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A123 - Histoire des sciences naturelles arabes médiévales et leur transmission. Sources, tradition, circulation et innovation

Date : 2022-09-22 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ISAMM
Salle :
C2
Responsable : Meyssa Ben Saâd
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Kenanah Faisal Université de Caen
Lamouchi Chebbi Kaouthar La Manouba
Clesse Grégory Université catholique de Louvain

A123 - Histoire des sciences naturelles arabes médiévales et leur transmission. Sources, tradition, circulation et innovation FR

Salle : C2
Responsable : Meyssa Ben Saâd, SPHère, Université de Paris, France

  • Faisal Kenanah, Université de Caen, (France), Les références zoologiques d’Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī dans la dixième nuit du Kitāb al-Imtāʿ wa-l-mu’ānasa : sources, influences et transmissions
  • Kaouthar Lamouchi Chebbi, CNRS, SPHERE, Université Paris 7 Denis Diderot, (France), Université de la Manouba, ISES, Transmission de connaissances sur les animaux : Des traductions "al-fil¯aha ar-ru¯m¯iya " aux ouvrages d’agriculture Andalous
  • Grégory Clesse, UCLouvain, (Belgique), Citer les traductions arabo-latines dans les chapitres sur les animaux : comparaison entre Thomas de Cantimpré et Barthélemy l’Anglais

A123 - Histoire des sciences naturelles arabes médiévales et leur transmission. Sources, tradition, circulation et innovation FR

Il existe depuis quelques années un renouveau historiographique invitant à une double lecture à la fois « scientifique » et « philologique » des textes anciens traitant des sciences naturelles. Cela a permis d’envisager à nouveau frais une vision contextualisée et historicisée de ces savoirs. Les recherches récentes ont fait émerger le personnage d’al-Ğāḥiẓ (776-868), savant, prosateur et théologien arabe et son ouvrage le Kitāb al-Ḥayawān, comme une référence majeure d’une zoologie dite « rationnelle ». Ces nouvelles recherches invitent à explorer de manière plus approfondie d’autres textes du corpus zoologique arabe.

La transmission des savoirs anciens, (grecs, mais également arabe, persan, indien), leur circulation au sein de l’empire arabo-islamique, ainsi que leur diffusion et leurs éventuels prolongements dans le monde latin méritent d’être réexaminés. Ainsi, nous aimerions nous interroger sur les points suivants : 
• Réception, analyse, transformation du patrimoine naturaliste grec : tradition et innovation ? • Circulation et tradition zoologique arabe : quelle(s) autorité(s) (Aristote et autres), quelles convergences, quelles spécificités ? Quelle part d’innovation ? 
• Quelle circulation et transmission autour du bassin méditerranéen, dès la fin du Moyen-Age et jusqu’au XIXe siècle ?
Cette réflexion mobilise plusieurs disciplines et invite à un travail pluridisciplinaire, croisant l’histoire des textes et de la pensée scientifique, l’anthropologie des savoirs, la philologie et l’épistémologie, en privilégiant une lecture décloisonnée et diachronique. 

Responsable : Meyssa Ben Saâd, SPHère, Université de Paris, France

  • Faisal Kenanah, Université de Caen, (France), Les références zoologiques d’Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī dans la dixième nuit du Kitāb al-Imtāʿ wa-l-mu’ānasa : sources, influences et transmissions
Le sujet de l’intervention qui va suivre nous semble pertinent puisqu’il révèle deux aspects essentiels. L’influence, la réception et l’impact entre deux cultures : arabe et grecque, d’un côté et de l’autre, le rôle d’Abû Hayyân al-Tawhîdî, et avant lui de Jâhiz, de faire de la culture grecque un des affluents de la culture arabe. En effet, Abû Hayyân montre une capacité à introduire la culture grecque dans une langue arabe d’un niveau hautement élevé. Dans la 10ème nuit du Kitâb al-Imtâ‘ wa-l-mu’ânasa, consacrée au sujet de l’animal, nous constatons qu’Abû Hayyân transmet des éléments venus d’Aristote et de Jâhiz. Nous savons que des influences d’Aristote se trouvent chez Jahiz dans son Kitâb al-Hayawân, mais qu’en est-il d’Abû Hayyân ? Quel est le degré de l’influence de ces deux hommes ? L’ont-ils copié mot pour mot ? Certes, de nombreux aspects de différentes cultures étrangères sont fondus dans l’énorme patrimoine arabe et l’ont influencé, mais ce dernier a réussi à les contenir, les reformuler, les assimiler et les traduire dans un langage et style littéraire de haut niveau.

  • Kaouthar Lamouchi Chebbi, CNRS, SPHERE, Université Paris 7 Denis Diderot, (France), Université de la Manouba, ISES, Transmission de connaissances sur les animaux : Des traductions "al-fil¯aha ar-ru¯m¯iya " aux ouvrages d’agriculture Andalous
Outre les encyclopédies, les traités de chasse, les textes de pharmacopée animale, les œuvres de médecine vétérinaire et les récits de voyage, certains ouvrages d’agronomie arabe médiévale peuvent être également considérés comme des sources de connaissances sur les animaux. Deux grandes traditions écrites ont eu un impact important sur les écrits des agronomes arabes médiévaux : 1) Al-filaha al-nabatiyah ou l’Agriculture nabatéenne rapportant des savoirs et des savoirs faire attribués aux nabatéens ou aux mésopotamiens. Les sources de ce texte forment l’objet de recherches et de débats. 2) Un corpus de textes pouvant être regroupés sous l’appellation al-filāha ar-rūmīya (Agriculture grecque) relevant de l’héritage grec. Une des œuvres qui appartiennent à ce corpus est Kitāb al-filāha ar-rūmīya de Qustā ibn Lūqā (IXe /Xe) qui est la traduction d’un corpus grec cité sous le nom de Qustūs (Connu dans le monde latin sous le nom de Cassianus Bassus). Sur ce texte, nous avons examiné les fragments concernant les animaux et nous avons établi un choix de termes à analyser.
Nous avons également étudié l’influence de ce texte sur les auteurs ultérieurs en particulier sur les écrits de l’agronome andalous, Ibn al-‘Awwām al-Ishbīlī (XIIe) dans son Kitāb al-filaha.

  • Grégory Clesse, UCLouvain, (Belgique) et Mattia Cipriani, Freie Universität Berlin, (Allemagne), Citer les traductions arabo-latines dans les chapitres sur les animaux : comparaison entre Thomas de Cantimpré et Barthélemy l’Anglais
L’étude des sources utilisées par les compilateurs latins du XIIIe siècle offre un bon révélateur de la diffusion et de l’intégration effective des traités scientifiques au sein d’un lectorat élargi. En particulier, le Traité sur les Animaux d’Aristote, alors récemment disponible dans le monde latin par le biais de la traduction de Michel Scot, fait figure de source de référence dans les livres sur les animaux. Ainsi, dans le Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré, l’ouvrage d’Aristote couvre une partie importante des chapitres zoologiques, certains zoonymes portant d’ailleurs la trace du passage du texte aristotélicien par l’arabe. Néanmoins, cela n’empêche pas l’auteur d’ajouter aussi le fruit de ses propres observations en la matière. Son contemporain Barthélemy l’Anglais, adopte une perspective bien différente. Ses chapitres font alterner les citations d’autorités traditionnelles comme Aristote, Pline et Isidore de Séville, avec de nouvelles sources récemment traduites depuis l’arabe, comme le commentaire d’Avicenne sur les Animaux et le traité Sur les diètes d’Isaac Israeli. 
Nous commencerons par analyser la façon dont Thomas fait usage de la traduction du De animalibus dans son encyclopédie. Puis, un traitement analogue sera réservé à la façon dont procède le franciscain face à la même traduction, en recourant par ailleurs au commentaire d’Avicenne sur le De animalibus. Enfin, nous mettrons en confrontation les façons dont les deux encyclopédistes se situent par rapport au De animalibus, en portant une attention particulière aux différentes modalités de travail et idéologies qui déterminent, entre autres, la diversité de leur rapport à l’œuvre du Stagirite.

History of medieval Arabic natural sciences and their transmission. Sources, tradition, circulation & innovation

For some years now, there has been a historiographic renewal inviting a double reading, both "scientific" and "philological", of ancient texts dealing with natural sciences. This has made it possible to reconsider a put-in-context and historicised vision of this knowledge. Recent research has brought to the light the figure of al-Ğāḥiẓ (776-868), an Arab scholar, prose writer and theologian, and his work the Kitāb al-Ḥayawān (book of animals), as a major reference of a so-called 'rational' zoology. This new research invites further exploration of other texts in the Arabic zoological corpus.

Ancient knowledge transmission (Greek, but also Arabic, Persian, Indian) and its circulation within the Arab-Islamic empire, as well as its dissemination and possible extensions in the Latin world deserve to be re-examined. Thus, we would like to examine the following points: 

- Reception, analysis, transformation of the Greek naturalist heritage: tradition or innovation?

 - Circulation and Arab zoological tradition: which authority(ies) (Aristotle and others), which convergences, which specificities? What part of innovation? 

- What circulation and transmission around the Mediterranean basin, from the end of the Middle Ages until the 19th century?

This reflection calls several disciplines up and invites a multidisciplinary work, crossing the history of texts and scientific thought, the anthropology of knowledge, philology and epistemology, by privileging a non-partitioned and diachronic reading. 

Responsable : Meyssa Ben Saâd, SPHère, Université de Paris, France

  • Faisal Kenanah, Université de Caen, (France), Les références zoologiques d’Abū Ḥayyān al-Tawḥīdī dans la dixième nuit du Kitāb al-Imtāʿ wa-l-mu’ānasa : sources, influences et transmissions
The influence of Jahiz and Aristotle in the 10th night of the Kitâb al-Imtâ' wa-l-mu'ânasa about the animal

The subject of the following intervention seems relevant since it reveals two essential aspects. The influence, the reception and the impact between two cultures: Arabic and Greek, on the one hand, and on the other hand, the role of Abû Hayyân al-Tawhîdî, and before him of Jâhiz, to make Greek culture one of the tributaries of Arabic culture. Indeed, Abû Hayyân shows an ability to introduce Greek culture into an Arabic language of a highly advanced level. On the 10th night of the Kitâb al-Imtâ' wa-l-mu'ânasa, devoted to the subject of the animal, we find that Abû Hayyân transmits elements from Aristotle and Jâhiz. We know that Aristotle's influences can be found in Jâhiz in his Kitâb al-Hayawân, but what about Abû Hayyân?

What is the degree of influence of these two men? Did they copy him word for word? It is true that many aspects of different foreign cultures have merged into the enormous Arab heritage and have influenced it, but the latter has managed to contain, reformulate, assimilate and translate them into a high level of language and literary style.

  • Kaouthar Lamouchi Chebbi, CNRS, SPHERE, Université Paris 7 Denis Diderot, (France), Université de la Manouba, ISES, Transmission de connaissances sur les animaux : Des traductions "al-fil¯aha ar-ru¯m¯iya " aux ouvrages d’agriculture Andalous
Transmission of knowledge about animals: From "al-filāha ar-rūmīya" translations to Andalusian agricultural works

In addition to encyclopaedias, hunting treatises, animal pharmacopoeia texts, works of veterinary medicine and travel accounts, some works of medieval Arabic agronomy can also be considered as sources of knowledge about animals. Two major written traditions had an important impact on the writings of medieval Arab agronomists: 1) Al-filāha al-nabatiyah or Nabataean Agriculture, which relates knowledge and skills attributed to the Nabataeans or Mesopotamians. The sources of this text are the subject of research and debate.  2) A corpus of texts that can be grouped under the name al-filāha ar-rūmīya (Greek Agriculture) of Greek heritage. One of the works that belong to this corpus is Kitāb al-filāha ar-rūmīya by Qustā ibn Lūqā (ninth / tenth century) which is a translation of a Greek corpus cited as Qustūs (known in the Latin world as Cassianus Bassus). From this text, we examined the fragments concerning animals and established a selection of terms to be analysed.

  • Grégory Clesse, UCLouvain, (Belgique) et Mattia Cipriani, Freie Universität Berlin, (Allemagne), Citer les traductions arabo-latines dans les chapitres sur les animaux : comparaison entre Thomas de Cantimpré et Barthélemy l’Anglais
Citing Arabic-Latin translations in the chapters on animals: a comparison between Thomas of Cantimpré and Bartholomew the English

The study of the sources used by the Latin compilers of the thirteenth century brings a revealing of the spreading and effective integration of scientific treatises within a wider readership. In particular, Aristotle's Treatise on the Animals, then recently available in the Latin world through the translation of Michael Scotus, is a reference source in books on animals. Thus, in Thomas of Cantimpré's Liber de natura rerum, Aristotle's work covers a significant part of the zoological chapters, with some zoonyms bearing the trace of the passage of the Aristotelian text through Arabic. Nevertheless, this does not prevent the author from adding the results of his own observations on the matter. His contemporary Bartholomew the Englishman takes a very different perspective. His chapters alternate quotations from traditional authorities such as Aristotle, Pliny and Isidore of Seville, with new sources recently translated from Arabic, such as Avicenna's commentary on the Animals and Isaac Israeli's treatise On the Diets.  We will begin by analysing how Thomas makes use of the translation of the De animalibus in his encyclopaedia. Then, a similar treatment will be given to the way in which the Franciscan deals with the same translation, using Avicenna's commentary on the De animalibus. Finally, we will compare the ways in which the two encyclopaedists situate themselves in relation to the De animalibus, paying particular attention to the different modalities of work and ideologies that determine, among other things, the diversity of their relationship to the Stagirite's work.

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