AM68 - Sociologie du travail et des professions 2

L’ambition de cette étude est de comprendre et de donner un sens au vécu quotidien des mouqfias/ouvrières qui travaillent dans l’agriculture et qui sont recrutées dans le mouqef . Ainsi ce travail a évité d’aborder ce groupe de femmes  de l’extérieur comme un ensemble homogène vulnérable, qui exerce un travail dur et pénible sensible aux changements socio –économiques et aux mutations du secteur agricole. Le but est plutôt d’observer de près les ouvrières et  d’écouter leurs discours pour mieux comprendre le sens qu’elles donnent à leur vécu et aux conditions de leur  travail, à partir  d’une étude microsociologique basée sur l’observation directe des femmes dans le mouqef et l’exploitation agricole et des entretiens semi directifs. Cette étude s’intéresse aux pratiques des ouvrières/mouqfias dans et autour du mouqef et des exploitations agricoles, elle interroge la relation de ces ouvrières au travail et à l’autonomisation qu’il leur procure. Du mouqef à l’exploitation l’ouvrière est soumise à des contraintes d’accès et d’exercice du travail (Accident de route, la violence, l’altération du corps, la faible rémunération, les conflits avec l’autre masculin,…), à des différentiations genrées dans l’espace et à des représentations stigmatisantes de son entourage. L’ouvrière consciente de ces difficultés considère en même temps que le travail agricole lui procure autonomie et indépendance. La recherche tente aussi de dévoiler comment l’ouvriére /mouqfia qualifie l’autonomie que génère son travail et son impact aussi bien sur sa construction identitaire que sur sa négociation avec les  structures de domination qui l’entourent.

Tout d’abord nous proposons de définir une généalogie de la politique culturelle postcoloniale en Tunisie afin de dresser la liste  des instruments mis en place et de permettre de comprendre le statut de l’artiste et la professionnalisation des métiers artistiques. On tentera d’interroger les politiques culturelles et publiques dans l’évolution des plans quinquennaux et des budgets et de croiser les données pour connaître la stratégie ou les stratégies qui se positionnent autour de la professionnalisation. Il est important d’explorer les théories autour des métiers artistiques et culturels et leur fragilité dans nos sociétés afin d’étayer cette exploration théorique. Le travail aura deux volets : le premier étant un état des lieux historique et un diagnostic des infrastructures ainsi qu’une catégorisation des disparités entre les disciplines artistiques.  Dans un second temps, nous tenterons une analyse sociologique et anthropologique de la crise sanitaire et son effet sur les métiers de l’art et de la culture en Tunisie. Est-ce que la crise sanitaire est un déclencheur d’une crise professionnelle ou cache-t-elle une fragilité héritée ? Cette fragilité est-elle liée à la nature du métier ou à l’absence de structure légale ?  Nous tenterons de répondre à ces questions grâce à des entretiens avec des musiciens afin d’explorer les répercussions de la crise sanitaire sur le statut du musicien en Tunisie. Dans un premier temps il est important d’effectuer une catégorisation typologique afin de ressortir les différents sous-groupes dans le secteur de la musique.