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AG67 - Le rôle du soufisme dans les relations entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne
Date : 2022-09-23 | 16:15:00-18:15:00
Évènement :
Congrès INSANIYYAT
Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie : | ||
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A.G | ||
Lieu : | ||
ISAMM | ||
Salle : | ||
C6 |
Responsable : Taoufik Ben Ameur | |
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Modérateur·trice : | |
Discutant·e : | |
Les intervenant·e·s : | |
Kahlaoui Mohamed | Carthage |
Ben Mesmia Thouraya | Zitouna |
Jouini Sarra | Université Ezzaitouna |
Seddiki Mohamed Naceur | Jendouba |
AG67 - Le rôle du soufisme dans les relations entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne FR Salle: C6 Responsable: Taoufik Ben Ameur, Académie Tunisienne des Sciences, Lettres et Arts
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AG67 - Le rôle du soufisme dans les relations entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne FR
Au cours de l'histoire, le Maghreb a entretenu d'étroites relations avec l'Afrique subsaharienne à tous les niveaux . Loin de prétendre analyser les multiples dimensions de ces relations nous nous proposons d'y déceler l'impact du religieux comme facteur de connexion entre le maghreb et les sociétés du sud . Après un rappel de l'influence du facteur religieux dans les rapports maghrebo-africains en général nous analyserons la manière dont le soufisme s'est imposé comme acteur incontournable des rapports entre les deux mondes . En effet le soufisme a historiquement été un lien de connexion privilégié de telle façon qu'on ne peut évoquer les rapports des sociétés subsahariennes avec le maghreb sans prendre en compte son impact et son rôle. Nous essayerons dans cette approche de dévoiler les activités confrériques bilatérales et cerner leurs influences réciproques non seulement sur le plan religieux mais aussi au niveau des activités et dimensions de la vie culturelle et socio-politique . Plus complexe et non moins intéressante est la manière dont ces deux mondes se complètent spirituellement et s'utilisent mutuellement selon les enjeux et les nécessités historiques . Toutefois étant donné que le thème sur lequel a porté notre choix n'est pas défini dans le temps englobant en effet les périodes anciennes et modernes et touchant à divers domaines nous procéderons à un échantillonnage qu'on estimait représentatif révélateur et privilégiant les principaux points de rencontre sur le plan aussi bien géographique et historique que socio-culturel . Pour atteindre ces objectifs on n'a pas hésité à faire appel à des spécialistes dans le domaine en question en effectuant au niveau des participants un tri minutieusement opéré et garantissant la variété d'opinions afin d'enrichir cette approche . Le thème sera donc abordé de différents points de vue et analysé sur la base de diverses méthodologies et à la lumière de différentes perspectives allant de l'historique vers le philosophique en passant par le social et le politique .En rassemblant des contributeurs d'horizons divers Nous escomptons ainsi pouvoir dépasser les cloisonnements disciplinaires et institutionnels . Certes nombreuses sont les recherches qui ont été menées sur le soufisme au Maghreb et au sud du Sahara. Mais il est aussi important de remarquer qu'elles n'étaient pas suffisamment axées sur l'aspect relationnel de la question en adoptant une démarche soit historique soit monographique de deux mondes différents et visant certains sujets ponctuels esquivant l'approche d'une problématique globale. l'apport nouveau de l'atelier que nous proposons consiste à instaurer une nouvelle approche thématique qui dépasserait cette démarche en déterminant l'impact des échanges culturels dans les deux sens et en ouvrant la recherche sur d'autres dimensions civilisationnelles sociales culturelles religieuses et politiques.
Responsable: Taoufik Ben Ameur, Académie Tunisienne des Sciences, Lettres et Arts
- Mohamed Kahlaoui, Université de Carthage, L'occident islamique et le Soufisme du Sahara : unité d'origine et manifestations de l'humanisme à travers des modèles spécifiques
Malgré ses liens étroits avec le Soufisme originaire de l’Orient, le Soufisme de l’Occident islamique a été caractérisé par une spécificité intellectuelle et spirituelle/culturelle, qui a fortement influencé la vie de la société et le mouvement de l’Histoire. Ses caractéristiques semblaient particulièrement claires chez les confréries al-Qadiriya, al-Shazlya et al-Tijania, d’où d’autres confréries se sont étendues, en ayant une influence et une propagation qui a rayonné jusqu’au Sahara occidental et en Afrique centrale.
Dans cette zone géographique, et en dépit du fait qu’il a la même origine que le Soufisme maghrébin, il s’est manifesté sous des aspects d’influence sur la vie sociétale,sur le politique, le morale et l’axiologique, d’une part. Puis sur des aspects relatifs à l’individu, d’autre part. Ce qui mérite à notre avis, d’une façon générale, une étude scindée en deux grandes sections :
La première est relative à la démonstration de l’unité originelle, historiquement et institutionnellement. Vu que les confréries soufies qui existaient dans le nord du Maghreb, sont apparues dans le désert africain, en ayant préservé cette même origine que ce soit religieusement ou idéologiquement. En outre, ces confréries se sont engagées sur la ligne soufie modérée et sunnite. La deuxième section sera consacrée à l’étude de l’impact du Soufisme sur la réalité sociale, via l’exercice du pouvoir religieux(sharia). Puis parallèlement à l’éducation spirituelle (culte, dhikr, audition). Cela a pris un caractère humaniste au niveau de la pensée et des valeurs pratiques.
En effet, le pouvoir spirituel des Saints et des Sheikh des confréries soufies s’est étendu à l’éducation, à la justice et à la vie quotidienne des gens. Conséquemment, il y a eu d’abord une adaptation aux coutumes et traditions africaines. Ensuite, un intérêt pour la création de formes de solidarité sociale est apparu.Enfin, il y a eu la recherche de la stabilité matérielle et spirituelle. Voilà ce qui va être au centre de cette recherche, à travers des textes et des expériences associés, en particulier, à des courants soufis ayant apparus au Sahara et qui sont toujours influents, à l’instar des al-Hamadsha, al-Siddiqiyah et al-Khodriyah.
- Thouraya Ben Mesmia, Université la Zitouna, Les relations soufies entre l'occident islamique et l'Afrique subsaharienne : analyse comparative entre la perspective de la philosophie islamique et la philosophie politique
Les origines profondes dans l’histoire des voies spirituelles soufies, en général, et des turuq à savoir la Tijāniyya, la Qādiriyya, la Burhniyya, la Simāniyya et la Musāwiyya, en particulier, ne peuvent pas être remises en question avec une certaine différence, tout à fait normale, entre l’Orient (110 de l’Hégire) et l’Occident (543 de l’Hégire) islamiques.
D’un siècle à l’autre, le soufisme s’est ancré dans les parties ouest et sud du continent africain au point de devenir une institution religieuse et politique englobant quatre dimensions : la science, l’apprentissage, la conscience politique et l’esprit révolutionnaire. Le soufisme a permis, également, de tisser de fortes relations entre l’Occident islamique ou plutôt entre le Maghreb arabe et l’Afrique subsaharienne. La relation entre ces deux zones géographiques s’est renforcée sous l’effet de plusieurs facteurs objectifs parmi lesquels l’organisation institutionnelle, l’extension à la fois sociale, culturelle, politique (période coloniale ou postcoloniale), et surtout philosophique à travers l’interprétation de l’habillement soufi (le cas de sacralisation) et sa signifiance mythique (comme l’affiliation chérifienne). Malgré le caractère rarissime des recherches sur cette relation, cette dernière suscite plusieurs interrogations parmi lesquelles: quels sont les facteurs qui ont engendré une telle relation et quels mécanismes ont-ils contribué à son extension, développement et accumulation à travers le temps ?
Quelles finalités et quels contenus idéologiques, à la fois religieux et politiques, vise-t-elle concrétiser ? Pour quelles raisons les études et les politiques américaines ont-elles confondu les voies spirituelles soufies avec les mouvements islamiques après les événements du 11 septembre 2011? Quels sont les futurs scénarios programmés pour cette relation surtout devant l’impact de la mondialisation sous ses différents aspects surtout culturel, cognitif religieux (la revivification religieuse en particulier devant la philosophie de déconstruction) et politique (l’intégration politique favorisée par la philosophie de la construction).
La présente recherche tente de répondre à ces questionnements à travers une analyse des relations soufies entre l’Occident islamique et l’Afrique subsaharienne selon une perspective comparative entre deux conceptions différentes de la même relation : la conception de la philosophie islamique et celle politique. La même recherche se subdivise en quatre axes. : le premier concerne le cadre fondamental de la recherche (problématique de la recherche/ son utilité théorique et pratique/ ses concepts/ ses buts), le second met l’accent sur le cadre théorique selon une entrée historique (les relations soufies entre l’Occident islamique et l’Afrique subsaharienne : la naissance et le développement/ la relation selon une perspective de la philosophie islamique/ la relation selon une perspective de la philosophie politique : le fixe et le mobile/ les citations philosophiques orientant l’explication), le troisième discute le cadre de la méthodologie de recherche ( la nature de la recherche/ ses questionnements/ la méthodologie de recherche), tandis que le quatrième axe présente les résultats de la recherche ( la comparaison de la perspective de la philosophie de recherche avec celle de la philosophie politique/ l’avenir de la relation entre l’Occident islamique et le sud du Sahara (les scénarios prévus entre 2020 et 2050).
- Sarra Jouini, Université la Zitouna, L'influence du mouvement snoussi sur la vie religieuse dans le désert libyen
Les sources s’accordent à dire que le « mouvement S’noussi » a connu un déplacement du Maghreb islamique vers le sud et qu’il s’est installé au sein de la Zaouïa blanche sur la Montagne Verte libyenne et s’est répandu dans des oasis telles que l'« oasis Jaghboub » et « l’oasis Kafra ». Cette école, qui s’est identifiée comme une confrérie renouvelée et correctrice de l'itinéraire du soufisme, a précédemment eu des piliers fondés par la pensée du cheikh Ahmed Ben Issa al-Barnassi al-Fassi, connu sous le nom d’Ahmed Zarrouk. Comme en témoigne sa filiation, il possède des racines arabo-maghrébines ainsi que des origines berbères qui remontent à la tribu des Abranis près de Fès. Cela conduit à la lecture et le suivi de l'itinéraire des idées du Maghreb à l’Orient en passant par « Misrata », où il a désiré s'installer en rassemblant les gens autour de lui au point où l’on a dit de lui qu’il est « un adorateur qui puise de la mer de l’invisible, et un savant ayant une autorité spirituelle reconnue. »
Bien que le soufisme soit dans l'absolu caractérisé par une tendance humaniste dans laquelle le Mourid dépasse les coutumes et les nationalités, ainsi qu'il vacille entre la terre et les limites du ciel, le « mouvement s'noussien » a eu une histoire majestueuse imprégnée de l’identité historique et du sable du désert. Vu qu'il est l’une des hiérarchies de la théocratie locale, comme mentionné dans certaines études, où le cheikh est de la plus haute classe en tant que chef du clan, signant les traités de coalition comme c’est le cas dans les communautés d’Afrique du Nord. Le fondateur de la confrérie, le cheikh Mohammed Ben Ali S'noussi (M 1859) est probablement l’exemple de la personnalité centrale s'étant mu du mont « Asnous en Algérie », en passant par l’Université des al-Quaraouiyine puis en arrivant en Egypte, et enfin à la Mecque. Suite à quoi il s'est installé en Lybie où la confrérie a pris un souffle djihadiste s’étendant horizontalement des Moudjahadate de la piété au Moudjahadate de la révélation sur la terre clairement établies dans les traces écrites, à l'instar de son texte intitulé « les fruits mûres du mouvement S'noussi. »
« Le mouvement S'noussi » a meublé un aspect important du désert libyen pour contrer l’invasion intellectuelle et terrestre entrante, en coordonnant avec les Zaouïa voisines et en se déplaçant au cœur du désert pour reconquérir les terres, en créant une organisation cohérente centrée autour de la confrérie, et faisant un rebondissement dans les tâches politiques qui sont enracinées dans le sociologique. Un tel lexique mérite d’être revu sous l'angle de l’impact et de l’influence d’un point de vue anthropologique religieux qui prend en compte une partie du soufisme qui ne s’inscrit pas dans des visions abstraites et séparées de la vie et de ses conditions en se contentant d'assurer le voyage du Salek avec le Dhikr, la lecture et les Awrad.
- Mohammed Naceur Seddiki, Institut supérieur des sciences humaines, Université de Jendouba, Le rituel de la Banga: La Banga de Sidi Marzouk à Nafta ou l’influence africaine sur le soufisme maghrébin
Banga est le nom d’une divinité africaine symbolisée par unbouccornu, orné des plus beaux bijoux et qui prête allégeance au Saint Sidi Marzouq Chouchen. Ce dernier n’était autre que l’esclave noir émancipé qui avait obtenu par la suite la sainteté en créant un groupe ethnique noir au Djérid(sud tunisien). Ce groupe prônait le mysticisme, la doctrine acharite et la jurisprudence malikite en plus des enseignements du grand soufi Junayd.
Le mystisme des Noirs « esclaves », comme ils étaient communément appelés à Nafta ou bien les Awlad (disciples) Sidi Marzouk, étaient distingués par la couleur et le caractère des Noirs, adapté aux spécificités locales au Djérid. La plupart de ces Africains, ramenés du Soudan occidental (Mali, Niger…),étaient devenus par la suite des esclaves émancipés, comme l’histoire de Sidi Marzouk Chouchan, racontée dans les contes locaux.Ce dernier était esclave de Sidi Abou Ali al-Sinni al-Nafti, protecteur de la route saharienne du pèlerinage à la Mecque. Sidi Marzouk était l’un de ces serviteurs les plus proches ensuite, après l’apparition des signes de sainteté, son maître Abou Ali lui avait ordonné l’indépendance à son égard car d’après le dicton populaire : « Un cheikh ne sert pas un autre cheikh ». La plupart de ses disciples étaient des Noirs esclaves de même que des Blancs, devenus ses alliés. Après avoir obtenu la sainteté(wilaya) et autorisé à transmettre le savoir (ijaza), il avait fondé un édifice religieux(zawiya) nommé « Maison des esclaves » où ces Africains allaient célébrer leur rituel, comme la Banga et son bouc et allaient bâtir un soufisme afro-maghrébin ou bien afro-djeridien grâce à l’autorité du célèbre soufi du Djérid Sidi Abou Ali al-Nafti.
Les festivités des Awled Sidi Marzouk avec leur célèbre cérémonie (Zarda) ont lieu fin juillet de chaque année (40 jours après le début de l’été), réunissant l'héritage africain dans un « mélange » de soufisme alaouite-madyanite (de Sidi Bou Ali et d’Abou Madyan). On assiste alors à la Banga avec ses chants religieux de Djérid en plus de leurs instruments musicaux africains dans une sorte de voyage spirituel entre histoire et émotions, c’est ce qui caractérise ce genre de soufisme dans la ville tunisienne de Nafta.
Quelles sont alors ses racines et quelles sont ses caractéristiques les plus marquantes ?
Comment ce soufisme populaire dans son cachet africain du Djérid a-t-il réussi, avec son emprunte africaine, à perdurer jusqu’à nos jours ?
The role of Sufism in Maghrebian-Sub-Saharan African relations
Throughout history, the Maghreb has maintained close relations with sub-Saharan Africa at all levels. Far from pretending to analyze the multiple dimensions of these relations, we propose to detect the impact of religion as a connecting factor between the Maghreb and the societies of the south. We first discuss the influence of the religious factor on the Maghreb-African relations in general. We will then analyze the way in which Sufism emerged as a key player in the relations between the two worlds. Indeed, Sufism has historically been a privileged connection link in such a way that one cannot evoke the relations of sub-Saharan societies with the Maghreb without taking into account its role and impact. Using this approach, we will try to unveil bilateral brotherhood activities and identify their reciprocal influences not only on the religious level but also on the cultural and socio-political levels. More complex and no less interesting is the way in which these two worlds complement each other spiritually and use each other according to historical challenges and necessities. However, given that the theme which we have chosen is not time bound, encompassing as it does ancient and modern periods and touching on a range of fields, we will conduct a representative and informative sampling focusing on the main geographical, historical as well as socio-cultural 'crossroads'. To achieve these objectives, we have not hesitated to call on specialists in the field, carefully selecting the participants to guarantee the variety of opinions in order to enrich this approach.The theme will therefore be approached from different points of view and analyzed on the basis of various methodologies and in the light of different perspectives ranging from the historical to the philosophical through the social and the political. By bringing together contributors from various backgrounds, we therefore expect to be able to go beyond disciplinary and institutional compartmentalization. Certainly, a great deal of research has been carried out on Sufism in the Maghreb and in the south of the Sahara. Nevertheless, it is also important to note that they were not sufficiently focused on the relational aspect of the question as they adopted either a historical or a monographic approach of two different worlds and targeted certain specific subjects while avoiding the wider issue approach. The fresh contribution of the workshop that we propose consists in establishing a new thematic approach, which would go beyond this perspective by determining the impact of cultural exchanges in both directions and by opening research up to other dimensions- civilizational,social, cultural, religious and political.
Responsable: Taoufik Ben Ameur, Académie Tunisienne des Sciences, Lettres et Arts
- Mohamed Kahlaoui, Université de Carthage, L'occident islamique et le Soufisme du Sahara : unité d'origine et manifestations de l'humanisme à travers des modèles spécifiques
The Islamic West and Sufism in the Sahara: From original unity to humanistic propensities through specific models
Despite its close ties with Sufism originating from the East, Western Islamic Sufism has been characterized by an intellectual and spiritual/cultural specificity, which has strongly influenced the life of the society and the movement of History. Its characteristics seemed particularly clear in the brotherhoods of al-Qadiriya, al-Shazlya, and al-Tijania, from where other brotherhoods spread, having an influence and propagation that radiated as far as Western Sahara and Central Africa.
In this geographical area, and in spite of the fact that it has the same origin as Maghrebian Sufism, it has manifested itself under aspects of influence on societal life, on politics, morals and axiology, on the one hand. Then, it has manifested itself under aspects relating to the individual, on the other hand. In our opinion, this merits, in a general way, a study divided into two main sections:
The first is related to the demonstration of the original unity, historically and institutionally. Given that the Sufi brotherhoods that existed in the north of the Maghreb, appeared in the African desert, having preserved this same origin both religiously and ideologically. Moreover, these brotherhoods were committed to the moderate and Sunni Sufi line. The second section will be devoted to the study of the impact of Sufism on the social reality, through the exercise of religious power (sharia). Then parallel to spiritual education (worship, dhikrand hearing). This has taken on a humanistic character at the level of thought and practical values.
Indeed, the spiritual power of the Saints and Sheikhs of the Sufi brotherhoods extended to education, justice and the daily life of the people. Consequently, there was first an adaptation to African customs and traditions. Then, an interest in creating forms of social solidarity emerged. Finally, there was the search for material and spiritual stability. This is what will be at the center of this research, through texts and experiences associated, in particular, with Sufi currents that appeared in the Sahara and are still influential, such as al-Hamadsha, al-Siddiqiyah and al-Khodriyah.
- Thouraya Ben Mesmia, Université la Zitouna, Les relations soufies entre l'occident islamique et l'Afrique subsaharienne : analyse comparative entre la perspective de la philosophie islamique et la philosophie politique
Sufi relations between the islamic West and sub-saharan Africa : a comparative analysis between the perspective of islamic philosophy and political philosophy
The deep origins in the history of Sufi spiritual paths, in general, and of the religious trends namely planned between 2020 and 2050). Tijāniyya, Qādiriyya, Burhniyya, TSimāniyya andMusāwiyya, in particular, cannot be questioned with some difference among them , it is completely normal, between the East (110 AH) and the West (543 AH) Islamic.
From one century to the next, Sufism has taken root in the western and southern parts of the African continent to the point of becoming a religious and political institution encompassing four dimensions: science, learning, political awareness and revolutionary spirit. Sufism has also made it possible to forge strong relations between the Islamic West, or rather between the Arab Maghreb and sub-Saharan Africa. The relationship between these two geographical areas has been strengthened under the effect of several objective factors including the institutional organization, the extension at the same time social, cultural, political (colonial or postcolonial period), and especially philosophical through the interpretation of Sufi clothing (the case of sacralisation) and its mythical significance (such as the “Cherifian affiliation” which means coming from very pure ancestors).
Despite the extremely rare nature of research on this relationship, the latter raises several questions, including: what are the factors that have generated such a relationship and what mechanisms have they contributed to its extension, development and accumulation over time?
What aims and what ideological content, both religious and political, does it aim to achieve? Why have American studies and policies confused Sufi spiritual paths with Islamic movements after the events of September 11, 2011? What are the future scenarios programmed for this relationship, especially in the face of the impact of globalization in its various aspects, especially cultural, cognitive, religious (religious revivification in particular in front of the philosophy of deconstruction) and political (political integration favoured by the philosophy of construction).
This research attempts to answer these questions through an analysis of the Sufi relations between the Islamic West and sub-Saharan Africa from a comparative perspective between two different conceptions of the same relationship: the conception of Islamic philosophy and the political one. The same research is subdivided into four axes : the first ,concerns the fundamental research framework (research problem / its theoretical and practical utility / its concepts / its goals), the second emphasizes the theoretical framework according to a historical entry (the Sufi relations between Islamic West and Sub-Saharan Africa: Birth and Development / Relation from a Perspective of Islamic Philosophy / Relation from a Perspective of Political Philosophy: Fixed and Motive / Philosophical Quotes Orienting the Explanation), the third one, discusses the framework of the research methodology (the nature of the research / its questions / the research methodology), while the fourth axis presents the results of the research (the comparison of the perspective of the research philosophy with that of the political philosophy / the future of the relationship between the Islamic West and the south of the Sahara (scenarios
- Sarra Jouini, Université la Zitouna, L'influence du mouvement snoussi sur la vie religieuse dans le désert libyen
The influence of the S'noussi movement on religious life in the Libyan Desert
The sources agree that the "S'noussi movement" experienced a shift from the Islamic Maghreb to the south and settled in the White Zaouia on the Libyan Green Mountain and spread to oases such as the "Jaghboub oasis" and the "Kafra oasis". This school, founded by Sheikh Ahmed Ben Issa al-Barnassi al-Fassi, known as Ahmed Zarrouk, is represented by a renewed brotherhood that corrects the itinerary of Sufism. Its leader, a Maghrebi Arab-Berber, descends from the Abranis tribe near Fez. His influence extended from the Maghreb to the East through "Misrata", where he wanted to settle by gathering people around him, since he is "a worshipper who draws from the sea of the invisible, and a scholar with recognized spiritual authority. "He is also one of the hierarchies of the local theocracy, as mentioned in some studies, where the sheikh is of the highest class as the head of the clan.
Although Sufism is in the absolute characterized by a humanistic tendency in which Mourid transcends customs and nationalities, as well as wavering between the earth and the limits of the sky, the "Sufism movement" has had a majestic history.
The "S'noussi" movement has furnished an important aspect of the Libyan Desert to counter the intellectual and land invasion, coordinating with neighboring Zaouia and moving into the heart of the desert to reclaim the land, creating a coherent organization centered on the brotherhood, and making a twist on political tasks that are rooted in sociology. Such a lexicon deserves an examination from a religious anthropological point of view that takes into account a part of Sufism that does not fit into abstract and separate visions of life and its conditions by simply ensuring the journey of Salek with Dhikr, reading and Awrad.
- Mohammed Naceur Seddiki, Institut supérieur des sciences humaines, Université de Jendouba, Le rituel de la Banga: La Banga de Sidi Marzouk à Nafta ou l’influence africaine sur le soufisme maghrébin
The ritual of la Banga:The Banga of Sidi Marzouk in Nafta or the African influence on Maghrebian sufism
Banga is the name of an African deity symbolized by a bouccornu, adorned with the most beautiful jewels and lending allegiance to Saint Sidi Marzouq Chouchen. The latter was none other than the emancipated black slave who had subsequently obtained holiness by creating a black ethnic group in Djérid (southern Tunisia). This group advocated mysticism, acharite doctrine and Maliki jurisprudence, in addition to the teachings of the great Sufi Junayd.
The mystism of the Blacks "slaves", as they were commonly called in Nafta or the Sidi Marzouk Awlad (disciples), and distinguished by the color and character of the Blacks, adapted to the local specificities in Djérid. Most of these Africans, brought back from Western Sudan (Mali, Niger ...), had subsequently become emancipated slaves, like the story of Sidi Marzouk Chouchan, told in local tales, who was a slave of Sidi Abou Ali al- Sinni al-Nafti, protector of the Saharan pilgrimage route to Mecca. Sidi Marzouk was one of these closest servants then. After the appearance of holiness signs, his master Abu Ali had ordered him to be independent because, as the popular saying goes,: "A sheikh does not serve another sheikh ”. Most of his followers were black slaves as well as whites. After having obtained holiness (wilaya) and being authorized to transmit knowledge (degree), he had founded a religious building (zawiya) named "House of slaves" where these Africans would go to celebrate their ritual, like the Banga and its goat and were going to build an Afro-Maghrebi or Afro-Djeridian Sufism, thanks to the authority of the Djérid famous Sufi, Sidi Abou Ali al-Nafti.
The Awled Sidi Marzouk festivities with their famous ceremony (Zarda) take place at the end of July of each year (40 days after the start of summer), bringing together African heritage in a "mixture" of Alawite-Madyanite Sufism (from Sidi Bou Ali and Abou Madyan). We then attend the Banga with its religious songs of Djériden plus their African musical instruments in a kind of spiritual journey between history and emotions, characterizing this kind of Sufism in the Tunisian city of Nafta.
The Awled Sidi Marzouk festivities with their famous ceremony (Zarda) take place at the end of July of each year (40 days after the start of summer), bringing together African heritage in a "mixture" of Alawite-Madyanite Sufism (from Sidi Bou Ali and Abou Madyan). We then attend the Banga with its religious songs of Djériden plus their African musical instruments in a kind of spiritual journey between history and emotions, characterizing this kind of Sufism in the Tunisian city of Nafta.
What then are its roots and what are its most striking characteristics?
How has this popular Sufism in its African cachet of Djérid managed, with its African background, to last until today?