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AG38 - Réinvestir les institutions et les personnels politiques dans les mondes arabes et musulmans

Date : 2022-09-23 | 14:00:00-16:00:00

Évènement : Congrès INSANIYYAT

Programme détaillé : cliquer ci-contre
Catégorie :
A.G
Lieu :
ISAMM
Salle :
C6
Responsable : Ahmed Fouad El Haddad
Modérateur·trice :
Discutant·e :
Les intervenant·e·s :
Abescat Camille Science Po Paris
Bouilly Emmanuelle Institut d'études politiques de Bordeaux/LAM
El Haddad Ahmed Fouad Institut d'études politiques de Bordeaux
Perez Déborah Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence/ENS

AG38 - Réinvestir les institutions et les personnels politiques dans les mondes arabes et musulmans FR

Salle: C6
Responsable: Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux – Centre Émile Durkheim, France

  • Camille Abescat, CERI, Sciences Po (France) - IFPO (Liban),  Représenter, légiférer, investir une institution délégitimée. Analyse des pratiques du pouvoir politique du personnel parlementaire jordanien. 
  • Emmanuelle Bouilly, Sciences Po Bordeaux – LAM, (France),  Être député au Sénégal : professionnalisation politique et recompositions socio-partisanes
  • Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux, Centre Émile Durkheim (France), Entrer et rester au gouvernement au Maroc. Une analyse quantitative des logiques de recrutement des titulaires de portefeuilles ministériels.  
  • Déborah Perez, Sciences Po Aix – CHERPA & École normale supérieure, (France), « A l’Assemblée j’ai appris à être députée… ». La fabrique du député à l’Assemblée nationale constituante tunisienne (2011-2014)

AG38 - Réinvestir les institutions et les personnels politiques dans les mondes arabes et musulmans FR

Le personnel politique a peu été étudié dans les mondes arabes et musulmans, en partie à cause du discrédit des institutions dans lesquelles il circule et exerce. Les institutions politiques, pourtant étudiées aux lendemains des indépendances (Camau 1978 ; Leca et Vatin 1975), ont ensuite été marginalisées  — à de rares exceptions près (Boutaleb et Ferrié, 2008) — par les débats sur l'islam politique (Roy, 1992 ; Burgat 1988), l'autoritarisme (Salamé, 1994 ; Camau et Geisser, 2003), le patrimonialisme (Leca et Schemeil, 1983 ; Médard, 1990), et par les approches par le bas ayant déplacé la focale loin du politique institué (Bayart, Mbembe, Toulabor, 1992). À l’inverse, les approches institutionnalistes anglo-américaines ont accordé un intérêt constant aux institutions (Pepinsky, 2014), que ce soit aux forces présidant à leur création (Acemoglu, 2009), à leurs fonctions (Truex, 2016 ; Gandhi, 2008), ou à leurs effets sur l’action publique (Epperly, 2019). Les institutions y restent toutefois traitées comme des agents collectifs désincarnés (Art, ‎2012). Il en va de même des transitologues qui ne les envisagent que comme des facteurs ou des indicateurs de démocratisation. Rien n'est dit sur les acteurs qui les peuplent, les pratiques qui s'y déploient et les interactions qui s'y jouent. 
Cet atelier entend répondre à cet écueil, d'autant plus saisissant que les révolutions et mobilisations de 2011 en ont rappelé l'importance. Pour ce faire, l’atelier propose d’étudier les institutions politiques en actes, et en prenant pour point d'entrée leur personnel politique. Privilégiant la sociologie de l'institution (Lagroye et Offerlé, 2011) attentive aux propriétés sociales des acteurs (Boelaert, Michon, Ollion 2017), à leurs rôles, pratiques, investissements, circulations et à la construction de filières politiques et partisanes sur le temps long (Bennani-Chraïbi, 2008, 2019), il s’agira de mettre au jour comment le personnel politique et les institutions se façonnent mutuellement. Ce questionnement s'appuiera sur des enquêtes de terrain et un dialogue entre méthodes qualitatives et quantitatives.
 
Responsable: Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux – Centre Émile Durkheim, France

  • Camille Abescat, CERI, Sciences Po (France) - IFPO (Liban),  Représenter, légiférer, investir une institution délégitimée. Analyse des pratiques du pouvoir politique du personnel parlementaire jordanien. 
À quelques exceptions près (Boutaleb et Ferrié 2008 ; Dupret et Ferrié 2014), les institutions parlementaires sont des objets de recherche délaissés par les travaux sur les mondes arabes et musulmans. Le Parlement jordanien a lui déjà fait l’objet d’études néo-institutionnalistes consacrées aux législatures au sein des régimes « autoritaires » (Lust Okar 2006, 2009). Il y est dépeint comme un instrument de cooptation et de distribution de patronage. Cette grille de lecture s’entremêle avec le narratif local. En effet, en Jordanie, le Parlement est actuellement une institution critiquée et décrédibilisée, accusée d’être contrôlée par l’exécutif et dépourvue de tout pouvoir législatif. L’impuissance politique des députés, les premiers à relayer un tel discours, est attribuée à leur « dépendance clientéliste » vis-à-vis du gouvernement. Cette intervention prend le contre-pied de ce double narratif par le biais d’une approche micro sociologique des pratiques du personnel parlementaire jordanien. Après plusieurs immersions de longue durée sur le terrain et à partir de données récoltées grâce à la conduite d’observations et d’entretiens semi-directifs, nous reviendrons sur la marge de manœuvre dont les députés jordaniens disposent et sur la capacité d’action qu’ils parviennent à négocier au quotidien. Nous étudierons pour ce faire leur rapport aux règles formelles et informelles de l’institution, telles que les modalités du vote, et leur rôle dans la fabrique de la loi, en se focalisant notamment sur leur travail au sein des commissions parlementaires. Il s’agira aussi de montrer comment les députés investissent l’institution différemment en fonction de leur profil, ressources, intérêts et trajectoire personnelle et politique. Nous verrons par exemple que certains députés nient détenir tout pouvoir de législation et choisissent de tirer profit de leur mandat en se construisant une figure d« opposant politique ». D’autres, tels que les avocats, ou les élus des Frères Musulmans, s’efforcent au contraire de mettre en avant leurs compétences techniques de « législateur ». Au-delà d’apporter de nouvelles connaissances empiriques sur un terrain relativement méconnu au sein des sciences sociales francophones, cette recherche aspire également à déconstruire la catégorie du « régime autoritaire », en analysant au plus près des acteurs la réalité de l’exercice du pouvoir politique dans ce type de contexte. 
 
  • Emmanuelle Bouilly, Sciences Po Bordeaux – LAM, (France),  Être député au Sénégal : professionnalisation politique et recompositions socio-partisanes
À partir d’une enquête originale fondée sur un travail conséquent d’archives et des entretiens biographiques, cette communication dressera un portrait inédit des députés élu.e.s au Sénégal entre 1960 - l’indépendance du pays - et 2017. En étudiant les biographies et les trajectoires politiques et partisanes des 1045 élu.e.s au cours de 12 législatures, on questionnera l’existence d’une professionnalisation de la vie politique sénégalaise. Régulièrement mesurée - au Sénégal comme ailleurs - par l’augmentation du nombre de sièges, de mandats et du montant des indemnités, la professionnalisation est aussi attribuée par les médias et les opposants nationaux à la « transhumance » (le passage d’un parti à un autre, le plus souvent celui au pouvoir et lors d’une alternance nationale) vertement critiquée. La focalisation sur ces débats ne permet souvent pas d’analyser les processus au long court et leurs effets. C’est pourquoi on investiguera l’émergence de la députation comme profession à partir de deux focales : les bassins et filières de recrutement, d’une part, et les capitaux politiques, d’autre part.  En premier lieu, on montrera la transformation non-linéaire du profil social et politique des élu.e.s. Par exemple, la lente percée des analphabètes, l’arrivée de profanes de la politique, et la féminisation renforcée - les trois n’étant pas systématiquement liés - s’accompagnent d’un maintien des carrières ascendantes militantes et de celles notabiliaires ancrées dans des fiefs. En second lieu, derrière ces mutations, on identifiera les séquences d’appréciation et déclassement du statut de député, à l’aune de ce que sont et font les capitaux individuels et ceux délégués par les partis politiques
 
  • Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux, Centre Émile Durkheim (France), Entrer et rester au gouvernement au Maroc. Une analyse quantitative des logiques de recrutement des titulaires de portefeuilles ministériels.  
Contrairement aux parlements, aux partis politiques et aux élections, les exécutifs nationaux n’ont suscité qu’un intérêt limité de la part des chercheurs qui s'intéressent aux institutions constitutives des régimes politiques du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. L'effacement en effet des gouvernements au profit d'institutions dites répressives et autoritaires (monarchie, armée, parti unique, etc.) et son défaut de légitimité démocratique, du fait de son pouvoir discrétionnaire, ont vraisemblablement discrédité les exécutifs en tant qu’objet de recherche.  Pour combler cette lacune, ce travail part de l'expérience du système politique marocain dans lequel le gouvernement et la monarchie participent conjointement à l'exécutif depuis l’accès à l’indépendance, en 1956. Il offre un laboratoire de choix pour identifier les logiques qui président au recrutement du personnel politique au plus haut sommet de l’État. Pour ce faire, des données longitudinales obtenues à partir d'un dictionnaire original contenant des entrées biographiques sur l’intégralité des ministres d'État, ministres, ministres délégués ou secrétaires d'État qui se sont succédé entre 1998 et 2016 sont mises à contribution. En utilisant une régression en composantes principales sur la longévité des titulaires de portefeuilles ministériels, les données suggèrent l'existence de pôles sociodémographiques homogènes et révèlent des mécanismes de recrutement qui tendent à stabiliser dans les fonctions ministérielles un personnel politique masculin, sans affiliation partisane et provenant de lieux de formation dédiés aux affaires publiques ou aux sciences gouvernementales.
 
  • Déborah Perez, Sciences Po Aix – CHERPA & École normale supérieure, (France), « A l’Assemblée j’ai appris à être députée… ». La fabrique du député à l’Assemblée nationale constituante tunisienne (2011-2014)
L’immense majorité des deux cent dix-sept députés constituants élus en Tunisie le 23 octobre 2011 n’a aucune expérience parlementaire. Ces novices de l’institution sont en partie d’anciens prisonniers politiques ou ont été exilés, d’autres se sont engagés en politique lors de la révolution. Ils sont d’entrée de jeu confrontés à la présence sur site des administrateurs de l’assemblée, dont la plupart était déjà en poste avant 2011 et d’une nébuleuse d’experts en « transition démocratique » venus au chevet du processus constituant tunisien. C’est à cette aune que l’étude des interactions entre les élus et les « autres » de l’Assemblée nationale constituante tunisienne forme un cas particulièrement riche pour contribuer à la sociologie des rôles politiques. 
Fondée sur des observations conduites à l’Assemblée nationale constituante tunisienne, puis à l’Assemblée des représentants du peuple élue en 2014, ainsi que sur des entretiens, cette communication analysera la manière dont les élus incorporent tout un ensemble de savoir-faire et de savoir-être au cours de leur mandat. Nous montrerons que les usages différenciés que les constituants font des ressources internationales et nationales captées à l’assemblée participent à la recomposition des hiérarchies sociales et politiques dans l’hémicycle et en dehors, et modifient la manière dont les élus circulent dans le champ politique tunisien. 

 
إعادة استثمار المؤسسات والكوادر السياسية في العالمين العربي والإسلامي 


لم يُدرَس الموظفون السياسيون كثيراً في العالمين العربي والإسلامي. ويرجع ذلك جزئيًا إلى تشويه سمعة المؤسسات التي يتداولونها ويمارسون فيها عملهم. على الرغم من دراستها في أعقاب الاستقلال (كامو 1978؛لاكي وفاتين 1975)، تم تهميش المؤسسات السياسية بعد ذلك - مع استثناءات نادرة (بوطالب وفيريي، 2008) - من خلال المناقشات حول الإسلام السياسي (روي، 1992؛ بورقات 1988)، السلطوية ( سلاماي ، 1994 ؛ كاماو وجيسر، 2003)، الميراثية (ليكا وشميل، 1983؛ ميدار، 1990)، ومن خلال المناهج التصاعدية التي حولت التركيز بعيدًا عن السياسات الراسخة (بايار، مبيمبي، تولابور، 1992). على العكس من ذلك، منحت المقاربات المؤسسية الأنجلو أمريكية اهتماماً دائماً بالمؤسسات (بيبينسكي، 2014)، سواء في القوى التي ترأس إنشائها (أسيموقلو، 2009)، أو في وظائفها (ترويكس، 2016؛ غاندي، 2008)، أو آثارها على العمل العام (إيبيرلي، 2019). مع ذلك، لا تزال المؤسسات تعامل على أنها وكلاء جماعيون بلا جسد (آرت، 2012). الأمر نفسه ينطبق على علماء الانتقال الديمقراطي الذين يرونها فقط عوامل أو مؤشرات على التحول الديمقراطي. لا شيء يقال عن الفاعلين الذين يسكنوها، والممارسات التي تتكشف هناك والتفاعلات التي تحدث هناك. 
تهدف هذه الورشة إلى الرد على هذا السؤال، الذي هو أكثر إثارة للانتباه منذ أن ذكّرتنا الثورات والاحتشادات في عام 2011 بأهميتها. للقيام بذلك، تقترح الورشة دراسة المؤسسات السياسية خلال العمل، وأخذ موظفيها السياسيين كنقطة دخول. مع تفضيل علم اجتماع المؤسسة (لاقروي وأوفيرلي، 2011) المنشغل بالخصائص الاجتماعية للجهات الفاعلة (بولاإرت، ميشون، أوليون 2017)، على أدوارهم وممارساتهم واستثماراتهم وتداولهم وعلى بناء شبكات سياسية وحزبية بمرور الوقت (بناني – شرايبي، 2008، 2019)، نسعى إلى تسليط الضوء على كيف أن الشخصيات السياسية والمؤسسات تشكّل بعضها بعضاً. وستستند هذه الأسئلة إلى مسوح ميدانية وحوار بين الأساليب الكمية والنوعية. 


  • Camille Abescat, CERI, Sciences Po (France) - IFPO (Liban),  Représenter, légiférer, investir une institution délégitimée. Analyse des pratiques du pouvoir politique du personnel parlementaire jordanien. 
 
تمثيل وشرعنة واستثمار مؤسسات فاقدة للشرعية. تحليل ممارسات السلطة السياسية للكادر النيابي الأردني. 


مع استثناءات قليلة (بوطالب و فيريي 2008؛ دوبري و فيريي 2014)، تعتبر المؤسسات البرلمانية موضوعات بحثية مهملة من خلال الأعمال المتعلقة بالعالمين العربي والإسلامي. كان البرلمان الأردني بالفعل موضوع دراسات نيومؤسسية مكرّسة للهيئات التشريعيّة داخل الأنظمة "الاستبدادية" (لوست أوكار 2006، 2009). يتم تصويره هناك كأداة للمشاركة وتوزيع المحسوبية. شبكة القراءة هذه تتشابك مع السرد المحلّي. والواقع أن مجلس النواب في الأردن حالياً مؤسّسة منتقدة وفاقدة للمصداقية، متهمة بأنها خاضعة لسيطرة السلطة التنفيذية وخالية من أي سلطة تشريعية. يُعزى العجز السياسي للنواب، وهم أول من نقل مثل هذا الخطاب، إلى "تبعية زبائنية" تجاه الحكومة. تأخذ هذا المداخلة وجهة نظر معاكسة لهذه الرواية المزدوجة من خلال مقاربة ميكرو-سوسيولوجية لممارسات الكادر البرلماني الأردني. بعد غوص طويل في الميدان واستناداً إلى البيانات التي جُمعت بالملاحظات والمقابلات شبه المنظمة، سنعود إلى غرفة المناورة المتاحة لأعضاء البرلمان الأردنيين والقدرة على العمل التي تمكن من التفاوض على أساس يومي. للقيام بذلك، سوف ندرس علاقتهم بالقواعد الرسمية وغير الرسمية للمؤسسة، مثل طرق التصويت، ودورها في صنع القانون، مع التركيز بشكل خاص على عملهم داخل اللجان البرلمانية. وستكون أيضاً مسألة إظهار كيف يستثمر النوّاب المؤسّسة بشكل مختلف وفقاً لملفّهم الشخصي ومواردهم ومصالحهم ومسارهم الشخصي والسياسي. سنرى، على سبيل المثال، أن بعض النواب ينكرون أن لديهم أي سلطة تشريعية ويختارون الاستفادة من صفة التمثيل البرلماني لتكوين شخصية "الخصم السياسي". بينما يسعى آخرون، مثل المحامين أو الأعضاء المنتخبين في جماعة الإخوان المسلمين، على العكس من ذلك لإبراز مهاراتهم الفنية بصفتهم "مشرِّعين". بالإضافة إلى توفير المعرفة التجريبية الجديدة في مجال غير معروف نسبياً في العلوم الاجتماعية الناطقة بالفرنسية، يطمح هذا البحث أيضاً إلى تفكيك فئة "النظام الاستبدادي"، من خلال تحليل واقع ممارسة السلطة السياسية في هذا السياق. 


  • Emmanuelle Bouilly, Sciences Po Bordeaux – LAM, (France),  Être député au Sénégal : professionnalisation politique et recompositions socio-partisanes
 
أن تكون نائباً في السنغال: الاحتراف السياسي وإعادة التشكيلات الاجتماعية الحزبية 


استنادًا إلى بحث أصلي يستند إلى عمل كبير من المحفوظات والمقابلات الشخصية، سيرسم هذا الطرح صورة غير مسبوقة للنواب المنتخبين في السنغال بين عامي 1960؛ عام استقلال البلاد و2017. من خلال دراسة السير الذاتية والمسارات السياسية والحزبية لـ 1045 نائباً خلال 12 هيئة تشريعية، سوف نتساءل عن احترافية الحياة السياسية السنغالية. يُقاس الاحتراف بانتظام -في السنغال كما في أي مكان آخر -من خلال الزيادة في عدد المقاعد والولايات ومقدار التعويضات، وكذلك ترى وسائل الإعلام والمعارضون الوطنيون احترافية العمل السياسي من خلال تبادل السلطة (الانتقال من حزب إلى آخر، وغالبًا ما يكون واحد في السلطة وأثناء التناوب الوطني) الذي ينتقد بشدة. إن التركيز على هذه المناقشات في كثير من الأحيان لا يجعل من الممكن تحليل العمليات طويلة المدى وآثارها. وهذا هو السبب في أننا سنحقق في ظهور التمثيل البرلماني كمهنة من نقطتين محوريّتين: مجمّعات وقنوات التوظيف من جهة، ورأس المال السّياسي من جهة أخرى. أولاً، سوف نظهر التّحول غير الخطّي للمسار الاجتماعي والسياسي للنواب. على سبيل المثال، التقدم البطيء للأميين، ووصول العلمانيين السياسيين، وزيادة التأنيث – لا ترتبط هذه العناصر الثلاثة بشكل منهجي - يصاحبها الحفاظ على المهن الصاعدة المناضلة وتلك الخاصة بكتاب العدل المتجذرين في الإقطاعيات. ثانياً، وراء هذه التغييرات، سنحدد متواليات التقدير وخفض مرتبة النائب، في ضوء ماهية وما تفعله العواصم الفردية وتلك المفوضة من قبل الأحزاب السياسية. 


  • Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux, Centre Émile Durkheim (France), Entrer et rester au gouvernement au Maroc. Une analyse quantitative des logiques de recrutement des titulaires de portefeuilles ministériels.  
 
الدخول والبقاء في الحكومة المغربية. تحليل كمي لمنطق الاستقدام لحاملي الحقائب الوزارية 


على عكس البرلمانات والأحزاب السياسية والانتخابات، لم يجتذب التنفيذيون الوطنيون سوى اهتمام محدود من العلماء المهتمين بالمؤسسات المكونة للأنظمة السياسية في الشرق الأوسط وشمال إفريقيا. إن محو الحكومات لصالح ما يسمى بالمؤسسات القمعية والسلطوية (الملكية، والجيش، والحزب الواحد، وما إلى ذلك) وافتقارها إلى الشرعية الديمقراطية، بسبب سلطتها التقديرية، ربما أساءت إلى المسؤولين التنفيذيين كموضوع بحثي. لسد هذه الفجوة، يبدأ هذا العمل من تجربة النظام السياسي المغربي الذي تتشارك فيه الحكومة والملكية في السلطة التنفيذية منذ الاستقلال في عام 1956. تجربة توفر مختبراً مفضلاً لتحديد المنطق المشرف على توظيف الكوادر السياسية على أعلى مستوى في الدولة. للقيام بذلك، يتم استخدام البيانات الطولية المستمدة من القاموس الأصلي الجامع لمداخل السيرة الذاتية لجميع وزراء الدولة والوزراء ونواب الوزراء أو وزراء الدولة الذين خلفوا بعضهم البعض بين عامي 1998 و2016. من خلال استخدام عنصر الانحدار الرئيس حول طول عمر حاملي الحقائب الوزارية، تشير البيانات إلى وجود أقطاب اجتماعية وديموغرافية متجانسة وتكشف عن آليات توظيف تميل إلى الحفاظ على كادر سياسي من الذكور في الوظائف الوزارية، دون انتماء حزبي وقادم من أماكن التدريب المخصصة للشؤون العامة أو العلوم الحكومية. 

  • Déborah Perez, Sciences Po Aix – CHERPA & École normale supérieure, (France), « A l’Assemblée j’ai appris à être députée… ». La fabrique du député à l’Assemblée nationale constituante tunisienne (2011-2014)
 
"في الجمعية تعلمت أن أصبح نائبا ..." 
مصنع نائب المجلس الوطني التأسيسي التونسي (2011-2014) 


الغالبية العظمى من النواب التشريعيين البالغ عددهم مائتان وسبعة عشر نائباً ممن انتخبوا في تونس في 23 أكتوبر 2011 لا تملك خبرة برلمانية. هؤلاء المبتدئون في المؤسسة هم جزئياً سجناء سياسيون سابقون أو تم نفيهم، وانخرط آخرون في السياسة أثناء الثورة. منذ البداية، واجهوا وجود مديري الجمعية في الموقع ممن كان معظمهم في المنصب قبل عام 2011، وهم ضمن سديم من الخبراء في "الانتقال الديمقراطي" الذين جاءوا إلى جانب العملية التأسيسية التونسية. في ضوء ذلك، تشكل دراسة التفاعلات بين النواب المنتخبين و"الآخرين" في الجمعية التأسيسية الوطنية التونسية حالة غنية بشكل خاص للمساهمة في علم اجتماع الأدوار السياسية. 
بناءً على الملاحظات التي تم إجراؤها في المجلس الوطني التأسيسي التونسي، ثم في مجلس نواب الشعب المنتخب في عام 2014، بالإضافة إلى المقابلات، سيحلل هذا الطرح الطريقة التي يدمج بها المسؤولون المنتخبون مجموعة كاملة من البراعة (savoir-faire) والمهارات الاجتماعية (savoir-être) خلال ولايتهم. سنبين أن طرق استخدامات الناخبين للموارد الدولية والوطنية التي تم الحصول عليها في الجمعية تشارك في إعادة تشكيل الهرمية الاجتماعية والسياسية في قاعة الجلسات العامة وخارجها، وتعديل الطريقة التي يتداول بها المسؤولون المنتخبون في المجال السياسي التونسي على السلطة. 

Reinvesting the political institutions and their actors in the Arab and Muslim worlds

Little has been written about the political staff/body in the Arab and Muslim worlds, partly because the institutions in which they work only have limited legitimacy. Although studied in the aftermath of independence (Camau, 1978; Leca and Vatin, 1975), political institutions have then been marginalized - with rare exceptions (Boutaleb and Ferrié, 2008) - by debates on political Islam (Burgat, 1988; Roy, 1992), authoritarianism (Salamé, 1994; Camau and Geisser, 2003), patrimonialism (Leca and Schemeil, 1983; Médard, 1990), and by bottom-up approaches that shifted the focus away from conventional politics (Bayart, Mbembe, Toulabor, 1992). On the contrary Anglo-American institutionalists have paid constant attention to institutions (Pepinsky, 2014), whether by studying the actors behind their creation (Acemoglu, 2009), their functions (Truex, 2016; Gandhi, 2008), or their effects on public action (Epperly, 2019). However, institutions are still treated as disembodied collective agents (Art, 2012). The same position is held by transitologists, who see political institutions only as factors or indicators of democratization. Nothing is said about the actors, their practices and modus operandi, as well as the interactions that take place within the institutions. 
This workshop intends to address this pitfall, which is all the more striking as the revolutions and uprisings of 2011 have reminded us of the importance of institutions and political actors. In order to do so, this workshop engages in the study of political institutions in action, using political staff as a departure point. The presentations of this workshop will be based on a sociology of the institution (Lagroye and Offerlé, 2011) heedful of the actors’social properties (Boelaert, Michon, Ollion 2017), of their roles, practices, commitment, circulation. They will address the constitution of partisan channels through which the political staff is formed and recruited in the long term (Bennani-Chraïbi, 2008, 2019). They will aim at foregrounding how the political staff and institutions shape one another. These investigations will be based on various field works and will create a dialogue between qualitative and quantitative methods.
 
Responsable: Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux – Centre Émile Durkheim, France

  • Camille Abescat, CERI, Sciences Po (France) - IFPO (Liban),  Représenter, légiférer, investir une institution délégitimée. Analyse des pratiques du pouvoir politique du personnel parlementaire jordanien. 
Representing, legislating, investing a delegitimized institution: analysis of the political practices of the Jordanian members of Parliament.

With a few exceptions (Boutaleb and Ferrié 2008; Dupret and Ferrié 2014), parliamentary institutions are neglected objects of research in the Arab and Muslim worlds. The Jordanian parliament has already been studied from the lens of research on legislatures in "authoritarian" regimes (Lust Okar 2006, 2009). It is depicted there as an instrument of co-option and distribution of patronage. This reading grid intertwines with the local narrative. Indeed, in Jordan, the Parliament is today a criticized and discredited institution, accused of being controlled by the executive and devoid of any legislative power. The political impotence of the deputies, who can be the first ones to relay such a discourse, is attributed to their "clientelist dependence" on the government. This intervention takes the opposite view of this double narrative through a micro-sociological approach to the practices of Jordanian members of Parliament (MPs). After several long-term immersions in the field and the collection of data through the conduct of observations and semi-structured interviews, this presentation will focus on the room for manoeuver available to Jordanian deputies and the capacity for action they manage to negotiate on a daily basis. We will study their relationship to the formal and informal rules of the institution, such as voting procedures, as well as their role in the making of the law, by focusing in particular on their work within parliamentary committees. This presentation will also be about showing how MPs invest the institution differently depending on their profile, resources, interests, and personal and political trajectory. We will see, for instance, that some deputies deny holding any legislative power and choose to take advantage of their mandate by building up a figure of "political opponent". Others, such as lawyers, or elected representatives of the Muslim Brotherhood, instead strive to highlight their technical skills as "legislators". Beyond bringing new empirical knowledge on a field relatively unknown within the French-speaking social sciences, this research also aspires to deconstruct the category of the “authoritarian regime”, by analysing as closely as possible to the actors the reality of the exercise of political power in this type of context.

  • Emmanuelle Bouilly, Sciences Po Bordeaux – LAM, (France),  Être député au Sénégal : professionnalisation politique et recompositions socio-partisanes
Being a MP in Senegal: political professionalization and socio-partisan recomposition

Based on an original survey combining historical archives and biographical interviews, this presentation will draw up an unprecedented portrait of the deputies elected in Senegal between the independence in 1960 and 2017. By studying the biographies and the political and partisan trajectories of the 1045 MPs of 12 legislatures, I will question the existence of a professionalization of Senegalese political life. Professionalization is regularly measured - in Senegal as elsewhere - by the increase in the number of seats and mandates and the amount of allowances. It is also attributed by the media and national opponents to the heavily criticised 'transhumance' (i.e. the move from one party to another). Nonetheless this framing does not allow for an analysis of the long-term processes and their effects. This is why I will explore the emergence of deputy as a profession with two focuses: recruitment pools and channels, and political capital. Firstly, I will show the non-linear transformation of the social and political profile of elected representatives. For example, the slow breakthrough of the illiterate, the arrival of non-professional / newcomers in politics, and the increased feminisation - the three are not systematically linked - are accompanied by the maintenance of militant upward careers and this of the notables. Secondly, I will identify the sequences of valuing and downgrading of the status of deputy, depending on individual and collective/partisan capitals.  
 
  • Ahmed Fouad El Haddad, Sciences Po Bordeaux, Centre Émile Durkheim (France), Entrer et rester au gouvernement au Maroc. Une analyse quantitative des logiques de recrutement des titulaires de portefeuilles ministériels.   
Entering and remaining at the government in Morocco. A Quantitative Analysis of Recruitment Logic for Ministerial Portfolio Holders

In comparison to parliaments, parties, and elections, national governments have attracted only limited interest from scholars interested in the constituent institutions of political regimes in the Middle East and North Africa. Indeed, the obliteration of governments in favor of repressive and authoritarian institutions (monarchy, army, single party, etc.) and its lack of democratic legitimacy, due to its discretionary power, have probably discredited executives as a focus of research.  To fill this gap, this work draws on the Moroccan political system in which the government and the monarchy have participated jointly in the executive branch since independence in 1956. It provides a testing laboratory for identifying patterns in the recruitment of political personnel at the highest levels of government. To do this, longitudinal data obtained from an original dictionary containing biographical entries on all the ministers of state, ministers, deputy ministers or secretaries of state who succeeded one another between 1998 and 2016 are used. Using a principal component regression on the longevity of ministerial portfolio holders, the data suggest the existence of homogeneous socio-demographic poles and reveal recruitment mechanisms that tend to stabilize in ministerial functions a male political staff, without partisan affiliation and coming from training places dedicated to public affairs or government sciences.
 
  • Déborah Perez, Sciences Po Aix – CHERPA & École normale supérieure, (France), « A l’Assemblée j’ai appris à être députée… ». La fabrique du député à l’Assemblée nationale constituante tunisienne (2011-2014)
 
“It’s inside the Parliament that I learnt to become a deputy”. The Making of the Members of Parliament within the Tunisian National Constituent Assembly (2011-2014). 

In their great majority, the 217 MPs elected in Tunisia on October 23 2011 have no prior parliamentary experience. Some of those newcomers are former political prisoners or were in exiled, when others just entered into politics in 2011.  As soon as they get into the Parliament, they are confronted to the presence of the parliamentary administrators, most of whom were already in charge before 2011. They also find themselves in presence of international experts in“democratic transitions”who came to support the Tunisian constitutional process. The study of the interactions between the MPs and the “others” of the Tunisian National Constituent Assembly (NCA) constitutes a particularly rich case to contribute to the sociology of political roles. Based on a series of observations and interviews conducted inside the NCA and then inside the Assembly of the Representatives of the People elected in 2014, this paper addresses the way the MPs acquire expertise but also know-how during their mandate. I will show that the contrasted use the MPs make of both international and national resources play a part in reshuffling the social and political hierarchies inside the hemicycle.  Thus, it also accounts for the way the MPs circulate outside the Parliament, in the political Tunisian field.

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