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A52 - Constitution, État, religion : état des lieux dans certains pays à référence musulmane, douze ans après les « printemps arabes » 1/2

Date : 2022-09-23 | 08:45:00-10:45:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ISAMM
Salle :
C1
Responsable : Imad Khillo
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Chelini-Pont Blandine Aix-Marseille Université
Alessandro Ferrari Università degli Studi dell'Insubria
Khillo Imad Institut d'études politiques de Grenoble

A52 - Constitution, État, religion : état des lieux dans certains pays à référence musulmane, douze ans après les « printemps arabes » 1/2 FR

Salle: C1

Responsable : Imad Khillo, Sciences Po Grenoble, Chercheur associé à l'IREMMO, France

  • Blandine Chelini-Pont, Université d'Aix-Marseille, Membre associée au Groupe Sociologie des Religions et de la Laïcité, EPHE-CNRS, (France), L'autre réveil intransigeant (première partie) et sa manifestation :  revendications politico-chrétiennes versus droits des femmes en Méditerranée européenne
  • Alessandro Ferrari, Université de l’Insubrie, (Italie), L'autre réveil intransigeant (deuxième partie) : les Etats nations d'Europe méditerranéenne face à la liberté religieuse post-moderne
  • Imad Khillo, Sciences Po Grenoble-Chercheur associé à l'IREMMO, (France), Quel statut juridique pour les femmes aujourd’hui dans la Syrie post-Printemps arabe ?  

A52 - Constitution, État, religion : état des lieux dans certains pays à référence musulmane, douze ans après les « printemps arabes » 1/2 FR

Il y a dix ans, après le suicide de Mohamed Bouazizi, des manifestations commençaient en Tunisie. Ces événements allaient provoquer une onde de choc dans certaines zones de l’espace méditerranéen. Ce processus, loin de s'inscrire dans le phénomène ambiant de contestation islamiste des régimes autoritaires arabes, observé au cours des dernières décennies, s'est au départ traduit par la revendication du respect des droits fondamentaux et du pluralisme politique. Les évolutions qui ont suivi les « printemps arabes », n'ont pas conforté ces perspectives initiales. Significatifs dans certains pays (Tunisie), les débats et les changements ont été néanmoins limités, abdiquant souvent sur la question de l’égalité des droits. Il faut dire que le "modèle turc", évoqué au moment des premières contestations, en 2011, s'est mué en un système présidentiel autoritaire. Plus inattendu encore, dans certains pays comme en Égypte notamment, on a vu surgir ou se renforcer, dans le champ politique, de multiples mouvements intransigeants qui ont perturbé les aspirations constitutionnalistes, pluralistes et, pour une part, sécularistes. Les crises, les guerres civiles (Syrie, Yémen…), les interventions extérieures et la territorialisation du pouvoir de Daech, à cheval sur la Syrie et l’Irak, entre 2014 et 2017, ont révélé la profondeur des blocages idéologiques et institutionnels. Une décennie après le début des printemps arabes, ce panel essaiera de faire un premier bilan de cette situation complexe.

Responsable : Imad Khillo, Sciences Po Grenoble, Chercheur associé à l'IREMMO, France

  • Blandine Chelini-Pont, Université d'Aix-Marseille, Membre associée au Groupe Sociologie des Religions et de la Laïcité, EPHE-CNRS, (France), L'autre réveil intransigeant (première partie) et sa manifestation :  revendications politico-chrétiennes versus droits des femmes en Méditerranée européenne
A l’occasion des débats de ratification qui ont suivi la Convention du Conseil de l’Europe, dite d’Istanbul (2011), contre la violence faites aux femmes et la violence domestique (2011) au sein des pays membres, une forme de résistance et de réaction forte s’est fait entendre contre la validation de cette Convention. Cette réaction a été menée par des partis ou des alliances politiques revendiquant à la fois leur identité nationaliste-chrétienne et dénonçant la « théorie du genre » imposée par la Convention, à travers deux articles problématiques. Si finalement aucun pays méditerranéen de l’Union n’a refusé de ratifier la Convention, comme l’ont fait d’autres pays d’Europe centrale, la Grèce et la Croatie ont menacé d’en sortir, tandis que la Turquie, par décret présidentiel, s’en est retirée en mai 2021. 

  • Alessandro Ferrari, Université de l’Insubrie, (Italie), L'autre réveil intransigeant (deuxième partie) : les Etats nations d'Europe méditerranéenne face à la liberté religieuse post-moderne
Le pluralisme contemporain révèle deux types d’intransigeantisme, religieux et étatique. La présence musulmane en Europe montre la difficulté de passer d'un droit à la liberté de religion "moderne" à un droit à la liberté de religion "contemporain" fondé sur les droits de l'homme et l’individualisme. Les deux rives de la Méditerranéenne s'alignent sur le renouveau des instruments de la modernité, utilisés par les États comme des refuges contre la fragmentation sociale encouragée par les droits de l'homme. Comment concilier cette réaction intransigeante et moderniste aux droits de l'homme qui fondent le constitutionnalisme contemporain ? Quel droit de la liberté religieuse, partagé entre les deux rives de la Méditerranée, peut concilier cohésion politique des États-nations et respect des droits de l'homme dans un contexte où les anciennes catégories, dont celle de la religion et de sécularisation, ont été profondément transformées ?  

  • Imad Khillo, Sciences Po Grenoble-Chercheur associé à l'IREMMO, (France), Quel statut juridique pour les femmes aujourd’hui dans la Syrie post-Printemps arabe ? 
Face aux mouvements de contestation qui ont débuté mi-mars 2011 en Syrie, le pouvoir en place a décidé d’organiser un référendum le 26 février 2012 sur une nouvelle Constitution. Ce nouveau texte constitutionnel n’a pas touché à la place réservée à l’islam par rapport au texte précédent. A ainsi été conservée la mention de l’article 3 § 2, qui fait de l’islam une « source principale » de la législation. Le statut des femmes demeure dès lors intimement lié aux règles du droit musulman. Cette nouvelle constitution syrienne est donc loin d’avoir intégré l’« agenda féministe » en son sein. Cela s’explique par le fait que le soulèvement en Syrie était complètement coupé des revendications féministes, le mouvement de contestation étant basé avant tout sur des revendications politiques et sociales. Depuis, plusieurs réformes législatives ont cependant vu le jour en particulier au sein du “Code du statut personnel”. Dans quelles mesures ces réformes ont-elles réellement révolutionné le statut juridique des femmes ? 

Constitution, State, religion: inventory in the Mediterranean area, twelve years after the “Arab springs

Ten years ago, following the suicide of Mohamed Bouazizi, demonstrations began in Tunisia. These events would cause a shock wave in certain areas of the Mediterranean area. This process, far from being part of the prevailing phenomenon of Islamist contestation of Arab authoritarian regimes, observed over the past decades, initially resulted in the demand for respect for fundamental rights and political pluralism. The developments that followed the “Arab Spring” did not confirm these initial perspectives. Significant in some countries (Tunisia), the debates and changes have nevertheless been limited, often abdicating on the issue of equal rights. It must be said that the "Turkish model", mentioned at the time of the first protests, in 2011, has turned into an authoritarian presidential system. Even more unexpectedly, in certain countries such as Egypt especially, we have seen the emergence or strengthening, in the political field, of multiple intransigent movements which have disrupted constitutionalist, pluralist and, in part, secularist aspirations. Crises, civil wars (Syria, Yemen, etc.), external interventions and the territorialization of Daesh's power, straddling Syria and Iraq, between 2014 and 2017, revealed the depth of ideological and institutional blockages. A decade after the beginning of the Arab Spring, this panel will try to make an initial assessment of this complex situation.

Responsable : Imad Khillo, Sciences Po Grenoble, Chercheur associé à l'IREMMO, France

  • Blandine Chelini-Pont, Université d'Aix-Marseille, Membre associée au Groupe Sociologie des Religions et de la Laïcité, EPHE-CNRS, (France), L'autre réveil intransigeant (première partie) et sa manifestation :  revendications politico-chrétiennes versus droits des femmes en Méditerranée européenne

The Other Intransigent Awakening (part one): Christian-political claims versus women's rights in the European Mediterranean

At the occasion of the ratification debates that followed the Council of Europe's so-called Istanbul Convention (2011) against violence against women and domestic violence within the member countries, a form of resistance and strong reaction was heard to refuse the ratification. This reaction was led by parties or political alliances claiming both their nationalist-Christian identity and denouncing the "gender theory" imposed by the Convention, through two problematic articles. While no Mediterranean country in the Concil of Europe has refused to ratify the Convention, as have other Central European countries, Greece and Croatia ratified the Convention with much difficulty and threatened to withdraw from it, while Turkey, by presidential decree, withdrew  from it in May 2021.

  • Alessandro Ferrari, Université de l’Insubrie, (Italie), L'autre réveil intransigeant (deuxième partie) : les Etats nations d'Europe méditerranéenne face à la liberté religieuse post-moderne

The other intransigent awakening (part two): the nation states of Mediterranean Europe facing post-modern religious freedom 
 
Contemporary pluralism reveals two types of intransigence: from religions and from the states. The Muslim presence in Europe shows the difficulty of moving from a "modern" right to religious freedom to a "contemporary" right to religious freedom based on human rights and individual agency. Both shores of the Mediterranean align themselves with the revivalism of the instruments of modernity, used by states as refuges against the fragmentation caused by the pluralisation encouraged by human rights. How can this intransigent, modernist reaction be reconciled with the human rights that underpin contemporary constitutionalism? What right to religious freedom, shared between the two shores of the Mediterranean, can reconcile the political cohesion of nation-states with respect for human rights in a context where the old categories, including that of religion and secularisation, are profoundly transformed?  

  • Imad Khillo, Sciences Po Grenoble-Chercheur associé à l'IREMMO, (France), Quel statut juridique pour les femmes aujourd’hui dans la Syrie post-Printemps arabe ?  
 
What is the juridical status of women in Syria today after the Arab spring?
 
Faced with popular protests that started in mid-march 2011, the Syrian regime declared a constitutional referendum in 26/2/2012. The new text didn’t approach the position guarded to Islam as source of legislation, maintaining the articles 2 and 3 of the previous text. Those articles state that “Islamic Fiqh” is a “main source “of legislation, which maintained the dominance of Islamic Sharia over women’s legal status. The new Syrian constitution is far from including “a feminist agenda”, that could be explained by the fact that the demands of the Syrian revolution didn’t include any feminist promises, they were focused on what is political and social. Since that date, Syria witnessed many reforms regarding personal status law, but how much these changes are able (or not) to revolutionize the legal status of women? 

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