Responsable: >Mounir Saidani
A124 - الكولونيالية واللامساواة و الاسلام في شمال افريقيا
Date : 2022-09-21 | 14:00:00-16:00:00
Évènement :
Congrès INSANIYYAT
Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie : | ||
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A | ||
Lieu : | ||
ISAMM | ||
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C4 |
Responsable : Mounir Saidani | |
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Modérateur·trice : | |
Discutant·e : Mounir Saidani | |
Les intervenant·e·s : | |
Guirat Hend | Université de Tunis |
Bediouf Tarek | Université de Tunis |
Baccouche Ilies | Université de Sfax |
A124 - الكولونيالية واللامساواة و الاسلام في شمال افريقيا AR Salle : C4 Responsable : Mounir Saidani, Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis, Université de Tunis El Manar Discutant : Mounir Saidani, Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis, Université de Tunis El Manar
"مساهمة الكورسيكيين في الاحتلال الفرنسي لشمال افريقيا
بعض الملاحظات حول الفوارق الاجتماعية في إفريقيا البيزنظية |
Colonialisme, inégalités et islam en Afrique du Nord
Cette session comprend quatre intervenants du programme de bourses de mobilité postdoctorale - offert par le Conseil Arabe pour les sciences sociales en partenariat avec la FMSH en France, qui a permis aux quatre intervenants de passer une période de trois mois en France pour collecter du matériel de recherche. Trois conférenciers re-considèrent de manière critique les récits historiques. Le premier intervenant traite des rapports du pouvoir judiciaire au pouvoir politique en Tunisie dans les années précédant l'indépendance, en étudiant les dossiers d'amnistie des condamnés à mort devant les tribunaux militaires entre 1952 et 1954, ainsi que la politique de commémoration mise en œuvre après l'indépendance, ce qui a affaibli le caractère du résistant dans le récit national. Le deuxième intervenant se concentre sur le rôle joué par certains des acteurs - dans ce cas la communauté corse - en Afrique du Nord et dans les colonies françaises où les Corses occupaient diverses professions et emplois sensibles dans l'administration, notamment dans l'armée, les douanes et la police qui leur permettaient de s'organiser en un vaste réseau, et d'exercer une influence sur les hauts fonctionnaires de l'administration coloniale et contribuer également à la modernisation des services publics des pays coloniaux par le transfert des savoirs et des techniques de travail. Le troisième intervenant traite la question des inégalités sociales en Afrique du Nord sous la domination byzantine, en se concentrant spécifiquement sur le rôle de l'autorité politique, des propriétaires terriens et de l'église dans la gouvernance du pays, en particulier le rôle de cette dernière dans la réduction des différences sociales et la bienveillance envers les pauvres et les marginalisés. Quant au dernier intervenant, il se concentre sur les Mozabites- Il s'agit d'un groupe de musulmans berbères - résidant en France, et se concentre sur la dynamique de la pratique de l'Islam ibadite dans le contexte laïc français en dehors des frontières algériennes nationales.
- Hend Guirat, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (Tunisie)
Justice et politique en Tunisie : les condamnations à mort prononcées par les tribunaux militaires (1952 - 1954)
Le fonctionnement de la justice française au cours des années qui ont précédé l’indépendance de la Tunisie fait office de parent pauvre. La plupart des travaux consacrés au mouvement national font passer au premier plan l’action politique. L’objectif de ce travail est d’analyser, à travers les dossiers de recours en grâce des condamnés à mort jugés par les tribunaux militaires entre 1952 et 1954, le rapport qui existait entre les autorités judiciaires et le pouvoir politique. Nous essayerons également de démontrer que la politique mémorielle mise en place après l’indépendance était volontairement sélective. Contrairement à l’Algérie, où le maquisard incarne le nationalisme et occupe une place de choix dans le discours nationaliste postcolonial, en Tunisie la figure du résistant était occultée du récit national.
- Tarek Bedhiouf, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (Tunisie)
"مساهمة الكورسيكيين في الاحتلال الفرنسي لشمال افريقيا
La contribution des corses à la colonisation française en Afrique du Nord
La présence des Corses dans l’administration française a une longue histoire qui a débuté dès l’époque de Louis Napoléon Bonaparte et s’est confirmée pendant la troisième République. Chez les Français, les insulaires sont les plus mobiles. Leur orientation massive vers l’extérieur est considérée une tradition, qui s’est structurée et organisée pendant l’époque coloniale. Le nombre des Corses dans les colonies françaises en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc) a été important. Ils tendaient à se regrouper en communauté en formant des associations régionales et des amicales de fonctionnaires dans les différentes villes du Maghreb. Ils pratiquaient des métiers différents et occupaient des fonctions sensibles dans l’administration notamment dans l’armée, la douane et la police. Cette situation avantageuse dans l’administration leur permit de s’organiser en un vaste réseau, exerçant une influence sur les hauts responsables de l’administration coloniale. Les insulaires ont contribué à la modernisation des services publics des pays colonisés à travers la transmission des savoirs et des techniques de travail. Le Corse à un caractère distingué. Il sait porter les armes et occuper des postes de commandement surtout dans la police et l’armée. Ceci est devenu un véritable patrimoine ainsi qu’une source de connaissances pour les “indigènes” (Tunisiens, Algériens, Marocains). Enfin les Corses ont constitué un groupe fonctionnel au service des intérêts coloniaux français à travers l’administration coloniale. L’espace maghrébin géographique est non seulement devenu un cadre historique exceptionnel pour les échanges culturels, mais aussi pour l’acquisition de nouvelles cultures par les Corses.
- Elyes Baccouche, Université de Sfax (Tunisie)
بعض الملاحظات حول الفوارق الاجتماعية في إفريقيا البيزنظية
Quelques remarques sur les disparités sociales dans l’Afrique byzantine
La reconquête byzantine de l’Afrique et les mesures prises par Justinien ont rendu l’Eglise grande détentrice des biens et un acteur déterminant -en parallèle avec les grands propriétaires- dans l’administration de la cité. Seulement, ce rôle important n’a pas empêché de réduire les disparités sociales entre les détenteurs du pouvoir (potentes) d’un côté, les opprimés, les démunis de l’autre. Notre communication porte alors sur ces différenciations sociales et sur le rôle de l’autorité politique (entre autres de l’empereur Justinien) l’Église mais aussi de l’autorité pontificale (le pape Grégoire le Grand) pour amoindrir ces discriminations. Les textes juridiques (les lois de Justinien) et littéraires (en particulier ceux de Procope et de Corripe) peuvent en témoigner. De surcroît, la lecture de certains textes chrétiens (Ferrandus de Carthage, Facundus d’Hermiane, Grégoire le Grand…) nous permet d’envisager de nouvelles pistes en rapport avec les discriminations sociales de l’Afrique byzantine et des efforts déployés pour prendre en charge les pauvres et les opprimés. Dans cette dernière optique, certains documents archéologiques peuvent braquer la lumière sur le rôle charitable de l’Église. Somme toute, dans cet exposé nous comptons porter un regard sur les différents aspects de ces disparités sociales et des différentes formes de prise en charge des pauvres et des opprimés dans l’Afrique byzantine en mettant l’accent sur le recul de l’action de l’Église dans ce domaine.
Colonialism, inequality and Islam in North Africa
This session includes four speakers from the Postdoctoral Mobility Fellowship Program - offered by Arab Council for the Social Sciences in partnership with the FMSH in France, which allowed the four fellows to spend a period of three months in France to collect research material and conduct research. Three speakers critically revisit historical narratives. The first speaker deals with the relationship of the judiciary to the political authority in Tunisia in the years preceding independence, by studying the amnesty files of prisoners sentenced to death in front of military courts between 1952 and 1954, as well as the policy of commemoration implemented after independence, which weakened the character of the resistant in the national narrative. The second speaker focuses on the role played by some actors - in this case the Corsican Community – in North Africa and the French colonies where the Corsicans occupied various professions and sensitive jobs in administration, particularly in the army, customs and police which allowed them to organize themselves in a vast network, exerted influence on the senior officials of the colonial administration and also contributed to the modernization of public services in colonial countries through the transfer of knowledge and techniques of work. The third speaker deals with social inequality in North Africa under the Byzantine rule, focusing specifically on the role of political authority, landowners and the church in governing the country, especially the role of the latter in reducing social differences and caring for the poor and marginalized. The last of the of the four speakers focuses on the Mozabites- a group of Berber Muslims - residing in France, and deals with the dynamics of the practice of Ibadi Islam in the French secular context outside the national Algerian borders.
- Hend Guirat, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (Tunisie)
- العدالة والسياسة في تونس:أحكام الإعدام من قبل المحاكم العسكرية (1952-1954)
Justice and politics in Tunisia: the death sentences of the military tribunals (1952 – 1954(
The functioning of French justice during the years which preceded the independence of Tunisia is noticeably poor and much of the work on the national movement underscores political action. The objective of this study is to analyze, through the clemency files of death row inmates tried by military courts between 1952 and 1954, the relationship that existed between the judicial authorities and the political power. I will also demonstrate that the memorial policy implemented after independence was deliberately selective. Unlike Algeria, where the maquisard embodied nationalism and occupied a prominent place in postcolonial nationalist discourse, in Tunisia the figure of resistance was concealed from the national narrative.
- Tarek Bedhiouf, Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (Tunisie)
"مساهمة الكورسيكيين في الاحتلال الفرنسي لشمال افريقيا
The contribution of the Corsicans to French colonization in North Africa
The presence of the Corsicans in the French administration has a long history which started at the time of Louis Napoleon Bonaparte and was confirmed during the Third Republic. Among the French people, the islanders are the most mobile. Their massive outward orientation is considered a tradition, which became more structured and organized during the colonial period. The number of Corsicans in the French colonies in North Africa (Algeria, Tunisia, Morocco) has been significant. They tended to group together in a community by forming regional associations and associations of civil servants in the various cities of the Maghreb. They practiced different professions and occupied sensitive functions in the administration, particularly in the army, customs and the police. This advantageous location in the administration allowed them to organize themselves into a large network and exert influence on the senior officials of the colonial administration. The islanders contributed to the modernization of public services of the colonized countries through the transmission of knowledge and work techniques. The Corsican has a distinguished character. He knows how to carry weapons and occupy commanding positions especially in the police and army. This has become a real heritage as well as a source of knowledge for the natives (Tunisians, Algerians, Moroccans). Finally, the Corsicans formed a functional group serving French colonial interests through the colonial administration. The Maghreb geographical space has not only become an exceptional historical framework for cultural exchanges, but also for acquiring new cultures through the Corsicans.
- Elyes Baccouche, Université de Sfax (Tunisie)
بعض الملاحظات حول الفوارق الاجتماعية في إفريقيا البيزنظية
Some remarks on social disparities in Byzantine Africa
The Byzantine reconquest of Africa and the measures taken by Justinian made the Church the main owner of property and a determining actor - in parallel with the great landowners - in the administration of the city. However, this important role has not prevented the reduction of social disparities between the holders of power on one hand, and the oppressed and the deprived on the other. Our presentation focuses on these social differentiations and on the role of the political authority (Emperor Justinian among others), the Church especially the pontifical authority (Pope Gregory the Great) to lessen these distinctions. The legal texts (the laws of Justinian) and literature (in particular those of Procope and Corripe) can attest that. Moreover, the reading of certain Christian texts (Ferrandus of Carthage, Facundus of Hermiane, Gregory the Great, etc.) allows us to consider new ways of social discrimination in Byzantine Africa and the efforts made to address the needs of the poor and oppressed. In this last perspective, certain archaeological documents have focused on the charitable role of the Church. In this presentation we address the different aspects of these social disparities and the different forms of care for the poor and the oppressed in Byzantine Africa, with particular focus on the action of the Church in this regard.