Responsable: >Mariem Guellouz & Sélima Kebaïli

A39 - Les langages du genre et du féminisme dans le monde arabe

Date : 2022-09-22 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A
Lieu :
ISAMM
Salle :
C9
Responsable : Mariem Guellouz & Sélima Kebaïli
Modérateur·trice : Hanane Karimi
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Karimi Hanane Université de Strasbourg
Dakhlia Jocelyne EHESS
Guellouz Mariem Sorbonne Paris Cité
Ben Yahmed Sonya Université de Montréal

A39 - Les langages du genre et du féminisme dans le monde arabe FR

Salle: C9
Responsables : Mariem Guellouz, Université de Paris, France, et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, Suisse
Modératrice : Hanane Karimi, Université de Strasbourg, France

  • Sonya Ben Yahmed, Université de Montréal, (Canada), Réflexions féministes autour de l’usage des « gros mots » par les femmes en Tunisie : égalitarisme et au-delà à distance
  • Jocelyne Dakhlia, EHESS, (France),  Les mots du Harem : flottements et traductions
  • Yosra Ghliss, Université de Picardie, (France),  L’activisme féministe décolonial nord africain : entre militantisme et instrumentalisation du dire
  • Mariem Guellouz, Université de Paris, (France), et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, (Suisse),  Francoféminisme : une histoire postcoloniale

A39 - Les langages du genre et du féminisme dans le monde arabe FR

L’atelier « les langages du genre et du féminisme dans le monde arabe » aborde les luttes féministes arabes du point de vue des pratiques langagières. Il propose d’interroger les rapports entre langage, genre et féminisme en analysant la tension entre l’imposition des usages d’une langue selon les logiques économiques (bailleurs de fonds, ONG, Instituts de coopération), les politiques étatiques et les choix langagiers des locuteurs/énonciateurs). Les mouvements sociaux liés au genre et au féminisme dans le monde arabe ne peuvent être dissociés des processus d’émancipation langagière révélées par des procédés tels que le néologisme, la définition, l’invention/réinvention et la traduction. Nous proposons d’étudier ces procédés socio-langagiers comme des possibilités de réappropriation des mots de l’émancipation et de refus des impositions de modèles exogènes de luttes. Dénommer, traduire les pratiques sexuelles et les pratiques militantes en langue arabe (standard ou dialectal), se réapproprier les autres langues, en jouer, les refuser ou les instrumentaliser révèlent des choix éthiques et militants particuliers.  Un point de vue intersectionnel nous invite aussi à interroger la catégorie de « féminisme » et de « genre » comme catégories pertinentes pour penser ces luttes par le prisme des pratiques langagières arabes et de l’histoire des pratiques corporelles et sexuelles dans la région. 

Responsables : Mariem Guellouz, Université de Paris, France, et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, Suisse
Modératrice : Hanane Karimi, Université de Strasbourg, France

  • Sonya Ben Yahmed, Université de Montréal, (Canada), Réflexions féministes autour de l’usage des « gros mots » par les femmes en Tunisie : égalitarisme et au-delà à distance
Les « gros mots » tunisiens (klém zéyed) sont des mots à connotation sexuelle et hétérosexiste, dont l’usage est à la fois tabou et largement répandu en Tunisie. Ils sont pourtant souvent présentés comme étant des virgules et de simples actes de communication, sans capacité de reproduction de l’hégémonie. Beaucoup plus que sur les hommes, la réprobation sociale de l’usage des « gros mots » s’exerce sur les femmes, censées être les gardiennes de la morale et avoir un rapport distancié et pudique avec la sexualité. Lorsqu’elles en usent, les femmes se voient sévèrement jugées, voire violentées. Ceci nous pousse à nous interroger sur le caractère transgressif dont peut revêtir leur usage des « gros mots ». Je m’appuierai dans cette communication sur une enquête ethnographique menée à Tunis entre septembre 2016 et mai 2017, dans le cadre d’un master en sociologie, ayant eu pour objectif d’étudier la charge sexiste dans l’usage des « gros mots » en Tunisie. 
User de mots hétérosexistes, par les femmes, peut-il constituer une transgression genrée ? Participe-t-il au renforcement de l’hétérosexime ou peut-il, au contraire, être un outil de résistance ?  Après une brève présentation de ma méthodologie et la catégorie « gros mots » et son lien avec l’hétérosexisme, j’examinerai les modalités d’usage des gros mots par les femmes, selon qu’elles sont ou pas militantes féministes, puisque ces dernières sont censées s’intéresser particulièrement à l’aspect genré des mots et leur action sur les rapports sociaux. 

  • Jocelyne Dakhlia, EHESS, (France),  Les mots du Harem : flottements et traductions
A partir de quelques termes emblématiques relatifs à la question du genre et de la sexualité dans l’histoire des sociétés islamiques, et à partir de leurs fixations traductives, on tentera de montrer à quel point la question du « Harem » mais aussi celle de l’homoérotisme, par exemple, peuvent s’avérer construites et figées de manière rétrospective.

  • Yosra Ghliss, Université de Picardie, (France),  L’activisme féministe décolonial nord africain : entre militantisme et instrumentalisation du dire
Cette recherche s’inscrit dans un contexte de dénonciation de plus en plus fort, dénonciations qui se multiplient et se propagent dans les espaces numériques. Il s’agit d’analyser les formes (linguistiques, sémiotiques, artistiques) circulant dans l'espace numérique qui franchissent la barrière de la peur et sa paralysie et osent dire, énoncer et partager des violences sexuelles et sexistes subies. En effet, quand les violences patriarcales saturent les instances politiques et publiques et que les voix des victimes sont souvent silencieuses voire “silenciées”, l’espace numérique se présente comme une alternative pour ne pas étouffer ces voix. Dans ce cadre, les réseaux sociaux peuvent être pensés comme des espaces d’empowerment. Mon travail propose d’analyser l’émergence de nouvelles manières de faire récits (à partir de signes à agencer, de possibles à activer - travail sur les formes à partir des épistémologies queer, féministes et subalternes). 

  • Mariem Guellouz, Université de Paris, (France), et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, (Suisse),  Francoféminisme : une histoire postcoloniale

Historiquement, en Tunisie, la présence du français est rattachée à la colonisation française et aux processus économiques et diplomatiques qui lient les deux pays. Si, pendant la colonisation et au lendemain de l’indépendance, le français était souvent en usage lors des rencontres des premiers mouvements féministes de l’Union Nationale des Jeunes Filles de Tunisie (1944), du Club de la jeune filles zeitounienne (1954), ou pour les diverses prises de parole publique par des féministes – notamment Manoubia Ouertani en 1924 lors d’une des premières conférences féministes organisée par le parti socialiste français en Tunisie – il est frappant qu’il soit toujours autant d’usage plus de 50 ans après l’indépendance du pays. Aujourd’hui encore, tant les slogans scandés lors des diverses manifestations féministes que les articles académiques et journalistiques écrits par des féministes, montrent que le français reste une langue privilégiée d’énonciation du féminisme en Tunisie. Cette communication s’intéresse à la place de la langue française dans les mobilisations féministes à partir d’une perspective socio-historique. Il ne s’agit donc pas tant d’opposer les usages des langues – qui sont toutes traversées de rapports de pouvoir et d’une certaine manière reproductrice de ces derniers – mais de s’interroger sur les conditions et les effets de leurs usages. Nous explorons d’une part la place de la langue française dans les pratiques féministes actuelles et ses effets plus larges sur les mobilisations de femmes. D’autre part, nous explorons le rôle de la francophonie dans l’accès à diverses ressources du militantisme, parmi lesquelles celle des bailleurs de fonds internationaux. Enfin, nous nous intéresserons aux nouvelles pratiques langagières de jeunes féministes. 

لغات الجندر والنسوية في العالم العربي 

تتطرق ورشة لغات الجندر والنسوية في العالم العربي إلى النضالات النسوية في العالم العربي من وجهة نظر الممارسات اللغوية. وتقترح دراسة العلاقة بين اللغة والجندر والنسوية من خلال تحليل التوتر الحاصل بين فرض استخدامات اللغة وفقاً للمنطق الاقتصادي (الجهات المانحة والمنظمات غير الحكومية ومؤسسات التعاون)، وسياسات الدولة، والاختيارات اللغوية للمتحدثين. ولا يمكن فصل الحركات الاجتماعية في العالم العربي المرتبطة بالجندر والنّسوية عن عمليات التحرر اللغوي التي كشفت عنها طرق مثل الاستحداث والتعريف والخلق وإعادة الخلق والترجمة. 

ونقترح دراسة هذه الطرق السوسيولغوية كاحتمالات لإعادة تملُّك مفردات التحرر ورفض نماذج خارجية للنضالات. ذلك أن تسمية وترجمة الممارسات الجنسية والممارسات النضالية إلى اللغة العربية (الفصحى أو الدارجة) وإعادة تملك اللغات الأخرى واللعب بها أو رفضها أو استغلالها تكشف اختيارات اخلاقياتية ونضالية معينة. واستناداً لوجهة نظر تقاطعية سنحاول مساءلة فئتي "النسوية" و"الجندر" باعتبارهما تمكنان من التفكير في هذه النضالات من منظور ممارسات اللغة العربية وتاريخ الممارسات الجسدية والجنسية في المنطقة. 

  • Sonya Ben Yahmed, Université de Montréal, (Canada), Réflexions féministes autour de l’usage des « gros mots » par les femmes en Tunisie : égalitarisme et au-delà à distance
 
سنية بن يحمد، طالبة دكتوراه في الاتصال، جامعة مونريال 

تأملات نسوية حول استخدام النساء لـ"الألفاظ النابية" في تونس: المساواتية وما بعدها 

تتكون "الألفاظ النابية" في تونس من كلمات ذات دلالات جنسية، تستند على التمييز المبني على المغايرة الجنسية. ورغم كونه محظوراً في تونس فإنه واسع الانتشار. ويصوّر هذا الكلام على أنه مجرد حركات تواصل غير قادرة على إعادة إنتاج الهيمنة. ويمارس الرفض الاجتماعي لاستعمال الألفاظ النابية على النساء أكثر من الرجال. حيث يفترض أن تكون النساء حارسات للأخلاق وأن تكون لهن علاقة بعيدة ومحتشمة مع الجنس. وعند استعماله، تحاسب النساء محاسبة شديدة قد تصل إلى العنف. وهو ما يدفعنا إلى لتساؤل عن نوعية الخرق الذي قد يمثله استعمال "الكلام النابي". 
وتستند هذه الدراسة على بحث ميداني اتنوغرافي أنجز في تونس بين سبتمبر 2016 وماي 2017 في إطار الإعداد لرسالة ماجستير في العلوم الاجتماعية تهدف لدراسة التمييز الجنسوي في استعمال "الكلام النابي" في المجتمع التونسي. ارتكز البحث على مقابلات نصف موجهة وعلى ملاحظات تفاعلية وغير تفاعلية في أوساط مختلفة. والهدف من البحث هو الإجابة على الأسئلة التالية: هل يعتبر استعمال النساء للكلام النابي المبني على المغايرة الجنسية نوعاً من أنواع الخرق المبني على النوع؟ وهل يسهم في تدعيم التمييز المبني على المغايرة الجنسية؟ أم بإمكانه أن يمثل شكلاً من أشكال المغايرة الجنسية؟ أو شكلا من أشكال المقاومة؟ 

  • Jocelyne Dakhlia, EHESS, (France),  Les mots du Harem : flottements et traductions
 
جوسلين دخليّة، مؤرخة، مديرة دراسات بمدرسة الدراسات العليا للعلوم الاجتماعية 


كلام "الحريم": تقلّبات وترجمات 


سنحاول، استناداً إلى بعض المصطلحات الرمزية المتعلقة بمسألة الجنس والجندر في تاريخ المجتمعات الإسلامية، وانطلاًقا من ترجمتها، تبيّن إلى أي حدّ تعتبر مسألة "الحريم" والايروتيكية المثلية مبنية وقابلة للتجميد بطريقة بعدية.. 


  • Yosra Ghliss, Université de Picardie, (France),  L’activisme féministe décolonial nord africain : entre militantisme et instrumentalisation du dire

يسرى غليس، جامعة بيكاردي (فرنسا) 

الحركة النسوية المعادية للاستعمار في شمال أفريقيا: بين النّضال وتوظيف القول 
حضرتنا فكرة هذا البحث من سياق احتدت فيه الإدانة الاجتماعية أكثر فأكثر خاصة في الفضاءات الرقمية. ويهدف إلى تأمل وتحليل الأشكال اللغوية والسيميائية والفنية لهذه الإدانة التي غزت الفضاء الرقمي، كاسرةً حاجز الخوف وإعاقته، وتجرأت على القول وعلى تقاسم العنف الجنسي والمبني على التمييز الجنسوي المفروض. فعندما تتشبع الهيئات السياسية والعمومية بالعنف الأبوي وعندما تخمد/وتخمد أصوات ضحايا العنف، يكون الفضاء الرقمي بديلاً حتى لا تختنق هذه الأصوات. في هذا السياق، يمكن اعتبار الشبكات الاجتماعية فضاءاً للتمكين. 


  • Mariem Guellouz, Université de Paris, (France), et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, (Suisse),  Francoféminisme : une histoire postcoloniale
 
مريم قلوز، جامعة باريس (فرنسا) وسليمة قبايلي، جامعة لوزان (سويسرا) 

الفرنكونسوية : تاريخ ما بعد استعماري 


تاريخياً، يرتبط تواجد اللغة الفرنسية بالبلاد التونسية بالاستعمار الفرنسي وبالعلاقات الاقتصادية والديبلوماسية التي تربط تونس بفرنسا. ولئن هيمن استعمال اللغة الفرنسية خلال الاستعمار وبعد الاستقلال على لقاءات الحركات النسوية الأولى، سواءاَ للاتحاد الوطني للفتيات الشابات في تونس (1944) أو نادي الفتيات الشابات الزيتونيات (1954)، أو خلال مختلف تدخلات النساء في الفضاء العام، خاصة تدخل منوبية الورتاني سنة 1924 خلال واحدة من أولى المحاضرات النسوية التي نظمها الحزب الاشتراكي الفرنسي بتونس، فإن تواصل استعمال اللغة الفرنسية؛ لخمسين سنة بعد الاستقلال، يعتبر لافتاً للانتباه. إلى حد اليوم، تُظهِر الشعارات المرفوعة خلال مختلف التظاهرات النسوية، وكذلك المقالات الأكاديمية والصحفية التي تكتبها النسويات، استمرار استعمال اللغة الفرنسية كلغة مفضلة للتعبير عن النسوية في تونس. وتهتم هذه المداخلة بمكانة اللغة الفرنسية في التحركات النسوية من وجهة نظر سوسيوتاريخية. ولا تهدف إلى دراسة استعمالات اللغة- وتقطعها كلها علاقات هيمنة وإعادة إنتاج لهذه العلاقات- إنما بالتساؤل حول ظروف وتأثيرات هذه الاستعمالات. 
وسنحاول أن نكتشف، من ناحية أولى، مكانة اللغة الفرنسية في الممارسات النسوية الحالية وتأثيراتها الواسعة على تعبئة النساء. ومن ناحية ثانية، سنحاول تبيين دور الفرانكوفونية في الوصول إلى موارد مختلفة من النضالات، ومنها موارد المانحين الدوليين. أخيراً، سنحاول الاهتمام بالممارسات اللغوية الجديدة للنسويات الشابات. 

The Languages of Gender and Feminism in the Arab World

The workshop "The Languages of Gender and Feminism in the Arab World" aims at analyzing Arab feminist struggles through the perspective of langage practices. Focusing on the relations between language, gender and feminism, it sheds light on the tensions produced by the imposition of specific language practices in the context of liberal and managerial rationalization (notably in NGOs, State, and cooperation institutions policies). The issue of langage as an emancipatory practice is key to understanding today's Feminist movements in the Arab World. It appears through diverse phenomena such as the making of new neologism, definition and translation. In this panel, we study these sociolinguistic processes as a key component of political agency and as a means to confront the imposition of turnkey feminist model. Naming sexual practices in Arabic (standard or dialectal), transforming other languages, playing with words and linguistic norms, or rejecting them are revealing of broader ethical and political choices. By using an intersectional perspective, we intend to 1) question the use of words such as "feminism" and "gender" to describe Arab feminist struggles; 2) relocate language practices in a broader history of sexual and bodily practices in the region.

Persons in charge : Mariem Guellouz, Université de Paris, France, et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, Suisse
Discussant : Hanane Karimi, Université de Strasbourg, France

  • Sonya Ben Yahmed, Université de Montréal, (Canada), Réflexions féministes autour de l’usage des « gros mots » par les femmes en Tunisie : égalitarisme et au-delà à distance
Feminist reflections on the use of 'swear words' by women in Tunisia: egalitarianism and beyond

Tunisian "swear words" (klém zéyed) are words with sexual and heterosexist connotations, whose use is both taboo and widespread in Tunisia. Yet they are often presented as commas and simple acts of communication, with no capacity to reproduce hegemony. Much more than on men, social disapproval of the use of "swear words" is exercised on women, who are supposed to be the guardians of morality and have a distant and modest relationship with sexuality. When they use them, women are severely judged and even violated. This leads us to question the transgressive nature of their use of 'swear words'. In this paper, I will rely on an ethnographic survey conducted in Tunis between September 2016 and May 2017, as part of a master's degree in sociology, with the aim of studying the sexist charge in the use of "swear words" in Tunisia. Can the use of heterosexist words by women constitute a gendered transgression? Does it contribute to the reinforcement of heterosexism or can it, on the contrary, be a tool of resistance?  After a brief presentation of my methodology and the category of 'swear words' and its link with heterosexism, I will examine the ways in which women use swear words, depending on whether or not they are feminist activists, since the latter are supposed to be particularly interested in the gendered aspect of words and their action on social relations. I am interested, among other things, in presenting a diversity of tactics and uses of the category "swear words", reflecting the heterogeneity and diversity of the feminist movement in Tunisia, in order to bring about change in social relations, particularly gender relations, which constitute "an integral component" of social structures. 

  • Jocelyne Dakhlia, EHESS, (France),  Les mots du Harem : flottements et traductions
Words of the Harem: floats and translations

Using a few emblematic terms relating to the question of gender and sexuality in the history of Islamic societies, and based on their translational fixations, we will attempt to show the extent to which the question of the "Harem", but also that of homoeroticism, for example, can turn out to be constructed and fixed in a retrospective manner.

  • Yosra Ghliss, Université de Picardie, (France),  L’activisme féministe décolonial nord africain : entre militantisme et instrumentalisation du dire

 North African decolonial feminist activism: between militancy and the instrumentalisation of the word

This research takes place in a context of increasingly strong denunciations, multiplied and spread in digital spaces. My aim is to analyse the forms (linguistic, semiotic, artistic) circulating in the digital space that break through the barrier of fear and its paralysis and dare to say, state and share the sexual and sexist violence. When patriarchal violence saturates the political and public authorities and the voices of victims are often silenced, the digital space presents itself as an alternative to stifle these voices. In this context, social networks can be seen as spaces of empowerment. My work proposes to analyse the emergence of new ways of making narratives (from signs to be arranged, from possibilities to be activated - work on forms from queer, feminist and subaltern epistemologies). 

  • Mariem Guellouz, Université de Paris, (France), et Sélima Kebaïli, Université de Lausanne, (Suisse),  Francoféminisme : une histoire postcoloniale

Francofeminism: a postcolonial history

Historically, the presence of French in Tunisia is linked to French colonization and to the economic and diplomatic processes linking the two countries. If, during colonisation and in the aftermath of independence, French was often used during meetings of the first feminist movements of the National Union of Young Girls of Tunisia (1944), the Club of Young Zeitounian Girls (1954), or for various public speeches by feminists - notably Manoubia Ouertani in 1924 during one of the first feminist conferences organised by the French socialist party in Tunisia - it is noteworthy that it is still used more than 50 years after the country's independence. Even today, both the slogans sung during various feminist demonstrations and the academic and journalistic articles written by feminists show that French remains a privileged language for the enunciation of feminism in Tunisia. This paper focuses on the place of the French language in feminist mobilizations from a socio-historical perspective. It is not so much a question of opposing the uses of languages - which are all crossed by power relations and in a certain way reproduce them - but of questioning the conditions and effects of their uses. On the one hand, I explore the place of the French language in current feminist practices and its wider effects on women's mobilisations. On the other hand, I examine the role of the francophonie in accessing various resources of activism, including international donors. Finally, I look at the new language practices of young feminists.


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