Responsable: >

AM49 - Politiques de l'environnement

Date : 2022-09-22 | 11:00:00-13:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.M
Lieu :
ISAMM
Salle :
C3
Responsable :
Modérateur·trice : Habib Ben Boubaker
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Ghodbani Tarik Université d'Oran 2 Mohamed ben Ahmed
Furniss Jamie IRMC
Cherif Hanan Université de Sfax

AM49 - Politiques de l'environnement FR-EN

Salle: C3
Modérateur : Habib Ben Boubaker, FLAH, Université de la Manouba

  • Tarik Ghodbani, Université Oran 2, (Algérie), Innovation et reconfiguration du système local de gestion des déchets à Tizi Ouzou (Algérie), stratégies d’acteurs et dynamiques socio-spatiales à l’orée de la politique publique FR
  • Hanan Cherif, Université de Sfax, La récupération des déchets : forme d’entreprenariat informelle et contribution au développement de l’économie circulaire FR
  • Jamie Furniss, IRMC, The blue-clad fennec: authoritarian environmentalism in Tunisia, and its afterlives EN


  • Tarik Ghodbani, Université Oran 2, (Algérie), Innovation et reconfiguration du système local de gestion des déchets à Tizi Ouzou (Algérie), stratégies d’acteurs et dynamiques socio-spatiales à l’orée de la politique publique FR
L’objectif de cette communication est de décrire les dynamiques socio-spatiales qui président à la reconfiguration en cours du système de gestion des déchets à Tizi Ouzou (Algérie) ; elle reprend les résultats d’une recherche doctorale de géographie.

La collecte des données qualitatives s’est déroulée entre 2019 et 2020 en réalisant 45 entretiens directs et semi directs auprès de récupérateurs et recycleurs, comités de villages, élus locaux, direction de l’environnement de wilaya,…etc., appuyés par l’observation personnelle sur terrain et l’analyse documentaire pour les données secondaires.  L’interprétation des résultats dévoile une valorisation différenciée des déchets obéissant aux objectifs stratégiques d’acteurs en coprésence. La direction de l’environnement et les élus œuvrent à moderniser le service public de gestion des déchets par l’opérationnalisation de la nouvelle politique nationale. Les comités de villages s’emploient à perpétuer les structures organisationnelles villageoises en appliquant une gestion communautaire aux déchets. Les récupérateurs et recycleurs s’activent à optimiser leurs gains économiques par la valorisation marchande et spontanée des déchets. Les interactions à l’œuvre engendrent des dynamiques socio-spatiales particulièrement innovantes sur les plans social, technique, et organisationnel, menant au remodelage de la politique des déchets, à l’instauration d’un modèle communautaire villageois de gestion des déchets, et l’attribution d’une utilité nouvelle aux espaces de marginalités où s’opère la récupération et recyclage.

  • Hanan Cherif, Université de Sfax, La récupération des déchets : forme d’entreprenariat informelle et contribution au développement de l’économie circulaire FR
L’intégration vulnérable des récupérateurs des déchets dans l’économie circulaire à travers l’entreprenariat de la débrouille.

Les récupérateurs des déchets sont issus d’une catégorie sociale pauvre, marginalisée et vulnérable.  Ils habitent dans des quartiers défavorisés. A travers la récupération des déchets recyclables et des objets pour le réemploi, ils se débrouillent pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Nous cherchons dans ce cadre, à comprendre par quelles logiques d’action ces acteurs arrivent à construire une forme d’entreprenariat de la débrouille, née et pratiquée dans l’interstice du formel et de l’informel, et contribuant à développer le secteur de l’économie circulaire.  Cette étude permettra de mettre en évidence le rapport de l’activité de récupération et le secteur de l’économie circulaire en Tunisie. La recherche est menée dans le gouvernorat de l’Ariana (commune de Mnihla et commune de la Soukra). La recherche est qualitative se basant sur l’enquête ethnographique.

  • Jamie Furniss, IRMC, The blue-clad fennec: authoritarian environmentalism in Tunisia, and its afterlives EN
Le fennec vêtu de bleu : l'environnementalisme autoritaire en Tunisie, et ses séquelles

Il n'y a guère de ville dans toute la Tunisie sans un panneau délavé indiquant "Boulevard de l'environnement" (Shari' al-bi'a) sur l'une de ses artères les plus importantes. Si elle n'est pas tombée à cause de la négligence ou si elle n'a pas été enlevée - par exemple par des manifestants en colère ou comme une sorte d'ornement de pelouse nostalgique et kitsch - on peut trouver une statue de renard du désert (Fennec) dans une combinaison bleue, moins quelques membres, debout au bout de l'avenue. Ce sont les traces de l'environnementalisme autoritaire de la Tunisie de Ben Ali, dont cet article cherche à esquisser les formes et les séquelles. Je commence par affirmer que l'environnement est apparu comme une catégorie d'action politique dans la Tunisie des années 1990, principalement pour masquer l'État totalitaire en faisant appel à des questions stratégiques brûlantes aux yeux de l'"Occident" (comme les droits des femmes), ainsi que comme une tentative de discipline esthétique et morale. J'évoque ensuite certaines des conséquences de cette généalogie sur la manière dont l'"environnement" est utilisé et compris en Tunisie aujourd'hui. La question de savoir à quoi renvoie exactement l'"environnement" en Tunisie est à la fois une toile de fond contextuelle nécessaire à cet article et une question qui émerge de l'histoire politique et sociale que je cherche à examiner. À partir de quelques exemples tels que l'analyse des termes arabes (bi'a vs. muhit), le discours de l'affichage public relatif aux déchets, la création en 2017 de la " police de l'environnement " tunisienne et l'observation participante que j'ai menée sur des projets " environnementaux " de la société civile, je tente de démontrer que l'environnement est un concept caractérisé par la visualité et la proximité. Cela fait des ordures et en particulier de leur accumulation visuelle dans l'espace public une sorte d'archétype du " problème environnemental ". Le télescopage politique rapide des déchets dans les questions de corruption (par exemple, pendant le "scandale des déchets italiens") ainsi que l'utilisation du nettoyage comme idiome politique (par exemple, pendant le mouvement halit wa'I qui a suivi l'élection de Kais Said à la présidence) sont des indices des connotations politiques permanentes des questions de déchets, de propreté et, plus largement, d'environnement, dans la Tunisie contemporaine.




  • Tarik Ghodbani, Université Oran 2, (Algérie), Innovation et reconfiguration du système local de gestion des déchets à Tizi Ouzou (Algérie), stratégies d’acteurs et dynamiques socio-spatiales à l’orée de la politique publique FR
This paper aims to describe the socio-spatial dynamics of the ongoing reconfiguration of the waste management system in Tizi Ouzou (Algeria), through research grounded on the results of a PhD research in geography. In addition with personal observation on the field and documentary analysis, qualitative data was collected between 2019 and 2020 through 45 direct and semi-direct interviews with reclaimers and recyclers, village committees, local councilors, the wilaya environment department, etc. The results reveal a differentiated valorisation of waste depending on the strategic objectives of simultaneous actors. The environmental department and elected officials work on modernizing the public waste management service by implementing the new national policy, and the village committees do the same to perpetuate village organizational structures by applying community-based waste management. The reclaimers and recyclers strive for maximizing their economic gains through the market and spontaneous valorisation of waste. Innovative socio-spatial dynamics on the social, technical and organizational levels lead to the reshaping of waste policy, the establishment of a village community model of waste management, and the revaluation of the utility of marginal spaces where recovery and recycling take place.

  • Hanan Cherif, Université de Sfax, La récupération des déchets : forme d’entreprenariat informelle et contribution au développement de l’économie circulaire FR
The vulnerable integration of waste pickers in the circular economy through resourceful entrepreneurship.

Waste pickers come from a poor, marginalized and vulnerable social category. They live in poor neighborhoods. Through the recovery of recyclable waste and objects for reuse, they manage to meet their daily needs. We aim in this context, to understand logics of action through these actors manage to build a form of entrepreneurship of resourcefulness, born and practiced in the interstices of the formal and the informal, in contributing to develop the sector of circular economy. This study will highlight the report of the recovery activity and the circular economy sector in Tunisia. The research is conducted in the governorate of Ariana (municipality of Mnihla and municipality of Soukra). The research is qualitative based on ethnographic survey.

  • Jamie Furniss, IRMC, The blue-clad fennec: authoritarian environmentalism in Tunisia, and its afterlives EN
There is hardly a city in the whole of Tunisia without a faded sign reading “Boulevard de l’environnement” (Shari‘ al-bi’a) on one of its most prominent thoroughfares. If it hasn’t fallen over from neglect or been removed—for example by angry protesters or as a sort of nostalgic and kitsch lawn ornament—one may find a statue of desert fox (Fennec) in a blue jumpsuit, minus a few limbs, standing at the end of the avenue. These are the traces of the authoritarian environmentalism of Ben Ali’s Tunisia, the forms and afterlives of which this paper seeks to sketch. I begin by arguing that environment emerged as a category of political action in 1990s Tunisia largely as a way of papering over the totalitarian state by appealing to strategic hot-button issues in the eyes of the “West” (like women’s rights), as well as an attempt at aesthetic and moral discipline. I then evoke some of the consequences this genealogy has on the ways “environment” is used and understood in Tunisia today. What exactly does “environment” refer to in Tunisia is both a necessary contextual backdrop to this paper and a question that emerges from the political and social history I aim to examine. From some examples such as analysis of the Arabic terms (bi’a vs. muhit), the discourse in public signage pertaining to waste, the creation in 2017 of Tunisia’s “environmental police” and participant observation I have conducted on civil society “environmental” projects, I attempt to demonstrate that environment is a concept characterized by visuality and proximity. This makes garbage and in particular its visual accumulation in public space a kind of archetypal “environmental problem”. The rapid political telescoping of waste into issues of corruption (e.g. during the “Italian waste scandal”) as well as the use of cleanup as a political idiom (e.g. during the halit wa‘I movement following Kais Said’s election as president) are indices of ongoing political overtones of the issues of waste, cleanliness, and environment more broadly, in contemporary Tunisia.

>