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AM60 - Institutions et pratiques religieuses

Date : 2022-09-23 | 16:15:00-18:15:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
ISAMM
Salle :
C5
Responsable :
Modérateur·trice : Emna Jeblaoui
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Eskandari Youna EHESS
Nouri Noureddine Université de Tunis
Essoh Nome Rose De Lima Université Alassane Ouattara

AM60 -  Institutions et pratiques religieuses FR-AR

Salle: C5
Modératrice : Emna Jeblaoui, FLAH, Université de la Manouba

  • Youna Eskandari, EHESS, Césor, (France), Les « brahmanes » islamiques ? La place et la fonction des oulémas dans la Cité de l'ayatollah Khomeini FR
  • Noureddine Nouri, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis AR 
  •  ماذا بقي من المذهب الإباضي ببلاد الجريد؟ واحة نفطة نموذجا: دراسة في الأنثروبولوجيا التاريخية
  • Essoh Nome Rose de Lima, Université Alassane Ouattara Bouaké (Côte d’Ivoire), Être chrétien pentecôtiste en pays odzukru : un cheminement religieux dans un contexte concurrentiel FR

  • Youna Eskandari, EHESS, Césor, (France), Les « brahmanes » islamiques ? La place et la fonction des oulémas dans la Cité de l'ayatollah Khomeini FR
La hiérarchie spirituelle de la Cité de Khomeini confère le premier rôle aux clercs (oulémas). Khomeini leur accorde une double fonction essentielle : ils sont à la fois les dépositaires et les transmetteurs de la doctrine sacrée, de l'islam dans toutes ses dimensions. Les clercs portent une grande responsabilité dans la Cité, puisqu'ils sont capables de l'élever comme de la dévoyer. Ceux qui y prétendent doivent donc se plier à un exigeant code moral (grand djihâd). Nous adopterons une approche phénoménologique, nous permettant de dépasser la lecture socio-politique et juridique du clergé iranien, pour le faire apparaître comme objet métaphysique. Nous choisissons d'en rechercher le sens profond à travers le regard de Khomeini, avec pour corpus fondamental l'ensemble de ses discours, c'est-à-dire, en somme, son enseignement oral, ressource riche et peu étudiée. Surtout, nous aurons recours à l'outil de l'analogie pour dresser des comparaisons avec d'autres modèles de Cités traditionnelles. La mise en parallèle avec les brahmanes dans la société hindoue (René Guénon, Louis Dumont) nous permettra d'attester que le clergé iranien s'inscrit, selon Khomeini, dans une société à ordres (Platon, Georges Dumézil), qui accorde à la classe sacerdotale la place première dans la Cité. Cela nous permettra de faire apparaître la structure métaphysique de la Cité de Khomeini.

  • Noureddine Nouri, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis AR 
  •  ماذا بقي من المذهب الإباضي ببلاد الجريد؟ واحة نفطة نموذجا: دراسة في الأنثروبولوجيا التاريخية

Que reste-t-il de l’école ibadite dans le Jérid ? L’exemple de Nefta, étude d’anthropologie historique 
Cette intervention concerne la recherche de l'héritage Ibâdite dans la ville tunisienne, Nefta, qui est la doctrine dominante dans « la région des palmes » ou « Bilād al-Jarῑd », pendant l’époque médiévale (du VIIIe siècle au XIIIe siècle de notre ère), en nous appuyant sur un corpus oral local (récits, narrations, et mentalités) des écrits et chroniques des écrivains ibadites du Maghreb au Moyen- âge (Al-Wisiyani, Al-Warajalani et Addargini). Des textes de références, notamment ceux qui traitaient l'étude de la doctrine ibadite au Sud de l’Ifriqiya, notamment (Salah Bajia et Muhammad al-Marimi) seront employés à titre comparatif. Il s'agit d’une étude sociale et archéologique abordant un certain nombre de pratiques doctrinales, notamment cultuelles, comme la question de croiser les mains dans la prière. Elle se penche sur les pratiques sociales et rituelles héritées de certaines sectes ibadites, et sur les termes linguistiques, ethnographiques et toponymiques actuels hérités de l'époque médiévale, qui sont restés malgré l'oblitération sociale et le déni intellectuel. De plus, elle se penche sur certains des phénomènes sociaux en se demandant s’ils appartiennent à l'école de pensée ibadite originelle ou non. La méthodologie de cette recherche s'appuie sur un axe différent de l’ordinaire de l'approche historique, liée par une dépendance matérielle vis-à-vis des sources, des références et de l’archéologie, alors qu'elle peut également s'appuyer sur l’histoire orale et l'anthropologie comme des points de départ de l'écriture d'un morceau important de l'histoire locale auquel les études antérieures n'ont pas prêté l'attention nécessaire.

  • Essoh Nome Rose de Lima, Université Alassane Ouattara Bouaké (Côte d’Ivoire), Être chrétien pentecôtiste en pays odzukru : un cheminement religieux dans un contexte concurrentiel FR
Dans la partie sud de la Côte d’Ivoire, le christianisme rima avec colonisation car ce fut à cette période que les premières missions d’évangélisation connurent leur véritable ancrage. Colonie française, ce fut tout naturellement que sa christianisation fut confiée aux pères de la Société des Missions Africaines. Mais, dans ce paysage religieux embryonnaire essentiellement catholique apparaissaient successivement le « Harrisme » et les protestantisme wesleyen qui se partagèrent pendant longtemps le marché religieux de cette zone. Cette appropriation fit d’elles, les religions « officielles » des populations du sud, notamment des Odzukru, au point où dans leur imaginaire populaire, il était impensable et inacceptable d’appartenir à une obédience. 

 Dans ce pré-carré religieux déjà concurrentiel apparut autour des années 1990 le mouvement évangélique et néo pentecôtiste. Leur entreprise fut alors rythmée d’innombrables tensions. Ces nouveaux convertis étaient difficilement acceptés dans leurs familles car pour elles, ils représentaient la honte, la déchéance morale, sociale et religieuse. Toutes ces tensions furent davantage exacerbées par leurs pratiques en déphasage avec celles des autres. Comment dans cette « guerre » de positionnement religieux, les néo pentecôtistes pourront-ils se construire une identité religieuse ? Cet article analysera les différentes formes de conflictualité en jeu dans cet environnement religieux et les mécanismes de résilience élaborés par les acteurs.



  • Youna Eskandari, EHESS, Césor, (France), Les « brahmanes » islamiques ? La place et la fonction des oulémas dans la Cité de l'ayatollah Khomeini FR
 Islamic "Brahmins"? The place and function of the ulama in the City of Ayatollah Khomeini
The spiritual hierarchy of the City of Khomeini confers the leading role to the clerics (ulemas). Khomeini grants them a dual essential function: they are both the custodians and the transmitters of the sacred doctrine, of Islam in all its dimensions. The clerics carry a great responsibility in the City, since they are able to raise it as well as lead it astray. The clerics must therefore comply with a demanding moral code (great jihad). We will adopt a phenomenological approach, enabling us to go beyond the socio-political and juridical reading of the Iranian clergy, that will appear instead as a metaphysical object. We choose to seek its deep meaning through the eyes of Khomeini, on the basis of his speeches, that is to say, his oral teaching, a rich and little studied resource. Above all, we will use the tool of analogy to draw comparisons with other models of traditional Cities. The comparison with the Brahmans in the Hindu society (René Guénon, Louis Dumont) will allow us to attest that the Iranian clergy is, according to Khomeini, part of a society of Orders (Plato, Georges Dumézil), which grants the priestly class the first place in the City. This will enable us to reveal the metaphysical structure of the City of Khomeini.

  • Noureddine Nouri, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis AR 
  •  ماذا بقي من المذهب الإباضي ببلاد الجريد؟ واحة نفطة نموذجا: دراسة في الأنثروبولوجيا التاريخية

What remains of the Ibadite school in the Jerid? The example of Nefta, a study of historical anthropology 
This intervention concerns the research of the Ibâdite heritage in the Tunisian city, Nefta, which is the dominant doctrine in "the region of the palms" or "Bilād al-Jarῑd", during the medieval period (from the 8th century to the 13th century CE), based on a local oral corpus (stories, narratives, and mentalities) of the writings and chronicles of the ibadite writers of the Maghreb in the Middle Ages (Al-Wisiyani, Al-Warajalani, and Addargini). Reference texts, especially those that dealt with the study of the Ibadite doctrine in the South of Ifriqiya (Salah Bajia and Muhammad al-Marimi) will be used for comparison. This is a social and archaeological study that addresses a number of doctrinal practices, including worship, such as the issue of crossing the hands in prayer. It looks at the social and ritual practices inherited from certain Ibadite sects, and at the current linguistic, ethnographic and toponymic terms inherited from the medieval period, which have remained despite social obliteration and intellectual denial. In addition, it examines some of the social phenomena by asking whether they belong to the original Ibadite school of thought or not. The methodology of this research is based on a different axis from the ordinary historical approach, bound by a material dependence on sources, references and archaeology, while it can also rely on oral history and anthropology as starting points for the writing of an important piece of local history to which previous studies have not given the necessary attention.

  • Essoh Nome Rose de Lima, Université Alassane Ouattara Bouaké (Côte d’Ivoire), Être chrétien pentecôtiste en pays odzukru : un cheminement religieux dans un contexte concurrentiel FR
In the southern part of Côte d'Ivoire, Christianity rhymes with colonization because it was during this period that the first evangelization missions had their true roots. French colony it is quite naturally that its Christianization was entrusted to the fathers of the Society of African Missions. But, in this essentially Catholic embryonic religious landscape appear successively “Harrism” and Wesleyan Protestantism which for a long time shared the religious market of this zone. This appropriation made them the “official” religions of the populations of the south, in particular of the Odzukru, to the point where in their popular imagination, it was unthinkable and unacceptable to belong to an obedience.

In this already competitive religious pre-square appeared around the 1990s the evangelical and neo-Pentecostal movement. Their business is then punctuated by innumerable tensions. These new converts were hardly accepted in their families because for them, they represented shame, moral, social and religious decay. All of these tensions were further exacerbated by their out of step practices with those of others. How in this “war” of religious positioning, will the neo Pentecostals be able to build a religious identity? This article will analyze the different forms of conflictuality at play in this religious environment and the elaborate resilience mechanisms put in place by the actors.



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