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AM52 - Enjeux empiriques de la recherche

Date : 2022-09-23 | 16:15:00-18:15:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
ISAMM
Salle :
C10
Responsable :
Modérateur·trice : Imed Melliti
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Abdelhkim Aboullouz Université d'Agadir
Rami Salameh Université de Birzeit

AM52 - Enjeux empiriques de la recherche AR-EN-FR

Salle: C10
Modérateur : Imed Melliti, Université Tunis El Manar

  • Abdelhakim Aboullouz, Université d'Agadir, (Maroc), AR
  • البحث في الحركات السلفية اليوم: بين موضوعية الباحث و ذاتية المبحوثين
  • Rami F Salameh, Birzeit University, (Palestine), Teaching and Researching from Palestine EN
  • Chiara Brocco, IMAF, ICM, (France), Enjeux et défis méthodologiques d'une recherche anthropologique sur les difficultés de l'accueil des migrants en région parisienne FR Annulé

  • Abdelhakim Aboullouz, Université d'Agadir, (Maroc), AR
  • البحث في الحركات السلفية اليوم: بين موضوعية الباحث و ذاتية المبحوثين

La recherche des mouvements salafistes aujourd’hui: Entre l’objectivité du chercheur et la subjectivité des répondants

 Dix ans après avoir terminé ma thèse, transformée en livre, sur les mouvements salafistes au Maroc en 2009, j’ai repris la recherche sur le même phénomène salafiste mais à partir d’une problématique spécifique : Quel changement y a-t-il dans les positions et les expressions salafistes ? Cette recherche pose les hypothèses suivantes :

  • Il n’y a pas de caractère exceptionnel du salafisme, mais il est compatible avec les structures sociales. Son discours fait partie de nombreuses idéologies qui croient que la société a besoin d’un mouvement correctif ou réformateur.
  • Lorsque certains soutiennent ces mouvements, c’est non seulement en raison de de l’effet de la dépendance idéologique, mais aussi en raison de leur privation sociale réelle ou imaginaire.
  • Le salafisme est un phénomène historique ; il s’efforce aujourd’hui de produire un salafisme local fidèle aux traditions religieuses, ce qui peut être considéré comme une condition de la reprise de l’activité religieuse sur le terrain (Da‘wa).
Dans ce contexte général, nous consacrons cet article à une présentation de la tension générée par deux tendances : la première est l’objectivité dans l’étude du phénomène salafiste dépourvu d’exceptionnalisme. La deuxième est la subjectivité des interlocuteurs qui croient au paradoxe de leurs organisations en tant que secte survivante et à leurs objectifs en tant que partisans de l’unification. Cette tension enchaîne la recherche de terrain à des diktats salafistes, elle nécessite donc un traitement particulier. 

  • Rami F Salameh, Birzeit University, (Palestine), Teaching and Researching from Palestine EN
L’enseignement et la recherche vus de la Palestine

Cette étude vise à questionner le degré de l’engagement intellectuel vis-à-vis du savoir d’un point de vue anthropologique. Elle porte plus précisément sur l’implication et les expériences en matière d’écriture, de recherche et d’enseignement en contexte colonial. En effet, le chercheur en anthropologie et/ou l’enseignant universitaire est aussi un sujet colonisé dans un contexte colonial marqué par une violence structurelle qui façonne continuellement le quotidien, les expériences de vie et qui fait intrinsèquement partie du vécu. Vivre dans la violence, que l’on soit enseignant ou étudiant, a une incidence sur les perceptions subjectives et les représentations de la vie, de la mort et du savoir que nous nous proposons d’explorer. Nous nous appuierons sur des récits critiques auto-ethnographiques et relevant de l’anthropologie phénoménologique pour interroger les implications de l’écriture académique et de l’enseignement depuis la Palestine. L’étude comporte deux parties : premièrement, écrire en tant qu’anthropologue et ethnographe colonisé ; deuxièmement, l’intégration de l’auto-ethnographie et de l’anthropologie phénoménologique dans mon enseignement en lien avec le fait d’être un étudiant colonisé dans le monde. 

  • Chiara Brocco, IMAF, ICM, (France), Enjeux et défis méthodologiques d'une recherche anthropologique sur les difficultés de l'accueil des migrants en région parisienne FR Annulé
Cette communication est tirée d'une recherche anthropologique, en cours, sur les multiples ressorts de l'accueil informel et institutionnel de migrants exilés en région parisienne et sur les difficultés de leur transition des habitats informels (campements et squats) aux résidences du dispositif d’accueil, mis en place par les institutions.  Au croisement des sciences sociales et de l’action humanitaire, cette recherche vise à élaborer des modes d’action concrets pour améliorer les pratiques de l’accueil des migrants, favoriser leur acceptation active, rendre moins problématique leur accompagnement. J'illustrerai les enjeux et les difficultés méthodologiques qui se sont posées durant l'enquête de terrain. 
Conjuguer la pratique de la recherche socio-anthropologique et ethnographique avec l'action sociale et humanitaire, afin d'expérimenter une sorte d’ « anthropologie publique », participative et collaborative, qui prenne en compte les points de vue de tous les acteurs sociaux impliqués, représente le principal défi de l’étude. Ainsi, j’aborderai les questions suivantes : comment s’est négociée et construite la relation d’enquête sur ce terrain « sensible » ? Comment la réflexivité sur mon positionnement et ma posture d’anthropologue, vis-à-vis de problèmes quotidiens rencontrés par mes interlocuteurs a-t-elle aidé le processus de production de savoirs ? Comment l’anthropologie peut contribuer à améliorer localement la mise en œuvre de politiques publiques d’accueil et leur réception chez les migrants, sans pour autant renoncer à son caractère de science indépendante ? 

  • Abdelhakim Aboullouz, Université d'Agadir, (Maroc), AR
  • البحث في الحركات السلفية اليوم: بين موضوعية الباحث و ذاتية المبحوثين.

Researching Salafist movements today: Between the objectivity of the researcher and the subjectivity of the respondents

Ten years after completing my dissertation on Salafist movements in Morocco in 2009, I resumed research on the same Salafist phenomenon but from a specific problematic about the change of Salafist positions and expressions? This research proposes the following hypotheses:

  • There is no exceptional character of Salafism, but it is compatible with social structures. Its discourse is part of many ideologies that believe that society needs a corrective or reforming movement.
  • When some people support these movements, it is not only due to the effect of ideological dependence, but also because of their real or imagined social deprivation.
  • Salafism is a historical phenomenon; it is now striving to produce a local Salafism that is faithful to religious traditions, as a condition for the resumption of religious activity on the ground (Da'wa). 
In this general context, we devote this article to a presentation of the tension generated by two trends: objectivity in the study of the Salafist phenomenon devoid of exceptionalism. The second is the subjectivity of the interlocutors who believe in the paradox of their organizations as a surviving sect and in their goals as supporters of unification. This tension shackled field research by Salafist diktats, which it requires consequently special treatment

  • Rami F Salameh, Birzeit University, (Palestine), Teaching and Researching from Palestine EN
This paper aims to discuss the level of intellectual engagement with knowledge, mainly from an anthropological lens. More precisely the engagement and experiences of writing/researching and teaching in a settle-colonial context as being an anthropologist/lecturer on the one hand, and a colonized subject/s on the other. A settler-colonial context that is characterized by structural violence as a way of living and experiencing life, something that is lived continuously, and that people are exposed to daily. Violence as integral part of everyday life and experiences. Living in violence, whether as a university professor or as a colonized student, after all, regularly and restlessly shapes subjectivities and perceptions of life, knowledge, and death in which this paper aims to reflect upon. The paper will draw upon critical autoethnographic and phenomenological anthropological accounts to discuss the implications of writing and teaching from Palestine. It is composed of two parts: First, I am concerned with writing as and being a colonized anthropologist and ethnographer. Second, I am concerned with ways of incorporating autoethnography and phenomenological anthropology into my teaching about being an embodied, colonized student-in-the-world.     

  • Chiara Brocco, IMAF, ICM, (France), Enjeux et défis méthodologiques d'une recherche anthropologique sur les difficultés de l'accueil des migrants en région parisienne FR Annulé
Methodological issues and challenges of an anthropological research on the difficulties of reception migrants in the Paris region

This communication is drawn from anthropological research, in progress, on the multiple issues of the informal and institutional reception of exiled migrants in the Paris region and on the difficulties of their transition from informal lodgings (camps and squats) to the residences set up by institutions to receive migrants. At the crossroads of social sciences and humanitarian action, this research aims to develop concrete modes of action to improve reception practices for migrants, encourage their active acceptance, and make their support less difficult.
I will discuss the issues and the methodological difficulties that arose during fieldwork. The main challenge of the study was to combine the practice of socio-anthropological and ethnographic research with social and humanitarian action, in order to experiment with a kind of "public anthropology", participatory and collaborative, which takes into account the points of view of all the social actors involved.  Thus, I will address the following questions: How was the investigative relationship negotiated and constructed in the context of this “sensitive” fieldwork? How did reflexivity about my position and posture as an anthropologist, vis-à-vis the daily problems encountered by my interlocutors, help the process of producing knowledge? How can anthropology contribute to improving the local implementation of public reception policies and their reception among migrants, without renouncing its character as an independent science?




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