Responsable: >Amal Bousbaa & Sana Benbelli

A80 (ANNULE) - Le sexuel au Maroc : entre normativité et transgression négociées

Date : 2022-09-20 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ISAMM
Salle :
C5
Responsable : Amal Bousbaa & Sana Benbelli
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Benbelli Sana Université Hassan II de Casablanca
Bousbaa Amal Université Hassan II de Casablanca
Amrane Zineb Université Hassan II de Casablanca
Haddou Rahou Bouchra Université Hassan II de Casablanca
Lekbouri Mariam Université Hassan II de Casablanca

A80 - Le sexuel au Maroc : entre normativité et transgression négociées FR

Salle: C5
Responsables: Amal Bousbaa, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, Maroc, Laboratoire de recherche sur Les Différenciations Socio-anthropologiques et les Identités Sociales (LADSIS) et Sana Benbelli, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, Maroc, (LADSIS)

  • Sana Benbelli, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Jeu de corps, enjeux de sexualité chez les serveuses de cafés à Casablanca
  • Amal Bousbaa, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Le parcours sexuel des mères célibataires : sens et modalités de gestion  (à distance)
  • Zineb Amrane, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Des homosexualités et des familles, quelles configurations ? 
  • Bouchra Haddou Rahou, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, La sexualité à l’épreuve de l'infertilité: du désir du couple au désir du bébé
  • Meriem Lekbouri, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, La sexualité chez des femmes casablancaises : entre liberté, autonomie et rapport monétarisé

A80 - Le sexuel au Maroc : entre normativité et transgression négociées FR

Dans des contextes où la légitimité du sexuel est nécessairement reliée au conjugal et à l’institution du mariage, les acteurs œuvrent pour concilier entre aspirations individuelles et attentes sociales. De par la pesanteur du cadre normatif (social, culturel, religieux, juridique, etc.), les actions entreprises tendent souvent vers les négociations et la quête de composer avec les normes communément admises. Les transgressions sexuelles rendues publiques (sexualité hors mariage, homosexualité, etc.) et les affrontements avec l’ordre établi exposent l’individu à la sanction formelle et/ou informelle. L’entourage social devient répressif compte tenu de l’influence exercée par les entrepreneurs de la morale. 
Le panel proposé permet de partir d’expériences différentes pour repenser le sexuel comme un ordre négocié dans des cercles sociaux normatifs (famille, couple, etc.) et transgressifs (couples non mariés, marchandisation sexuelle)

Responsables: Amal Bousbaa, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, Maroc, Laboratoire de recherche sur Les Différenciations Socio-anthropologiques et les Identités Sociales (LADSIS) et Sana Benbelli, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, Maroc, (LADSIS)

  • Sana Benbelli, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Jeu de corps, enjeux de sexualité chez les serveuses de cafés à Casablanca
Les cafés des quartiers populaires à Casablanca sont des espaces réservés à l’usage masculin. Un accès récent des femmes s’est opéré à travers l’activité du service. Les cafés  embauchent désormais des serveuses femmes pour plusieurs raisons ; l’efficacité, la propreté, la docilité et l’attractivité. « Une serveuse ‘‘attire’’ plus les clients » est un constat qui revient souvent dans le discours des clients, des patrons de cafés et des serveuses elles-mêmes.  Conscientes de ce fait, elles essayent d’en tirer profit en améliorant leur revenu à l'intérieur du café à travers les pourboires ou en l’arrondissant par le recours à des échanges sexuels monétarisés avec des clients. Cependant, ces échanges peuvent avoir d’autres finalités que celle de l’argent. Dans cette communication, nous allons présenter les jeux de corps entrepris par les serveuses pour souligner une féminité qui a un coût dans le café, que cela aboutisse ou non à des échanges sexuels. Il s’agit également d’explorer les différents enjeux que renferme pour elles le choix d’entrer en relation sexuelle hors mariage.

  • Amal Bousbaa, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Le parcours sexuel des mères célibataires : sens et modalités de gestion
La maternité célibataire au Maroc est conçue comme un problème social à résoudre. Les mères célibataires, de par leur sexualité hors mariage, représente un groupe ‘déviant’ souvent stigmatisé socialement. La sexualité transgressive touche au système de filiation et à la transmission des biens, elle touche aussi au fonctionnement normatif qui caractérise les familles dirigées par des hommes. Ces dysfonctionnements dérangent l’ordre social qui ne demeure pas inerte face à la transgression commise. Les mères célibataires témoignent souvent de plusieurs manifestations de la stigmatisation et de l’exclusion à leur égard. Cela nous amène à questionner les motivations qui amènent des femmes à s’affranchir de l’interdit et à s’adonner à un sexuel désapprouvé par la collectivité. Comment ces femmes décrivent-elles le passage du sexuel au reproductif ? 

  • Zineb Amrane, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Des homosexualités et des familles, quelles configurations ? 
Les homosexuels au Maroc sont peu susceptibles de dévoiler leur orientation sexuelle, en particulier à leur famille (Courtray, 1998 ; Gouyon, 2010). Ainsi, nous considérons la relation entre l'homosexuel marocain et sa famille comme problématique. Mais en même temps, nous supposons que les échantillons sur lesquels ont travaillé les sociologues et les anthropologues, nous laissent face à une typologie des familles incomplète. Il serait donc pertinent  d’introduire un nouveau profile dans l’échantillon de l’étude de l’homosexualité au Maroc, étant celui des personnes dont les familles connaissent leur orientation sexuelle. Nous proposons donc la question suivante :: dans quel(s) cadre(s) les familles des homosexuels Casablancais apprennent l’orientation sexuelle de leurs fils et quelles conséquences cela a sur leur relation (homosexuel/famille) ?Nous proposons d’interviewer des hommes homosexuels, ainsi que des membres de la  famille immédiate de personnes gays. 

  • Bouchra Haddou Rahou, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, La sexualité à l’épreuve de l'infertilité: du désir du couple au désir du bébé
La sexualité est faite pour le plaisir et pour la reproduction, mais l'attention portée au plaisir passe souvent au second plan pour les personnes qui peinent à concevoir un enfant. Spontanéité et plaisir disparaissent et la sexualité devient une obligation dans l'espoir qu'un spermatozoïde et un ovule se rencontrent enfin. Dans ce texte, nous essayerons, à travers l’analyse des entretiens semi-directifs, de décrire l’impact de l’infertilité sur la vie sexuelle et intime des couples marocains qui ont des difficultés à avoir un enfant. Comment ces couples vivent-ils leur intimité ? leur regard à l’égard des rapports sexuels a-t-il changé ? Comment les couples qui recourent à la procréation médicalement assistée (PMA) vivent-ils les invasions intimes de leur corps et de leurs organes génitaux ?

  • Meriem Lekbouri, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, La sexualité chez des femmes casablancaises : entre liberté, autonomie et rapport monétarisé
Au Maroc, la sexualité hors mariage reste interdite. Malgré cela, certaines femmes transgressent ce dispositif normatif, religieux et juridique. Dans leur discours, cette pratique hors mariage n’est en aucun cas présentée comme interdite par la société marocaine ou par la religion. Elles l’expriment ouvertement voire la banalisent au sein de leur cercle féminin et restreint. Issues d’un quartier populaire à Casablanca, des femmes, âgées entre 27 et 40 ans, en situation précaire, vivent leur sexualité d’une manière assez libre mais avec discrétion. Une sexualité qui n’est pas considérée comme déviante au sein de leur cercle mais plutôt comme une liberté et un signe d’une autonomie sexuelle. Toutefois, le discours de ces femmes par rapport à leur sexualité s’oppose à toute pratique de prostitution. En même temps, vu qu’il existe un besoin économique et même si la plupart de ces femmes travaillent, ceci n’empêche pas une attente de leur part d’être choyées, de recevoir des cadeaux voire d’être soutenues financièrement de la part de l’homme ou des hommes fréquentés. Pour d’autres, elles gardent l’espoir pour que cette relation sexuelle aboutisse à une relation « sérieuse » voire à un mariage.

The Sexual in Morocco: Between Normativity and Negotiated Transgression

In contexts where the legitimacy of sexuality is necessarily linked to the conjugal and the institution of marriage, the actors work to reconcile individual aspirations and social expectations. Due to the weight of the normative framework (social, cultural, religious, legal, etc.), the actions undertaken often tend towards negotiations and the quest to come to terms with commonly accepted norms. Sexual transgressions made public (sex outside marriage, homosexuality, etc.) and clashes with the established order expose the individual to formal and/or informal sanction. The social environment becomes repressive given the influence exerted by the entrepreneurs of morality.
The proposed panel makes it possible to start from different experiences to rethink sexuality as a negotiated order in normative (family, couple, etc.) and transgressive (unmarried couples, sexual commodification) social circles.

Responsables: Amal Bousbaa, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, Maroc, Laboratoire de recherche sur Les Différenciations Socio-anthropologiques et les Identités Sociales (LADSIS) et Sana Benbelli, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, Maroc, (LADSIS)

  • Sana Benbelli, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Jeu de corps, enjeux de sexualité chez les serveuses de cafés à Casablanca
Playing with bodies, sexuality issues among waitresses in Casablanca

The cafés in the working-class neighborhoods of Casablanca are spaces reserved for male use. A recent access of women has taken place through the service activity. Cafés now hire women waitresses for several reasons: efficiency, cleanliness, docility and attractiveness. "A waitress" attracts "more customers" is an observation that is often made by customers, café owners and waitresses themselves.  Aware of this fact, they try to take advantage of it by improving their income inside the café through tips or by rounding it off through monetized sexual exchanges with customers. However, these exchanges may have other purposes than money. In this paper, we will present the body games undertaken by waitresses to emphasize a femininity that has a cost in the café, whether or not this results in sexual exchanges. We will also explore the different issues at stake for them when they choose to enter into sexual relationships outside of marriage.

  • Amal Bousbaa, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Le parcours sexuel des mères célibataires : sens et modalités de gestion
The Sexual Journey of Single Mothers: Meaning and Ways of Managing

Single motherhood in Morocco is conceived as a social problem to be solved. Single mothers, because of their sexuality outside marriage, represent a 'deviant' group that is often socially stigmatized. Transgressive sexuality affects the filiation system and the transmission of property, it also affects the normative functioning that characterizes families headed by men. These dysfunctions disturb the social order which does not remain inert in the face of the transgression committed. Single mothers often experience several manifestations of stigma and exclusion towards them. This leads us to question the motivations that lead women to free themselves from the prohibition and to indulge in a sexual activity disapproved of by the community. How do these women describe the transition from the sexual to the reproductive?

  • Zineb Amrane, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, Des homosexualités et des familles, quelles configurations ? 
Homosexuality and family, what configurations?

Homosexuals in Morocco are unlikely to disclose their sexual orientation, particularly to their families (Courtray, 1998; Gouyon, 2010). Thus, we consider the relationship between the Moroccan homosexual and his family problematic. But at the same time, we assume that the samples on which sociologists and anthropologists have worked leave us with an incomplete typology of families. It would therefore be appropriate to introduce a new profile in the sample of the study of homosexuality in Morocco, namely that of persons whose families know about their sexual orientation. We therefore propose to ask in which frame(s) the families of homosexuals in Casablanca learn about the sexual orientation of their sons and what consequences this has on their relationship (Homosexual/Family) ? We propose to interview homosexual men, as well as members of the immediate family of gay persons.

  • Bouchra Haddou Rahou, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, La sexualité à l’épreuve de l'infertilité: du désir du couple au désir du bébé
Sexuality and infertility: between couple's desire and baby's desire
For infertile couples sexuality is driven by the imperative to reproduce and attention given to pleasure often takes second place for these people who are struggling to conceive a child. Spontaneity and pleasure disappear and sex becomes an obligation in the hope that a sperm and an ovum will finally meet. Through the analysis of semi-structured interviews, we will try to describe the impact of infertility on the sexual and intimate life of Moroccan couples who have difficulty having a child. How do these couples live their intimacy? Has their outlook on sex changed? How do couples who resort to medically assisted procreation (MAP) experience the intimate invasions of their bodies and their genitals?

  • Meriem Lekbouri, Université Hassan II de Casablanca/FLSHAC, (Maroc), LADSIS, La sexualité chez des femmes casablancaises : entre liberté, autonomie et rapport monétarisé
Sexuality among Casablanca women: Between freedom, autonomy and monetarized relationships

In Morocco, sexuality outside marriage is still forbidden. Despite this, some women transgress this normative, religious and legal system. In their discourse, this practice outside of marriage is in no way raised as prohibited by Moroccan society or by religion. They express it openly and even trivialize it within their female and restricted circle. Coming from a working-class neighborhood in Casablanca, women aged between 27 and 40 years old, in a precarious situation, live their sexuality in a rather free but discreet way. A sexuality that is not considered deviant within their circle but rather as a freedom and a sign of sexual autonomy. However, these women’s discourse in relation to their sexuality is opposed to any practice of prostitution. At the same time, given that there is an economic need, and even if most of these women work, this does not prevent them from expecting to be pampered, to receive gifts or even to be financially supported by the man or men they are dating. For others, they keep hoping that this sexual relationship will lead to a "serious" relationship or even a marriage.

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