autre horizon de valeurs qui revendique l'universalité et auquel l'humanité aspire avec passion. 

Quelle est la place de la culture arabe dans cet horizon et comment les artistes arabes peuvent s'impliquer dans ce nouveau champ de bataille et par quel système conceptuel ? Suivre et imiter, ou bien innover et être soi-même ? Comment répondre aux défis contemporains tels que les approches participatives, la sortie à l'espace libre, l'approche fondatrice et relationnelle ?... Quels sont les potentiels du discours critique dans notre région, s'il s'agit bien de suivre les transformations de valeur et de participer à la reconstruction créative d’un monde new-post-moderne ? 

Il est indéniable que quand nous essayons de voir dans la relation, qui peut exister, entre la fonction esthétique de l’objet, sujet d’une production artistique inspirée du patrimoine, par la fonction de l'objet comme étant sujet de commémoration de la mémoire collective, dans la pratique plastique en Tunisie, nous allons inévitablement réfléchir à l’image mentale produite par l’objet, à sa signification traditionnelle, tout en se référant à la méthode de sa représentation plastique. 

Il est aussi lieu de dire que les stimulations visuelles révélées par le dessin de l’objet (dans la peinture) et par ses représentations mentales, nous font conduire à se référer obligatoirement au contexte culturel qui a toujours défini la relation de l’authentique au contemporain dans la pratique plastique en Tunisie, par une image mentale, qui a longtemps stigmatisé la relation de l'art au patrimoine, et soumirent ses systèmes sous l’égide du concept de l’authenticité dans les tendances esthétiques arabes en général, jusqu'à ce que le concept de ce dernier –est soit devenu chez de nombreux penseurs arabes - "'un soupçon du passé". Cette idée commune qui a tant affecté la relation de l’authentique au patrimonial et à nouer l'histoire de l'art plastique Tunisien, à la problématique de la modernité et de l’authenticité ", le temps que l'artiste arabe a continué à voir que son authenticité réside dans le retour vers passé... ". 

Il n’est guère évident de croire que le rapport entre création artistique et empreint du traditionnel ou le référencement à ce dernier, est une question nouvelle dans l’histoire des chefs-d’œuvre phares ou dans l’histoire de ses récits, mais, il convient plutôt d’admettre que s’inspirer de l’histoire et du passé légendaire jusqu'à l’arrivée au passé proche, est devenue une affaire étroitement reliée à l’innovation formelle de la création plastique et des visions artistiques renouvelées qui se défaire de la classique relation instruite entre l’authentique au moderne. 

Et à partir de là, nous traitons dans notre recherche qui se concentre sur l’idée de la reconsidération de la représentation plastique de l’objet dans des travaux artistiques tunisiens, puis nous essayons de méditer dans la relation/ rapport qui se reconstruit entre la fonction picturale de l’objet (comme sujet plastique et la fonction significative relier intrinsèquement au rapport renouvelé entre modernité et authenticité. 

Quelle légitimité -voyons-nous- au sujet de l’objet, dans la détermination des niveaux de l’authenticité, l’innovation et en s’appuyant sur l'esthétique de la représentation dans la création de la modernisation des arts plastiques en Tunisie ?