Responsable: >Laure Assaf & Clio Chaveneau

A76 - Khaleeji Public Spaces: Urban diversity, segregations, and sociabilities in the Gulf 1/2

Date : 2022-09-20 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ISAMM
Salle :
C4
Responsable : Laure Assaf & Clio Chaveneau
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Asseel Al-Ragam Kuwait University
Assaf Laure New York University Abu Dhabi
Breteau Marion American University of Kuwait
Carlow Jason American University of Sharjah

A76 - Khaleeji Public Spaces: Urban diversity, segregations, and sociabilities in the Gulf 1/2 EN

 Salle: C4
Responsables: Laure Assaf, New York University Abu Dhabi et Clio Chaveneau, Sorbonne University Abu Dhabi, UAE 

  • Asseel Al-Ragam, Kuwait University, (Kuwait), “Kuwaitscapes” as a public participation tool for community engagement and equitable public space planning in Kuwait (à distance)
  • Laure Assaf, New York University, Abu Dhabi, (UAE), Rethinking the Segregated City: Territories of Alcohol in Abu Dhabi
  • Marion Breteau, American University, Kuwait, (UAE), Love and distance geographies in Muscat, Oman
  • Jason Carlow, American University of Sharjah, (UAE), Informal Spaces in Industrial Sharjah

Espaces publics khalijites : Diversité urbaine, ségrégations et sociabilités dans le Golfe

Les villes contemporaines du Golfe sont souvent décrites comme des environnements urbains profondément ségrégés, caractérisés par un urbanisme discontinu et des divisions nationales, ethniques et sociales qui se reflètent dans l'espace urbain. Ces paysages d'« enclaves » - des camps de travailleurs aux communautés résidentielles fermées – ont conduit un certain nombre de chercheurs à dépeindre ces villes comme dépourvues d'espaces publics. Parallèlement, ces villes abritent des populations de plus en plus diverses, qui habitent et occupent quotidiennement des espaces urbains en constante transformation. À travers l’exploration des espaces publics urbains, et des interactions et appropriations qui y prennent place quotidiennement, notre panel invite à repenser la définition de l'espace public dans le Golfe, et à partir de cette région. Rassemblant des spécialistes des Émirats arabes unis, d’Oman, d’Arabie saoudite et du Koweït, il propose de se pencher sur la diversité urbaine, les modes de ségrégation et les formes de sociabilité dans une perspective comparative et interdisciplinaire. Des pratiques linguistiques aux formes architecturales, des rencontres ordinaires aux usages transgressifs, nous explorons la manière dont les espaces urbains khalijites permettent d’interroger les tensions entre diversité urbaine et ségrégation, et les différentes formes prises par ces phénomènes dans la région du Golfe.

Responsables: Laure Assaf, New York University Abu Dhabi et Clio Chaveneau, Sorbonne University Abu Dhabi, UAE 

  • Asseel Al-Ragam, Kuwait University, (Kuwait), “Kuwaitscapes” as a public participation tool for community engagement and equitable public space planning in Kuwait
"Kuwaitscapes" comme outil de participation publique pour l'engagement communautaire et la planification équitable de l'espace public au Koweït

L’espace public des villes du Golfe est souvent décrit comme un espace de tension au sein duquel prennent place des négociations socio-culturelles – une lecture inscrite dans le cadre des conceptions postcoloniales de la ville et des théories de l'altérité. Bien que ce cadre ait contribué à représenter les villes du Golfe comme des enclaves socialement ségréguées, il existe peu de propositions apportant des solutions à une telle représentation. Ceci constitue le point de départ de cette communication, qui explore la manière dont les outils de participation publique peuvent contribuer à créer de l'empathie, promouvoir les sociabilités, et encourager la formation d’un attachement au lieu entre différents groupes socio-démographiques qui résident dans le Golfe mais sont maintenus en marge du processus décisionnel. À travers l’étude de cas de deux quartiers koweïtiens, elle examine comment l'espace public est conçu comme une destination à visiter plutôt que comme un espace liminal prenant place au sein d'un quartier de voisinage. Cette situation, dans des villes dépendant largement de la voiture comme mode principal de mobilité, renforce les clivages socioculturels, cimente la politique de classe et limite les échanges sociaux. Cette communication explore également des outils de participation du public tel que « Kuwaitscapes », qui peuvent aider à sensibiliser les populations et à promouvoir des partenariats durables pour relever ces défis urbains.

  • Laure Assaf, New York University, Abu Dhabi, (UAE), Rethinking the Segregated City: Territories of Alcohol in Abu Dhabi
Repenser la ville ségrégée : Territoires de l'alcool à Abu Dhabi

Alors que les ségrégations résidentielles ont été bien étudiées dans la région du Golfe, l'étude de la vente et la consommation d'alcool à Abu Dhabi montre comment les normes morales et religieuses contribuent également à façonner l'organisation spatiale au sein de la capitale des Émirats arabes unis. Jusqu'à récemment, la vente d'alcool était limitée à des zones commerciales spécifiques et à certaines catégories de la population. Parallèlement, dans un pays où les résidents étrangers représentent plus de 80 % de la population, une diversité de normes sociales coexiste dans la ville. À partir d'une ethnographie des jeunesses arabes d'Abu Dhabi, et d'entretiens menés auprès de gérants de bars et d'hôtels, cette communication explore la manière dont les territoires de l'alcool dessinent une géographie morale de la capitale émirienne, qui à la fois se superpose à d'autres formes de ségrégation et les remet en cause. Paradoxalement, la création d'espaces dédiés à la consommation d'alcool favorise le détournement des normes morales : en s'appropriant les espaces des « autres » dans la ville, les jeunes adultes peuvent expérimenter des modes de vie transgressifs tout en échappant aux sanctions sociales.

  • Marion Breteau, American University, Kuwait, (UAE), Love and distance geographies in Muscat, Oman
Géographies de l’amour et de la distance à Mascate, Oman

La distance significative d’une région urbaine à une autre, la séparation entre zones résidentielles, de travail et de loisirs, la ségrégation des quartiers en fonction des appartenances ethniques de leurs habitants, ou encore la prédominance de la mobilité automobile sont autant d'aspects qui font la spécificité des villes du Golfe. Contrastant fortement avec les capitales voisines, Mascate, Oman, est une ville de relativement petite taille. Organisée le long d'axes routiers, sa morphologie tout en longueur donne pourtant à voir une structuration similaire à celle des autres capitales du Golfe. L'ensemble de ces traits socio-urbains donne lieu à des formes de rencontres spécifiques, notamment en ce qui concerne les pratiques de drague. Mon intervention consistera à explorer l'interaction de ces aspects physiques avec les normes morales qui singularisent les rencontres amoureuses à Mascate. Celles-ci tournent autour de l'importance de la discrétion, induite par la prohibition des relations amoureuses dans la société omanaise. Je me concentrerai sur la notion de « géographie de l'amour » pour illustrer la manière dont les jeunes Omanais développent des savoir-faire et des connaissances stratégiques de la ville. J’explorerai ainsi la manière dont l’espace intime peut être pensé au sein de l’espace public, avec une focale particulière sur les normes de genre.

  • Jason Carlow, American University of Sharjah, (UAE), Informal Spaces in Industrial Sharjah
Domesticités industrielles : Modes de logement alternatifs à Sharjah

En réponse au manque d'équipements publics, d'espaces ouverts et d'espaces de loisirs, les habitants de la classe ouvrière des zones industrielles de Sharjah ont modifié et réinventé le tissu urbain moderne. Les résidents y ont construit, développé et occupé une catégorie informelle d'espaces de loisirs situés entre des usines, dans des terrains vagues ou encore en périphérie de la ville. L'occupation informelle, par la classe ouvrière, de ces zones interstitielles et périphériques au sein d’une ville caractérisée par son développement rapide révèle la possibilité de concevoir des équipements stratégiques et infrastructurels, ainsi que de nouvelles formes de logement, afin de créer un urbanisme plus dynamique et socialement durable. Des propositions de design spéculatif sont présentées comme de nouveaux prototypes de logements abordables et d'infrastructures publiques dans les quartiers industriels de Sharjah. Cette communication soutient qu'une meilleure compréhension de ces réseaux informels est nécessaire afin de mettre en œuvre un nouveau type de développement urbain : un urbanisme qui fournirait des équipements publics et permettrait la mobilité sociale, afin d’affecter positivement les flux de personnes et de capitaux à mesure que la ville se développe.

A76 - Khaleeji Public Spaces: Urban diversity, segregations, and sociabilities in the Gulf 1/2 EN

Contemporary Gulf cities are often depicted as deeply segregated urban environments – characterized by a scattered urbanism and national, ethnic, and social divides that are reflected in urban space. These landscapes of “enclaves” – from the labour camp to the gated compound – have led some scholars to portray Gulf cities as devoid of public spaces. At the same time, these cities are home to increasingly diverse populations who inhabit and use daily their rapidly transforming urban spaces. Exploring their everyday interactions, and the transformations and appropriations they bring about, forces us to rethink the definition of public space in, and from, the Gulf. By gathering scholars across the UAE, Oman, Saudi Arabia, and Kuwait, this interdisciplinary panel offers a comparative perspective on urban diversity, segregations, and sociability in the Gulf. From linguistic practices to architectural forms, and from ordinary uses to transgressive ones, we look at how Khaleeji urban spaces help us question the tensions between urban diversity and segregation, and the various forms these phenomena take in the region.

Responsables: Laure Assaf, New York University Abu Dhabi et Clio Chaveneau, Sorbonne University Abu Dhabi, UAE 

  • Asseel Al-Ragam, Kuwait University, (Kuwait), “Kuwaitscapes” as a public participation tool for community engagement and equitable public space planning in Kuwait
Public space in Gulf cities is often depicted as a space of tension where socio-cultural negotiations take place. Postcolonial concepts of the city and theories of the “other” frame this understanding.  While this reading has contributed to the positioning of Gulf cities as socially segregated enclaves, solutions to bridge this divide are largely missing. From this position, the paper explores how public participation tools can build empathy, promote socialization, and encourage place attachment between different socio-demographic groups residing in the Gulf but are marginalized from the decision-making process. Using two Kuwaiti neighborhoods as case studies, the paper explores how public space is experienced as a destination point rather than one that engages liminal spaces of a neighborhood. This condition in car dependent cities reinforces socio-cultural divides, cements class politics, and limits social exchange. The paper also explores public participation tools such as “Kuwaitscapes” that can help raise awareness, shift sensibilities, and promote sustainable partnerships to address these urban challenges.

  • Laure Assaf, New York University, Abu Dhabi, (UAE), Rethinking the Segregated City: Territories of Alcohol in Abu Dhabi
While residential segregations have been well studied in the Gulf region, the case-study of alcohol sale and consumption in Abu Dhabi shows how moral and religious norms also shape spatial organization in the UAE capital. Until recently, alcohol sale was restricted to specific commercial areas and to certain categories of the population. At the same time, in a country where foreign residents represent more than 80% of the population, a diversity of social norms coexist in the city. Based on an ethnography of the Arab youth of Abu Dhabi, and on interviews conducted with bar and hotel managers, this paper explores how the territories of alcohol draw a moral geography of the Emirati capital which is both overlapping with and challenging other forms of segregation. Paradoxically, the creation of spaces dedicated to alcohol consumption favors the diversion of moral norms: by appropriating the spaces of “others” in the city, young adults can experiment with transgressive lifestyles while evading social sanctions.

  • Marion Breteau, American University, Kuwait, (UAE), Love and distance geographies in Muscat, Oman
The fairly, yet significant distance between areas, the separation of residential, work or leisure areas, the distinction of neighborhoods according to ethnicities or other identity-related traits, and the predominance of automobile mobility, are some of the many aspects that distinguish Gulf cities. Strikingly contrasting from the neighboring Gulf capitals, Muscat, Oman, is a relatively small capital city. Organized along main road axes, its length-shaped organization yet gives rise to similar structuring as the other Gulf capitals. All together, these socio-urban features give rise to specific forms of encounters, especially when it comes to flirting and date practices. My intervention will explore the interaction of these physical aspects with moral norms that particularize amorous encounters in Muscat. Those revolve around the importance of discretion, which is induced by the overall disapproval of love affairs in the Omani society. To this end, I will elaborate on the notion of “love geography”, to illustrate how young Omanis develop know-how and strategic knowledge of the city, and to examine how intimate spaces can be thought within public settings, with a particular focus on gender differences.

  • Jason Carlow, American University of Sharjah, (UAE), Informal Spaces in Industrial Sharjah
In reaction to the lack of public amenities, open spaces and space for leisure, the working class residents of Sharjah’s industrial zones have altered and re-inhabited the fabric of the modern city. Residents have constructed, developed and inhabited an informal layer of leisure spaces between factories, in vacant lots, and at the urban periphery of the city. The informal occupation of the interstitial and peripheral zones of the rapidly developing, twenty-first century city by the working class reveals potential for the design of strategic, infrastructural amenities and new forms of housing to create a more dynamic, more socially sustainable urbanism. Speculative design proposals are presented as new prototypes for affordable housing and public infrastructure in Sharjah’s manufacturing districts. The work contends that a better understanding of informal networks is necessary for a new type of urban development; one that provides public amenity and social mobility to positively affect flows of people and capital as cities develop.

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