Responsable: >Imad Khillo

A52 - Constitution, État, religion : état des lieux dans certains pays à référence musulmane, douze ans après les « printemps arabes » 2/2

Date : 2022-09-23 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ISAMM
Salle :
C1
Responsable : Imad Khillo
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Marcou Jean Science Po/Université Grenoble Alpes
Meier Daniel Institut d'études politiques de Grenoble
Sayah Jamil Université Grenoble Alpes

A52 - Constitution, État, religion : état des lieux dans certains pays à référence musulmane, douze ans après les « printemps arabes » 2/2  FR

Salle: C1

Responsable : Imad Khillo, Sciences Po Grenoble, Chercheur associé à l'IREMMO, France

  • Jean Marcou, Sciences Po Grenoble, (France), Le tournant autoritaire de la deuxième décennie de l’AKP au pouvoir
  • Daniel Meier, Sciences Po Grenoble-Centre de recherches PACT, (France), Libye-Liban : des fractures sociales aux fragmentations politiques
  • Jamil Sayah, Université Grenoble Alpes-Centre de recherches CERDAP2, (France), Les « Printemps arabes » à l’épreuve de la contre-révolution

A52 Constitution, État, religion : état des lieux dans certains pays à référence musulmane, douze ans après les « printemps arabes » 2/2  FR

Responsable : Imad Khillo, Sciences Po Grenoble, Chercheur associé à l'IREMMO, France

  • Jean Marcou, Sciences Po Grenoble, (France), Le tournant autoritaire de la deuxième décennie de l’AKP au pouvoir
Présentée comme un modèle pour les pays arabes lors des printemps de 2011, la Turquie a beaucoup évolué par la suite. Alors que lors de ses deux premières législatures au pouvoir, l’AKP, en reprenant le projet d’intégration européenne, s’était fixé comme objectif d’approfondir l’État de droit et la démocratie, il a suivi ensuite des voies différentes sur le plan constitutionnel et politique. L’objectif de cette contribution est principalement d’observer cette évolution au travers de l’étude d’une série de phénomènes ou d’événements révélateurs : transformation du rôle du Diyanet (la direction des affaires religieuses), reconversion de Sainte-Sophie en mosquée, projet de nouvelle Constitution, amendement des codes civil et pénal (devenir du mariage civil, de la pénalisation de l’adultère…), retrait de certains traités internationaux (notamment la convention d’Istanbul sur les violences faites aux femmes).

  • Daniel Meier, Sciences Po Grenoble-Centre de recherches PACT, (France), Libye-Liban : des fractures sociales aux fragmentations politiques
Dans l’étude des printemps arabes, le Liban et la Libye sont restés marginalement étudiés en raison des dimensions atypiques de leurs transitions. Si en Libye le soulèvement de 2011 a eu lieu contre la figure du leader honni, il traduisait aussi des fractures sociales et géographiques importantes qui ont progressivement joué un rôle clé dans la fragmentation spatiale et politique que les confrontations armées ont mis à jour. On peut faire un constat assez similaire au Liban où les clivages confessionnels ont en partie camouflé les fortes inégalités sociales qui ont alimenté la mobilisation de l’automne 2019 mais tendent à retrouver une place prépondérante dans le blocage du processus révolutionnaire et les affrontements armés qui resurgissent. Dans les deux pays, ces forces armées paraétatiques ont fini par assumer un rôle social et politique central alors que s’esquisse des modalités politiques de sortie de crise qui semblent loin de résoudre la profondeur des clivages politiques et des fragmentations territoriales.

  • Jamil Sayah, Université Grenoble Alpes-Centre de recherches CERDAP2, (France), Les « Printemps arabes » à l’épreuve de la contre-révolution
Pour l’observateur tenté de brosser un tableau d’ensemble des lignes de forces qui sous-tendent les Révolutions arabes, la tâche se révèle vite ardue, voire insurmontable, tant se heurtent constamment des tendances dont chacune contredit l’autre. Plus que de contraste, c’est souvent de contradictions qu’il conviendrait de parler. Si l’on pouvait les résumer, on les ramène essentiellement aux tendances contre-révolutionnaires.  En effet, ces Révolutions ont libéré de leurs enclos des forces animées par leur propre système de motivations, elles cherchent à réduire la nouvelle donne révolutionnaire à sa plus simple expression. Pis encore, elles veulent anéantir son devenir et mettre un terme à sa dynamique. Bref, elles veulent empêcher que ces peuples transforment leur Révolution en construction. Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Et quels sont leurs modes opératoires ?  Nous tenterons, dans cette contribution de les identifier et aussi de penser leurs différentes stratégies.   

  • Jean Marcou, Sciences Po Grenoble, (France), Le tournant autoritaire de la deuxième décennie de l’AKP au pouvoir
The authoritarian turn of the AKP's second decade in power”
Promoted as a model for Arab countries during the Arab spring of 2011, Turkey has changed a lot since then. While during its first two terms in power, AKP, by taking up the project of European integration, had set itself the objective of deepening the rule of law and democracy, it then followed constitutionally and politically different paths. The objective of this contribution is mainly to observe this evolution through the study of a series of revealing phenomena or events: transformation of the role of the Diyanet (the directorate of religious affairs), conversion of Sainte-Sophie into mosque, draft new Constitution, amendment of the civil and criminal codes (the future of civil marriage, or of criminalization of adultery, etc.), withdrawal of certain international treaties (in particular the Istanbul Convention to prevent violence against women).

  • Daniel Meier, Sciences Po Grenoble-Centre de recherches PACT, (France), Libye-Liban : des fractures sociales aux fragmentations politiques
Libya-Lebanon: from social fractures to political fragmentation

In the study of the Arab Springs, Lebanon and Libya have remained marginally studied due to the atypical dimensions of their transitions. If in Libya the 2011 uprising took place against the figure of the hated leader, it also reflected significant social and geographical fractures which gradually played a key role in the spatial and political fragmentation that the armed confrontations brought to light. We can make a fairly similar observation in Lebanon where confessional divisions have partly hidden the strong social inequalities that fueled the mobilization of autumn 2019 but tend to regain a preponderant place in the blocking of the revolutionary process and the armed clashes that reappear. In both countries, these parastatal armed forces have ended up assuming a central social and political role as political ways out of the crisis that take shape and seem far from resolving the depth of political divisions and territorial fragmentation.

  • Jamil Sayah, Université Grenoble Alpes-Centre de recherches CERDAP2, (France), Les « Printemps arabes » à l’épreuve de la contre-révolution
The “Arab Spring” put to the test by the counter-revolution

For the observer tempted to paint an overall picture of the lines of force underlying the Arab Revolutions, the task quickly turns out to be difficult, even insurmountable, so many tendencies constantly collide, each of which contradicts the other. More than contrasts, it is often contradictions that should be talked about. If they could be summed up, they essentially come down to counter-revolutionary tendencies. Indeed, these Revolutions released from their enclosures forces animated by their own system of motivations, they seek to reduce the new revolutionary deal to its simplest expression. Worse still, they want to annihilate its future and put an end to its dynamics. In short, they want to prevent these peoples from transforming their Revolution into construction. Who are they ? Where do they come from? And what are their modus operandi? We will try, in this contribution to identify them and also to think about their different strategies.


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