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AM56 - Diasporas

Date : 2022-09-20 | 16:15:00-18:15:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
ESCT
Salle :
D15
Responsable :
Modérateur·trice : Ahmed Khouaja
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Lazar Marius Babes-Bolyai
Rouibah Hayette Université de Jijel
Azrrar Abdallah Université Hassan II de Casablanca
Rahem Soraya Université de Tours

AM56 - Diasporas FR-EN

Salle: D15
Modérateur : Ahmed Khouaja, FSHS-Université de Tunis

  • Marius Lazar, Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca, (Roumanie), Les Syriens de Roumanie: les dynamiques internes et les connexions transnationales d’une diaspora arabe
  • Hayette Rouibah, Université de Jijel, (Algérie), Les étudiants algériens à l’étranger : facteurs de développement et de changement en Algérie ?
  • Abdallah Azrrar, Université Hassan II Casablanca, (Maroc), Les réfugiés syriens entre l’espoir de la reconnaissance juridique et la réalité de l’exclusion sociale : le cas de Casablanca et de Rabat
  • Soraya Rahem, Université de Tours, (France), Trajectoires libyennes vers la Tunisie et l’Egypte : étude des réseaux transnationaux et représentations politiques en temps de conflit FR

  • Marius Lazar, Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca, (Roumanie), Les Syriens de Roumanie: les dynamiques internes et les connexions transnationales d’une diaspora arabe
La communauté arabe de Roumanie compte plus de 30.000 membres; son émergence est surtout la conséquence des politiques éducationnelles du régime communiste de Nicolae Ceausescu, qui a largement ouvert les universités roumaines pour accueillir des étudiants en provenance des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique. Les syriens représentent le groupe le plus nombreux dans l’intérieur de cette communauté arabe d’immigration – environ 10.000 personnes. Cette diaspora syrienne est très hétérogène et elle reflète le champ complexe des identités et des solidarités sectaires, ethniques, politiques, idéologiques ou régionales de la Syrie. Surtout après 2011, les fractures survenues à l’intérieur de la société syrienne se sont transférées parmi les syriens de Roumanie. En partant de ces données, notre présentation va essayer d’offrir une courte perspective sur le champ complexe de la diaspora syrienne et des différentes tendances et dynamiques développées dans l’intérieur de cette communauté comme aussi sur ses relations avec l’Etat et la société syrienne et avec d’autres acteurs du Moyen-Orient ou au niveau international. On va insister surtout sur l’impact du conflit syrien sur les membres et les structures associatives de la communauté syrienne en Roumanie, en présentant les prises de position des syriens roumains face aux événements et aux tragédies survenus dans leur pays d’origine.

  • Hayette Rouibah, Université de Jijel, (Algérie), Les étudiants algériens à l’étranger : facteurs de développement et de changement en Algérie ?
L’Algérie est un des pays les plus migrateurs au monde. Depuis les années 1990, une nouvelle immigration est apparue, celle des compétences et de diplômés (fuite des cerveaux). Composée d’intellectuels fuyant la violence et les massacres commis lors de la guerre civile, l’exode des diplômés s’accentue avec la crise économique, la restriction des libertés et la mal vie. La France reste la destination préférée de beaucoup d’étudiants algériens  pour des raisons linguistiques, géographiques et culturelles. Ils participent via plusieurs canaux à la création de richesses en France. Le but de cette communication est de se  pencher sur la participation des étudiants algériens à l’étranger à l’économie Algérienne, qu’apportent ces étudiants partis à l’étranger, à leur pays d’origine? Y a- t- il des initiatives de coopération et de transfert de savoir entre les deux parties? Ce papier se veut une analyse socio politique de ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années, en fait la fuite des cerveaux algériens est liée à la marginalisation de la jeunesse et une mal vie croissante avec l’absence de perspectives dans un contexte caractérisé par un climat politique défavorable. Il est notamment question d’analyser les causes et l’impact de cette fuite précipitée à travers une série  d’interviews réalisés auprès  de jeunes étudiants partis à l’étranger ou voulant partir dans un futur proche.  

  • Abdallah Azrrar, Université Hassan II Casablanca, (Maroc), Les réfugiés syriens entre l’espoir de la reconnaissance juridique et la réalité de l’exclusion sociale : le cas de Casablanca et de Rabat
   A travers une trentaine d’entretiens qualitatifs effectués dans les deux grandes villes marocaines : Casablanca et Rabat, cette communication interroge le vécu quotidien des syriens en situation d’asile et analyse le traitement politico-juridique de la présence syrienne au Maroc. Cet afflux massif des réfugiés syriens ayant fui les atrocités de la guerre atteste d’une nouvelle dynamique migratoire qui se dessine au Maroc. Leur installation provisoire ou permanente impose de nombreux défis générés par les migrations internationales forcées. Etant donné que le statut des syriens reste ambigu tant que la loi nationale sur l’asile n’est pas encore adoptée, leur visibilité dans l’espace public questionne l’Etat marocain sur sa nouvelle politique migratoire adoptée en 2013, notamment dans sa dimension relative à l’asile et à la protection des réfugiés. Ainsi, la présence syrienne interroge la société marocaine dans ses capacités d’accueil, d’inclusion et de vivre-ensemble avec l’Autre. Ces enjeux multiples concernent les questions de protection juridique et d’intégration socio-économique au sein de la société d’accueil. Ces deux capitales économique et administrative où s’installent la plus grande majorité de réfugiés syriens au Maroc illustrent parfaitement le poids de ces enjeux. Ces réfugiés syriens interrogés font l’objet d’une non-reconnaissance juridique et d’une protection sociale précaire. Ce statut juridique indéterminé, restrictif et limité augmente les chances d’exclusion sociale dans les domaines du logement et de l’emploi.   

  • Soraya Rahem, Université de Tours, (France), Trajectoires libyennes vers la Tunisie et l’Egypte : étude des réseaux transnationaux et représentations politiques en temps de conflit FR
En privilégiant l’étude des trajectoires migratoires libyennes vers la Tunisie et l’ Égypte, cette contribution ambitionne de mettre en lumière la reconfiguration des réseaux transnationaux libyens depuis 2011 et de questionner leurs ressorts tant sociaux et politiques qu’idéologiques.  Les nouvelles migrations libyennes ont à chaque fois réactivé les débats, les processus et les modes d’organisations politiques au sein de la population libyenne en exil et parfois même favorisé l’émergence de nouvelles interprétations idéologiques du conflit. En effet, ces populations ne représentent pas un tout homogène. En fonction du degré de leur participation ou non à l’ancien régime, de leurs origines géographiques, sociales et familiales, ces populations sont en effet porteuses et génératrices de représentations et de logiques multiples (Bourdieu, 1980 ; Wang, 2017 ; Moss, 2016, 2021). Ceci a abouti à transformer les lignes de tensions, à conditionner les négociations possibles et à créer de nouveaux réseaux d’influences, lesquels s’inscrivent dans un jeu d’échelle géopolitique plus large (Bensaad, 2019 ; Lacher, 2019). La période de transition politique et les différentes phases de violences depuis maintenant dix ans sont des éléments constitutifs de la réactivation du dialogue politique libyen à l’étranger. L’état de crise permanent est aussi un facteur d’engouement nationaliste, conditionne la confrontation d’idées ou d’idéaux et participe donc à l’évolution des représentations politiques (Féron et Lefort, 2019). 
Ainsi, le processus d’externalisation du conflit entraîne la configuration de nouveaux espaces d’échanges sociopolitiques et, à terme, participe à l’évolution des pratiques et des formes de l’engagement politique (Baldinetti, 2009 ; Müller-Funk, 2016 ; Moss, 2016). Cette contribution propose donc d’interroger le sens politique des trajectoires migratoires et de questionner l’importance des réseaux transnationaux comme relais d’influence et modes de régulation face aux limites de l’Etat libyen (Abdullatif Ahmida, 2011 ; Anderson, 2006 ; Shain & Barth, 2003 ; Hüsken, 2019).


  • Marius Lazar, Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca, (Roumanie), Les Syriens de Roumanie: les dynamiques internes et les connexions transnationales d’une diaspora arabe
Syrians in Romania: the internal dynamics and transnational connections of an arab diaspora

 The Arab community in Romania has over 30,000 members; its emergence is above all the consequence of the educational policies of the communist regime of Nicolae Ceausescu, which opened the Romanian universities widely to welcome students from the countries of the Middle East and Africa. Syrians represent the largest group in the interior of this Arab immigrant community – around 10,000 people. This Syrian diaspora is very heterogeneous and reflects the complex field of sectarian, ethnic, political, ideological or regional identities and solidarities in Syria. Especially after 2011, the fractures that occurred within Syrian society were transferred among Syrians in Romania. Starting from these data, our presentation will try to offer a short perspective on the complex field of the Syrian diaspora and the different tendencies and dynamics developed within this community as well as on its relations with the Syrian State and society and with other actors in the Middle East or at the international level. We will insist above all on the impact of the Syrian conflict on the members and the associative structures of the Syrian community in Romania, by presenting the positions taken by Romanian Syrians in the face of the events and tragedies that have occurred in their country of origin.

  • Hayette Rouibah, Université de Jijel, (Algérie), Les étudiants algériens à l’étranger : facteurs de développement et de changement en Algérie ?
France remains the preferred destination of many Algerian students for linguistic, geographical and cultural reasons. They participated in the improvement of several French sectors and the creation of their wealth.  The purpose of this communication is to highlight the participation of Algerian students abroad in the Algerian economy, what have they brought to their country of origin? Are there cooperation and knowledge transfer initiatives between immigrants and the sectors of their original country? This paper focuses on a socio-political analysis of this phenomenon, in fact the Algerian brain drain is linked to the marginalization of youth and the deterioration of the living standards with the absence of prospects. It is also a question of analysing the causes and the impact of this hasty flight, through interviews with young students.

  • Abdallah Azrrar, Université Hassan II Casablanca, (Maroc), Les réfugiés syriens entre l’espoir de la reconnaissance juridique et la réalité de l’exclusion sociale : le cas de Casablanca et de Rabat
Through thirty qualitative interviews carried out in the two biggest Moroccan cities : Casablanca and Rabat, this communication explores the daily experience of Syrians in asylum situations and analyzes the political and legal responses toward Syrian presence in Morocco. This massive influx of Syrian refugees who fled the war attests the new migratory dynamic that is emerging in Morocco. Their temporary and permanent settlement imposes many challenges generated by forced international migration. This asylum migration questions the new immigration and asylum policy adopted in 2013 by the Moroccan state. Especially, we know that the status of Syrians is still ambiguous, as long as the national asylum law has not yet emerged. Thus, it also examines Moroccan society in its capacities to integrate and live together with the other. These multiple challenges concern the legal protection and socio-economic integration within the host country. As a result, Syrian refugees interviewed are subject to legal non-recognition and precarious social protection. This restrictive and limited legal status increases the chances of social exclusion toward housing and employment.

  • Soraya Rahem, Université de Tours, (France), Trajectoires libyennes vers la Tunisie et l’Egypte : étude des réseaux transnationaux et représentations politiques en temps de conflit FR

Libyan trajectories to Tunisia and Egypt: transnational networks and political representations in times of conflict

By focusing on the study of Libyan migratory trajectories to Tunisia and Egypt, this contribution aims to highlight the reconfiguration of Libyan transnational networks since 2011 and to question their social, political and ideological dynamics. 
The Libyan migrations have each time reactivated the debates, processes and modes of political organization within the Libyan population in exile and sometimes even favored the emergence of new ideological interpretations of the conflict. Indeed, these populations do not represent a homogeneous whole. Depending on the degree of their participation or not in the former regime, on their geographical, social and family origins, these populations are in fact bearers and generators of multiple logics and representations (Bourdieu, 1980; Wang, 2017; Moss, 2016, 2021). This has resulted in transforming the lines of tension, conditioning possible negotiations and creating new networks of influence that are part of a larger geopolitical scale game (Bensaad, 2019; Lacher, 2019). The period of political transition and the different phases of violence over the last decade are constitutive elements of the reactivation of Libyan political dialogue abroad. The permanent state of crisis is also a factor of nationalist infatuation, generates the confrontation of ideas or ideals and thus participates in the evolution of political representations (Féron and Lefort, 2019). 
Thus, the process of externalization of the Libyan conflict leads to the configuration of new spaces of socio-political exchanges and, finally, participates in the evolution of practices and forms of political engagement (Baldinetti, 2009; Müller-Funk, 2016; Moss, 2016).  This contribution therefore proposes to interrogate the political meaning of migratory trajectories and to question the importance of transnational networks as relays of influence and modes of regulation vis-à-vis the limits of the Libyan state (Abdullatif Ahmida, 2011; Anderson, 2006; Shain & Barth, 2003; Hüsken, 2019).


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